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Gaïa

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Gaïa
Déesse de la mythologie grecque
Gaïa confie Érichthonios à Athena. Érichthonios était l'enfant d'Héphaïstos et de Gaia la Terre. De gauche à droite: Héphaïstos, Athéna, Érichthonios, Gaïa, Aphrodite. Proviendrait du temple d'Héphaïstos d'Athènes. Marbre pentélique. 100-150 apr. J.-C.
Gaïa confie Érichthonios à Athena. Érichthonios était l'enfant d'Héphaïstos et de Gaia la Terre. De gauche à droite: Héphaïstos, Athéna, Érichthonios, Gaïa, Aphrodite. Proviendrait du temple d'Héphaïstos d'Athènes. Marbre pentélique. 100-150 apr. J.-C.
Caractéristiques
Autre(s) nom(s)
Nom Grec ancien Γαῖα (Gaîa), Γαῖη (Gaîē); Γῆ (Gê)
Fonction principale Déesse de la terre
Fonction secondaire Déesse mère et Mère des titans
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Grèce antique
Groupe divin Divinités primordiales : première génération et Divinités chthoniennes
Équivalent(s) Tellus (mythologie romaine), Geb (mythologie égyptienne)
Région de culte Grèce antique
Famille
Père Chaos
Fratrie
Premier conjoint seule
• Enfant(s)
Deuxième conjoint Ouranos
• Enfant(s)
Troisième conjoint Pontos
• Enfant(s)
Quatrième conjoint Tartare
• Enfant(s)
Cinquième conjoint Poséidon
• Enfant(s) Antée, Charybde
Sixième conjoint Héphaïstos
• Enfant(s) Érichthonios

Dans la mythologie grecque, Gaïa (du grec ancien Γαῖα / Gaîa ou Γαῖη / Gaîē), ou (du grec ancien Γῆ / , « Terre »), est la déesse primordiale identifiée à la « Déesse Mère » et à la « Mère des titans ». Ancêtre maternelle des races divines (grand-mère de Zeus), elle enfante aussi de nombreuses créatures. Divinité chtonienne, on l'invoquait et lui sacrifiait des animaux de couleur noire[1]. Unie à Ouranos, le dieu du Ciel, elle engendra les six Titans et les six Titanides, puis les Cyclopes, suivi des Hécatonchires (les monstres aux cent bras) et enfin les Géants. De son frère Tartare, Gaïa donna naissance à une créature terrifiante, Typhon.

Étymologie

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Le mot grec ancien γαῖα / gaîa est un doublet de même sens du mot γῆ / (γᾶ / , dans le dialecte dorien), signifiant « terre ». Ni γῆ / , ni γαῖα / gaîa n'ont d'étymologie établie. On a néanmoins supposé que γαῖα / gaîa était une contamination de γῆ / avec αἶα / aîa, équivalent supposé de μαῖα / maîa, la « grande-mère » et qui répondrait au latin avia[2]. Le mot grec γῆ / est à l'origine, à l'époque moderne, du préfixe géo-, qui compose les mots faisant référence à la terre, tels géographie, géologie, géométrie, etc.

Gaïa est largement évoquée dans la Théogonie d'Hésiode : au commencement c'est Chaos qui sort d'une profonde crevasse, suivi par Gaïa et Éros (l'Amour).

Gaïa donne naissance, dans un premier temps (sans intervention mâle), à Ouranos (le Ciel) afin de l'envelopper, Pontos (le Flot marin) et à Ouréa (les Montagnes et les Monts), ainsi qu'aux nymphes. S'unissant à Ouranos, elle enfante ensuite les Cyclopes (bâtisseurs de murs colossaux, à l'œil unique au milieu du front, qui donneront plus tard le foudre à Zeus), les Titans et Titanides (divinités de très grande taille, décrits comme violents et forts dans la Théogonie d'Hésiode), parmi lesquels Cronos (celui qui sauvera ses frères et sœurs de la haine de leur géniteur) et les Hécatonchires : Cottos, Briarée et Gygès (monstres possédant 50 têtes et 100 bras) et les Géants.

Fécondée ensuite par son fils Pontos, elle engendre les divinités marines primordiales : Nérée (qu'Hésiode, dans sa Théogonie, v. 233-234, fait plutôt naître du seul Pontos), puis Thaumas, Phorcys, Céto et Eurybie. Avec Tartare, elle donne naissance à Typhon et, selon le pseudo-Apollodore, à Échidna. Plusieurs autres maternités lui sont également attribuées.

Descendance

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Les descendants de Gaïa sont très nombreux. Sa descendance compte des divinités primordiales, des Titans, des Géants, des divinités marines et agrestes, des divinités mineures, diverses créatures (monstres et animaux), des rois et des peuples[3]. Parmi les principaux enfants cités par les traditions posthésiodiques, on trouve :

Coupe attique à figures rouges (kylix). Personnages représentés : Kekrops, Gaia / Ge, sortant de terre, donne le bébé Érichthonios à Athéna, Héphaistos, Herse, Athènes - Peintre de Codros, env. 440-435 av. J.-C. - Trouvé à Tarquinia - Altes Museum Berlin.

On lui reconnaissait en outre la maternité parthénogénétique de lointains héros fondateurs ou premiers hommes, tels que :

Et aussi de peuples mythiques entiers :

Autres terre-mères

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La Terre-Mère des anciens est presque toujours désignée sous les noms de Gaïa ou Gê en Grèce, de Tellus ou de Terra-Mater chez les Romains, tous considérés comme des traductions littérales du mot « Terre ». Mais au gré des traditions tardives, elle se confond, notamment chez les poètes, avec d'autres puissances fécondatrices, telles la déesse-mère phrygienne Cybèle (plus fréquemment assimilée à la Rhéa grecque) ou la déesse du foyer Hestia ou Vesta (notamment dans les Fastes du poète latin Ovide). Eschyle considère pour sa part qu'elle ne fait qu'une avec Thémis (Prométhée enchaîné) ; les traditions orphiques la désignent volontiers sous le vocable de Chthon en tant que puissance infernale (divers orphiques).

Dans la tradition gnostique au sens le plus élargi, la Terre-Mère est formée de l'Éon Achamoth (ou Sophia-Terrestre, la sagesse), rejetée du Plérôme où l'engendra à elle seule l'Éon Sophia du Dodécade (sans appoint de son pendant mâle, Thélêtos (ou Christos) la volonté). Elle erre ainsi, disséminant à travers le Kérôme, et ne faisant bientôt plus qu'un tout avec le plan terrestre[6].

Gaïa est assimilée au dieu de la Terre égyptien Geb.

Interprétation

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En tant que divinité première, Gaïa est, d'une certaine manière, la gardienne du pouvoir divin : c'est elle qui provoque la rébellion de Cronos contre Ouranos et celle de son petit-fils Zeus contre Cronos, en une certaine quête du souverain parfait ; mais elle dresse aussi ses fils monstrueux, les Géants et Typhon, contre Zeus, mutineries vouées à l'échec. De cette façon, les Grecs ont voulu sans doute représenter les deux aspects de la nature : capable de créer la beauté harmonieuse mais également capable de faire resurgir le chaos originel.

Elle est aussi la première divinité qui pouvait prédire l'avenir, notamment à Delphes où elle sera finalement remplacée par Thémis puis Phœbé (Eschyle, les Euménides, 1 et suiv.) puis par Apollon. Mais d'autres traditions affirment qu'elle a été remplacée directement par Apollon après que celui-ci eut percé de ses flèches le dragon Python, gardien du sanctuaire de Gaïa (Hymne homérique à Apollon), né de cette dernière et du dieu-fleuve Nil juste après le déluge (Ovide, Métamorphoses, 1).

L'« hypothèse Gaïa » de James Lovelock

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Pour illustrer sa théorie — appelée hypothèse Gaïa —, l'écologiste anglais James Lovelock utilise, dès 1970, le nom et l'image de la déesse-mère Gaïa, personnifiant « la Terre comme un être vivant » (titre de son ouvrage fondateur). Selon lui, la Terre est un superorganisme, un système intelligent, s'autorégulant, et voulant permettre le développement de la Vie, objectif permis au moyen des lois gaïennes. Cette hypothèse a ses prolongements et alimente toujours des débats tant dans les milieux artistiques, académiques[7],[8],[9] (voir aussi les articles détaillés Hypothèse Gaïa et théories Gaïa) que dans la société (Gaïanisme des courants New Age par exemple[10]).

Dans les arts

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Éon et Tellus (Gaïa) entourée de quatre enfants, peut-être les saisons personnifiées, mosaïque romaine d'une villa de Sentinum, début IIIe siècle, Glyptothèque de Munich (Inv. W504).

Arts plastiques

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Audiovisuel

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  • Gaïa apparait en tant que personnification de la nature dans de nombreuses œuvres de fiction, sans que l'emploi de son nom se limite aux contextes faisant référence à la mythologie grecque. Elle est l'un des personnages principaux de la série d'animation écologiste Capitaine Planète.

Littérature

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Jeux vidéo

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  • Gaïa est présente dans la saga God of War, librement inspirée de la mythologie grecque. Elle apparaît d'abord dans le jeu God of War II, où elle tient un rôle secondaire en tant qu'alliée, se contentant de guider Kratos ; elle revient dans God of War III, où elle prend un rôle plus proactif avant de se retourner contre Kratos et de mourir des mains de celui-ci.

Notes et références

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  1. Stella Georgoudi, « Les dieux d’en haut et les dieux d’en bas chez Homère : une question à réexaminer », Gaia revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque, no 24,‎ (ISSN 1287-3349 et 2275-4776, DOI 10.4000/gaia.2364, lire en ligne, consulté le ).
  2. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, 4 vol., Paris, Klincksieck, 1968-1980, s.v. γῆ [lire en ligne] ; s.v. αἶα [lire en ligne].
  3. « GAEA (Gaia) - Greek Goddess of the Earth (Roman Terra, Tellus) », sur theoi.com (consulté le ).
  4. pseudo-Apollodore, 2.115.
  5. Pseudo-Apollodore 1.32, Pausanias 1.14.3.
  6. Bibliothèque de Nag Hammadi.
  7. (en) « Facing Gaia: A New Enquiry Into Natural Religion », sur giffordlectures.org (consulté le ).
  8. (en) Peter F. Smith, Building for a Changing Climate : The Challenge for Construction, Planning and Energy, Earthscan, , 199 p. (ISBN 9781844077359), p. 167.
  9. (en) « Shaping the Future of Undergraduate Earth Science Education », American Geophysical Union.
  10. (en) Andrew Dobson, The Politics of Nature : Explorations in Green Political Theory, Routledge, , 8, 9, 14 (ISBN 0-415-12471-9, lire en ligne).
  11. Musée de Brooklyn - Gaïa.
  12. « Bruno Altmayer reçoit le trophée Apocalypse Dore », sur lamontagne.fr, (consulté le )
  13. « Bruno Altmayer récompensé », sur lamontagne.fr, (consulté le )

Bibliographie

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Liens externes

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