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Saint Jean Baptiste
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prophète

Jean le Baptiste (hébreu : יוחנן המטביל Yo'hanan HaMatebil), est un personnage de la tradition chrétienne sous le nom de saint Jean-Baptiste et de la tradition musulmane sous celui de Yahyâ. Il fut prédicateur en Judée au temps de Jésus de Nazareth. Le personnage de Jean Baptiste est très important dans les Évangiles. L’historien juif Flavius Josèphe fait une mention de « Jean surnommé baptiste » un petit peu moins développée que celle des évangiles[1]. Les Actes des Apôtres en parlent très brièvement.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l’a désigné comme l’« agneau de Dieu ». Il lui a donné le baptême sur les bords du Jourdain[2],[N 1], et lui a donné ses propres disciples. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[3].

La religion mandéenne en fait son prophète principal.

C’est un saint chrétien et un prophète de l’islam descendant de 'Îmran.

Jean Baptiste selon la tradition chrétienne[modifier | modifier le code]

La naissance de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Saint Jean Baptiste, par Auguste Rodin, 1878 (musée d’Orsay).

L’Évangile selon Luc est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste :

« Mais l’ange lui dit : “Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. (…)” Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : “Non, il sera appelé Jean” (...) Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : "Jean est son nom."[4]. »

Il était le fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth, une cousine de Marie, la mère de Jésus. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l’Esprit saint et aura la puissance d’Élie.

Carrière publique[modifier | modifier le code]

Le Baptême du Christ, par Verrocchio.
Le baptême de Jésus (vitrail de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois)

Jean mena une vie d'ascèse « caché dans le désert », se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. La description que fait l'évangile de la vie de Jean est celle d'un nazir[5],[6]. Si on suit l'Évangile selon Luc pour dater vers l'an 29 le début de la carrière publique de Jésus, Jean Baptiste est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau prophétisé par Isaïe. Flavius Josèphe précise de son côté qu'il ne prétendait laver par ce baptême les âmes de leurs péchés, mais seulement le corps de ceux qui avaient préalablement purifié leurs âmes en pratiquant la justice[N 2].

Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).

Selon Matthieu (III:13-17), Jésus vint voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier reçoit l'Esprit saint sous la forme d'une colombe, tandis que Dieu fait entendre depuis le ciel une déclaration en faveur de Jésus, « mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »

Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus.

La mort de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.
Détail de la façade de la chapelle des Pénitents-Noirs d'Avignon : deux anges portent la tête de saint Jean le Baptiste.

Quelque temps après, la colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'abattit sur Jean, lequel lui reprochait son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Boëthos.

Selon Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ».

Peu après, un récit « plus pittoresque que solide »[7] rapporté par l'évangile selon Marc[8], décrit une fête donnée pour l'anniversaire de la fille d'Hérodiade - que la tradition assimile à Salomé, bien qu'elle ne soit pas citée dans le texte[9] - dansa tant que le gouverneur et tous ses convives furent subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras... Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé qui l'offrit à sa mère Hérodiade[10].

Ce récit est isolé et présente les traits d'une légende populaire et est inconnue de l'historien Flavius Josèphe qui de son côté dit simplement que Hérode Antipas craignait que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte, et que ce fut à Machéronte qu'il fut exécuté après y avoir été incarcéré.

Jean le Baptiste est en fait probablement victime de sa prédication qui entend substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible que son jugement des mœurs d'Hérode - fustigeant le souverain et son union scandaleuse avec la veuve de son demi-frère - ait contribué également à sceller son sort, vers 28[11]. Flavius Josèphe évoque également la crainte qu'Antipas semble nourrir à l'égard de Jean et de son influence sur le peuple[12].

Les disciples de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Une défaite infligée à Hérode Antipas aux alentours des années 29-36[13] par le roi Arétas IV amène l'historiographe de tendance pharisienne Josèphe - lui-même un temps disciple d'un baptiste nommé Bannous[14] - à mentionner Jean le Baptiste : une partie de la population judéenne interprète cette défaite comme un châtiment divin pour l'exécution de Jean[15].

Dans les évangiles, certains disciples s'interrogent sur la prédication de Jésus, pendant l'incarcération de Jean. Pour Laurent Guyénot, si Jésus a bien été le disciple de Jean Baptiste et l'a reconnu comme « plus qu'un prophète », en revanche, Jean Baptiste n'a jamais soutenu le ministère de Jésus, et ne l'a pas proclamé Messie[16]. En revanche, il est clair que le mouvement de Jésus s'est réclamé du sien.

Selon les Actes des Apôtres, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[17]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse (saint Paul) comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[18],[19] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste aurait atteint l'Égypte à peine 15 ans après sa mort. Selon François Blanchetière, Appolos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, le roi messianique qui les délivreraient de la domination des Romains »[19]. Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adeptes de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus[N 3]. Les communautés messianistes d'Égypte en ont probablement disparu lors de l'extermination des Juifs d'Égypte sous Trajan qui a suivi la révolte des exilés (116 - 117.

Il est néanmoins vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout juif d'y pénétrer.

Un phénomène antique que selon certains auteurs, il ne faudrait pas confondre avec l'existence de quelques groupes de Mandéens survivant actuellement en Irak et en Iran et dont la survivance est d'ailleurs fortement menacée, surtout depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak. Toutefois, ce point de vue est loin d'être unanime et des historiens ayant notamment particulièrement étudié le judéo-christianisme comme André Paul et Simon Claude Mimouni, estiment au contraire que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à aujourd'hui[20],[21].

Les Baptistes et le baptême chez Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

Flavius Josèphe parle d'un groupe et de deux personnages que l'on peut rapprocher des mouvements baptistes du Ier siècle. Il s'agit du groupe des Esséniens auprès de qui il aurait effectué un stage, d'une « sorte de moine du désert[22] » appelé Bannos dont il a été un temps le disciple dans sa jeunesse et de « Jean surnommé Baptiste ».

Les Esséniens[modifier | modifier le code]

« Attestés par Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l'Ancien, et à leur suite par les Pères de l'Église, les Esséniens évoquent à leur façon les mouvements baptistes de l'Antiquité pré-chrétienne[22]. » Le mouvement du Yahad, souvent identifiés aux Esséniens, dont une centaine d'écrits a été « retrouvés près de la mer Morte entre 1947 et 1956, atteste des croyances et des pratiques assez proches des leurs[22]. » Le régime des lustrations ou ablutions purificatrices décrites dans les manuscrits aurait visé « à suppléer les rites sacrificiels du Sanctuaire de Jérusalem ». Mais pour André Paul, il n'est pas adéquat de présenter le mouvement du Yahad comme réellement baptiste. Il précise qu'il y « avait cependant de vrais groupes baptistes à l'époque[22]. »

Bannos[modifier | modifier le code]

Flavius Josèphe rapporte son expérience. « Dans sa jeunesse et cherchant sa voie, il séjourna chez les Esséniens, puis auprès de Bannos, « sorte de moine » du désert dont les traits et les mœurs rappellent d'assez près ceux de Jean Baptiste[22]. » Bannos « vivait au désert, se contentait pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et usait de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit[22] ». On croirait lire la description de Jean-Baptiste faite dans les évangiles synoptiques. Flavius Josèphe indique que « par souci de pureté, [il se] fit son émule[22]. »

Le baptême de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

Selon André Paul, Jean Baptiste « pratiquait un rite d'immersion individuelle appelé « baptême »[22]. » Devenu un « homme au rayonnement notoire[22] », son surnom « dit bien l'objet de sa réputation : « le Baptiste », littéralement « l'Immerseur ». Ce mot dérive du grec baptizein, « plonger », « immerger »[22]. » Josèphe étaie le témoignage des Évangiles[23]. « Il précise qu'on venait à ce dernier « pour s'unir dans le baptême », dans un rite véritable d'initiation. Le but de l'acte était l'entrée signifiée, consacrée, dans un groupe d'élus[22]. » Le baptême de Jean servait également à « purifier le corps », l'âme étant purifiée au préalable « par la justice »[23].

Pour André Paul, si Jean baptiste « compte parmi les sources directes du christianisme[22] », « la religion chrétienne se développa sur la base d'un corps de doctrines et de rites qui dépasse très largement le cadre baptismal. La survivance d'éléments judaïques ou judéo-chrétiens liés au courant baptiste de Jean est attestée au Ier siècle par les Actes des apôtres (19, 1-7) et jusqu'au IIIe par d'autres témoins[22]. »

Le remariage d'Hérodiade et les conséquences du meurtre de Jean Baptiste chez Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

Une succession convoitée[modifier | modifier le code]

Le personnage qui apparaît fortuitement au XVIIIe livre des Antiquités judaïques est assez différent des traditions ecclésiastiques. Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le Tétrarque[24],[25] (en 33[26] - 34[27]). Jusqu'à cette date, Philippe, le demi frère d'Antipas, était tétrarque (gouverneur) de « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide[28] » et d'une partie de l'ancien domaine de Zénodore[28] ».

Philippe est « mort sans enfants[29] ». « Tibère hérite de ses possessions et les annexe à la province romaine de Syrie[29] »[27]. La succession de Philippe (aussi appelé Hérode Philippe) excite donc les convoitises. Ce territoire de l'ancien royaume d'Hérode le Grand qui n'est pas dirigé par un juif, attise aussi une contestation provenant des Juifs messianistes. Seul l'empereur romain Tibère a le pouvoir de le donner à qui il veut ou de le maintenir dans la province romaine de Syrie. Mais Tibère prend son temps pour faire connaître sa décision. Les prétendants à la succession ne semblent pas manquer. Il y a bien sûr Hérode Antipas, mais aussi Hérode Agrippa[30], qui d'ailleurs finira par l'emporter. Peut-être qu'Arétas IV fait lui aussi partie des prétendants, après tout, un de ses prédécesseurs avait acheté le royaume de Zénodore et en avait été frustré sur décision de l'empereur Auguste. Il y en a probablement d'autres, on s'est même posé la question de savoir si Jean Baptiste était l'un d'entre eux.[réf. nécessaire]

Le remariage d'Hérodiade avec Antipas[modifier | modifier le code]

Les tétrarchies de Philippe le Tétrarque et d'Antipas:
  • Territoires sous l'autorité de Philippe le Tétrarque
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  • Province romaine de Judée
  • Possessions directes de l'empereur romain et statut incertain du territoire accolé à la Pérée
  • Province romaine de Syrie
  • Citées autonomes (Decapolis)
  • Hérode Antipas rêve depuis longtemps de reconstituer à son profit l'ancien royaume de son père[24], il espère que le titre royal qui avait été promis à son frère Hérode Archélaos si celui-ci s'en montrait digne[31], lui sera remis un jour par l'empereur[24]. Lorsque Auguste a révoqué son frère Archélaos, Antipas qui espérait récupérer les territoires de son frère a été bien déçu, car Auguste préfère y créer la province romaine de Judée[32]. « Dans les mois qui suivent la mort de Philippe, Antipas croit que son heure est enfin venue[24]. »

    Après les « obsèques somptueuses[29] » de Philippe, Antipas se prépare à aller à Rome, pour rencontrer Tibère[24],[33]. Pour être nommé à la tête de la tétrarchie de Philippe par l'empereur, Antipas a imaginé conforter sa position en se mariant avec Hérodiade[33], pourtant mariée à son demi-frère Hérode Boëthos[24]. Celle-ci est d'une lignée royale, nettement plus assurée que la sienne. Il se dit donc qu'un mariage avec Hérodiade pourrait renforcer sa prétention à obtenir le titre royal de la part de l'empereur[34]. « Partant pour Rome », là où tout se décide, Antipas « descend chez son frère » et « il a l'audace de parler à Hérodiade de l'épouser », ce qu'elle s'empresse d'accepter[35],[24]. Toutefois ce « pacte » doit rester secret, les deux futurs époux étant mariés chacun de leur côté[36]. Ils conviennent toutefois qu'elle cohabitera avec lui « dès son retour de Rome »[24] et qu'il répudiera la fille d'Arétas IV, roi de Pétra[37],[38],[36]. En effet, pour sceller une alliance diplomatique probablement arrangée par Auguste, Arétas IV a donné en mariage, il y a plus de vingt ans[25], une de ses filles appelée Phasaelis à Hérode Antipas, qui est l'un des fils d'Hérode le Grand[25] et dont la Pérée dont il est tétrarque possède une frontière commune avec la Nabathée.

