Histoire de l'Asie centrale

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Carte de l'Asie centrale : les différentes limites possibles pour la région

Grâce à sa position géographique, l'Asie centrale a depuis très longtemps été traversée par les grandes voies de communication de l'Eurasie, notamment par la Route de la soie. Cette situation privilégiée lui a permis d'acquérir une grande richesse tant culturelle qu'économique. Il importe cependant de distinguer deux types de peuples, les sédentaires et les nomades, dont l'opposition a marqué l'histoire de l'Asie centrale pendant près de 3000 ans. L'aridité de cette région a contraint les sédentaires à mettre en place des réseaux d'irrigation. Leurs oasis étant éloignées les unes des autres, il leur était difficile de former des États unifiés. Les nomades ont toujours vécu dans la vaste zone de steppes et de déserts située au nord de l'Asie centrale. Quand leurs tribus parvenaient à s'unir, de puissants empires se constituaient. Ainsi en est-il des Xiongnu au IIIe siècle av. J.-C. ou des Mongols au XIIIe siècle. Les empires établissaient leur domination sur les oasis de l'Asie centrale et s'étendaient parfois hors de ce territoire. La Chine a fréquemment subi des invasions de peuples nomades.

L'âge d'or des peuples de la steppe prend fin au cours du XVIe siècle lorsque les grands empires russe et chinois prennent peu à peu le contrôle de la région. Lors du XIXe siècle le cœur de l'Asie centrale tombe aux mains des armées du tsar. Après la révolution russe de 1917, pratiquement toute la région est incorporée dans l'Union soviétique ; seule la Mongolie parvient à rester nominalement indépendante bien que dans les faits elle soit un satellite soviétique. Dans ces zones, l'industrialisation et la construction d'infrastructures se développent, entraînant la mort des cultures locales, la pollution et des tensions ethniques. Le programme de collectivisation entraînera des milliers de morts.

Avec la chute de l'Union soviétique, cinq nouveaux états voient le jour. Dans tous ces états les anciens dirigeants communistes gardent le pouvoir. Et même si un certain frémissement se fait sentir avec l'arrivée des américains dans la région à la suite de la guerre contre le terrorisme, on est encore loin d'avoir des états démocratiques. Le reste du territoire étudié reste sous le contrôle de la Chine.

Préhistoire[modifier | modifier le code]

La présence de l'homme est attestée en Asie centrale dès le paléolithique inférieur, notamment par les outils qu'il a produits. Le site le plus connu est celui de la vallée de Soan, au Pakistan; les vestiges les plus anciens pourraient dater de 1,2 à 1,4 million d'années. Au Tadjikistan, les sites de Karatau I et Lakhuti I ont fourni plus de 2000 pièces datant de 200 000 à 300 000 ans. À cette époque l'Homo sapiens n'existait pas encore. Ses plus anciens restes semblent avoir été trouvés en Mongolie-Intérieure en 1975 ; ils datent du début du paléolithique supérieur.

Les premiers habitants de l'Asie centrale ont vécu de la chasse et de la cueillette jusque vers -10 000. Ils ont ensuite progressivement adopté une économie de production. Au VIe millénaire av. J.-C., alors que des grottes continuaient à être habitées par des chasseurs-cueilleurs, des cultivateurs sédentaires construisaient des villages. Il en reste des vestiges sur le site de Djeitun, près d'Ashghabad au Turkménistan. L'un de ces villages comprenait une trentaine de maisons qui pouvaient loger jusqu'à 200 personnes. Ils cultivaient de l'orge et du blé et ils connaissaient déjà l'irrigation. La chèvre était sans doute domestiquée ; le mouton était encore chassé.

Peu avant l'époque de Djeitun, au VIIe millénaire av. J.-C., on observe une migration d'un peuple originaire du Moyen-Orient vers le sud-est de la Mer Caspienne. Il apportait avec lui des moutons et des chèvres domestiqués. Ces hommes utilisaient des grottes comme celles de Djebel ou de Dam Dam Chashma II comme habitations saisonnières. Selon Bernard Sergent (Les Indo-Européens, Payot, 2005), il s'agirait de Sémito-Hamites. Poursuivant leur migration jusqu'au nord de la mer Noire, ils se seraient mélangés à des autochtones, et de ce métissage, seraient issus les Proto-Indo-Européens.

Du VIe millénaire av. J.-C. au IVe millénaire av. J.-C., la plus grande partie du Turkestan occidental était recouvert par la culture de Kelteminar (en). Ces hommes utilisaient la même technique de taille du silex que ceux de Djeitun, mais ils fabriquaient surtout des pointes de flèche au lieu de produire des faucilles. Ils chassaient la gazelle et l'onagre et pratiquaient la pêche. Ils installaient des campements saisonniers près des points d'eau, avec des huttes semi-enterrées ou de grandes constructions de plus de 300 m2. On y a trouvé des os de chameaux, de bœufs et de chevaux sauvages. Une poterie assez simple était utilisée, avec des décors peints ou incisés. V. N. Danylenko a supposé que les hommes de Djebel avaient quitté le sud-est de la Mer Caspienne pour se rendre sur la Volga à cause de la pression des hommes de Kelteminar, et il a même distingué deux vagues de migrations.

Au Ve millénaire av. J.-C., des tribus originaires de l'Iran central s'installèrent au sud du Turkménistan. Une nouvelle culture, dite de Namazga, apparut. Elle vit le développement de l'agriculture, avec l'élevage des bœufs et des porcs, ainsi que du tissage. La métallurgie du cuivre fut introduite. Vers la fin du IVe millénaire av. J.-C., ces communautés entrèrent en relation avec l'Iran et l'Inde du Nord. Elles s'étendirent lentement vers l'est et des établissements agricoles se constituèrent en Ouzbékistan (site de Sarazm). Les premiers véhicules à roues apparurent, en provenance sans doute du Moyen-Orient.

La culture de Namazga arriva à son apogée au milieu IIIe millénaire av. J.-C., avec l'introduction de bronze et le développement d'un véritable urbanisme. Elle est connue par des sites comme celui d'Altyn-depe ou d'Hapuz-depe. La cité d'Altyn-depe possédait une entrée de 15 mètres de large ; il y avait deux allées, une pour les piétons et une pour les véhicules. Il existe des représentations de chariots tirés par des chameaux. Les maisons étaient composées de plusieurs pièces. Les inhumations étaient généralement collectives, comme aux époques antérieures, mais il y avait aussi des tombes individuelles pourvues d'un riche mobilier. Ces dernières se trouvant près d'un édifice religieux, on peut supposer que les défunts avaient été des prêtres. Il s'agissait majoritairement de femmes.

Au Kazakhstan, les cultures ont beaucoup moins évolué. Au sud de ce territoire, elles sont restées proches de la culture de Kelteminar. La chasse, la pêche et la cueillette sont restées les principaux moyens de subsistance, mais on observe une tendance à la sédentarisation. Un site remarquable est celui de Botaï, au nord du Kazakhstan. Ses outils en silex ont permis de le dater des IVe millénaire av. J.-C. et IIIe millénaire av. J.-C.. Les maisons étaient semi-souterraines, avec un toit en bois. Il s'agissait d'habitations permanentes. Les os d'animaux qui ont été trouvés proviennent à 99 % de chevaux. Les hommes de Botaï les chassaient mais ils commençaient aussi à les domestiquer. On sait aussi qu'ils les montaient.

Cheval de Przewalski (Equus przewalskii), aussi dénommé cheval sauvage de Mongolie, ou Takhi, est probablement l'ancêtre des premiers chevaux domestiques.

L'arrivée des Indo-Européens[modifier | modifier le code]

La domestication du cheval s'effectue dès le Ve millénaire av. J.-C. par les Proto-Indo-Européens. Ceux-ci créent une culture dite des kourganes d'après la forme de leurs sépultures. Une partie d'entre eux migre durant le IVe millénaire av. J.-C. de la Russie du sud jusqu'en Sibérie méridionale, sur le cours moyen de l'Ienisseï. Ils y fondent la culture d'Afanasievo, qui subsiste durant tout le IIIe millénaire av. J.-C.. On incline à voir en eux les ancêtres des Tokhariens. Vers l'an -2000, ils s'installent dans le bassin du Tarim, autour du désert du Taklamakan. Ce territoire très aride semble avoir été à peu près vide avant leur arrivée: à part certaines îles de l'Océan Pacifique, il a été la zone la plus récemment occupée par l'homme.

À cette même époque, une culture également issue de celle des kourganes apparaît à l'est de l'Oural : celle de Sintashta. Ses porteurs disposent d'une nouvelle invention: le char de guerre léger à deux roues, tiré par deux chevaux. Ils fabriquent aussi des armes en bronze. Ces avantages expliquent sûrement leur expansion fulgurante. Durant le IIe millénaire av. J.-C., ils occupent une grande partie de l'Asie centrale, notamment la totalité du Kazakhstan, et de la Sibérie méridionale. Ils pénètrent dans l'ouest du bassin du Tarim, où les Tokhariens subissent leur influence. Ces hommes, parlant probablement une langue iranienne, sont des sédentaires vivant de l'élevage et de l'agriculture. Ils fondent ce que l'on appelle la culture d'Andronovo.

Ils ont des contacts avec la civilisation de l'Oxus, qui occupe le sud du Turkménistan et de l'Ouzbékistan (en particulier la Bactriane) entre -2200 et -1700. Cette civilisation semble être née de la rencontre d'hommes de Namazga avec des Indo-Européens qui parlaient un sanskrit archaïque. À partir de -1700, une partie de ces hommes migrent vers l'Inde du Nord, où ils apportent le sanskrit, mais d'autres se déplacent vers le Moyen-Orient, où ils auraient fondé le royaume du Mittani. De fait, c'est au Moyen-Orient que se trouvent les plus anciennes traces de la culture indienne (vocabulaire et noms de dieux). En Inde, ces hommes s'établissent sur les décombres de la civilisation de la vallée de l'Indus, qu'ils ont sans doute contribué à détruire.

