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« Massacre à la tronçonneuse (film, 1974) » : différence entre les versions

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{{Citation bloc|Les films d'horreur et d'exploitation sont presque toujours rentables s'ils sont achetés au bon prix. Ils constituent donc un bon point de départ pour des cinéastes ambitieux qui n'arrivent pas à faire décoller des projets plus conventionnels. ''Massacre à la tronçonneuse'' appartient à un cercle restreint (avec ''[[La Nuit des morts-vivants]]'' et ''[[La Dernière Maison sur la gauche (film, 1972)|La Dernière Maison sur la gauche]]'') de films qui sont vraiment bien meilleurs que ce que le genre exige. Mais ce n'est pas pour autant que vous aurez du plaisir à le voir.|[[Roger Ebert]], dans une critique pour le [[Chicago Sun-Times]].|référence=<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|Horror and exploitation films almost always turn a profit if they're brought in at the right price. So they provide a good starting place for ambitious would-be filmmakers who can't get more conventional projects off the ground. ''The Texas Chainsaw Massacre'' belongs in a select company (with ''Night of the Living Dead'' and ''Last House on the Left'') of films that are really a lot better than the genre requires. Not, however, that you'd necessarily enjoy seeing it.|langue=en}}</ref>{{,}}<ref name= "Roger Ebert" />}}
{{Citation bloc|Les films d'horreur et d'exploitation sont presque toujours rentables s'ils sont achetés au bon prix. Ils constituent donc un bon point de départ pour des cinéastes ambitieux qui n'arrivent pas à faire décoller des projets plus conventionnels. ''Massacre à la tronçonneuse'' appartient à un cercle restreint (avec ''[[La Nuit des morts-vivants]]'' et ''[[La Dernière Maison sur la gauche (film, 1972)|La Dernière Maison sur la gauche]]'') de films qui sont vraiment bien meilleurs que ce que le genre exige. Mais ce n'est pas pour autant que vous aurez du plaisir à le voir.|[[Roger Ebert]], dans une critique pour le [[Chicago Sun-Times]].|référence=<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|Horror and exploitation films almost always turn a profit if they're brought in at the right price. So they provide a good starting place for ambitious would-be filmmakers who can't get more conventional projects off the ground. ''The Texas Chainsaw Massacre'' belongs in a select company (with ''Night of the Living Dead'' and ''Last House on the Left'') of films that are really a lot better than the genre requires. Not, however, that you'd necessarily enjoy seeing it.|langue=en}}</ref>{{,}}<ref name= "Roger Ebert" />}}


Par la suite, les critiques soulignent fréquemment les qualités esthétiques et la puissance du film. Observant qu'il parvient à être {{Citation|horrifiant sans effusions de sang}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|horrifying without being a bloodbath (you'll see more gore in a [[Steven Seagal]] film)|langue=en}}</ref>, Bruce Westbrook, du ''[[Houston Chronicle]]'', le qualifie de {{Citation|chef-d'œuvre de peur et de dégoût empreint de l'arrière-pays}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|a backwoods masterpiece of fear and loathing|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Bruce Westbrook |titre=Films love to show off tawdry side of Texas |périodique=[[Houston Chronicle]] |date=January 19, 1992 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20121018211208/http://www.chron.com/CDA/archives/archive.mpl?id=1992_1031837 |archivedate=October 18, 2012 |pages=75 }}</ref>. ''[[TV Guide (États-Unis)|TV Guide]]'' le juge {{Citation|intelligent}} dans sa {{Citation|représentation dépourvue de sang de la violence}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Texas Chainsaw Massacre: Review |url=https://www.tvguide.com/movies/the-texas-chainsaw-massacre/review/2000093838/ |site=[[TV Guide (États-Unis)|TVGuide]] |consulté le=2021-06-24}}</ref>, tandis qu'Anton Bitel du site web Eye For Film estime que son interdiction au Royaume-Uni rend hommage à sa valeur artistique. Il souligne la façon dont le mauvais pressentiment du spectateur s'amplifie progressivement durant tout le film, jusqu'à ce qu'il subisse {{Citation|une agression violente des sens}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|a punishing assault on the senses|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anton Bitel |titre=The Texas Chain Saw Massacre |url=https://www.eyeforfilm.co.uk/review/the-texas-chain-saw-massacre-film-review-by-anton-bitel |site=Eye for Film |date=06 Nov 2008 |consulté le=2021-06-24}}</ref>. Dans son livre {{Langue|en|''Hick Flicks : The Rise and Fall of Redneck Cinema''}}, Scott Von Doviak salue l'utilisation de plans en plein jour, inhabituels dans les films d'horreur, prenant pour exemple le plan d'un cadavre drapé sur une pierre tombale dans la séquence d'ouverture<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Scott Von Doviak|titre=Hick Flicks: The Rise and Fall of Redneck Cinema|passage=172|éditeur=[[McFarland & Company]]|date=2005|isbn=978-0-7864-1997-5}}</ref>. Mike Emery du ''[[The Austin Chronicle|Austin Chronicle]]'' loue les {{Citation|détails subtils}} parcourant le film comme que les émissions de radio qui décrivent en fond sonore des meurtres macabres dans tout le Texas. Il estime également que la capacité du film à ne jamais trop s'éloigner de la réalité décuple sa puissance sur le spectateur<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mike Emery |titre=The Texas Chainsaw Massacre |url=http://www.filmvault.com/filmvault/austin/t/texaschainsawmass5.html |site=[[The Austin Chronicle]] |date=11-02-98 |consulté le=2021-06-24}}</ref>.
Par la suite, les critiques soulignent fréquemment les qualités esthétiques et la puissance du film. Observant qu'il parvient à être {{Citation|horrifiant sans effusions de sang}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|horrifying without being a bloodbath (you'll see more gore in a Steven Seagal film)|langue=en}}</ref>, Bruce Westbrook, du ''[[Houston Chronicle]]'', le qualifie de {{Citation|chef-d'œuvre de peur et de dégoût empreint de l'arrière-pays}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|a backwoods masterpiece of fear and loathing|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Bruce Westbrook |titre=Films love to show off tawdry side of Texas |périodique=[[Houston Chronicle]] |date=January 19, 1992 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20121018211208/http://www.chron.com/CDA/archives/archive.mpl?id=1992_1031837 |archivedate=October 18, 2012 |pages=75 }}</ref>. ''[[TV Guide (États-Unis)|TV Guide]]'' le juge {{Citation|intelligent}} dans sa {{Citation|représentation dépourvue de sang de la violence}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Texas Chainsaw Massacre: Review |url=https://www.tvguide.com/movies/the-texas-chainsaw-massacre/review/2000093838/ |site=[[TV Guide (États-Unis)|TVGuide]] |consulté le=2021-06-24}}</ref>, tandis qu'Anton Bitel du site web Eye For Film estime que son interdiction au Royaume-Uni rend hommage à sa valeur artistique. Il souligne la façon dont le mauvais pressentiment du spectateur s'amplifie progressivement durant tout le film, jusqu'à ce qu'il subisse {{Citation|une agression violente des sens}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|a punishing assault on the senses|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anton Bitel |titre=The Texas Chain Saw Massacre |url=https://www.eyeforfilm.co.uk/review/the-texas-chain-saw-massacre-film-review-by-anton-bitel |site=Eye for Film |date=06 Nov 2008 |consulté le=2021-06-24}}</ref>. Dans son livre {{Langue|en|''Hick Flicks : The Rise and Fall of Redneck Cinema''}}, Scott Von Doviak salue l'utilisation de plans en plein jour, inhabituels dans les films d'horreur, prenant pour exemple le plan d'un cadavre drapé sur une pierre tombale dans la séquence d'ouverture<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Scott Von Doviak|titre=Hick Flicks: The Rise and Fall of Redneck Cinema|passage=172|éditeur=[[McFarland & Company]]|date=2005|isbn=978-0-7864-1997-5}}</ref>. Mike Emery du ''[[The Austin Chronicle|Austin Chronicle]]'' loue les {{Citation|détails subtils}} parcourant le film comme que les émissions de radio qui décrivent en fond sonore des meurtres macabres dans tout le Texas. Il estime également que la capacité du film à ne jamais trop s'éloigner de la réalité décuple sa puissance sur le spectateur<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mike Emery |titre=The Texas Chainsaw Massacre |url=http://www.filmvault.com/filmvault/austin/t/texaschainsawmass5.html |site=[[The Austin Chronicle]] |date=11-02-98 |consulté le=2021-06-24}}</ref>.


''Massacre à la tronçonneuse'' est souvent décrit comme l'un des films les plus effrayants de tous les temps<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Edmundson|titre=Nightmare on Main Street: Angels, Sadomasochism, and the Culture of Gothic|passage=22|éditeur=[[Harvard University Press]]|date=1999|isbn=978-0-674-62463-4}}</ref>. Le critique Rex Reed le considère comme le film le plus terrifiant qu'il ait jamais vu{{Sfn|Muir|5=2002|p=17}} tandis que le magazine ''[[Empire (magazine)|Empire]]'' le décrit comme {{Citation|le film d'horreur le plus brutal jamais réalisé}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|the most purely horrifying horror movie ever made|langue=en}}</ref> car {{Citation|totalement engagé à vous effrayer}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|never less than totally committed to scaring you witless|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=William Thomas |titre=The Texas Chain Saw Massacre Review |url=https://www.empireonline.com/movies/reviews/texas-chainsaw-massacre-review/ |site=[[Empire (magazine)|Empire]] |date=01 01 2000 |consulté le=2021-06-25}}</ref>. Fortement marqué lors de son premier visionnage du film, le réalisateur de films d'horreur [[Wes Craven]] se demande {{Citation|quelle sorte de sadique fou}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|what kind of Mansonite crazoid|langue=en}}</ref> a pu créer un tel film{{Sfn|Bowen|5=2004|p=16–17}}. Il s'agit d'une œuvre de {{Citation|terreur cataclysmique}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|cataclysmic terror|langue=en}}</ref>, selon les termes de l'écrivain d'horreur [[Stephen King]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Stephen King]]|titre=Stephen King's Danse Macabre|passage=130|éditeur=[[Berkley Books]]|date=1983|isbn=978-0-425-10433-0|lire en ligne=https://archive.org/details/stephenkingsdans00step/page/130/mode/2up}}</ref>. Pour le critique Robin Wood, il s'agit de l'un des rares films d'horreur à posséder {{Citation|la qualité authentique du cauchemar}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|the authentic quality of nightmare|langue=en}}</ref>{{,}}{{Sfn|Worland|5=2006|p=208}}.
''Massacre à la tronçonneuse'' est souvent décrit comme l'un des films les plus effrayants de tous les temps<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Edmundson|titre=Nightmare on Main Street: Angels, Sadomasochism, and the Culture of Gothic|passage=22|éditeur=[[Harvard University Press]]|date=1999|isbn=978-0-674-62463-4}}</ref>. Le critique Rex Reed le considère comme le film le plus terrifiant qu'il ait jamais vu{{Sfn|Muir|5=2002|p=17}} tandis que le magazine ''[[Empire (magazine)|Empire]]'' le décrit comme {{Citation|le film d'horreur le plus brutal jamais réalisé}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|the most purely horrifying horror movie ever made|langue=en}}</ref> car {{Citation|totalement engagé à vous effrayer}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|never less than totally committed to scaring you witless|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=William Thomas |titre=The Texas Chain Saw Massacre Review |url=https://www.empireonline.com/movies/reviews/texas-chainsaw-massacre-review/ |site=[[Empire (magazine)|Empire]] |date=01 01 2000 |consulté le=2021-06-25}}</ref>. Fortement marqué lors de son premier visionnage du film, le réalisateur de films d'horreur [[Wes Craven]] se demande {{Citation|quelle sorte de sadique fou}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|what kind of Mansonite crazoid|langue=en}}</ref> a pu créer un tel film{{Sfn|Bowen|5=2004|p=16–17}}. Il s'agit d'une œuvre de {{Citation|terreur cataclysmique}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|cataclysmic terror|langue=en}}</ref>, selon les termes de l'écrivain d'horreur [[Stephen King]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Stephen King]]|titre=Stephen King's Danse Macabre|passage=130|éditeur=[[Berkley Books]]|date=1983|isbn=978-0-425-10433-0|lire en ligne=https://archive.org/details/stephenkingsdans00step/page/130/mode/2up}}</ref>. Pour le critique Robin Wood, il s'agit de l'un des rares films d'horreur à posséder {{Citation|la qualité authentique du cauchemar}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|the authentic quality of nightmare|langue=en}}</ref>{{,}}{{Sfn|Worland|5=2006|p=208}}.
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=== Violence contre les femmes ===
=== Violence contre les femmes ===
Les thèmes implicites du film font l'objet d'un débat approfondi. Les critiques et les universitaires le considèrent comme un film d'exploitation emblématique dans lequel les protagonistes féminins sont soumis à une violence brutale et sadique<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Robin Wood |titre=An Introduction to the American Horror Film |périodique=Movies and Methods |volume=2 |date=1985 |pages=19 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=James B. III Weaver |titre=Are Slasher Horror Films Sexually Violent? |périodique=Journal of Broadcasting & Electronic Media |volume=35 |numéro=3 |date=été 1991 |issn=1550-6878 |doi=10.1080/08838159109364133 |pages=385–392 }}</ref>. Stephen Prince observe que l'horreur {{Citation|naît du tourment de la jeune femme soumise à l'emprisonnement et aux mauvais traitements au milieu de bras en décomposition [...] et de mobiles faits d'os et de dents humains}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|born of the torment of the young woman subjected to imprisonment and abuse amid decaying arms... and mobiles made of human bones and teeth|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Prince|titre=The Horror Film|passage=113|éditeur=[[Rutgers University Press]]|date=2004|isbn=978-0-8135-3363-6|titre chapitre=Postmodern Elements of the Contemporary Horror Film}}</ref>. Comme de nombreux films d'horreur, ''Massacre à la tronçonneuse'' incorpore le principe de la [[dernière survivante]] {{Incise|l'héroïne et inévitable survivante qui échappe d'une manière ou d'une autre à l'horreur qui frappe les autres personnages|oui}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Barry Keith Grant|titre=The Dread of Difference: Gender and the Horror Film|passage=82|éditeur=[[University of Texas Press]]|date=1996|isbn=978-0-292-72794-6}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Leonard J. Schmidt|auteur2=Brooke Warner|titre=Panic: Origins, Insight, and Treatment: Issue 63|passage=224|éditeur=North Atlantic Books|date=2002|isbn=978-1-55643-396-2|lire en ligne=https://archive.org/details/isbn_9781556433962/page/224}}</ref>. Ainsi, dans le film, Sally Hardesty est blessée et torturée, mais parvient à survivre grâce à l'aide d'un chauffeur de camion<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Prince|titre=Screening Violence|passage=146|éditeur=[[Continuum International Publishing Group|Continuum]]|date=2000|isbn=978-0-485-30095-6}}</ref>. Les critiques soutiennent que même dans les films d'exploitation où il y a autant de morts masculins que féminins, les images qui subsistent sont celles de la violence commise à l'encontre des personnages féminins<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alan Wells|auteur2=Ernest A. Hakanen|titre=Mass Media & Society|passage=476|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]]|date=1997|isbn=978-1-56750-288-6}}</ref>{{,}}{{Sfn|Clover|5=1993|p=7}}. Le cas spécifique de ''Massacre à la tronçonneuse'' vient à l'appui de cet argument : trois hommes sont tués rapidement, mais une femme est brutalement abattue {{Incise|pendue à un crochet}} et la survivante subit des tortures physiques et mentales<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Leo Bogart|titre=Commercial Culture: The Media System and the Public Interest|passage=349|éditeur=Transaction Publishers|date=2000|numéro édition=2|isbn=978-0-7658-0605-5}}</ref>. En 1977, la critique Mary Mackey décrit la scène du crochet comme étant probablement la mort féminine la plus brutale à l'écran dans un film distribué commercialement<ref name=":1">{{Article |langue=en |auteur1=Mary Mackey |titre=Women and Violence in Film |périodique=Jump Cut |numéro=14 |date=1977 |lire en ligne=http://www.ejumpcut.org/archive/onlinessays/JC14folder/MassacreWomen.html |pages=12–14 }}</ref>. Elle place le film dans la lignée des œuvres violentes qui dépeignent les femmes comme faibles et incapables de se protéger<ref name=":1" />.
Les thèmes implicites du film font l'objet d'un débat approfondi. Les critiques et les universitaires le considèrent comme un film d'exploitation emblématique dans lequel les protagonistes féminins sont soumis à une violence brutale et sadique<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Robin Wood |titre=An Introduction to the American Horror Film |périodique=Movies and Methods |volume=2 |date=1985 |pages=19 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=James B. III Weaver |titre=Are Slasher Horror Films Sexually Violent? |périodique=Journal of Broadcasting & Electronic Media |volume=35 |numéro=3 |date=été 1991 |issn=1550-6878 |doi=10.1080/08838159109364133 |pages=385–392 }}</ref>. Stephen Prince observe que l'horreur {{Citation|naît du tourment de la jeune femme soumise à l'emprisonnement et aux mauvais traitements au milieu de bras en décomposition [...] et de mobiles faits d'os et de dents humains}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|born of the torment of the young woman subjected to imprisonment and abuse amid decaying arms... and mobiles made of human bones and teeth|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Prince|titre=The Horror Film|passage=113|éditeur=[[Rutgers University Press]]|date=2004|isbn=978-0-8135-3363-6|titre chapitre=Postmodern Elements of the Contemporary Horror Film}}</ref>. Comme de nombreux films d'horreur, ''Massacre à la tronçonneuse'' incorpore le principe de la [[dernière survivante]] {{Incise|l'héroïne et inévitable survivante qui échappe d'une manière ou d'une autre à l'horreur qui frappe les autres personnages|oui}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Barry Keith Grant|titre=The Dread of Difference: Gender and the Horror Film|passage=82|éditeur=[[University of Texas Press]]|date=1996|isbn=978-0-292-72794-6}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Leonard J. Schmidt|auteur2=Brooke Warner|titre=Panic: Origins, Insight, and Treatment: Issue 63|passage=224|éditeur=North Atlantic Books|date=2002|isbn=978-1-55643-396-2|lire en ligne=https://archive.org/details/isbn_9781556433962/page/224}}</ref>. Ainsi, dans le film, Sally Hardesty est blessée et torturée, mais parvient à survivre grâce à l'aide d'un chauffeur de camion<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Prince|titre=Screening Violence|passage=146|éditeur=[[Continuum International Publishing Group|Continuum]]|date=2000|isbn=978-0-485-30095-6}}</ref>. Les critiques soutiennent que même dans les films d'exploitation où il y a autant de morts masculins que féminins, les images qui subsistent sont celles de la violence commise à l'encontre des personnages féminins<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alan Wells|auteur2=Ernest A. Hakanen|titre=Mass Media & Society|passage=476|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]]|date=1997|isbn=978-1-56750-288-6}}</ref>{{,}}{{Sfn|Clover|5=1993|p=7}}. Le cas spécifique de ''Massacre à la tronçonneuse'' vient à l'appui de cet argument : trois hommes sont tués rapidement, mais une femme est brutalement abattue {{Incise|pendue à un crochet}} et la survivante subit des tortures physiques et mentales<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Leo Bogart|titre=Commercial Culture: The Media System and the Public Interest|passage=349|éditeur=Transaction Publishers|date=2000|numéro édition=2|isbn=978-0-7658-0605-5}}</ref>. En 1977, la critique Mary Mackey décrit la scène du crochet comme étant probablement la mort féminine la plus brutale à l'écran dans un film distribué commercialement<ref name=":1">{{Article |langue=en |auteur1=Mary Mackey |titre=Women and Violence in Film |périodique=Jump Cut |numéro=14 |date=1977 |lire en ligne=http://www.ejumpcut.org/archive/onlinessays/JC14folder/MassacreWomen.html |pages=12–14 }}</ref>. Elle place le film dans la lignée des œuvres violentes qui dépeignent les femmes comme faibles et incapables de se protéger<ref name=":1" />.