    Agrippa Ier[modifier | modifier le code]

    La manœuvre semble habile car Hérodiade est une descendante des Hasmonéens (la dynastie légitime) mais aussi la sœur du futur Hérode Agrippa Ier, adversaire potentiel, qui d'ailleurs gagnera finalement ce combat d'influence.

    Pourtant Hérode Agrippa s'est ruiné dans la vie luxueuse de Rome. Rentré en Palestine, « il se retira dans un fort à Malatha d'Idumée » et pense même au suicide. Toutefois sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade (« la sœur d'Agrippa »), pour qu'Antipas lui donne une fonction rémunérée (probablement après le retour de Rome d'Hérode Antipas, vers 34 - 35)[39]. Antipas et Hérodiade font venir Agrippa, lui « assignent » comme résidence Tibériade « avec une somme limitée pour vivre[40] » et lui confie la fonction d'inspecteur des marchés de Tibériade[40].}}

    Désormais Agrippa n'est plus un danger, il est devenu un obligé d'Antipas et il est quasiment assigné en Galilée. Mais cette belle stratégie va quand même être mise en défaut.

    L’honneur de Phasaelis[modifier | modifier le code]

    Pendant le séjour d'Antipas à Rome[N 4] les informateurs, clients ou ambassadeurs d'Arétas IV ont dû avoir vent du projet de mariage[36], qui est un véritable camouflet pour lui, mais qui annonce peut-être aussi le viol de certaines dispositions des accords passés autrefois.

    Arétas construit probablement des alliances avec les grandes familles de l'ancienne tétrarchie de Philippe. Pour cette préparation, Arétas profite du fait que les romains sont engagés dans un combat contre les Parthes et leur roi Artaban III[25] pour le contrôle de l'Arménie (du printemps 35 à la fin 36, avec des opérations militaires lors des deux étés).

    Lorsque Antipas rentre de Rome( vers 34[25]), tout est prêt. Phasaelis, sa femme, informée de « son accord avec Hérodiade », lui demande « avant qu'il eût découvert qu'elle savait tout » de l'envoyer à Macheronte au sud de la Pérée, « sur les confins du territoire d'Arétas et de celui d'Antipas, sans rien dévoiler de ses intentions. »

    « Hérode l'y envoya, supposant que sa femme ne se doutait de rien. Mais elle, qui avait envoyé quelque temps auparavant des émissaires à Machaero, lieu dépendant alors de son père, y trouva préparé par le commandant tout ce qui était nécessaire à son voyage. À peine y fut-elle arrivée qu'elle se hâta de gagner l'Arabie, en se faisant escorter par les commandants de postes successifs ; elle arriva aussi vite que possible chez son père et lui révéla les intentions d'Hérode[41]. »

    Intervention de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

    La Décollation de saint Jean-Baptiste (1608), par Le Caravage.

    Le projet de mariage est donc révélé et c'est là qu'intervient « Jean surnommé Baptiste » qui montre que probablement la population de l'ex-tétrarchie de Philippe, voyait aussi d'un très mauvais œil, le fait de passer sous le pouvoir d'Antipas. Jean le Baptiste rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[1] ».

    Il est possible que comme d'habitude, cette opposition ait été assise aussi sur des arguments religieux, particulièrement efficaces pour rassembler les Juifs à cette époque dans cette région. L'Évangile attribué à Marc retient un de ces arguments qui rendaient les gens « très exaltés en l'entendant parler ». Il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[42] », marquant ainsi son opposition au mariage avec Hérodiade, essentiel dans le dispositif mis en place par Antipas. En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement[43],[N 5]. Le scandale était encore renforcé par le fait que « Hérodiade, au mépris des lois nationales » avait épousé Antipas « après s'être séparée de son mari encore vivant ».

    « Hérode (Antipas) craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. À cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero, la forteresse dont nous avons parlé plus haut[N 6], et y fut tué [vers 28-29[44]][41]. »

    Chez les deux évangélistes, c'est Hérodiade qui est présentée comme la vraie coupable, à la fois de l'emprisonnement du Baptise et de sa mise à mort, alors que Flavius Josèphe ne parle de rien de semblable, même s'il évoque l'influence qu'Hérodiade a sur son mari[45] et qu'il parle du viol « des lois nationales » au sujet du remariage d'Hérodiade.

    L’armée d’Hérode est taillée en pièce en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)

    « Arétas chercha un prétexte d'hostilités dans une contestation au sujet des frontières du territoire de Gamala. Tous deux réunirent leur armée en vue de la guerre et y envoyèrent à leur place des généraux. Une bataille eut lieu et toute l'armée d'Hérode fut taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode [Antipas][41]. »

    Les « transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode » sont probablement les habitants de la Batanée (que Flavius Josèphe appelle souvent des Babyloniens) et qui fournissent traditionnellement une « aile » de cavalerie aux rois ou tétrarques juifs. Cette bataille intervient en 36[25], probablement en automne, alors que les Romains et Lucius Vitellius sont engagés dans un affrontement décisif contre les Parthes et leur roi Artaban III[25]. Pour E. Mary Smallwood, Arétas IV et ses alliés ont profité de l'implication d'Antipas dans la grande conférence qui a eu lieu sur l'Euphrate pour celer la victoire romaine sur Artaban III. L'attaque d'Arétas suivant probablement de peu cette conférence[46],[47].

    Selon Flavius Josèphe, l'armée d'Hérode Antipas est « taillée en pièce à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode (Antipas) ». Cette trahison est intervenue « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste (Jean Baptiste)[41] » qui avait été antérieurement exécuté par Hérode Antipas. La défaite d'Antipas est considérée par de nombreux juifs comme une vengeance divine dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[36].

