Traité d'Arras (1435)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 27 décembre 2014 à 10:01 et modifiée en dernier par Gkml (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Traité d'Arras
Signé
Parties
Parties Charles VII Philippe III de Bourgogne

Le traité d'Arras est un traité signé en 1435 par le roi Charles VII, mettant fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

Contexte historique

La conférence d'Arras est la première conférence européenne. Outre la France, dont la délégation est menée par le duc de Bourbon, le maréchal de La Fayette et le connétable Arthur de Richemont, et la Bourgogne, conduite par le duc Philippe de Bourgogne en personne, elle réunit l'empereur Sigismond de Luxembourg, le médiateur Amédée VIII de Savoie, une délégation anglaise, les représentants des rois de Pologne, de Castille, d'Aragon…

Par le traité d'Arras, signé le , le roi Charles VII cède les villes de la Somme, le comté de Mâcon et le comté d'Auxerre à Philippe le Bon. Surtout, il donne une indépendance de fait au duché de Bourgogne. Plus précisément, le duc de Bourgogne reste vassal du roi de France mais est dispensé de l'hommage. En échange, Charles VII n'obtient qu'une seule chose, suffisamment importante pour justifier tous ces sacrifices : la reconnaissance de son titre de roi de France.

Le 11 décembre 1435, le roi Charles VII jure de respecter scrupuleusement toutes les clauses du traité d'Arras devant le duc de Bourgogne, représenté par Guy III de Pontailler (dit Guyard), maréchal de Bourgogne (commandant en chef de l'armée bourguignonne), seigneur de Talmay, Heuilley-sur-Saône et autres lieux.

Conséquences

Ce traité[1] est réputé avoir mis fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

Les villes de la Somme furent rachetées par Louis XI, le 20 août 1463, à Philippe le Bon qui aura reçu 400 000 écus, afin que les Bourguignons soient éloignés de Paris et que soit oublié ce traité moins glorieux pour la couronne de France[2]. Il s'agit des villes de : Saint-Quentin, Corbie, Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil-sur-Mer, Rue, Saint-Valery, Le Crotoy, Saint-Riquier, Crèvecœur-en-Cambrésis et Mortagne ; ainsi que les châtellenies de Roye, Péronne et Montdidier[3],[4].

Charles le Téméraire lutta pour obtenir une indépendance totale et pour pouvoir créer un royaume de Bourgogne, mais il s'aliéna les habitants des Flandres, de l'Alsace et les Suisses et trouva la mort face au duc René II de Lorraine à la Bataille de Nancy (1477) sans avoir réalisé son rêve.

Louis XI en profita pour récupérer le duché de Bourgogne alors que la « Bourgogne impériale » (Franche-Comté) et les Pays-Bas bourguignons passèrent aux Habsbourg à la suite du mariage de Marie de Bourgogne, fille unique de Charles le Téméraire, avec Maximilien de Habsbourg, futur empereur Maximilien Ier.

Annexes

Bibliographie

  • A. de la Taverne, Journal de la paix d'Arras. Faite en l'abbaye royale de Sainct Vaast. Entre le Roy Charles VII & Philippes (sic) le Bon Duc de Bourgongne Prince Souverain des Pays-Bas, Paris, L. Billaine, 1651.
  • Eugène Cosneau (éd.), Les grands traités de la guerre de Cent Ans, Paris, Alphonse Picard, 1889, p. 116-151, [lire en ligne].
  • (en) Joycelyne Gledhill Dickinson, The Congress of Arras, 1435. A Study in Medieval Diplomacy, Oxford, Clarendon Press, 1955.
  • Bertrand Schnerb, Les Armagnacs et les Bourguignons. La maudite guerre, Paris, Economica, 1988.
  • Philippe Contamine, « France et Bourgogne, l'historiographie du XVe siècle et la paix d'Arras (1435) », in Denis Clauzel, Charles Giry-Deloison et Christophe Leduc (dir.), Arras et la diplomatie européenne (XVe-XVIe siècle), Artois presses université, 1999, p. 81-100.
  • Christopher T. Allmand, « Le traité d'Arras de 1435 : une perspective anglaise », in Denis Clauzel, Charles Giry-Deloison et Christophe Leduc (dir.), Arras et la diplomatie européenne (XVe-XVIe siècle), Artois presses université, 1999, p. 101-108.
  • Nicolas Offenstadt, Faire la paix au Moyen Âge. Discours et gestes de paix pendant la guerre de Cent Ans, Paris, Odile Jacob, 2007.

Article connexe

Lien externe

Le texte du traité se trouve dans Enguerrand de Monstrelet, Chronique, éd. L. Douet-D'arcq, t. 5, p. 151-182 (disponible sur http://gallica.bnf.fr/ )

Notes et références

  1. Le connétable de Richemont joua un rôle important dans ce traité, cf. Vies des grands capitaines français du Moyen Âge : Arthur de Richemont. Par Alexandre Mazas.
  2. Jacques Heers, Louis XI p.61, Perrin, Paris 2001
  3. Jean Favier, Louis XI p.440-441, Fayard, Paris 2001.
  4. Le 24 août 1463, le roi expédia des lettres. Une de ses copies est conservée dans les Archives municipales de Tournai : « De par le roy. Tres chiers et bien amez, pour le bien et l'utilite de la chose publicque de nostre royaume et pour acroistre et augmenter nostre domaine et y reunir et remettre le plus que porons les choses alienees par noz predecesseurs, ainsy qu'a nostre sacre et couronnement l'avons jure et promis, nous sommes conclus et determines de presentement racheter et rejoindre a nostre dit domaine les villes, places, terres et seignouries de nostre pays de Picardie, que feu nostre tres chier seigneur et pere, que Dieu absoille, bailla et engaga par le traitie d'Aras, a nostre tres chier et tres ame oncle le duc de Bourgongne, pour la somme de quatre cens mil escus, de laquelle somme nous avons trouve moyen d'avoir et prendre de nostre propre espargne, jusques a deux cens mil escus ; et le surplus, montant autres ije mil escus, veu les grans charges et affaires que avons eu et avons continuelment a supporter, ne porions bonnement sy promptement furnir sans l'ayde et subvention de noz bons et loyaux subges. Et pour ce que, entre les autres, vous estes en nostre endroit tousjours continuelment employes, comme bons, vrais et loyaulx subges, au bien de la chose poublicque de ce royaume, aussy que le recouvrement des dictes villes qui sont fort prochaines de vous, redonde a vostre grant bien et seurte, nous sommes deliberez de vous requerir et employer pour nous aidier en ceste matiere. Et a ceste cause envoyons presentement par dela nostre ame et feal conseiller, maistre Pierre Doriole, ...... pour sy necessaire et fructueuse chose, ne nous voldriez faillir. Et du plaisir que nous ferez aurons bien memore, et tousjours vous en aurons en plus especialle et singuliere recommandation. Donne a Paris, le XXIIIIe d'aoust. Ainsy souscirptes. LOYS. J. BOURRE (secrétaire). » Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI tome II p.145-146, Librairie Renouard, Paris 1885