À partir de -1500, les tribus iraniennes s'installent sur le territoire de la civilisation de l'Oxus. Les Tokhariens et les Iraniens se partagent dès lors la quasi-totalité de l'Asie centrale. Ils ne laissent subsister qu'une seule langue non indo-européenne, le bourouchaski, replié dans les montagnes du Pakistan septentrional. Au début du Ier millénaire av. J.-C., les Iraniens des steppes deviennent nomades et abandonnent les chars pour la cavalerie montée. Ils sont connus sous les noms de Scythes ou de Sakas (Saces). Une partie d'entre eux, les Sogdiens et les Bactriens, se sédentarisent et fondent des cités comme celle de Samarcande.

Le nomadisme des peuples des steppes s'explique par la prédominance accordée à l'élevage sur la culture de la terre: il n'est pas possible de faire paître les animaux toujours au même endroit, sous peine d'épuiser les pâturages. Souvent mal compris par les sédentaires, ce mode de vie ne consiste pas à errer de façon perpétuelle, mais à effectuer un circuit annuel sur un même territoire. Les nomades sont en général attachés à leurs terres. Les Scythes n'hésitent pas à fuir devant leurs ennemis quand ceux-ci sont trop forts, mais ils sont prêts à mourir pour défendre les terres où leurs ancêtres sont enterrés.

L'Antiquité[modifier | modifier le code]

Grande région à l'époque de l'Empire achéménide.

Au VIe siècle av. J.-C. l'empire achéménide se lança à la conquête de l'Asie centrale. Les auteurs grecs commencèrent dès lors à parler de ce territoire. Les plus anciens témoignages se trouvent dans l'œuvre d'Hérodote. Les Perses prirent possession de la Bactriane et de la Sogdiane, mais ils ne purent soumettre qu'une partie des Saces. Le fondateur de l'empire achéménide, Cyrus, fut tué lors d'une campagne contre les Massagètes, dirigés par la reine Tomyris. Ces derniers étaient des nomades apparentés aux Saces et aux Scythes.

Au IVe siècle av. J.-C., Alexandre le Grand détruisit la dynastie des Achéménides et amena ainsi la civilisation hellénistique jusqu'en Bactriane en fondant la ville d'Alexandria Eschate (Ἀλεξάνδρεια Ἐσχάτη) en -329 (aujourd'hui Khodjent), sur le territoire actuel du Tadjikistan. Après sa mort en -323, la partie orientale des territoires conquis fut récupérée par l'un de ses généraux, Séleucos, qui y fonda la dynastie hellénistique des Séleucides. Vers -250, la portion de l'empire séleucide correspondant à l'Asie centrale fit sécession et forma le royaume gréco-bactrien, qui s'étendit vers l'Inde. Sous le règne de Demetrios (environ de -189 à -167), toute la vallée de l'Inde, jusqu'à la mer, fut conquise. Ce véritable empire vit fleurir l'art gréco-bouddhique.

Grande région, vers 100 av JC.

Le royaume gréco-bactrien fut victime de la médiocrité de ses derniers souverains et d'un évènement d'une importance considérable qui se produisit à l'est de l'Asie centrale : la défaite de l'empire des Yuezhi face à celui des Xiongnu. Les premiers étaient des nomades tokhariens qui avaient fondé un vaste empire à partir de l'ouest du Gansu. Ils avaient notamment pris le contrôle du bassin du Tarim, où d'autres Tokhariens s'étaient sédentarisés. Les Xiongnu ayant chassé les Yuezhi du nord de la Chine vers -165, ceux-ci migrèrent vers l'ouest en poussant devant eux certains peuples saces. Ces derniers se rendirent en Bactriane, qu'ils prirent aux Grecs, et ils poursuivirent leur route jusqu'en Afghanistan. Sous le règne de Maues (de -90 à -53), ils pénétrèrent en Inde. Une partie des Yuezhi s'installa à son tour en Bactriane, et, vers -138 en Sogdiane. Désireux d'entrer en contact avec eux, les Chinois leur envoyèrent l'ambassadeur Zhang Qian. Dès lors, ils eurent une connaissance assez précise de l'Asie centrale. À partir du Ier siècle av. J.-C., ils s'efforcèrent de contrôler le bassin du Tarim et d'en chasser les Xiongnu.

Empire kouchan.

Le Ier siècle de notre ère vit l'émergence d'un nouvel empire en Bactriane, celui des Kouchans. Les Chinois les considèrent comme des Yuezhi, mais peut-être s'agissait-il en réalité de Saces (Sakas), un temps vassaux des Yuezhi. Leur culture était de toute évidence iranienne. Malgré l'importance que prit cet empire, on sait très peu de choses sur lui. Étant un trait d'union entre la Chine et l'Empire romain, il permit au commerce de se développer sur la Route de la soie. Cette voie de communication traversait la Perse, alors dominée par les Parthes.

Le bouddhisme parvint en Asie centrale depuis l'Inde à partir de -130. Il s'y diffusa sous le règne de l'Empereur Kanishka Ier (127 - vers 147), qui fit construire un monastère bouddhiste. Le bouddhisme s'installa surtout dans le bassin du Tarim. Le zoroastrisme resta la religion principale des peuples de langue iranienne. Le nestorianisme put s'y implanter en certains endroits, ainsi que, durant la période sassanide, le manichéisme, persécuté en Iran.

L'arrivée des Turco-Mongols[modifier | modifier le code]

Fondamentale, la victoire des Xiongnu sur les Yuezhi l'est à plus d'un titre : elle marque le début du recul des peuples indo-européens face aux peuples turco-mongols, originaires de Sibérie. Désormais, la Mongolie n'appartient plus qu'à ces derniers. Ces peuples perpétuent toutefois le mode de vie des nomades indo-européens. Ils sont des cavaliers extrêmement habiles armés de puissants arcs composites. Tous les hommes sont des guerriers qui ont le devoir de tuer des ennemis ; mourir au combat est un idéal. Contrairement à ce que l'on croit parfois, leurs armées sont très disciplinées. Ces peuples pratiquent aussi la razzia. Ils attaquent les sédentaires puis ils les laissent en paix en échange du versement d'un tribut.

Plusieurs empires apparaissent en Mongolie et dominent une partie plus ou moins grande de l'Asie centrale :

  • en 155, les Xianbei succèdent aux Xiongnu. Ils ne fondent pas un État très puissant, mais à la fin de la dynastie Han en Chine, après 220, des tribus issues de leur confédération s'installent en Chine du Nord. Lorsque le pouvoir central chinois s'affaiblit à la fin de la dynastie des Jin occidentaux, certaines de ces tribus vont fonder des royaumes dans la région. C'est le cas des Tabghach, fondateurs en 432 de la dynastie des Wei du Nord. Ce phénomène peut être comparé aux grandes invasions qui ont causé l'effondrement de l'Empire romain d'Occident ;
  • les Ruanruan, ou Avars de leur vrai nom, se rendent maîtres de la Mongolie en 402. Leur chef porte le nom turco-mongol de khan ;
  • au même moment, les Hephthalites, originaires de la région appelée plus tard Dzoungarie, partent à la conquête du Turkestan russe, puis de l'Inde du Nord. En Perse, les Sassanides sont confrontés à eux ;
  • les Göktürks éliminent les Avars en 552, puis les Hephthalites quelques années plus tard. Ils s'emparent de tout le Turkestan occidental, s'installant jusqu'en Bactriane. C'est le premier peuple à porter le nom de « turc » ;
  • ils sont remplacés en 744 par les Ouïghours, également turcs. Au contraire des peuples précédents, les Ouighours sont en bons termes avec les Chinois. Ils deviennent même les protecteurs de la dynastie Tang face à la rébellion d'An Lushan ;
  • ils sont vaincus en 841 par les Kirghiz, de langue turque, et se réfugient au Gansu ainsi que dans le bassin du Tarim, où ils provoquent l'extinction des langues tokhariennes. Ils se convertissent au manichéisme puis au bouddhisme, la religion des Tokhariens.

L'époque dont il est question ici est aussi celle de la grandeur des Sogdiens, dont l'activité commerciale contribuent au développement de la route de la soie. Ils fondent des colonies jusqu'à l'est du bassin du Tarim et leur langue devient la langue véhiculaire de l'Asie centrale. Ils influencent les Ouighours, encore en Mongolie ; leur écriture sert à noter la langue turque.

La domination sassanide[modifier | modifier le code]

Empire sassanide et Empire gupta (320-550).

La date de la mainmise sassanide sur l'ouest de l'empire kouchan est controversée (entre 226 et 368 environ). Cette région une fois conquise, le pouvoir sassanide y installe rapidement, à titre de gouverneurs, des princes de la maison royale qui seront connus sous le nom de kouchano-sassanides. À partir de la fin du IVe siècle, les Sassanides perdront peu à peu cette contrée et, après leur défaite de 484 face aux Hephthalites, l'Arachosie, la Margiane et le Khorassan, régions traditionnellement sassanides, échapperont même à leur contrôle pendant une quinzaine d'années. S'associant aux Türks, les Sassanides réussissent à récupérer la région située entre l'Oxus et le Sind (560), mais dès la fin du VIe siècle, la présence sassanide dans ces contrées devient plus nominale que réelle.

L'islamisation[modifier | modifier le code]

Khorassan et Transoxiane, vers 750.

Après avoir détruit l'empire perse des Sassanides en 651, les Arabes poursuivirent leurs conquêtes. Menés par les troupes du général Qutayba ben Muslim, gouverneur du Khorassan (nord-est de l'Iran), ils prirent Samarcande en 712. Les Chinois, qui avaient réussi, sous la dynastie Tang, à contrôler une grande partie de l'Asie centrale après la défaite des Göktürks, furent éliminés du Turkestan occidental lors de bataille de Talas en 751. De même que les Perses, les Sogdiens se convertirent progressivement à l'islam. Cette religion allait marquer profondément les peuples sédentaires de l'Asie centrale, et inversement, leur civilisation raffinée allait exercer une influence sur l'islam. Sous la dynastie des Samanides, arrivée au pouvoir vers 875, le persan supplanta les langues de Bactriane et de Sogdiane. Toujours parlé en Asie centrale, il a pris le nom de « tadjik ».

Cependant, les Turcs poursuivaient leur expansion. La confédération turco-mongole des Qarakhanides, voisins des Ouïghours du Tarim et occupant un territoire allant de Kachgar jusqu'au lac Balkhach, se convertirent en 920 à l'islam. C'était la première fois — à l'exception des Bulgares de la Volga, islamisés au début du Xe siècle — qu'un État entier, en dehors du Dar al-Islam (des terres de l'islam), se convertissait librement à l'islam, par choix et en l'absence de conquête[1]. Par conséquent, si les Qarakhanides décidaient d'envahir l'Iran, on ne pourrait prêcher la guerre sainte contre eux[1]. Leur souverain Bughra Khan conquit la capitale des Samanides, Boukhara, en 992.

