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« Villa Noailles » : différence entre les versions

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| architecte =[[Robert Mallet-Stevens]]
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| construction = 1923-1925 et extensions jusqu'en 1933
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{{ébauche|architecture|France}}
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La '''villa Noailles''', construite en 1923 à [[Hyères]], dans le département du [[Var (département)|Var]], est l'œuvre de l'[[architecte]] [[Robert Mallet-Stevens]].
La '''villa Noailles''', dont le noyau initial est construit de 1923 à 1925 à [[Hyères]], dans le département du [[Var (département)|Var]], est l'œuvre de l'[[architecte]] [[Robert Mallet-Stevens]], avec la collaboration de l'architecte local Léon David, notamment pour les extensions et annexes réalisées jusqu'en 1933.


Commandée par [[Charles de Noailles|Charles, vicomte de Noailles]] et sa femme [[Marie-Laure de Noailles]], mécènes et amis des grands noms de l'art moderne comme [[Man Ray]], la villa est l'une des premières constructions françaises de [[Mouvement moderne|style moderne]].
Commandée par [[Charles de Noailles|Charles, vicomte de Noailles]] et sa femme [[Marie-Laure de Noailles]], mécènes et amis des grands noms de l'art moderne comme [[Man Ray]], la villa est l'une des premières constructions françaises du [[Mouvement moderne|style moderne]].


Elle est représentative des principes du [[Rationalisme (architecture)|mouvement rationaliste]], par sa recherche d'une luminosité maximale, la fonctionnalité de l'habitation et son économie décorative.
Elle est représentative des principes du [[Rationalisme (architecture)|mouvement rationaliste]], par sa recherche d'une luminosité maximale, la fonctionnalité de l'habitation et son économie décorative.
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Dans sa correspondance avec l'architecte, Charles de Noailles précise : {{citation|Je ne pourrais jamais supporter quoi que ce soit dans cette maison ayant un but seulement architectural et je cherche une maison infiniment pratique et simple, où chaque chose serait combinée du seul point de vue de l'utilité.}}
Dans sa correspondance avec l'architecte, Charles de Noailles précise : {{citation|Je ne pourrais jamais supporter quoi que ce soit dans cette maison ayant un but seulement architectural et je cherche une maison infiniment pratique et simple, où chaque chose serait combinée du seul point de vue de l'utilité.}}