Dans le cadre d'une étude, cinq films présentant différents niveaux de violence à l'égard des femmes sont présentés à un groupe d'hommes<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Daniel Linz |auteur2=Edward Donnerstein |auteur3=Steven Penrod |titre=The Effects of Multiple Exposures to Filmed Violence Against Women |périodique=Journal of Communication |volume=34 |numéro=3 |date=Septembre 1984 |doi=10.1111/j.1460-2466.1984.tb02180.x |pages=130–147 }}</ref>. Lors du premier visionnage, celui de ''Massacre à la tronçonneuse'', ils présentent des symptômes de dépression et d'anxiété ; toutefois, lors du visionnage suivant, ils jugent la violence à l'égard des femmes moins choquante et plus agréable<ref name=":2" />. Une autre étude, portant sur la perception selon les sexes des films d'horreur, est menée auprès de trente étudiants universitaires masculins et trente étudiants féminins<ref name=":3">{{Article |langue=en |auteur1=Justin M. Nolan |auteur2=Gery W. Ryan |titre=Fear and Loathing at the Cineplex: Gender Differences in Descriptions and Perceptions of Slasher Films |périodique=[[Sex Roles]] |volume=42 |numéro=1 et 2 |date=2000 |issn=0360-0025 |doi=10.1023/A:1007080110663 |pages=39 }}</ref>. Un participant masculin décrit les cris, en particulier ceux de Sally, comme la {{Citation|chose la plus effrayante}} du film<ref name=":3" />.