Frontières de l'empire ghaznévide en 1027.

À la même époque, un autre royaume turc musulman, sunnite, se constitua en Afghanistan, celui des Ghaznévides, fondé par Alptegîn. Son plus grand roi, Mahmoud de Ghazni, entreprit une conquête sanglante de l'Inde, jusqu'au Gange. Allié puis ennemi des Qarakhanides, il contribua à la défaite des Samanides et défit aussi le royaume ismaélien de Multan (Pakistan actuel). Mahmûd élargit ainsi l'autorité des Ghaznévides des frontières du Kurdistan jusqu'à Samarcande, et de la mer Caspienne jusqu'au Yamuna.

L'Amou-Daria et le Syr-Daria. Les Qarakhanides parviennent à contrôler cette région, tandis que les Ghaznévides contrôlent le sud (Afghanistan, etc.).

En 999, Mahmud le Ghaznévide parvient ainsi à retirer aux Samanides le contrôle de l'Amou-Daria, et s'apprête à franchir le fleuve[1]. Les Qarakhanides le prennent alors de vitesse, envahissant alors la Sogdiane, située entre l'Amu Darya (Oxus) et le Syr-Daria[1]. La dynastie perse des Samanides tombe alors sous l'assaut conjoint des Ghaznévides et des Karakhanides. La Sogdiane est alors « arrachée au monde iranien et passe pour toujours sous le contrôle turc. Ses habitants, que l'on nomme Tadjiks, cessent d'être les maîtres chez eux, plus encore qu'ils avaient cessé de l'être sous la domination arabe. Ils ne retrouveront jamais leur liberté. La Sogdiane restera turque et donnera un jour, vers 1500, naissance à l'Ouzbékistan. » (J.-P. Roux, 2003[1]).

Progressivement « civilisés », les Karakhanides restent toutefois implantés dans le bassin du Tarim, notamment à Kachgar, et entreprirent d'islamiser ce territoire par la force des armes. En 1060, ils fondent une madrasa (école religieuse) à Samarcande[1]. Yusuf Hass Hadjib de Balasagun (Kirghizistan actuel) écrit la première œuvre musulmane en langue turque, le Kutadgu Bilig, « La Science qui apporte le bonheur » (1067-1070), un ouvrage « médiocre » selon l'historien Jean-Paul Roux, mais qui « imposa le turc comme troisième langue du monde islamique après l'arabe et le persan , et le sauva peut-être de la complète iranisation en cours tant chez les Ghaznévides que chez les Seldjoukides. »[1] À la même époque, Mahmoud de Kachgar publie en arabe un dictionnaire de la langue turque, tandis qu'au XIIe siècle, un mystique populaire, Ahmed Yasavi, chante l'amour de Dieu dans une langue simple, jouant ainsi un « rôle plus important encore qu'Yusuf Hass Hadjib, qui ne s'adressait qu'à l'élite savante », en permettant « aux humbles de s'insérer dans le monde musulman sans s'arabiser ni s'iraniser »[1].

Bataille de Dandanakan (1040), qui marque la victoire des Seldjoukides contre les Ghaznévides.

L'empire ghaznévide est progressivement éclipsé par les Seldjoukides turcs, issus des tribus Oghouzes (ou Turkmènes), qui nomadisaient vers l'an 800 dans les steppes du Kazakhstan. Vers 950, une de ces tribus, celle des Kinik, s'installa sur le cours du Syr-Daria à l'initiative de son chef Seldjouk. Ses descendants, les Seldjoukides, se convertirent à l'islam, mais de manière assez superficielle car ils restèrent en partie chamanistes. Leur chef Tuğrul Ier Bey jeta les bases de leur futur empire en renversant les Ghaznévides en mai 1040, lors de la bataille de Dandanakan. Il conquit Ispahan en 1051 et décida d'en faire sa capitale. La Perse tout entière tomba sous la domination, et en 1055, il entra à Bagdad. Trois ans plus tard, le calife lui donna le titre de « roi d'Orient et d'Occident ». À partir de 1064, les Seldjoukides se substituèrent aux Qarakhanides en Sogdiane. Par ses conquêtes, Tuğrul permit aux tribus oghouzes de s'installer en Anatolie et en Azerbaïdjan, où le turc allait remplacer les langues locales. La Perse, en revanche, ne fut pas turquisée. Sédentarisés et défenseurs de la civilisation iranienne, les Seldjoukides furent confrontés à leurs propres frères restés nomades. Ils les utilisèrent comme auxiliaires ou durent lutter contre eux.