Sa construction comme sa décoration firent appel à certains des artistes les plus renommés de l'époque : mobilier comprenant des sièges en tube chromé et toile, fauteuils en caoutchouc, table en tôle laquée montée sur roulettes, lampes métalliques articulées, placards muraux créés par Mallet-Stevens lui-même, [[Francis Jourdain]], dont une horloge murale orne chaque pièce, [[Pierre Chareau]], [[Eileen Gray]], Djo-Bourgeois ou Sybold van Ravesteyn, qui réalise également la polychromie de la chambre d'amis du 2ème étage en 1926, tandis que [[Theo van Doesburg]] avait conçu en 1924 celle d'une pièce destinée à la confection de bouquets, ferronneries de Claudius Linossier avec une porte associant cinq métaux, vitraux de [[Louis Barillet]] dans l'atelier et l'escalier, sculptures de [[Henri Laurens]], [[Constantin Brancusi]], [[Alberto Giacometti]], des frères [[Jean et Joël Martel]] et, de [[Jacques Lipchitz]], dans le jardin réalisé par [[Gabriel Guevrekian]], tableaux moderne notamment de [[Piet Mondrian|Mondrian]], etc. La villa est successivement agrandie jusqu'en 1933, pour atteindre {{unité|2000|m|2}} et 60 pièces avec [[piscine]], [[squash]] et [[gymnase]] privés. Surmontée d'une verrière formant une composition [[Néoplasticisme|Néo-plastique]] de poutres et de panneaux aux plans décalés, c'est le premier exemple d'une piscine privée couverte en France. Pour celle-ci, Mallet-Stevens créé en 1923-1925 le fauteuil « Transat » en tube de tôle laquée et toile, qui constitue l'un des tout premiers meubles moderne â structure métallique. Environ la moitié des espaces affectés au service et au logement des domestiques semblent avoir été conçus principalement par l'architecte local Léon David, qui succédera à Mallet-Stevens.
Sa construction comme sa décoration firent appel à certains des artistes les plus renommés de l'époque conseillés par l’architecte, sous forme de commande spécifiques ou d'achats : mobilier, comprenant des sièges en tube chromé et toile, fauteuils en caoutchouc, table en tôle laquée montée sur roulettes, lampes métalliques articulées, placards muraux, créés par Mallet-Stevens lui-même avec le fauteuil « Transat » de 1923-1925 en tube de tôle laquée et toile et la « [[Chaise Kandinsky]] » de 1925, qui comptent parmi les tous premiers meubles modernes â structure métallique, [[Francis Jourdain]], dont une horloge murale orne chaque pièce, [[Pierre Chareau]] avec un lit suspendu dans la chambre en plein air sur la terrasse de 1928 et des sièges pour le petit salon orné également en 1928 d'un guéridon et de tabourets de Mme Klotz, d'une cheminée de René Prou et de toiles imprimées de [[Raoul Dufy]], [[Eileen Gray]] avec un tapis pour la chambre de Madame, Dominique, Perzel, Djo-Bourgeois qui aménage la salle à manger en 1925, quatre chambres au mobilier intégré et un bar coloré dans les salles voûtées ou Sybold van Ravesteyn, qui réalise les meubles en bois et métal peints de différentes couleurs et la polychromie de la chambre d'amis du 2ème étage en 1925-1926, tandis que [[Theo van Doesburg]] avait conçu en 1924 celle d'une pièce destinée à la confection de bouquets, ferronneries de Claudius Linossier avec la porte d'entrée associant cinq métaux, vitraux de [[Louis Barillet]] dans l'atelier et l'escalier, sculptures de [[Henri Laurens]], [[Constantin Brancusi]], [[Alberto Giacometti]], des frères [[Jean et Joël Martel]] et, de [[Jacques Lipchitz]], dans le jardin réalisé par [[Gabriel Guevrekian]], tableaux moderne notamment de [[Piet Mondrian|Mondrian]] avec ''Composition avec gris et noir'' de 1925, etc. La villa est successivement agrandie jusqu'en 1933, pour atteindre {{unité|2000|m|2}} et 60 pièces avec [[piscine]], [[squash]] et [[gymnase]] privés. Surmontée d'une verrière formant une composition [[Néoplasticisme|Néo-plastique]] de poutres et de panneaux aux plans décalés, c'est le premier exemple d'une piscine privée couverte en France. Pour celle-ci, Mallet-Stevens créé en 1923-1925 le fauteuil « Transat » en tube de tôle laquée et toile, qui constitue l'un des tout premiers meubles moderne â structure métallique. Environ la moitié des espaces affectés au service et au logement des domestiques semblent avoir été conçus principalement par l'architecte local Léon David, qui succédera à Mallet-Stevens.