Selon Jesse Stommel du ''Bright Lights Film Journal'', l'absence de violence explicite dans le film oblige les spectateurs à s'interroger sur leur propre fascination pour la violence dont ils sont les principaux acteurs<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |auteur=Jesse Stommel |titre=Something That Festers: ''The Silence of the Lambs'', ''The Texas Chainsaw Massacre'', and the Visual Pleasures of Horror |url=https://brightlightsfilm.com/something-that-festers-the-silence-of-the-lambs-the-texas-chainsaw-massacre-and-the-visual-pleasures-of-horror/ |site=Bright Lights Film Journal |date=2011-01-31 |consulté le=2021-07-02}}</ref>. Néanmoins, Jesse Stommel affirme que le film implique le public surtout à un niveau sensoriel plutôt qu'intellectuel, prenant pour exemple les mouvements de caméra fébriles, les éclats de lumière répétés et le pandémonium auditif<ref name=":4" />.

=== Végétarisme ===
''Massacre à la tronçonneuse'' est parfois décrit comme {{Citation|le film pro-[[Végétarisme|végétarien]] par excellence}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|the ultimate pro-vegetarian film|langue=en}}</ref> en raison de ses thèmes liés aux [[droits des animaux]]. Dans un essai vidéo, le critique de cinéma Rob Ager montre l'ironie de l'abattage des humains pour la viande, assimilant l'homme à un animal de ferme. Le réalisateur Tobe Hooper confirme que {{Citation|c'est un film sur la viande}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|it's a film about meat|langue=en}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |auteur=Forrest Wickman |titre=The Ultimate Animal Rights Film Is the Last Movie You’d Expect |url=https://slate.com/culture/2013/07/texas-chain-saw-massacre-and-vegetarianism-animal-rights-themes-in-the-original-movie-analyzed.html |site=[[Slate (magazine)|Slate]] |date=2013-07-30 |consulté le=2021-07-02}}</ref> et déclare avoir renoncé à la viande pendant la réalisation du film : {{Citation|d'une certaine manière, je pense que le propos du film est autour la viande ; ça parle de la chaîne alimentaire et de la mise à mort d'êtres sensibles}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|In a way I thought the heart of the film was about meat; it’s about the chain of life and killing sentient beings|langue=en}}</ref>{{,}}<ref name=":5" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Calum Waddell |titre=Tobe Hooper Interview |url=https://web.archive.org/web/20130805022028/http://www.bizarremag.com/film-and-music/interviews/10249/tobe_hooper.html |site=Bizarre |date=Novembre 2010 |consulté le=2021-07-02}}</ref>. Le scénariste et réalisateur [[Guillermo del Toro]] est devenu végétarien pendant un certain temps après avoir vu le film<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=TMZ |titre=Director Guillermo Del Toro Became a Vegetarian Because of a Slasher Film {{!}} TMZ |url=https://www.youtube.com/watch?v=8XQVqyB-psI |site=[[YouTube]] |date=8 nov. 2013 |consulté le=2021-07-02}}</ref>.


