Emlingen

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Emlingen
Emlingen
La mairie.
Blason de Emlingen
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Altkirch
Intercommunalité Communauté de communes Sundgau
Maire
Mandat
Isabelle Steffan
2020-2026
Code postal 68130
Code commune 68080
Démographie
Population
municipale
310 hab. (2021 en augmentation de 11,51 % par rapport à 2015)
Densité 128 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 37′ 28″ nord, 7° 17′ 30″ est
Altitude Min. 286 m
Max. 376 m
Superficie 2,42 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Bale - Saint-Louis (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Altkirch
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Emlingen

Emlingen [ɛmliŋ(ɡ)ən] Écouter est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le toponyme se compose du nom germanique Emilio et de la terminaison ingen[1], ce qui suggère que le village a été fondé dans le cadre de la conquête et colonisation des Francs. La découverte de tombes de Mérovingiens soutient cette hypothèse[2].

Communes limitrophes d’Emlingen
Walheim Luemschwiller Obermorschwiller
Emlingen
Wittersdorf Tagsdorf

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 844 mm, avec 9,5 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Carspach », sur la commune de Carspach à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 827,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,7 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Emlingen est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,4 %), forêts (26,5 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), cultures permanentes (8,8 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Les origines[modifier | modifier le code]

Le village est mentionné pour la première fois en 1304. On raconte que le nom du village viendrait d'un tilleul Linde en haut alémanique Linga. Mais on disait autrefois Emilingen (1394), ce qui indique un nom de personne pourvu d'une désinence. D'après cette dernière, qui caractérise la plus ancienne couche toponymique germanique, le nom remonterait à l'époque alémanique (Ve siècle).

Certains spécialistes[Qui ?] pensent même qu'il ne s'agit ici que d'une adaptation par les Alamans d'un terme plus ancien encore, d'un Aemiliacum gallo-romain. Cette thèse n'est pas prouvée, mais s'accorde avec les données archéologiques : c'est à Emlingen que se situait le point d'éclatement de la grande chaussée romaine venant de Besançon.

Une branche continuait vers Kembs, l'autre menait vers Rixheim et la troisième vers Hégenheim. Ce carrefour devait se situer très exactement à l'extrémité sud des terres qu'Emlingen a conservé au-delà du Thalbach, et la limite orientale de cette section coïncide encore largement avec le début de l'itinéraire de Kembs. On y trouve aussi à côté des Fichten, le lieu-dit Kalti Herberg, un souvenir d'une ancienne auberge.

Tout porte donc à croire que le village d'Emlingen, comme celui aujourd'hui disparu de Dennach près de Schwoben, avait un finage plus grand et a dû céder une partie de ses terres au profit des villages plus récents de Tagsdorf et de Wittersdorf, par lesquels les Francs, au VIIe siècle, sont venus surveiller cet endroit stratégique.

Un vieux pèlerinage[modifier | modifier le code]

Le couvent de Saint-Morand y possédait une cour colongère. Les droits des ressortissants de cette grande propriété ont été fixés par écrit entre 1420 et 1541, et complétés dès 1458.

L'historien Büttner, dans un ouvrage sur ces constitutions, a fait l'analyse de ces documents, car ils représentent des analogies remarquables avec ceux d'autres localités sundgoviennes, comme Grentzingen, Berentzwiller, Buethwiller ou Spechbach-le-Haut. Il existe pour Emlingen des registres inventoriant les biens des Clarisses de Bâle, l'un de 1598, l'autre de 1738. Et surtout, il y avait l'ancien pèlerinage de la Vierge des 7 Douleurs, qui se situait autrefois sur la route, de l'autre côté de la vallée, mais qui a été transféré dans le village en 1759.