Sur la colline du [[Château d'Hyères|vieux château]] dominant la ville d'Hyères, la villa comporte également un grand jardin méditerranéen planté par le vicomte de Noailles, complété en 1925 par un jardin [[cubisme|cubiste]] de [[Gabriel Guevrekian]]. Ce ''[[jardin cubiste de Guevrekian|jardin cubiste]]'', appelé aussi le ''jardin triangulaire'' était orné d'une sculpture en bronze de [[Chaim Jacob Lipchitz|Jacques Lipchitz]]. Cette œuvre est visible aujourd'hui au [[Musée d'Israël]] à [[Jérusalem]].
Sur la colline du [[Château d'Hyères|vieux château]] dominant la ville d'Hyères, la villa comporte également un grand jardin méditerranéen planté par le vicomte de Noailles, complété en 1925 par un jardin [[cubisme|cubiste]] de [[Gabriel Guevrekian]]. Ce ''[[jardin cubiste de Guevrekian|jardin cubiste]]'', appelé aussi le ''jardin triangulaire'' était orné d'une sculpture en bronze de [[Chaim Jacob Lipchitz|Jacques Lipchitz]]. Cette œuvre est visible aujourd'hui au [[Musée d'Israël]] à [[Jérusalem]].
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
* [http://books.google.fr/books?id=4RTPAtP8aokC&pg=PA49&lpg=PA49&dq=klotz+noailles&source=bl&ots=M-oE3IPJwf&sig=_JcfIHsAxk3pC33udCM4XZk6ziw&hl=fr&sa=X&ei=PKWRU6SRDIXL0QXH2ICIDQ&ved=0CEkQ6AEwBw#v=onepage&q=klotz%20noailles&f=false Mallet-Stevens La Villa Noailles, Cécile Briolle, Agnès Fuzibet, Gérard Monnier, éditions Parenthèse, 1990, site books.google.fr]
* [http://www.villanoailles-hyeres.com/ Site de la villa Noailles.]
* [http://www.villanoailles-hyeres.com/ Site de la villa Noailles]
* [http://www.grapheine.com/divers/villa-noailles-vie-de-mecenes Les Noailles « Une vie de mécènes », site www.grapheine.com]
* [http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/artsplastiques/beta/BAC04/VILLA_NOAILLES/galerie.html une visite de la villa Photos:Catherine Donnefort]
* [http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/artsplastiques/beta/BAC04/VILLA_NOAILLES/galerie.html une visite de la villa Photos:Catherine Donnefort]
* [http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/MOSAIQUES/noailles-001.htm Images de la villa Noailles], sur la [[base Mémoire]], [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]
* [http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/MOSAIQUES/noailles-001.htm Images de la villa Noailles], sur la [[base Mémoire]], [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]

Version du 6 juin 2014 à 14:05

Villa Noailles
La villa Noailles
Présentation
Type
Villa
Destination initiale
Villa
Destination actuelle
Centre d'art et d'architecture
Style
Architecte
Construction
1923-1925 et extensions jusqu'en 1933
Commanditaire
Surface
1 800 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Commune de Hyères
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Région
Commune
Coordonnées
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(Voir situation sur carte : France)

La villa Noailles, dont le noyau initial est construit de 1923 à 1925 à Hyères, dans le département du Var, est l'œuvre de l'architecte Robert Mallet-Stevens, avec la collaboration de l'architecte local Léon David, notamment pour les extensions et annexes réalisées jusqu'en 1933.

Commandée par Charles, vicomte de Noailles et sa femme Marie-Laure de Noailles, mécènes et amis des grands noms de l'art moderne comme Man Ray, la villa est l'une des premières constructions françaises du style moderne.

Elle est représentative des principes du mouvement rationaliste, par sa recherche d'une luminosité maximale, la fonctionnalité de l'habitation et son économie décorative.

Dans sa correspondance avec l'architecte, Charles de Noailles précise : « Je ne pourrais jamais supporter quoi que ce soit dans cette maison ayant un but seulement architectural et je cherche une maison infiniment pratique et simple, où chaque chose serait combinée du seul point de vue de l'utilité. »