    Jean Baptiste dans la tradition musulmane[modifier | modifier le code]

    Mariage d'Hérodiade[modifier | modifier le code]

    Selon Nikkos Kokkinos, Lucius Vitellius interrompt la campagne qu'il avait engagé contre Arétas IV, parce qu'il apprend la mort de Tibère. Celui-ci « meurt en mars 37. La guerre Arétas-Antipas est donc logiquement datée de 36, la mort de Jean le Baptiste de 35 et le voyage d'Antipas à Rome et le mariage avec Hérodiade qui en découle est daté de 33 ou 34[48]. »

    « Ainsi, Flavius Josèphe fournit tous les éléments historiques nécessaires pour dater la crucifixion de Jésus. Les évangiles sont clairs sur le fait que la mort de Jean-Baptiste précède celle de Jésus, et la mort du Baptiste en 35 place la mort de Jésus en 36, la dernière année possible à cause de la fin du gouvernorat de Ponce Pilate[25]. »

    La phrase « les débuts de l'inimitié » (Ant. Jud. 18, 113) a beaucoup été utilisée « pour dire qu'elle signifiait le congédiement de la fille d'Arétas. Toutefois, Josèphe indique que les deux rois étaient en conflit pour un litige frontalier, mais Arétas a évité toute action militaire tant qu'Antipas était marié à sa fille (cf. Zonaras, Annals, 6:6)[25] »

    Voyage d'Antipas à Rome[modifier | modifier le code]

    Kokkinos voyant les liens entre la mort de Philippe, la disponibilité de sa tétrarchie et le mariage avec Hérodiade se demande: « Peut-être qu'Antipas a entrepris cette expédition à Rome à l'instigation d'Hérodiade[49] ? »

    « l'expédition d'Antipas pour aller à Rome en 33/34 est apparemment connectée avec la mort de Philippe et la volonté d'Antipas de lui succéder[49]. »

    Chronologie[modifier | modifier le code]

    L'année 33/34 a été une année sabbatique, un écho de cela peut être discerné dans la la lecture de Jésus d'Isaïe dans la synagogue (Luc 4: 17-20), dans l'incident des grains glanés par Jésus et ses disciples un jour de shabbat (Luc 6:1-5) et peut-être dans le miracle de l'alimentation des 5000 (Luc 9:10-17)[50].
    Le cycle sabbatique a été établi de façon décisive par B. Zuckermann, depuis 1857 et les tentatives sporadiques et multiples pour changer ce cycle, ne serait-ce que d'une année ont échoué[50].
    Il y a toutefois deux objections, la première concerne Simon Bargiora qui a attaqué les Iduméens en hiver 68/69[50]... (suite des pages indisponibles)

    « Tibère mourut en mars 37, donc comme une conséquence logique, la guerre Antipas/Arétas IV est datée de 36, la mort de Jean le Baptiste de 35 et le voyage d'Antipas à Rome et son mariage subséquent de 33 ou 34. Donc, Flavius Josèphe fournit tous les éléments historiques nécessaires à la datation de la crucifixion de Jésus. Les évangiles sont clairs sur le fait que la mort du Baptiste précède celle de Jésus, et la mort de Jean en 35 place la crucifixion en 36, la dernière année possible à cause de la fin du gouvernorat de Ponce Pilate[25]. »

    Nikkos Kokkinos fait remarquer que la crucifixion de Jésus est placée juste avant la révolte des Samaritains dans les Antiquités judaïques (Testimonium flavianum) et juste après dans le Jossipon en Latin — appelée aussi Egesippus ou attribuée à Joseph ben Gourion. Les protestations au sujet de la répression de cette révolte étant un des motifs du renvoi de Ponce Pilate, celle-ci est quasi-unanimement située en 36. La crucifixion dans les Antiquités judaïques suit l'épisode de la révolte au sujet de l'épuisement du trésor du Temple, pour financer un aqueduc, qui est présenté dans la Guerre des Juifs comme précédent le départ d'Agrippa en 36[51].

    En outre, les textes ''Chronicon Hieronymis'' (en)[52] et Chronicon Paschale (une chronique byzantine) comporte Pilate signalant le cas de Jésus à Tibère, alors que les consuls à Rome sont Gallus et Nonianus (c-à-d. en 35). Enfin, la chronique juive Sepher ha-Yuhasin de Avraham ben Samuel Zacuto indique que la 35e année avant la destruction du Temple de Jérusalem (ce qui correspond à 36 car les décomptes à l'époque démarre au nombre un, car le concept de zéro n'existe pas) comme l'année de la crucifixion de Jésus[51].

    Point devue de Schwentzel sur la mort de Jean Baptiste

    Si l'on suit la chronologie de Flavius Josèphe, Arétas IV lance son expédition contre le tétrarque en 36, quelque mois avant la mort de Tibère. Mais la défaite d'Antipas ayant été considérée comme un chatiment divin que le tétrarque aurait subi pour avoir fait mettre à mort Jean Baptiste.

    Jean surnommé Baptiste chez Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

    Retravaillée par Mogador, comme cela il ne pourra pas être en désaccord

    Remariage d'Hérode Antipas[modifier | modifier le code]

    Les tétrarchies de Philippe le Tétrarque et d'Antipas:
  • Territoires sous l'autorité de Philippe le Tétrarque
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  • Province romaine de Judée
  • Possessions directes de l'empereur romain et statut incertain du territoire accolé à la Pérée
  • Province romaine de Syrie
  • Citées autonomes (Decapolis)
  • Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, est l'époux d'une princesse nommée Phasaélis, fille du souverain du royaume nabatéen voisin Arétas IV, avec laquelle il n'a pas de descendance. Antipas rêve en outre depuis longtemps de reconstituer à son profit l'ancien royaume de son père[53]. A la mort de Philippe le Tétrarque, il décide de se rendre à Rome pour rencontrer Tibère sans que Josèphe en précise le motif mais probablement pour demander l'héritage d'Hérode le Grand[53]. Chemin faisant, il fait étape chez son demi-frère Hérode Boëthos où il est séduit par sa belle-sœur qui est également sa nièce[53]. Celle-ci, descendante à la fois d'Hérode le Grand et des Hasmonéens, est d'une lignée, nettement plus assurée que la sienne et une union matrimoniale pourrait renforcer la prétention d'Antipas à obtenir le titre royal de la part de l'empereur[53]. « Partant pour Rome », là où tout se décide, Antipas « descend chez son frère » et « il a l'audace de parler à Hérodiade de l'épouser », ce qu'elle s'empresse d'accepter[35],[53]. Toutefois ce « pacte » doit rester secret, les deux futurs époux étant mariés chacun de leur côté[54]. Ils conviennent toutefois qu'elle cohabitera avec lui « dès son retour de Rome »[53] et qu'il répudiera la fille d'Arétas IV, roi de Pétra[37],[54].