== Postérité ==
== Postérité ==

=== Éditions en vidéo ===

=== Suites ===
=== Suites ===
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Version du 2 juillet 2021 à 12:04

Massacre à la tronçonneuse

Titre québécois Le Massacre à la scie
Titre original The Texas Chain Saw Massacre
Réalisation Tobe Hooper
Scénario Kim Henkel
Tobe Hooper
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Horreur
Durée 84 min
Sortie 1974

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Massacre à la tronçonneuse ou Le Massacre à la scie au Québec (The Texas Chain Saw Massacre[N 1]) est un film d'horreur américain réalisé par Tobe Hooper, sorti en 1974.

Le film bénéficie d'une ressortie le après notamment un reétalonnage des couleurs et du son.

Synopsis

Jeunes et insouciants, cinq amis, Sally, son frère handicapé Franklin, Jerry, Kirk et Pam, traversent le Texas sous une chaleur infernale, à bord d'un minibus. Ils s'aperçoivent bien vite qu'ils sont entrés dans un territoire étrange et malsain, à l'image d'un vagabond qu'ils ont pris en stop : un jeune homme au visage plein de stigmates, vicieux, et en proie à des obsessions macabres. Ce dernier ne tarde pas à se faire menaçant, mais les cinq amis parviennent à s'en débarrasser. L'ambiance est d'autant plus pesante que de mystérieux profanateurs de sépulture sévissent dans la région, déterrant des cadavres pour les ériger en totems. Peu de temps après, l'équipe s’arrête pour faire le plein d'essence, à une station-service.

Les cuves étant vides, ils décident de poursuivre vers la maison d'enfance de Sally et Franklin, malgré les mises en garde du pompiste concernant l'inhospitalité de certains autochtones. Parvenus à la maison en ruine, les amis se séparent. Kirk et Pam, partis se baigner, aperçoivent une vieille ferme isolée aux alentours, et décident de s'y aventurer afin d'acheter de l'essence aux propriétaires. Lorsqu'ils tentent de pénétrer à l'intérieur, un colosse masqué, Leatherface, surgit et tue Kirk en lui fracassant le crâne d'un coup de massette ; puis il s'en prend à Pam qu'il empale sur un croc de boucher tandis qu'il découpe le cadavre de Kirk. Jerry, parti à leur recherche, découvre Pam dans un congélateur, mais il est lui aussi tué d'un coup de massette. Il ne reste alors plus que deux survivants, et la nuit commence à tomber.

Franklin et Sally, restés seuls avec le minibus mais sans les clefs de contact, décident de partir à la recherche de leurs compagnons. L'homme masqué s'abat subitement sur eux, armé cette fois d'une tronçonneuse avec laquelle il découpe Franklin. La dernière survivante, Sally, s'enfuit vers la maison et découvre à l'étage les restes desséchés d'un vieux couple. Elle parvient à échapper à Leatherface en sautant par la fenêtre et arrive à la station service. Le gérant de la station, faisant mine de vouloir l'aider, l'attache, la bâillonne et l'emmène de force dans son camion à la maison. Ils y sont rejoints par l'auto-stopper, qui se révèle être le frère de Leatherface.

Leatherface et son frère descendent l'un des corps de l'étage, qui est en réalité vivant : il s'agit de leur grand-père. Les hommes décident que ce sera lui qui devra tuer Sally, mais le viel homme est trop faible. Une lutte s'ensuit, au cours de laquelle Sally arrive à s'échapper à travers la fenêtre. Poursuivie par Leatherface et son frère, elle rejoint la route. Un camion renverse et tue le frère et Leatherface attaque le véhicule avec sa tronçonneuse. Le conducteur l'assomme avec une clé serre tube, mais est blessé à la jambe et s'enfuit. Sally monte dans un autre camion qui passe par là, tandis que Leatherface brandit sa tronçonneuse dans les airs, dépité.

Fiche technique

  • Titre original : The Texas Chain Saw Massacre
  • Titre français : Massacre à la tronçonneuse
  • Titre québécois : Le Massacre à la scie
  • Réalisation : Tobe Hooper
  • Scénario : Kim Henkel et Tobe Hooper
  • Direction artistique : Robert A. Burns
  • Photographie : Daniel Pearl
  • Montage : Larry Carroll et Sallye Richardson
  • Musique : Tobe Hooper et Wayne Bell
  • Maquillage : W. E. Barnes et Dorothy Pearl
  • Production : Tobe Hooper, Kim Henkel, Richard Saenz, Jay Parsley et Lou Peraino (non crédité)
  • Société de production : Vortex, Inc.
  • Sociétés de distribution : Bryanston Distributing Company (États-Unis) ; René Chateau (France)
  • Budget : 83 500 dollars américains[réf. nécessaire]
  • Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
  • Langue originale : anglais
  • Format : couleur - 1,78:1 - 16 mm - Mono
  • Genre : Horreur
  • Durée : 84 minutes
  • Dates de sortie :
  • Classification : interdit aux moins de 18 ans avec avertissement lors de sa sortie en France en 1982. Auparavant, il avait été interdit de diffusion en salles. Actuellement, il est interdit aux moins de 16 ans[2].

