Castillon-la-Bataille
Castillon-la-Bataille est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie[modifier | modifier le code]
Castillon-la-bataille est située dans l'est du département de la Gironde, au confluent de la Dordogne et de la Lidoire, entre Libourne et Sainte-Foy-la-Grande. Avec deux communes limitrophes, elle forme une petite agglomération : l'unité urbaine de Castillon-la-Bataille.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
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Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Castillon-la-Bataille est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Castillon-la-Bataille, une agglomération inter-départementale regroupant 4 communes[5] et 6 725 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (54,9 %), zones urbanisées (26,5 %), forêts (11,5 %), prairies (4,8 %), eaux continentales[Note 2] (2,1 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la commune provient du mot latin castellum devenu castel et qui désigne un emplacement doté d’un « château » fortifié[11].
La terminaison -la-Bataille a été ajouté en 1953 pour distinguer la commune de ses homonymes.
En gascon, le nom de la commune est Castilhon de la Batalha.
Histoire[modifier | modifier le code]
Antiquité[modifier | modifier le code]
Il semble que le site ait été utilisé par un établissement romain. De petits objets de l'époque de l'occupation romaine ont été découverts sur les sites de l'ancienne et de la nouvelle église.
Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Au passage de la Dordogne, en 732, les troupes d'Abderame défont celles de Eudes, duc d'Aquitaine.
Les premiers documents disponibles sur la commune illustrent le rôle des vicomtes de Castillon qui dans le dernier quart du XIe siècle se distinguent dans leur travail de rénovation ou de fondation de différents établissements religieux comme Saint-Florent de Castillon[12].
On trouve un Pierre de Castillon, fondateur de l'abbaye de Faize (canton de Lussac) en 1137, compagnon de Richard Cœur de Lion en Terre sainte en 1190.
Guyenne anglaise[modifier | modifier le code]
Anglaise depuis le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et de Henri II Plantagenet, Castillon passe sous domination française en 1223, puis revient sous l'autorité des rois d'Angleterre en 1259. À la suite des révoltes[Quand ?] des barons de Guyenne contre Simon de Montfort, l'ancienne famille de Castillon perd sa vicomté. La seigneurie passe à la fin du XIVe siècle aux comtes de Foix, en la personne de Jean de Grailly, captal de Buch.
Sainte-Foy et Castillon sont conquises par Raoul de Nesles mais, le , dans l'église collégiale de Saint-Émilion, se passe l'acte solennel de restitution de toute la province aux agents du roi d'Angleterre.
En 1377, Louis Ier, duc d'Anjou et fils du roi Jean II le Bon, après avoir pris Bergerac et Sainte-Foy, assiège Castillon qui se défend pendant quinze jours.
En 1451, le bâtard d'Orléans, Jean de Dunois, fait la conquête de Bordeaux, et Castillon, comme toute la Guyenne, passe sous la domination de Charles VII. Le vicomte Gaston de Foix refuse de se rallier et s'exile en Espagne. Jean de Foix, fils de Gaston, entre dans la ligue des seigneurs bordelais qui rappellent les Anglais conduits par Talbot (1452). Charles VII forme alors une armée commandée par Jean Bureau, grand maître de l'artillerie. Talbot, qui est à Bordeaux, est prié d'aller à sa rencontre. La bataille de Castillon a lieu le et voit la victoire des Français, mettant ainsi fin à la guerre de Cent Ans.
Depuis 1977, une reconstitution de la bataille de Castillon est réalisée chaque année par le metteur en scène spécialiste des spectacles à grand déploiement, Eric Le Collen.
Jean de Foix, exilé en Angleterre, confirmera plus tard les privilèges des Castillonnais, parmi lesquels le droit d'élire un maire et deux jurats. Louis XI permettra à Jean de Foix de rentrer en possession de ses domaines.
Vers le milieu du XVIe siècle, la vicomté de Castillon passe de la maison de Foix à celle de Turenne.
Guerres de religion[modifier | modifier le code]
C'est à cette époque que se répand la doctrine luthérienne qui gagne de nombreux adeptes à Castillon qui envoie des missionnaires répandre la nouvelle religion.
Un peu plus tard, Blaise de Montluc s'étant rendu maître de ce « repaire d'hérétiques » en confie la garde à son capitaine Terride dont les exactions font basculer la population dans le parti de Henri de Bourbon et du prince de Condé. À la suite de quoi, en 1586, le duc de Mayenne Charles de Lorraine vient pour reprendre la ville. Après deux mois d'âpres et longs combats et une épidémie de peste, les défenseurs de la ville demandent une reddition honorable. Le duc de Mayenne entre dans la ville, fait rechercher les habitants, en trouve 22 et les fait pendre quelques jours plus tard.
En 1588, le vicomte de Turenne reprend Castillon à la faveur d'une attaque surprise, à l'aide de 300 hommes. La ville est accordée comme place de sûreté aux religionnaires. L'abjuration d'Henri IV ayant mécontenté les protestants, l'édit de Nantes les lui réconcilie.
Les guerres de religion se ravivent en 1621. Castillon est épargnée par le conflit. En 1622, à l'occasion de son passage, Louis XIII demande et obtient de Henri de la Tour, vicomte de Turenne et de Castillon, que l'on rase le château. À la mort du maréchal de Turenne (1623), c'est son neveu, Godefroy Maurice de La Tour d'Auvergne, qui hérite de ses biens en Guyenne. Exécuteur testamentaire, avec son frère Emmanuel, cardinal de Bouillon, ils s'engagent à faire une rente de 1 000 livres au bénéfice des pauvres de la terre qui se convertiraient à la foi catholique. La révocation de l'édit de Nantes et l'émigration protestante laissent cette rente sans emploi. Elle sera plus tard utilisée pour bâtir l'église[13].
XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]
Le 3 décembre 1719, le duc de Bouillon vend les vicomtés de Castillon à Antoine Bonnet de Talmont qui les revendra en 1731 à André-François-Benoit Leberthon, premier président au parlement de Bordeaux. En 1735, Charles-Godefroy de La Tour d'Auvergne obtient du roi Louis XV l'autorisation de construire l'église et l'hôpital. À la Révolution de 1789, l'hôpital est transformé en hôtel de ville. André Leberthon, fils du précédent, perd ses droits seigneuriaux et vend ses propriétés en 1795.
À la formation du département de la Gironde en 1790, Castillon devient chef-lieu de canton du district de Libourne.
XIXe et XXe siècles[modifier | modifier le code]
Le 27 novembre 1953, Castillon-sur-Dordogne devient Castillon-la-Bataille.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Jumelages[modifier | modifier le code]
Au 26 novembre 2012, Castillon est jumelée[14] avec :
Population et société[modifier | modifier le code]
Les habitants sont appelés les Castillonnais[15].
Démographie[modifier | modifier le code]
Évolution démographique[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2018, la commune comptait 3 181 habitants[Note 3], en augmentation de 11,3 % par rapport à 2013 (Gironde : +6,4 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
L'agglomération et l'aire urbaine[modifier | modifier le code]
L'unité urbaine de Castillon-la-Bataille (l'agglomération) regroupe trois communes : Castillon-la-Bataille, Saint-Magne-de-Castillon et Lamothe-Montravel en Dordogne[20].
L'aire urbaine s'étend sur les trois mêmes communes[21].
Enseignement[modifier | modifier le code]
Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]
Chaque été, a lieu une reconstitution historique de la bataille qui mit fin à la guerre de Cent Ans en 1453 (voir Bataille de Castillon).
De nombreuses manifestations sont organisées sous l'égide de l'office de tourisme[22].
Sports[modifier | modifier le code]
- En rugby à XV, l'US Castillonnaise a été :
- Chaque année, a lieu une course cycliste, le critérium de Castillon-la-Bataille.
Économie[modifier | modifier le code]
Emploi : entre 1990 et 1999 le canton de Castillon-la-Bataille a connu une croissance significative essentiellement due au secteur tertiaire dynamisé notamment par les activités de prestations viticoles.
Viticulture[modifier | modifier le code]
La ville de Castillon-la-Bataille donne son nom à l'appellation côtes-de-castillon. Le vignoble s'étend sur 2 850 ha sur neuf communes. Cette appellation s'est distinguée de l'appellation Bordeaux en 1989.
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- La porte du Midi, ou porte de Fer est un vestige de l'enceinte de la ville.
- L'église baroque date du XVIIIe siècle.
- La mairie est un ancien hôpital du XVIIIe siècle.
- La chapelle Sainte-Marguerite, du XIIe siècle, est située à Capitourlan.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- John Talbot (entre 1384 et 1390-1453), fut l'un des chefs anglais lors de la guerre de Cent Ans ; il est mort lors de la bataille de Castillon.
- Jean Bureau (ca 1390-1463), grand maître de l'artillerie du roi Charles VII, vainqueur de la bataille de Castillon en 1453.
- Gabriel Queyssat (1743-1837), général des armées de la République y est né.
- Thomas-Prosper Gragnon-Lacoste (1820-1895) avocat, notaire, écrivain bordelais, né dans la commune.
- Jean de Laborde (1878–1977), amiral célèbre pour le Sabordage de la flotte française à Toulon durant la Seconde Guerre mondiale, mort dans la commune.
- Jean Durozier (1922-2011), directeur de théâtre, metteur en scène et comédien, né dans la commune.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Castillon-la-Bataille se blasonnent ainsi : De gueules à la croix cousue d'azur chargée d'un château de trois tours d'argent ouvertes et ajourées de sable, celle du milieu, plus haute, donjonnée de deux tourelles aussi d'argent ajourées aussi de sable, cantonnée de quatre fleurs de lys d'or.
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Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la géographie :
- Site de la ville
- Capitourlan
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes et cartes[modifier | modifier le code]
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le 18 avril 2021). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références[modifier | modifier le code]
- Castillon-la-Bataille sur Géoportail, consulté le 4 mai 2015.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 27 mars 2021).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le 27 mars 2021).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 27 mars 2021).
- « Unité urbaine 2020 de Castillon-la-Bataille », sur https://www.insee.fr/ (consulté le 27 mars 2021).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le 27 mars 2021).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le 27 mars 2021).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le 27 mars 2021).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le 27 mars 2021).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statitiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le 18 avril 2021)
- Castillon-la-Bataille sur le site « Visites en Aquitaine - Région Aquitaine » (CC-BY-SA), consulté le 4 mai 2015.
- Frédéric Boutoulle, Les vicomtes de Castillon et leur dominium (XIe -début XIIIe siècle), Presses universitaires du Mirail, (lire en ligne), p. 103–114.
- M. Piganeau, Archives historiques du département de la Gironde, 1860, tome 2.
- JUmelages de Castillon-la-Bataille sur l'atlas français de la coopération décentralisée et des autres actions extérieures du ministère des Affaires étrangères, consulté le 18 janvier 2013.
- Nom des habitants de la commune sur habitants.fr, consulté le 8 juillet 2014.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Unité urbaine de Castillon-la-Bataille (00257) », Insee (consulté le 13 avril 2018).
- « Aire urbaine de Castillon-la-Bataille (502) », Insee (consulté le 13 avril 2018).
- Site de l'office de tourisme.