    Mais le projet de mariage est donc découvert et c'est alors qu'intervient « Jean surnommé Baptiste » qui montre que probablement la population de l'ex-tétrarchie de Philippe, voyait aussi d'un très mauvais œil, le fait de passer sous le pouvoir d'Antipas. Jean le Baptiste rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[1] ». Flavius évoque ainsi la rivalité entre Antipas et Jean en insistant sur la crainte d'Antipas vis-à-vis de l'influence politique exercée par le Baptiste sur la population[55].

    Il est possible que cette opposition ait également été assise sur des arguments religieux. L'Évangile attribué à Marc retient un de ces arguments qui rendaient les gens « très exaltés en l'entendant parler ». Il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[56] », marquant ainsi son opposition au mariage avec Hérodiade, essentiel dans le dispositif mis en place par Antipas. En effet, cette union « choquait moins par son caractère incestueux qu'en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement »[43],[N 7]. Le scandale était encore renforcé par le fait que « Hérodiade, au mépris des lois nationales » avait épousé Antipas « après s'être séparée de son mari encore vivant ».

    Suivant Flavius Josèphe, « Hérode (Antipas) craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. À cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero, la forteresse dont nous avons parlé plus haut[N 8], et y fut tué[41]. »

    Chez les deux évangélistes, c'est Hérodiade qui est présentée comme la vraie coupable, à la fois de l'emprisonnement du Baptise et de sa mise à mort, alors que Flavius Josèphe ne parle de rien de semblable, même s'il évoque l'influence qu'Hérodiade a sur son mari[57] et qu'il parle du viol « des lois nationales » au sujet du remariage d'Hérodiade.

    Défaite d’Hérode, punition divine[modifier | modifier le code]

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)

    « Arétas chercha un prétexte d'hostilités dans une contestation au sujet des frontières du territoire de Gamala. Tous deux réunirent leur armée en vue de la guerre et y envoyèrent à leur place des généraux. Une bataille eut lieu et toute l'armée d'Hérode fut taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode [Antipas][41]. »

    Suivant Flavius, cette trahison intervient « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste (Jean Baptiste)[41] ». La défaite d'Antipas est ainsi considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis à mort Jean quelques années plutôt[54] et dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[54].

    La date de l'exécution de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

    Depuis plus d'un siècle, il existe un débat entre historiens pour savoir quand a eu lieu la mort de Jean-Baptiste. Les événements décrits par Flavius Josèphe semblent situés entre deux dates assez solidement établies : la mort de Philippe le Tétrarque et la défaite des armées d'Hérode Antipas contre la coalition regroupées par Arétas IV. Toutefois, si la mort de Jean-Baptiste est située entre ces dates cela conduit à mettre en cause la Tradition chrétienne pour qui Jean-Baptiste meurt vers 29, l'année même du début de sa prédication si on se base sur un passage célèbre de l'évangile attribué à Luc.

    La mort de Philippe le Tétrarque[modifier | modifier le code]

    Selon Flavius Josèphe la mort de Philippe le Tétrarque a lieu en 34[27]. Des pièces de monnaies à l'effigie de Philippe datant de 33 (la 37e année de son règne) ont été retrouvées, ce qui confirme cette donnée de Flavius Josèphe[58].

    L'annonce du mariage avec Hérodiade et l'arrestation de Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

    Selon les évangiles synoptiques, Jean-Baptiste est arrêté à cause des très fortes critiques qu'il émettait à l'encontre du mariage d'Antipas avec Hérodiade. Or, selon Flavius Josèphe ce mariage est proposé après la mort de Philippe, mais de plus reste secret jusqu'à la fuite de Phasaelis la fille d'Arétas, qui se produit après le retour d'Antipas de Rome. Selon les évangiles, après son arrestation Jean-Baptiste reste en prison quelques temps et Antipas prend même parfois plaisir à discuter avec lui, puis il est exécuté. Cette suite d'événements qui sont tous dépendants les uns des autres, permets de dire que même en supposant que Flavius Josèphe a commis une approximation et que Philippe est mort l'année même de la dernière année d'émission de ses monnaies (33) et que les événements énumérés ci-dessus se sont succédés à un rythme très soutenus, Jean-Baptiste ne peut pas avoir été exécuté avant une date avancée dans l'année 33 et plus probablement l'a-t-il été au plus tôt en 34.

    La date de la défaite des armées d'Antipas[modifier | modifier le code]

    La défaite d'Antipas a clairement lieu après la mort de Jean-Baptiste puisque la population juive considère ces événements comme une vengeance divine pour punir Antipas d'avoir mis à mort Jean-Baptiste[54]. Or selon les données de Flavius Josèphe, cette bataille ne peut avoir eu lieu avant la mort de Tibère, puisque c'est l'annonce de cette mort parvenue à Jérusalem « quatre jour après la Pacque » qui interrompt l'expédition punitive de deux légions menées par Lucius Vitellius en direction de Pétra contre Arétas IV, alors que celui-ci se trouve à Jérusalem. Les historiens, à part ceux qui pensent que Flavius Josèphe s'est trompé sur ce point place donc la bataille en 36.

    qui acceptent


    La Pour la date de cette bataille Après la mort de Philippe le Tétrarque[24] en 34[27], son re-mariage avec Hérode Antipas est conditionné par la répudiation de la première épouse du tétrarque de Galilée, la fille d'Arétas IV, le roi de Pétra. La menace de cette répudiation provoque le départ de Phasaëlis la fille d'Arétas, lorsque qui déclenche la colère Arétas IV


    « Si l'on suit la chronologie de Flavius Josèphe, Arétas IV lance son expédition contre le tétrarque en 36, quelques mois avant la mort de Tibère (mars 37). Mais la défaite d'Antipas ayant été considérée comme un châtiment divin que le tétrarque aurait subi pour avoir fait mettre à mort Jean le Baptiste, on en déduit que l'exécution de ce dernier a dû avoir lieu peu de temps auparavant[59]. » Or la tradition chrétienne place généralement la mort de Jean Baptiste vers 29. « Arétas aurait-il attendu sept à huit ans pour venger l'affront fait à sa fille ? Ce n'est pas impossible, mais un peu douteux tout de même[59]. » E. Mary Smallwood estime qu'Arétas IV aurait attendu le moment favorable à sa vengeance pendant dix ans[60]. Nikkos Kokkinos analyse plusieurs exemples bibliques ou pris chez Flavius Josèphe, que l'on peut dater précisément. À chaque fois la vengeance divine intervient dans l'année qui suit l'événement néfaste qui la déclenche[61].