Distribution

Note : Premier doublage (1982) / Second doublage (2001)

Production

Genèse et développement

Le concept de Massacre à la tronçonneuse naît au début des années 1970, alors que Tobe Hooper travaille en tant qu'assistant réalisateur à l'université du Texas à Austin et comme caméraman pour des documentaires[3]. Il avait déjà développé une histoire autour de l'isolement, des bois et de l'obscurité[4]. Il s'inspire à la fois de la représentation de la violence par les médias de San Antonio[5] et des meurtres d'Ed Gein, auteur de crimes dans le Wisconsin des années 1950[6]. Ed Gein a également inspiré d'autres films d'horreur tels que Psychose (1960) et Le Silence des agneaux (1991)[7],[8],[9],[10]. Pendant la production, Hooper utilise les titres de travail Headcheese et Leatherface[11],[12].

« J'ai certainement étudié [Ed] Gein... mais j'ai également remarqué une affaire de meurtre à Houston à l'époque, un meurtrier en série dont vous vous souvenez probablement, nommé Elmer Wayne Henley. C'était un jeune homme qui recrutait des victimes pour un homme homosexuel plus âgé. J'ai vu un reportage dans lequel Elmer Wayne disait : « J'ai commis ces crimes, et je vais me lever et les assumer comme un homme ». Ça m'a paru intéressant, qu'il ait eu cette moralité conventionnelle à ce moment-là. Il voulait faire savoir que, maintenant qu'il était pris, il ferait ce qu'il fallait. J'ai donc essayé d'intégrer cette sorte de schizophrénie morale dans les personnages. »[C 1],[13],[14]

— Kim Henkel, coscénariste du film avec Tobe Hooper

Selon Tobe Hooper, les changements dans le paysage culturel et politique ont eu une influence déterminante sur le film. La fausse affirmation du cinéaste selon laquelle « le film est réel » est une réponse aux mensonges du gouvernement concernant le Watergate, la crise pétrolière de 1973 ou encore la guerre du Viêt Nam[5]. Le « manque de sensibilité et la brutalité des évènements » qui ont marqué Hooper lorsqu'il regardait les informations locales l'ont amené à penser que « l'homme était le vrai monstre ici, mais qu'il portait un visage différent, si bien que j'ai mis un masque littéral sur le monstre dans mon film »[C 2],[8]. L'idée d'utiliser une tronçonneuse comme arme du crime est venue à Hooper alors qu'il se trouvait au rayon quincaillerie d'un magasin très fréquenté et qu'il réfléchissait à la façon de se frayer un chemin dans la foule[9].

Tobe Hooper et Kim Henkel coécrivent le scénario et créent Vortex, Inc.[15], Henkel en étant le président et Hooper le vice-président[16]. Ils demandent à Bill Parsley, un ami de Hooper, de leur fournir des fonds. Parsley crée une société appelée MAB, Inc. par l'intermédiaire de laquelle il investit 60 000 dollars dans la production. En retour, MAB détient 50 % du film et de ses bénéfices[17]. Le directeur de production Ron Bozman annonce à la plupart des acteurs et de l'équipe qu'il devra repousser le versement d'une partie de leurs salaires jusqu'à ce que le film soit vendu à un distributeur. La société Vortex rend l'idée plus attrayante en leur accordant une part de ses bénéfices potentiels, allant de 0,25 à 6 %, semblables à des points hypothécaires. Les acteurs et l'équipe ne sont pas informés que Vortex ne possède que 50 % du film, ce qui signifie que leurs points ne valent que la moitié de leur valeur supposée[16],[18].

Distribution des rôles

La plupart des acteurs sont à l'époque relativement inconnus. La distribution compte surtout des Texans qui ont joué dans des publicités, à la télévision et au théâtre, ainsi que des artistes que Tobe Hooper connaît personnellement, comme Allen Danziger et Jim Siedow[19],[20],[21]. Leur participation au film propulse certains d'entre eux dans l'industrie cinématographique. Le rôle de Sally est confié à Marilyn Burns, qui s'est déjà produite sur scène et avait siégé au conseil de la commission cinématographique de l'Université du Texas à Austin pendant ses études[20]. L'actrice Teri McMinn est quant à elle une étudiante qui a travaillé avec des compagnies théâtrales locales, notamment le Dallas Theater Center[20]. Le coscénariste Kim Henkel appelle l'actrice pour une lecture du scénario après avoir vu sa photo dans le Austin American-Statesman[22]. Pour son dernier rappel, il lui demande de porter un short, qui se révélera être le plus confortable de tous les costumes des comédiens[20].

L'acteur islando-américain Gunnar Hansen est sélectionné pour le rôle de Leatherface[23], qu'il considère comme un retardé mental n'ayant jamais appris à parler correctement. Pour préparer son rôle, Hansen visite une école spécialisée et observe la façon dont les élèves bougent et parlent[9],[24]. Le commentaire du générique de début est interprété par l'acteur John Larroquette[25].

Tournage

La ferme utilisée pour Massacre à la tronçonneuse a été déplacée de La Frontera situé à Round Rock à la ville de Kingsland, au Texas. Elle a été reconvertie en restaurant[26].

Le principal lieu de tournage est une ferme datant du début du 20e siècle, située sur Quick Hill Road, près de Round Rock, au Texas[26]. En raison du petit budget et des difficultés économiques liées à la location de matériel, l'équipe tourne sept jours sur sept et jusqu'à 16 heures par jour. L'environnement est humide[18],[27] et les conditions sont difficiles pour tous les membres du tournage ; la température culmine même à 43 °C le [28]. Gunnar Hansen, interprète de Leatherface dira plus tard : « Il faisait 35 voire 37 degrés [Celsius] tous les jours pendant le tournage. Je n'avais qu'un seul costume car on n'avait pas d'argent. Ils n'osaient pas le nettoyer de peur que les couleurs délavent avec la lessive. J'ai donc porté ce masque 12 à 16 heures par jour pendant un mois »[C 3],[29].