En 1137, dirigés par Yelü Dashi, qui se proclame alors Kür-Khan (souverain de l'univers), les Mongols khitan, expulsés de Chine, conquièrent la vallée de Ferghana, menaçant ainsi la Sogdiane, ce qui pousse les Seldjoukides à défendre cette terre musulmane[1]. Les troupes du souverain seldjoukide Ahmad Sanjar sont battus en 1141 à Qatwan (en), près de Samarcande[1]. La même année les Kara-Khitaï envahissent le Khwarezm, dont le Shah Atsiz, de la dynastie des Khwârazm-Shahs (Xe-XIe siècle) doit se reconnaître tributaire. Ayant infligé une défaite décisive à l'expansion de l'islam, l’empire Kara Khitaï (ou des Khitans noirs) s’étend alors de Hami à la mer d'Aral et à Khodjent, sa suzeraineté va du haut Ienisseï à l’Amou-Daria, ce qui ne manque pas d'inquiéter les États musulmans voisins.

En Occident, cette défaite des troupes islamisées impressionnent, et on fantasme alors sur la nature de ces nomades, qui ne peuvent qu'être chrétiens selon les Européens, donnant ainsi probablement naissance au mythe du prêtre Jean[1]. Les Khitans mettent fin à la domination des Karakhanides sur la Sogdiane[1].

L'expansion de l'empire mongol (Gengis Khan, Tamerlan et les Chaybanides)[modifier | modifier le code]

Expansion de l'empire mongol de Gengis Khan.

Mais sous le règne de Ye-liu Tche-lou-kou (Yēlǜ Zhílǔgǔ ; 1178 à 1211), l’empire Kara-Khitans entre en conflit avec ses vassaux, les Khwârazm-Shahs. Cette guerre cause la perte des deux empires au profit de l'empire mongol de Gengis Khan (1155-1227), qui comprend toute l'Asie centrale, la Chine, ainsi qu'une grande part de la Russie et du Moyen-Orient. La capitale des Khwârazm-Shahs, Ourguentch (proche du nord de l'actuel Turkménistan), est dévastée par Gengis Khan puis abandonnée.

Khanat de Djaghataï, l'une des quatre parties de l'empire mongol, fin XIIIe siècle.
Extension maximale des Ilkhans, l'un des quatre khan issu de l'Empire mongol (1256-1353).
Extension du khan dirigé par la Horde d'or.

En 1260, l'empire mongol est partagé entre les quatre fils de Gengis Khan, avec, pour l'Asie centrale, les Ilkhans (en turc litt. Premiers Khans) en Perse et le Khanat de Djaghataï à l'est. Au nord-ouest de ce dernier s'étend le territoire d'un troisième khan, celui de la Horde d'or, qui envahit la Russie et l'Europe orientale. Le quatrième khan s'étend en Chine et en Mongolie, donnant lieu à la dynastie Yuan. Frontalier du Khanat de Djaghataï, le Khanat ilkhan, qui passe sous l'influence de l'islam, parvient à contrôler une zone couvrant l'équivalent des territoires modernes de l'Iran, de la majorité de l'Irak, de l'Afghanistan, du Turkménistan, de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Turquie, et l'ouest du Pakistan.

En 1334, le khan djaghataïde Tarmachirin se convertit à l'islam, et le khan éclata alors entre la Transoxiane musulmane (nouveau nom de la Sogdiane) et le Mogholistan bouddhiste.

Vers 1358, Tamerlan, fils du chef des tribus mongoles barlas et converti à l'islam, guerroie en Transoxiane pour le compte du Khan djaghataïde. Avec un millier de cavaliers, il envahit le Khorassan (nord-est de l'Iran). Après la mort de son beau-frère, en 1369, Tamerlan, proclamé souverain à Balkh (Afghanistan actuel), monte sur le trône à Samarcande. Il soutient Tokhtamych qui prend Moscou en 1382, puis se bat contre le dirigeant de la Horde d'or et de l'est du Coumans (Kiptchak). En 1383, Tamerlan s'empare d'Hérat, en Perse (en Afghanistan actuel), ville qui, après la mort d'Abu Said (1335), souverain ilkhanide, n'était plus contrôlée par aucun pouvoir.

La mort d'Abu Said affaiblit en effet durablement le khan ilkhan, qui est divisé en plusieurs zones rivales. Bagdad passe sous le contrôle des Djalayirides, dynastie musulmane d'une tribu mongole associée à Hülegü, petit-fils de Gengis Khan et fondateur de la dynastie des Ilkhans mongols de Perse.

Pendant 30 ans, Tamerlan part en conquêtes, annexant Bagdad en 1401. Tamerlan s'empare aussi de la ville sainte de Kerbala, au sud-ouest de Baghdad, et du Kurdistan. En 1402, il envahit l'Anatolie et défit le sultan ottoman Bayezid Ier lors de la bataille d'Ankara.

L'empire de Tamerlan (1365-1405).

Pendant un siècle, l'empire de Tamerlan est gouverné par ses descendants, les Timourides. Ceux-ci initient la « Renaissance timouride », avec pour centre Hérat et Samarcande.

En 1507, l'empire timouride tombe aux mains des Ouzbeks, de la dynastie des Chaybanides, descendants de Gengis Khan. Leur chef, Mohammad Chaybani, constitue un vaste empire ouzbek qui s'étend sur les villes de Hérat, Merv, et Machhad dans l'est du Khorassan; sur Boukhara, Samarcande et Tachkent en Transoxiane ; sur Khiva et Ourguentch au Khwarezm.

L'empire Timouride, gouverné par les descendants de Tamerlan, en 1405.