Sa construction comme sa décoration firent appel à certains des artistes les plus renommés de l'époque conseillés par l’architecte, sous forme de commande spécifiques ou d'achats : mobilier, comprenant des sièges en tube chromé et toile, fauteuils en caoutchouc, table en tôle laquée montée sur roulettes, lampes métalliques articulées, placards muraux, créés par Mallet-Stevens lui-même avec le fauteuil « Transat » de 1923-1925 en tube de tôle laquée et toile et la « Chaise Kandinsky » de 1925, qui comptent parmi les tous premiers meubles modernes â structure métallique, Francis Jourdain, dont une horloge murale orne chaque pièce, Pierre Chareau avec un lit suspendu dans la chambre en plein air sur la terrasse de 1928 et des sièges pour le petit salon orné également en 1928 d'un guéridon et de tabourets de Mme Klotz, d'une cheminée de René Prou et de toiles imprimées de Raoul Dufy, Eileen Gray avec un tapis pour la chambre de Madame, Dominique, Perzel, Djo-Bourgeois qui aménage la salle à manger en 1925, quatre chambres au mobilier intégré et un bar coloré dans les salles voûtées ou Sybold van Ravesteyn, qui réalise les meubles en bois et métal peints de différentes couleurs et la polychromie de la chambre d'amis du 2ème étage en 1925-1926, tandis que Theo van Doesburg avait conçu en 1924 celle d'une pièce destinée à la confection de bouquets, ferronneries de Claudius Linossier avec la porte d'entrée associant cinq métaux, vitraux de Louis Barillet dans l'atelier et l'escalier, sculptures de Henri Laurens, Constantin Brancusi, Alberto Giacometti, des frères Jean et Joël Martel et, de Jacques Lipchitz, dans le jardin réalisé par Gabriel Guevrekian, tableaux moderne notamment de Mondrian avec Composition avec gris et noir de 1925, etc. La villa est successivement agrandie jusqu'en 1933, pour atteindre 2 000 m2 et 60 pièces avec piscine, squash et gymnase privés. Surmontée d'une verrière formant une composition Néo-plastique de poutres et de panneaux aux plans décalés, c'est le premier exemple d'une piscine privée couverte en France. Pour celle-ci, Mallet-Stevens créé en 1923-1925 le fauteuil « Transat » en tube de tôle laquée et toile, qui constitue l'un des tout premiers meubles moderne â structure métallique. Environ la moitié des espaces affectés au service et au logement des domestiques semblent avoir été conçus principalement par l'architecte local Léon David, qui succédera à Mallet-Stevens.

Sur la colline du vieux château dominant la ville d'Hyères, la villa comporte également un grand jardin méditerranéen planté par le vicomte de Noailles, complété en 1925 par un jardin cubiste de Gabriel Guevrekian. Ce jardin cubiste, appelé aussi le jardin triangulaire était orné d'une sculpture en bronze de Jacques Lipchitz. Cette œuvre est visible aujourd'hui au Musée d'Israël à Jérusalem.

La villa Noailles devint le rendez-vous de l'avant-garde artistique : Giacometti, Cocteau, Picasso, Dali, Bunuel et Man Ray qui y tourna en 1928 son premier film Les Mystères du château de Dé.

Vendue à la municipalité en 1973, la villa, inscrite en 1975 et 1987 aux monuments historiques[2], après une longue période d'abandon et de détérioration, a été restaurée en plusieurs étapes par les architectes Cécile Briolle, Claude Marro et Jacques Repiquet, pour devenir un centre d'art et d'architecture en 1996 (expositions temporaires d'art contemporain : arts plastiques, architecture, design, photo ou mode).

Aujourd'hui, dirigée par Jean-Pierre Blanc, la villa abrite chaque année le Festival international de mode et de photographie, Design Parade, ainsi que d'autres manifestations culturelles.

Bibliographie

  • Jacqueline Salmon et Hubert Damisch, Villa Noailles (Hyères), Marval, 1997, 95 p.
  • Alfred Werner Maurer: Architekturikonen Provence, Côte d'Azur + Riviera, Philologus Verlag, Basel 2008.

Articles connexes

Références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps
  2. Sur la base Mérimée, ministère de la Culture : « « Villa Marie-Laure-de-Noailles ou château Saint-Bernard », notice no PA00081651 », recensement immeubles MH, 1992, réf. PA00081651, et François Fray, « « Maison dite Clos Saint-Bernard ou villa Noailles », notice no IA83000024 », Inventaire général du patrimoine culturel, 1987, réf. IA83000024

Liens externes