    Pour résoudre cette contradiction, l'historien et théologien Etienne Nodet propose donc d'avancer la date de la guerre entre Arétas et Antipas vers 29. Il pourrait y avoir eu confusion de Flavius Josèphe entre deux expéditions confiées à Lucius Vitellius, qui n'est pourtant nommé comme proconsul de Syrie qu'en 35. Il est suivi en cela par de nombreux théologiens ou simples auteurs chrétiens, comme par exemple Jean-Marie Guillaume[62]. Christian-Georges Schwentzel fait remarquer qu'on peut s'interroger sur « la méthode consistant à accorder une sorte de suprématie aux évangiles, dont le caractère historique est sur bien des points discutable[63]. » Toutefois, sur ce point Flavius Josèphe et les évangiles ne sont nullement contradictoires, car ce que l'évangile selon Luc situe en 29[64], ce n'est pas la mort du Baptiste, mais le début de sa prédication[65]. Le problème, c'est qu'il n'y a pas le moindre élément de preuve littéraire ou autre qui pourrait accréditer cette mission de Lucius Vitellius en 29. De plus, cela voudrait dire qu'il faut aussi anticiper la mort de Philippe à avant 29 et que sur ce point aussi Flavius Josèphe s'est trompé et que celui-ci n'est pas mort « la ». Toutefois, la numismatique fournit sur ce point une réponse incontestable, des pièces de monnaies du tétrarque Philippe datant de 33 ont été retrouvées. La date donnée par Josèphe pour la mort de Philippe (34) semble donc correcte. Une seconde date est parfaitement connue, c'est celle de la mort de Tibère (16 mars 37), or selon Flavius Josèphe ce qui interrompt la campagne contre Arétas qui est déjà engagée, c'est l'annonce de la mort de Tibère et l'arrivée du nom du nouvel empereur, Caligula, avec ses premières directives. Là aussi, Flavius Josèphe peut-il se tromper à ce point et dans ce cas quel serait le motif de l'interruption de la guerre contre Arétas ? Ce déplacement de date crée d'autres incompatibilités avec par exemple la carrière d'Hérode Agrippa Ier.

    Remontant à partir d'une date parfaitement connue, celle de la mort de Tibère en mars 37, Nikkos Kokkinos conclut « donc comme une conséquence logique, la guerre Antipas/Arétas IV est datée de 36, la mort de Jean le Baptiste de 35 et le voyage d'Antipas à Rome et son mariage subséquent de 33 ou 34[25]. »

    De même si on accorde un crédit aux évangiles, pour que Jean le Baptiste puisse critiquer le mariage d'Antipas et d'Hérodiade, il faut que celui-ci soit connu ou qu'au minimum, le projet de mariage soit connu. Flavius Josèphe indique que c'est au début de son voyage pour Rome, que les deux futurs époux se sont mis d'accord tout en décidant d'ailleurs de garder leur projet secret[38]. Le voyage d'Antipas à Rome suit immédiatement la mort de Philippe et semble même être provoquée par elle[66]. Même si elle n'est pas aussi sûre que celle de Tibère, la date de la mort de Philippe le tétrarque est assez bien établie elle-aussi. Outre la mention de Flavius Josèphe qui la date en 33-34, une monnaie frappée par Philippe en l'an 33-34, montre qu'il était encore vivant au début de cette année[67].

    Il semble donc bien que Jean le Baptiste est mort vers 35 (entre 33-34 et 36)[25] et contrairement à ce que l'on dit parfois cette date n'est nullement contradictoire avec ce que disent les évangiles. Cette date entre en contradiction avec une tradition catholique dont on ne sait à quelle époque elle naît, ni pour quelles raisons.

    Mt. 4, 12: « Le retour de Jésus en Galilée et le début de la prédiction de Jésus sont rattachés à l'arrestation de Jean-Baptiste et à sa disparition provisoire comme acteur du récit. »

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    Notes[modifier | modifier le code]

    1. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l’évangile selon Jean, Jean le Baptiste est l’« agneau de Dieu », ce qu’il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
    2. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
    3. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »
    4. Le voyage prenait 15 jours, lorsque tout allait bien (autant pour le retour). Quand un roi client, se rendait à Rome c'était pour régler un ensemble d'affaires. De plus Tibère est réputé (cf. Tacite) pour faire attendre ses obligés avant de les recevoir.
    5. Lév. 18, 16; 20, 21; Voir aussi le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »
    6. Machaero est la forteresse de Machéronte. À noter que le texte de Flavius Josèphe semble nous raconter une histoire incohérente, puisque Jean surnommé Baptiste aurait été tué sur ordre d'Antipas dans cette forteresse, alors qu'il est aussi écrit que c'est Arétas IV qui en avait le contrôle. On voit mal comment Arétas IV aurait pu permettre à son ennemi de venir assassiner Jean dans cette forteresse. On voit mal aussi, comment la défaite d'Antipas aurait pu être considérée comme une juste vengeance du meurtre de Jean, si Arètas IV était à ce point impliqué dans ce meurtre. Plusieurs historiens ont considéré que c'était la preuve que le passage sur Jean Baptiste avait été remanié. Il faut dire qu'il se trouve à proximité de quatre autres passages qui sont eux aussi soupçonnés d'avoir été remaniés ou interpolés, dont le célèbre Testimonium flavianum.
    7. Lév. 18, 16; 20, 21; Voir aussi le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »
    8. Machaero est la forteresse de Machéronte. À noter que le texte de Flavius Josèphe semble nous raconter une histoire incohérente, puisque Jean surnommé Baptiste aurait été tué sur ordre d'Antipas dans cette forteresse, alors qu'il est aussi écrit que c'est Arétas IV qui en avait le contrôle. On voit mal comment Arétas IV aurait pu permettre à son ennemi de venir assassiner Jean dans cette forteresse. On voit mal aussi, comment la défaite d'Antipas aurait pu être considérée comme une juste vengeance du meurtre de Jean, si Arètas IV était à ce point impliqué dans ce meurtre. Plusieurs historiens ont considéré que c'était la preuve que le passage sur Jean Baptiste avait été remanié. Il faut dire qu'il se trouve à proximité de quatre autres passages qui sont eux aussi soupçonnés d'avoir été remaniés ou interpolés, dont le célèbre Testimonium flavianum.

