Gisèle Halimi

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Gisèle Halimi
Illustration.
Gisele Halimi en 2008.
Fonctions
Députée de la 4e circonscription de l'Isère

(3 ans, 2 mois et 19 jours)
Législature VIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Jacques-Antoine Gau
Successeur Maurice Rival (suppléant)
Biographie
Nom de naissance Zeiza Gisèle Élise Taïeb
Date de naissance (96 ans)
Lieu de naissance La Goulette Drapeau de la Tunisie Tunisie
Nationalité Drapeau de la Tunisie Tunisie
Drapeau de la France France
Enfants Serge Halimi, fils
Profession avocate, militante féministe

Gisèle Halimi (en arabe : جيزيل حليمي), née Zeiza Gisèle Élise Taïeb le à La Goulette[1] (Tunisie), est une avocate, militante féministe et politique franco-tunisienne[2].

Biographie

Née le en Tunisie de parents juifs, elle entre au barreau de Tunis en 1949 et poursuit sa carrière d'avocate à Paris en 1956.

Son enfance dans une famille traditionaliste sera l'origine de son combat dans la lutte féministe. En effet, dès son plus jeune âge, elle remet en cause ses obligations de fille au sein de sa famille. C'est pourquoi, à l'âge de 13 ans, elle entame une grève de la faim afin de ne plus avoir à faire le lit de son frère. Au bout de trois jours, ses parents cèdent et elle écrira dans son journal intime de l'époque : « aujourd'hui j'ai gagné mon premier petit bout de liberté »[3].

Mariée en secondes noces à Paul Halimi, administrateur civil au ministère de l'agriculture (français)[réf. nécessaire] — dont elle porte toujours le nom sous lequel elle s'est fait connaître —, puis en troisièmes noces à Claude Faux, ancien secrétaire de Jean-Paul Sartre — dont elle a été l'amie et l'avocate. Elle est la mère de Jean-Yves Halimi, avocat, Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, et d'Emmanuel Faux, journaliste à Europe 1[4].

Engagements

Fortement engagée dans plusieurs causes, elle milite pour l'indépendance de son pays la Tunisie et aussi pour l'Algérie, elle dénonce les tortures pratiquées par l'armée française et défend les militants du MNA (mouvement national algérien) poursuivis par la justice française. Elle cosigne avec Simone de Beauvoir Djamila Boupacha, livre dans lequel elle obtient de nombreux soutiens et la participation de grands noms comme Picasso dont le portrait de Djamila Boupacha figure sur la couverture.

Dans le même esprit, elle préside une commission d'enquête sur les crimes de guerre américains au Viêt Nam.

En 1965, Gisèle Halimi, en compagnie de Madeleine Guilbert, Marguerite Thibert, Évelyne Sullerot, Colette Audry, Andrée Michel, participe au Mouvement démocratique féminin, sorte d’union de la gauche avant la lettre qui soutient la candidature de François Mitterrand aux présidentielles de 1965 et veut unir socialisme et féminisme[5]

Féministe, Halimi est signataire en 1971 du Manifeste des 343, parmi 343 femmes qui déclarent avoir avorté et réclament le libre accès aux moyens anticonceptionnels et l'avortement libre.

Aux côtés notamment de Simone de Beauvoir et de Jean Rostand, elle fonde en 1971 le mouvement féministe « Choisir la cause des femmes » et milite en faveur de la dépénalisation de l'avortement. Elle prendra la présidence de cette association à la mort de Simone de Beauvoir.

Au procès de Bobigny en 1972, qui eut un retentissement considérable, elle défend une mère qui avait aidé sa fille mineure à avorter après un viol, en faisant une tribune contre la loi de 1920. Ce procès a contribué à l'évolution vers la loi Veil, votée en et promulguée en , sur l'interruption volontaire de grossesse.

De même, sa stratégie de défense médiatisée de femmes victimes d'un viol collectif devant les Assises d'Aix-en-Provence en 1978 contribuera à l'adoption d'une nouvelle loi en 1980 définissant clairement le viol et l'attentat à la pudeur.

Gisèle Halimi est également une des fondatrices de l'association altermondialiste ATTAC en 1998. L'activiste palestinien Marouane Barghouti lui a demandé d'être l'un de ses avocats.

Elle est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

Le 23 février 2010 est adoptée par le Parlement français, en sa présence, une résolution européenne sur le principe de la « clause de l'Européenne la plus favorisée » visant l'harmonisation des législations européennes concernant les droits des femmes[6] suivant l'idée qu'elle avait émise dès 1979 lors de la première élection du parlement européen au suffrage universel[7].

Politique

Élue à l'Assemblée nationale (députée la quatrième circonscription de l'Isère) de 1981 à 1984, elle siège comme apparentée au groupe socialiste. Elle constate avec amertume que ses projets n'avancent pas autant qu'elle le souhaiterait et elle dénonce un bastion de la misogynie. Son amendement instaurant un quota pour les femmes aux élections a pourtant été voté à la « quasi-unanimité » par les députés, en 1982. La mise en échec de cet amendement revient au Conseil constitutionnel qui le considéra comme une entrave à la liberté du suffrage et à la libre expression de la souveraineté nationale[8].

Bien que nommée par lui ambassadrice de la France auprès de l'UNESCO, d'avril 1985 à septembre 1986, elle se déclare déçue devant un Mitterrand qu'elle juge machiavélique.

Elle rejoint Jean-Pierre Chevènement à l'occasion des élections européennes de 1994 (elle figure en seconde position sur la liste du MDC).

Décorations

Téléfilms

Émission radio

Le 20 octobre 1982, Gisèle Halimi passe dans l'émission Le Tribunal des flagrants délires diffusée sur France Inter avec une préface de Pierre Desproges. La préface est disponible sur le disque Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires volume 2 du coffret intégrale aux éditions Tôt ou Tard parus en 2001. Le mercredi 9 mars 2011, Gisèle Halimi est invitée à l'émission « comme on nous parle » diffusée sur France Inter.

Œuvres

Bibliographie

  • Parcours d'avocat(e)s, entretien avec Gisèle Halimi, par Christophe Perrin et Laurence Gaune, Editeur Le Cavalier bleu, 2010.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes