Légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour

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La Légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour est un conte de Victor Hugo qui constitue la XXIe lettre de son recueil Le Rhin publié en 1842.

Cette légende introduit un style romanesque fantastique dans Le Rhin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Pécopin, chevalier romantique et Bauldour sont fiancés, mais lui est souvent absent pour la chasse et elle, fileuse, attend que le mariage les unisse. Proche du jour des noces, Pécopin fait la rencontre d'un comte et sa troupe de cavaliers qui l'enrôlent pour une chasse fantastique qui l'éloigne dangereusement de la belle Bauldour. La narration se situe dans une région germanique du Moyen Âge.

Analyse[modifier | modifier le code]

Victor Hugo a écrit dans sa maison de l'actuelle place des Vosges[1].

Il introduit son récit en le décrivant comme un « conte bleu », autre nom pour désigner un conte de fées, et précise qu'il refuse de reprendre la légende de Guntram et Liba de Falkenburg ou Histoire de la belle Erlinde de Waldfoourg[2] qu'il tourne en parodie.

Le récit, tant dans son titre, dans l'intitulé de ses parties, que dans son style, présente une ironie voltairienne et un côté burlesque[3], détournant les légendes médiévales dans une optique parodique (par exemple l'idéalisation des deux fiancés). Adoptant les modèles du conte merveilleux[4], l'originalité de ce conte se trouve dans le fait que Victor Hugo associe deux époques totalement différentes : il imite la narration du XIIe siècle (très empreinte d'éléments appartenant au merveilleux, comme l'est la littérature du Moyen Âge) et modernise son histoire[3] à la manière romantique. Ce conte appartenant à la littérature courtoise revisitée, baigné dans un univers onirique (images inattendues) mais aussi grotesque (notre auteur grossit les traits, les défauts des légendes médiévales pour les parodier), présente un réalisme librement mêlé à la fantaisie, ce qui pose la Légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour en avant-garde du réalisme merveilleux et du réalisme magique.

On peut aussi le lire comme un conte philosophique sur le refus de vieillir et le passage du temps. (Le récit fait usage d'allégories, telles les « salle babylonienne » associées à l'excès).

Personnages[modifier | modifier le code]

Pécopin[modifier | modifier le code]

Pécopin est fils du burgrave de Sonneck.

« L'aspiration à l'idéal de la chevalerie est, comme dans les romans médiévaux, contrariée par l'amour, et celui-ci soit un amour conjugal soit un amour courtois, tous deux représentés dans le conte. »[5] La scène de la chasse fantastique est « particulièrement révélatrice des transgressions commises par le jeune chevalier et de sa démesure. Elle sera également la conséquence d'une déshumanisation du héros par son incapacité à vieillir et sa volonté de fuir tout ce qui s'y rapporte. »[5]

Son insouciance et sa passion de la chasse, devenant une chasse fantastique, sont des ressorts majeurs de l'intrigue.

Bauldour[modifier | modifier le code]

Bauldour est fille du sire de Falkenburg. Elle est fileuse.

La Sultane[modifier | modifier le code]

Le Comte[modifier | modifier le code]

Asmodée, diable[modifier | modifier le code]

Il propose à Pécopin une chasse noire pour retrouver Bauldour.

Éditions[modifier | modifier le code]

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Études scientifiques[modifier | modifier le code]

Art[modifier | modifier le code]

  • Christophe Glockner est le metteur en scène de La Légende du Beau Pécopin et de la Belle Bauldour en 2002[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice sur librairiesaintpierre.fr
  2. dont Aloys Schreiber (de) fait le récit dans ses Traditions populaires du Rhin, de la Forêt-Noire, de la vallée du Nècre, de la Moselle et du Taunus, Heidelberg, J. Engelmann, 1830. Cf. « Françoise Chenet : Genèse et filiation de Pécopin »
  3. a et b Dylan Lockhart, recension libre. Nous ferons cependant (désormais) mentir ce lecteur sur ce point-ci : « Cette parodie du Moyen Âge est certainement l'une des (rares) œuvres de Victor Hugo où les articles sont assez rares et pas une seule fois mentionnée sur la page Victor Hugo de Wikipédia. »
  4. Jean-Claude Morisot, « Conte bleu, chasse noire », dans Jean-Ethier Blais (dir.), Mélanges littéraires publiés à l'occasion du 150e anniversaire de l'Université McGill de Montréal, Montréal, Hurtebise HMH, 1971, p.104.
  5. a et b Réécriture romantique du Moyen Âge, le chevalier transformé et réactualisé, Amenda Giroux-Péloquin, 2015, p.44-45.
  6. Référence de l'article d'Arlette Bouloumié sur cat.inist.fr
  7. Présentation du spectacle sur www.theatreonline.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]