En 1777, il est rappelé qu'il est interdit d'y célébrer des offices sans l'autorisation du curé de Wittersdorf, de qui elle dépendait. Deux statues représentant, l'une sainte Odile, l'autre saint Fridolin. Différents auteurs indiquant que la Kalti Herberg servait de refuge aux pèlerins, mais sa situation à l'emplacement même du carrefour romain rend probable une origine bien plus ancienne.

Carrières et fours à chaux[modifier | modifier le code]

Emlingen aujourd'hui est un village essentiellement agricole à petite culture. En 1900, sur 185 hectares « utiles », il n'y avait que 3 hectares de vignes, 17 hectares de prés et 46 hectares de forêts. Les vignes et les forêts se situaient sur les versants calcaires, au sol mince et aux pentes très fortes, qui mènent du Thalbach (280 m) au Berg de Walheim (380 m), et sur lesquelles par l'exposition vers le midi, les chênes seraient de belle venue.

À l'abri de cette « montagne » et dans un angle mort des courants atmosphériques, Emlingen a moins de pluies, d'orages et de grêle que Heiwiller ou Jettingen.

Une particularité est l'exploitation du sous-sol, forme de calcaire gréseux du Sannoisien supérieur, étage de l'Oligocène, du début de l'ère tertiaire. Sur une carte géologique, le vallon d'Emlingen présente une demi-douzaine de carrières, dont l'une, à 1,5 kilomètre au nord du village, a été sommairement décrite par Delbos et Koechlin.

Sur une épaisseur de 8 mètres, on trouve divers bancs de pierre à chaux et de pierre à moellons. Les calcaires d'eau douce passent latéralement à des grès très fins, et une sablière donnait, il y a cent ans déjà, du sable blanc de bonne qualité. Mais, de même que le centre de communications se déplaçait, sous la direction des comtes de Ferrette, vers l'ouest à Altkirch, les vieux fours à chaux d'Emlingen s'éteignaient cependant que la grande usine de ciments s'installait, également près d'Altkirch.

Emlingen, qui avait 307 habitants en 1841, n'en dénombrait plus que 173 en 1926, mais depuis l'on note une très légère reprise. Parmi les noms de famille revenant souvent on retiendra les Delunsch, les Figenwald, les Biechlin, les Ochsenbein, les Rietsch, les Zimmermann. En 1961, on comptait 215 habitants dont 3 octogénaires, 10 septuagénaires, mais aussi 48 enfants.

De 1957 à 1961, l'effectif scolaire fut à son maximum, mais semble se stabiliser. La classe unique était « bourrée » et c'est ainsi qu'en 1959, le conseil municipal fut amené à construire une nouvelle école pour abriter une 2e classe, la classe enfantine.

Héraldique[modifier | modifier le code]


Blason d'Emlingen

Les armes d'Emlingen se blasonnent ainsi :
« De sinople au four à chaux d'argent sommé d'une fumée de même, dirigée vers le dextre du chef. »[16]

Particularités de la commune[modifier | modifier le code]

  • La chapelle.
  • Le moulin à huile.
  • Les fours à chaux.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1961 1977 Antoine Baumann   Agriculteur
1977 2014 Raymond Meyer   Cadre bancaire
2014 2020 Régis Ochsenbein   Directeur Général Adjoint Ressources - Mulhouse
2020 En cours Isabelle Steffan   Professeur des écoles
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].

En 2021, la commune comptait 310 habitants[Note 4], en augmentation de 11,51 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
163189201217236275307334321
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
292288288302289287254249200
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
193196201173177174174207217
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
196178177171227270241228267
2014 2019 2021 - - - - - -
278302310------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La chapelle Sainte-Odile.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, 2, Librairie Droz, 1996, (ISBN 978-2-600-00133-5), p. 779.
  2. « http://www.quid.fr/communes.html?mode=detail&id=593 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Emlingen
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Emlingen et Carspach », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Carspach », sur la commune de Carspach - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Carspach », sur la commune de Carspach - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  10. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Bâle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  16. Archives Départementales du Haut-Rhin
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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