Mécène, protecteur des arts et poète capable de composer en turc et en persan, Muhammad Shaybânî et ses successeurs font construire des madrasas, développent les waqfs (fondations pieuses) et s'entourent d'intellectuels religieux, oulémas et soufis. À la différence de ses prédécesseurs khans de la Horde d'or, Muhammad crée un État fondé sur les règles du sunnisme hanéfite, contrastant avec le chiisme duodécimain des Séfévides d'Iran, qui règnent depuis 1501 sur les territoires auparavant dominés par les tribus turcophones Aq Qoyunlu.

Mais en 1510, l'armée de Muhammad Shaybânî est battue à Merv par le shah séfévide Ismail Ier et il est tué au combat. Les Chaybanides se maintiennent toutefois encore pendant presque un siècle dans la région face aux Séfévides.

Influences étrangères[modifier | modifier le code]

Le style de vie nomade qui était resté pratiquement inchangé depuis 500 av. J.-C. commence à disparaître après 1500. Plusieurs raisons expliquent ce bouleversement. Tout d'abord l'économie mondiale subit un important changement entre le XIVe et le XVe siècle avec l'apparition du commerce maritime. Les routes commerciales océaniques sont découvertes par les Européens, elles vont supplanter la route de la soie, affaiblissant les états musulmans d'Asie Centrale. De plus le chaos qui suit la fin des Mongols rend cette route peu sûre.

L'autre grand changement est l'apparition des armes à feu, qui va changer le rapport de force entre les nomades et les sédentaires. La fabrication de ces armes nécessite des sociétés organisées, petit à petit les empires périphériques conquièrent la steppe.

Un Turkmène en tenue traditionnelle, vers 1905-1915.

Le dernier empire de la steppe est celui des Dzoungars qui envahissent le Turkestan et la Mongolie. Cependant, signe des temps, ils sont incapables d'attaquer les forces manchoues, et sont même défait par elles. Durant le XVIIIe siècle, les empereurs manchous (Qianlong), originaires eux aussi de la steppe, font campagne vers l'ouest et la Mongolie, prenant le contrôle du Xinjiang en 1758. Une grande part de la Mongolie est conquise formant la province de Mongolie-Intérieure.

De son côté la Perse commence sont expansion vers le nord avec le règne de Nader Chah qui étend la domination perse jusqu'aux rives de l'Amou-Daria. Après sa mort néanmoins, l'empire perse s'affaiblit et tombe sous la coupe des Britanniques et des Russes.

Les Russes de leur côté s'étendent vers le sud, la première étape étant la fondation de la forteresse d'Orenbourg, aux portes de la steppe kazakhe. La lente conquête de l'Asie centrale démarre au début du XIXe siècle et se poursuivra sur tout le siècle. Jusqu'aux années 1870, l'impact de cette conquête sur le mode de vie reste faible. Cela change néanmoins avec la conquête du Turkestan et l'arrivée massive de paysans venus s'installer dans la steppe.

Le contrôle de l'Asie centrale par les puissances étrangères[modifier | modifier le code]

Prisonniers dans un zindan, une prison traditionnelle en Asie centrale, protectorat de Boukhara v. 1910

Les campagnes russes et le Grand Jeu[modifier | modifier le code]

Les Russes apparaissent dans la région à la fin du XIXe siècle, après une victoire fulgurante des troupes du général Mikhaïl Tcherniaïev à Chymkent (actuel Kazakhstan) en 1884. Ils soumettent d'abord les tribus nomades de Kazakhs, puis les khanats (États sur lesquels règne un khan) de Boukhara et de Khiva, et ensuite l'est de l'actuel Ouzbékistan, incluant Tachkent (1865). Les territoires conquis sont regroupés dans un ensemble administratif appelé Gouvernement général du Turkestan. En 1867 Tachkent en devient la capitale.

Les forces russes ne rencontrent que peu de résistance de la part des armées des khanats. Il y a bien quelques leaders qui tentent de s'interposer, comme le Kokandien Alimqul (en) (1833-1865) qui est tué près de Chymkent, mais l'opposition principale est celle des Britanniques, qui s'inquiètent pour les frontières nord de leur Empire des Indes.

Les autorités tsaristes ont favorisé la culture du coton au Turkestan en lieu et place des cultures extensives traditionnelles. Sa production et sa distribution furent contrôlées par les Russes, ce qui entraîna d’importants conflits entre la population locale et les colons. Dans le domaine linguistique, la Russie adopta diverses mesures visant à propager le russe dans les territoires conquis en Asie centrale.

Cependant, ces annexions russes permettent l'instauration de relations socio-culturelles nouvelles, d'échanges commerciaux intenses entre les négociants russes et les marchands ouzbeks, ainsi qu'un développement de l'éducation, des industries et des chemins de fer, ce qui donne une forte impulsion au développement socio-économique de la région.

À partir du milieu du XIXe siècle la Russie et la Grande-Bretagne entrent en rivalité à cause de la proximité de l'Empire des Indes.

Chronologie des événements principaux dès le XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

  • 1735-1737 : construction d’une forteresse à Orenbourg et à Astrakhan, qui servent de point de transition pour les marchands entre la Russie et l’Asie.
  • 1740-1742 : les Kazakhs acceptent la protection des Russes afin de se libérer de l’emprise de Boukhara, Khiva et Kokand, les trois états qui se départagent l’Asie centrale au XVIIIe siècle.
  • 1765-1826 : la Russie s’occupe plutôt de ses territoires en Europe, qui augmentent fortement avec l’annexion de la Crimée (1783) et du Caucase (1813), et avec les traités signés avec l’Empire Ottoman (1774), la Perse (1826)… Elle décide alors de partir à la conquête des terres kazakhes et abolit les hordes qui y sont installées (Petite et Moyenne en 1824, plus tard la Grande en 1842).
  • 1837-1839 : les Kazakhs se rebellent contre l’Empire sous le règne de Kenesary Kasimov (1802-47) afin de rétablir le khanat.
  • 1847-1855 : construction de plusieurs forteresses semblables à celle construite à Orenbourg, qui formeront la ligne du Sir Daria (Aralsk en 1847, Alma Ata en 1854…). Les Russes commencent à conquérir les états ouzbeks de Boukhara, Kokand et Khiva en 1853, elle sera enfin conquise en 1873. La Russie perd la guerre de Crimée mais la totalité des terres kazakhes sont maintenant sous sa domination (1855).
  • 1865-1868 : prise de Tachkent par l’État russe le 17 juin 1865. Une année plus tard, les Russes prennent Khodjand, la capitale du khanat de Kokand. Le 11 juillet 1867, on crée un gouvernement général pour le Turkestan.

Un peu moins d’une année plus tard, le 14 mai 1868, prise de Samarcande, Ouzbékistan

  • 1873-1876 : on impose le protectorat au khanat de Khiva et Boukhara en 1873. La Russie annexe le khanat de Kokand, le 19 février 1876.
  • 1881 : les Russes commencent la construction du chemin de fer, la Transcaspienne.
  • 1884-1888 : détermination de la frontière entre l’Afghanistan et le Turkestan par les Anglais et les Russes.
  • 1890-1892 : immigration en masse des Russes et des Ukrainiens pour s’installer aux steppes kazakhs.
  • 1895 : fin de l’expansion militaire russe dans le Pamir.
  • 1906 : fin de la construction de la Transcaspienne, reliant l’Asie centrale à l’Europe.
  • 1914-1917 : Première Guerre mondiale.
  • 1917 : révolution bolchevique. Création de l’Union soviétique.

L'influence chinoise[modifier | modifier le code]

Révolution et révoltes[modifier | modifier le code]

La domination soviétique et chinoise[modifier | modifier le code]

Les Bolcheviks qui prennent le pouvoir en Russie à la suite de la révolution d'Octobre 1917 rencontrent une résistance féroce des nationalistes (basmatchis) en Asie centrale. Une fois la résistance réprimée, les communistes cherchent des alliés parmi les musulmans progressistes car ils se rendent rapidement compte qu'une répression impitoyable risque de jeter les musulmans du Turkestan dans les bras des russes blancs. L'un d'entre eux, l'ouzbek Soultan Galiev, dès que le danger des nouvelles révoltes est passé, fut écarté du cercle du pouvoir et exclu du parti communiste. Une chose inquiète en fait les Bolcheviks : le « pantouranisme » (rassemblement de tous les peuples turcs), ce qui explique qu'ils aient voulu faire disparaître jusqu'au nom de Turkestan.

Depuis 1991[modifier | modifier le code]

Entrée en vigueur du traité de Semipalatinsk le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Jean-Paul Roux (Directeur de recherche honoraire au CNRS, ancien professeur titulaire de la section d'art islamique à l'École du Louvre), Le premier empire des steppes qui devint musulman : les Karakhanides, avril 2003.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Barthold W., Turkestan Down to the Mongol Invasion. London, 3re Edition 1968.
  • René Grousset, L’empire des steppes : Attila, Gengis Khan, Tamerlan, Payot, 2022.
  • Histoire des marchands sogdiens. Paris, E. de la Vaissière, 2004, (ISBN 2857570643)
  • Brower Daniel, Turkestan and the Fate of the Russian Empire. London, 2003.
  • Roux Jean-Paul, L'Asie centrale, histoire et civilisation, Fayard, 1997.
  • Dani, A.H. and V.M. Masson eds. UNESCO History of Civilizations of Central Asia. Paris, UNESCO, 1992-.
  • Hildinger Erik, Warriors of the Steppe: A Military History of Central Asia, 500 B.C. to 1700 A.D.. Cambridge, Da Capo, 2001.
  • Chuvin Pierre, Létolle René, Peyrouse Sébastien, Histoire de l’Asie centrale contemporaine. Paris, Fayard, 2008.
  • Olcott Martha Brill, Central Asia's New States: Independence, Foreign policy, and Regional security. Washington D.C., United States Institute of Peace Press, 1996.
  • Sinor Dennis, The Cambridge History of Early Inner Asia. Cambridge, 2nd Edition 1990.
  • Soucek Svat, A History of Inner Asia. Cambridge, Cambridge University Press, 2000.
  • В.В. Бартольд, История Культурной Жизни Туркестана. Москва, 1927.
  • Халфин Н.А., Халфин Россия и Ханства Средней Азии. Москва, 1974.

Liens externes[modifier | modifier le code]