    Références[modifier | modifier le code]

    1. a b et c Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 2.
    2. Évangile selon Jean
    3. Jean-Baptiste est-il Élie ?
    4. Évangile selon Luc, Lc 1. 13-60
    5. Cf. Évangile selon Luc, I, 13-15.
    6. (en) Talmud de Babylone, Tractate Nazir Folio 2a
    7. Étienne Trocmé, L'enfance du christianisme, éd. Hachette, coll. Pluriel, 2009, p. 27
    8. Mc 6. 17-29
    9. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23
    10. La plupart des chercheurs doutent qu'une princesse hérodienne puisse avoir dansé ainsi que le raconte ce récit : il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une histoire populaire ensuite dramatisée à travers nombre de représentations artistiques ; cf. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23
    11. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du IVe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 430
    12. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du IVe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 406
    13. Les dates oscillent entre 29 et 36. Pour un aperçu du débat historien, cf. (en) Rainer Riesner, Paul's Early Period : Chronology, Mission Strategy, Theology, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 1998, p. 42. En 2012, Simon Claude Mimouni opte pour 36 ; cf. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p.407
    14. Flavius Josèphe, Autobiographie, II, 11, cité par S. C. Mimouni
    15. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p.249
    16. Laurent Guyénot, Jésus et Jean Baptiste: enquête historique sur une rencontre légendaire, Imago, 1999 - 381 pages.
    17. En 18, 24 du Texte occidental des Actes des Apôtres.
    18. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:25.
    19. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, p. 229.
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    22. a b c d e f g h i j k l et m André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, 2005, sur http://www.clio.fr
    23. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 116-118.
    24. a b c d e f g h et i Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 216. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Schwentzel_216 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    25. a b c d e f g h i j k et l Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 134. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Kokkinos_Chronos_134 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    26. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p.408 (33 ou 34)
    27. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 215. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Schwentzel_215 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    28. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVII, XI, 4.
    29. a b et c Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, IV, 6.
    30. Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain, p. 804.
    31. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 186.
    32. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 202.
    33. a et b Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
    34. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, pp. 216-217.
    35. a et b André Paul, Encyclopædia Universalis, article HÉRODIADE ou HÉRODIAS
    36. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
    37. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    38. a et b Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 133. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Kokkinos_Chronos_133 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    39. Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, chapitre XV — Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49), sur http://www.histoiredesjuifs.com.
    40. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, VI, 2.
    41. a b c d e f et g Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    42. Évangile selon Marc, 6, 18.
    43. a et b Étienne Trocmé, L'évangile selon Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Trocmé_172 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    44. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Mimouni JA 2012 p. 430
    45. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 221.
    46. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 186.
    47. Le moment de l'expédition de Vitellius (printemps 37) indique que la victoire d'Arétas ne peut pas être intervenue avant la deuxième partie de l'année 36, puisque la plainte d'Antipas à Tibère, est arrivée de façon évidente trop tard pour que la campagne ordonnée par Tibère ait lieu dans la même saison. cf. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 186, note n° 23.
    48. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 134.
    49. a et b Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 136.
    50. a b et c Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 138.
    51. a et b Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 143.
    52. Chronicon Hieronymis est semble-t-il une chronique écrite par Eusèbe de Césarée et reprise par saint-Jérôme.
    53. a b c d e et f Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, pp. 216-217.
    54. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
    55. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du IVe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 406
    56. Évangile selon Marc, 6, 18.
    57. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 221.
    58. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 212.
    59. a et b Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 218.
    60. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rules, pp. 185-186.
    61. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 135.
    62. Jean-Marie Guillaume, Jésus-Christ en son temps, p. 18.
    63. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    64. L'évangile selon Luc est le seul à fournir des indications temporelles et à chercher à inscrire l'histoire racontée, dans son environnement politique.
    65. Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain, p. 800.
    66. « l'expédition d'Antipas pour aller à Rome en 33/34 est apparemment connectée avec la mort de Philippe et la volonté d'Antipas de lui succéder. » cf. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 136.
    67. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, pp. 214-215.

    PDD[modifier | modifier le code]

    Les Baptistes, Flavius Josèphe et André Paul[modifier | modifier le code]

    @Mogador: Je ne vais pas me battre pour défendre un découpage, j'aurai trouvé normal que vous expliquiez ce que vous reprochiez au découpage d'André Paul qui sous le titre « Les Baptistes et le baptême chez Flavius Josèphe » traite successivement et dans cet ordre: des Esséniens, de Bannos, puis de jean le Baptiste et son baptême. L'expérience montre que je n'aurais jamais d'explication.

    En revanche, contrairement à ce que vous dites vous ne conservez pas du tout les citations d'André Paul et lui faites dire des choses très différentes de ce qu'il écrit, alors que vous prétendez que c'est moi qui lui « fait dire ce qu'il ne dit pas ». 1) Vous ne pouvez pas écrire:

    « Flavius Josèphe a, dans sa jeunesse, séjourné dans un groupe d'« esséniens » auprès d'un ermite du désert dénommé Bannos dont il rapproche les mœurs de celles de Jean : «  se content[ant] pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et us[ant] de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté » »

    et en plus en le sourçant avec André Paul.
    Flavius Josèphe ne rapproche absolument pas les mœurs de Bannos et ceux de Jean Baptiste. Il ne parle du baptiste qu'une seule fois et c'est à l'occasion du conflit de succession qui débouche sur une guerre et sur la déroute des armées d'Antipas. Cette mention a lieu dans les Antiquités judaïques tandis qu'il ne parle de Bannos que dans son autobiographie (Vita).
    C'est bien sûr, André Paul et pas Flavius Josèphe qui fait ce rapprochement en écrivant: « puis auprès de Bannos, sorte de moine du désert dont les traits et les mœurs rappellent d'assez près ceux de Jean Baptiste. » Pourtant ce que j'avais écrit était assez clair. D'autre part, il suffisait de lire le lien fourni en référence.
    2) Ensuite vous faites sauter ce qu'écrit André Paul c'est-à-dire que « les Esséniens évoquent à leur façon les mouvements baptistes de l'Antiquité pré chrétienne ». Ce qui me semble quand même singulier pour un article qui parle de Jean-baptiste. S'il est exact que Josèphe déclare avoir fait un stage chez les Esséniens, l'élément qui concerne le plus cet article c'est que ceux-ci sont considérés de façon plus ou moins affirmé comme au moins très proches des mouvements baptistes. Je rétabli donc ce membre de phrase. 3) Attestés par Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l'Ancien, et à leur suite par les Pères de l'Église, les Esséniens évoquent à leur façon les mouvements baptistes de l'Antiquité pré chrétienne.


    Propal

    Le personnage de Jean le Baptiste qui apparaît fortuitement dans le XVIIIe livre des Antiquités judaïques est assez différent des traditions ecclésiastiques. Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le Tétrarque[1],[2] que Flavius Josèphe situe en 34 et dont le monnayage retrouvé montre qu'elle ne peut pas être intervenue avant 33[3],[2],[4]. Jusqu'à cette date, Philippe, le demi frère d'Antipas, était tétrarque (gouverneur) de « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide, une partie de ce qu’on appela le domaine de Zénodore[5] »



    Le personnage de Jean le Baptiste qui apparaît fortuitement dans le XVIIIe livre des Antiquités judaïques est assez différent des traditions ecclésiastiques. Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le Tétrarque[1]. Flavius Josèphe a, dans sa jeunesse, séjourné dans un groupe d'« esséniens » auprès d'un ermite du désert dénommé Bannos dont il rapproche les mœurs de celles de Jean : «  se content[ant] pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et us[ant] de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté »[6]. Josèphe décrit le rite d'initiation baptismal de ce courant judaïque des disciples de Jean, rite qui signifiait et consacrait l'entrée des adeptes au sein d'un groupe d'élus et, au-delà, servait à « purifier le corps » tandis que l'âme était préalablement purifiée « par la justice »[7].

    Monnaie de Philippe le Tétrarque

    Outre la mention de Flavius Josèphe qui la situe en 34, une monnaie frappée par Philippe en 33 (la 37e année de son règne), montre qu'il n'est pas mort avant cette date[8].

    Le baptême de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

    Selon André Paul, Jean Baptiste « pratiquait un rite d'immersion individuelle appelé « baptême »[9]. » Devenu un « homme au rayonnement notoire[9] », son surnom « dit bien l'objet de sa réputation : « le Baptiste », littéralement « l'Immerseur ». Ce mot dérive du grec baptizein, « plonger », « immerger »[9]. » Josèphe étaie le témoignage des Évangiles[10]. « Il précise qu'on venait à ce dernier « pour s'unir dans le baptême », dans un rite véritable d'initiation. Le but de l'acte était l'entrée signifiée, consacrée, dans un groupe d'élus[9]. » Le baptême de Jean servait également à « purifier le corps », l'âme étant purifiée au préalable « par la justice »[10].


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    Je reviens à la version initiale (23 février) pour ce passage. Pas seulement parce que je détecte dans le revert de Mogador (d · c · b) d'autres motivations qu'un réel soucis éditorial, d'ailleurs lisible dans son rageur « Pas d'accord » pour justifier son nième revert général de la semaine à l'encontre d'une de mes contributions correctement sourcées, mais principalement pour les raisons suivantes:

    • André Paul sous le titre « Flavius Josèphe et Jean le Baptiste » parle bien successivement des Ésséniens, de Bannos et de Jean Baptiste. Même si les sous-sous-titres sont de moi, le découpage est d'André Paul. À tout prendre je préfère nettement le découpage d'André Paul à « l'éclatement façon puzzle » qu'à fait Mogador, qui s'est contenté après son revert de distribuer les mêmes passages dans différents endroits de l'article. Du coup, on se demande avec quoi il n'était pas d'accord.
    • En réalité, il y a bien une phrase avec laquelle Mogador n'est pas d'accord, c'est celle-ci:

    « la mort de Philippe le Tétrarque[1],[2] que Flavius Josèphe situe en 34 et dont le monnayage retrouvé montre qu'elle ne peut pas être intervenue avant 33[3],[2] »

    Mais là, il ne fait que poursuivre un POV-pushing qui dure depuis un an, pour s'opposer à l'exposé du débat sur la date de la mort de Jean-Baptiste et qui le conduit à supprimer des infos sourcées qui ne lui conviennent pas et même à écrire des infos fausses dans les articles.
    Il y a d'autres raisons qui me font revenir sur le revert de Mogador, notamment une formulation approximative qui fait désormais endosser à Flavius Josèphe, ce qui est en fait le point de vue d'André Paul (et qui était attribué comme tel initialement), même si ce PdV est construit entre-autre à partir des éléments fournis par Josèphe. Il y a aussi un problème dans l'ordre de présentation des informations, mais les deux principales raisons sont celles ci-dessus. Michel Abada (d) 27 février 2013 à 05:18 (CET)
    1. a b et c Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
    2. a b c et d Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 134.
    3. a et b Flavius Josèphe donne une date relative de sa mort qui correspond à 34. Des monnaies de Philippe date de l'an 33, ce qui montre qu'il était encore vivant cette année là, confirmant les données de Flavius Josèphe. cf. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 215.
    4. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p.408 (33 ou 34)
    5. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVII, XI, 4.
    6. F. Josèphe, Autobiographie, 11, cité par André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, in Clio, mai 2005, article en ligne
    7. André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, in Clio, mai 2005, article en ligne
    8. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 212.
    9. a b c et d Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées APaul_MvtBaptistes
    10. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 116-118.