Le film est essentiellement tourné à l'aide d'une caméra Eclair 16 mm NPR[11],[30], avec une pellicule à grain fin et à faible vitesse qui nécessite quatre fois plus de lumière qu'une caméra numérique moderne[31]. La plupart des prises de vue ont lieu dans la ferme, que l'équipe remplit de meubles fabriqués à partir d'os d'animaux et d'un matériau en latex utilisé comme rembourrage pour donner l'apparence d'une peau humaine[32]. L'équipe recouvre aussi les murs de gouttes de sang animal provenant d'un abattoir local[5]. La maison n'est pas refroidie et est peu ventilée. Le directeur artistique Robert A. Burns parcourt la campagne et ramasse les restes de bovins et d'autres animaux à différents stades de décomposition, dont il jonche le sol de la maison[32].

Les effets spéciaux sont simples et limités par le budget[33]. Le sang à l'écran est parfois réel[34], comme dans la scène où Leatherface nourrit le grand-père. L'équipe a du mal à faire sortir le faux sang de son tube, si bien qu'à la place, l'index de Marilyn Burns est coupé au rasoir[35]. Le costume de l'actrice est si imbibé de sang de scène qu'il était « pratiquement solide » le dernier jour du tournage[20]. La scène dans laquelle Leatherface tue Kirk avec une tronçonneuse inquiète l'acteur William Vail qui l'interprète. Après avoir dit à Vail de rester immobile de peur qu'il ne soit vraiment tué, Hansen amène la tronçonneuse en marche à moins de 8 cm de son visage[30]. Lors de la scène finale où un marteau tombe sur le sol et manque de peu la tête de Sally, le marteau utilisé est bien réel, bien que certaines prises nécessitent une maquette. Cependant, l'acteur jouant le rôle de Grand-père vise le sol plutôt que la tête de sa victime[36]. Le tournage est assez dangereux, tous les membres de l'équipe ayant été plus ou moins blessés. Selon Tobe Hooper, « tout le monde me détestait à la fin de la production »[C 4] et « il a fallu des années pour qu'ils se calment »[C 5],[36],[37].

Droits de distribution

La production dépasse son budget initial de 60 000 dollars[N 2] pendant le montage[38]. Les sources diffèrent sur le coût final du film, les chiffres variant entre 93 000 dollars[N 3] et 300 000 dollars de l'époque[N 4],[23],[39],[40],[41]. Une société de production cinématographique, Pie in the Sky fournit 23 532 dollars[N 5] en échange de 19 % de la société Vortex[42]. Kim Henkel, Tobe Hooper et le reste de l'équipe ont donc vu leurs parts de la société réduites à 40,5 %[16]. Warren Skaaren, qui dirigeait alors la commission cinématographique du Texas, organise un contrat de distribution avec la société de distribution Bryanston[17]. David Foster, futur producteur du film d'horreur The Thing (1982), organise une projection privée pour certains cadres de la société Bryanston et reçoit 1,5 % des bénéfices de Vortex ainsi qu'une commission de 500 dollars[N 6],[16].

Le , la société Bryanston accepte de distribuer le film dans le monde entier, en échange de quoi Warren Skaaren et le directeur de production Ron Bozman reçoivent 225 000 dollars[N 7] et 35 % des bénéfices. Des années plus tard, Bozman confiera : « nous avons fait un pacte avec le diable [en signant ce contrat] et je suppose que, d'une certaine manière, nous avons eu ce que nous avons mérité »[C 6],[16]. Ils signent le contrat avec Bryanston, ne laissant que 8 100 dollars[N 8] pour les acteurs et autres membres de l'équipe[16]. Les producteurs finissent par intenter un procès à la société Bryanston pour ne pas leur avoir versé l'intégralité de leur pourcentage sur les recettes du film. Le tribunal ordonne à Bryanston de verser aux personnes ayant participé à la production du film 500 000 dollars[N 9], mais entre-temps, la société déclare faillite. En 1983, New Line Cinema acquiert les droits de distribution de Bryanston et accorde aux producteurs une part plus importante des bénéfices[43].

Sortie

La première de Massacre à la tronçonneuse a lieu à Austin, au Texas, le , près d'un an après la fin du tournage. Il est ensuite diffusé à échelle nationale aux États-Unis. Son succès auprès d'un large public est en grande partie dû à la promotion mensongère du film qui le vend comme une « histoire vraie »[44],[45]. Pendant huit ans à partir de 1976, le film est projeté annuellement dans les salles de cinéma et fait l'objet d'une importante publicité[46]. Massacre à la tronçonneuse rapporte finalement plus de 30 millions de dollars aux États-Unis et au Canada[47], ce qui en fait le 12e film le plus rentable sorti initialement en 1974, malgré son budget minuscule[48]. Parmi les films indépendants, il est dépassé en 1978 par Halloween : La Nuit des masques de John Carpenter, qui rapporte 47 millions de dollars[49].

« Le film que vous allez voir relate la tragédie que vécut un groupe de cinq jeunes gens, en particulier Sally Hardesty et son frère invalide Franklin [...] »[C 7]

— Le générique d'ouverture suggère faussement que le film est basé sur des événements réels, ce qui a contribué à son succès.

Tobe Hooper espérait obtenir la classification PG pour la version originale du film, en raison du peu de scènes gores[50],[51],[52]. Au lieu de cela, le film est classé X[N 10] par la Motion Picture Association of America (MPAA). Après que plusieurs minutes ont été coupées, le film est de nouveau soumis à la MPAA et reçoit une meilleure classification, R. Toutefois, un distributeur aurait restauré les passages coupés et ainsi permis à un cinéma de présenter la version originale film sous la classification R[53]. Les réactions du public sont vives ; à San Francisco, les spectateurs sortent des cinémas avec dégoût[54] tandis qu'à Ottawa, en , la police conseille à deux cinémas de retirer le film sous peine de faire face à des accusations de moralité[55].

Après être sorti en Grande-Bretagne, dont une année à Londres[56], Massacre à la tronçonneuse est interdit sur le conseil du secrétaire du British Board of Film Censors (BBFC), Stephen Murphy, puis par son successeur, James Ferman[57],[58]. Durant cette interdiction, le mot « chainsaw » (littéralement tronçonneuse) est censuré dans les titres de films, ce qui contraint des imitateurs à renommer leurs œuvres[59]. En 1998, malgré l'interdiction du BBFC, le conseil municipal du borough londonien de Camden accorde une licence au film[60]. L'année suivante, le BBFC autorise la sortie de Massacre à la tronçonneuse avec un certificat 18 (indiquant qu'il ne doit pas être vu ou acheté par une personne de moins de 18 ans)[61], et le film est diffusé un an plus tard sur Channel 4[62],[63].

Lorsque la version de 83 minutes du film est soumise à l'Australian Classification Board (ACB) par le distributeur Seven Keys en , l'ACB refuse de classer le film[64], et refuse également de classer une version raccourcie à 77 minutes quelques mois plus tard[65]. En 1981, la version de 83 minutes cette fois soumise par Greater Union Film Distributors est à nouveau refusée[66]. Elle est ensuite présentée par Filmways Australasian Distributors et approuvée pour une classification R en 1984[67],[68]. Le film reste pendant un certain temps interdit dans de nombreux autres pays, dont le Brésil, le Chili, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Islande, la Norvège, Singapour, la Suède et l'Allemagne de l'Ouest[69],[70],[71].

En France

La commission de contrôle interdit aussi la sortie de ce film en France après une semaine d'exploitation en salle en 1974 et ce n'est qu'en mai 1982 que l'interdiction est levée. En France, le film sort dans sa version intégrale huit ans après sa réalisation avec une interdiction aux moins de 18 ans, accompagnée d'un avertissement[réf. nécessaire].

Interdit par la censure par cinq ministres de la Culture successifs[72], Massacre à la tronçonneuse est le premier film que René Chateau édite en vidéogramme VHS en 1979, en version intégrale, dans la collection « Les Films que vous ne verrez jamais à la Télévision » (aux côtés de Zombie, Maniac, etc.)[réf. nécessaire]. Le film a été doublé une première fois en français en 1982, puis à nouveau en 2001 pour la sortie DVD chez Studio Canal[réf. nécessaire]. Néanmoins, la première VF a été réintégrée sur le Blu-Ray et le DVD sortis en 2014 chez TF1 Video. Il existe également une version française doublée au Québec connue sous le titre de Massacre à la scie[73].

Accueil

Accueil critique

Massacre à la tronçonneuse reçoit des critiques mitigées lors de sa sortie en 1974. Linda Gross du Los Angeles Times le juge « méprisable » et considère que les scénaristes se soucient davantage de créer une atmosphère réaliste que de rédiger un bon scénario[74]. Roger Ebert du Chicago Sun-Times estime que le film est « aussi violent, effroyable et sanglant que le titre le promet » mais fait l'éloge du jeu des acteurs et de la réalisation[75],[76]. Pour Donald B. Berrigan du Cincinnati Enquirer, « Marilyn Burns, dans le rôle de Sally, mérite un Oscar spécial pour l'une des performances d'acteur les plus constantes et les plus crédibles de l'histoire du cinéma »[C 8],[77]. Patrick Taggart de l'Austin American-Statesman le présente comme le film d'horreur le plus important depuis La Nuit des morts-vivants de George A. Romero (1968)[78]. Le magazine Variety considère que le film est bien fait, malgré ce qu'il considère être une « forte dose de gore »[79]. Pour John McCarty de Cinefantastique, la maison présentée dans le film rend le Bates motel de Psychose « agréable en comparaison »[80]. Stephen Koch, qui revoit le film en 1976 dans son article "Fashions in Pornography" pour Harper's Magazine, trouve la violence sadique, extrême et sans imagination[81].

« Les films d'horreur et d'exploitation sont presque toujours rentables s'ils sont achetés au bon prix. Ils constituent donc un bon point de départ pour des cinéastes ambitieux qui n'arrivent pas à faire décoller des projets plus conventionnels. Massacre à la tronçonneuse appartient à un cercle restreint (avec La Nuit des morts-vivants et La Dernière Maison sur la gauche) de films qui sont vraiment bien meilleurs que ce que le genre exige. Mais ce n'est pas pour autant que vous aurez du plaisir à le voir. »[C 9],[75]

— Roger Ebert, dans une critique pour le Chicago Sun-Times.

Par la suite, les critiques soulignent fréquemment les qualités esthétiques et la puissance du film. Observant qu'il parvient à être « horrifiant sans effusions de sang »[C 10], Bruce Westbrook, du Houston Chronicle, le qualifie de « chef-d'œuvre de peur et de dégoût empreint de l'arrière-pays »[C 11],[82]. TV Guide le juge « intelligent » dans sa « représentation dépourvue de sang de la violence »[83], tandis qu'Anton Bitel du site web Eye For Film estime que son interdiction au Royaume-Uni rend hommage à sa valeur artistique. Il souligne la façon dont le mauvais pressentiment du spectateur s'amplifie progressivement durant tout le film, jusqu'à ce qu'il subisse « une agression violente des sens »[C 12],[84]. Dans son livre Hick Flicks : The Rise and Fall of Redneck Cinema, Scott Von Doviak salue l'utilisation de plans en plein jour, inhabituels dans les films d'horreur, prenant pour exemple le plan d'un cadavre drapé sur une pierre tombale dans la séquence d'ouverture[85]. Mike Emery du Austin Chronicle loue les « détails subtils » parcourant le film comme que les émissions de radio qui décrivent en fond sonore des meurtres macabres dans tout le Texas. Il estime également que la capacité du film à ne jamais trop s'éloigner de la réalité décuple sa puissance sur le spectateur[86].

Massacre à la tronçonneuse est souvent décrit comme l'un des films les plus effrayants de tous les temps[87]. Le critique Rex Reed le considère comme le film le plus terrifiant qu'il ait jamais vu[88] tandis que le magazine Empire le décrit comme « le film d'horreur le plus brutal jamais réalisé »[C 13] car « totalement engagé à vous effrayer »[C 14],[89]. Fortement marqué lors de son premier visionnage du film, le réalisateur de films d'horreur Wes Craven se demande « quelle sorte de sadique fou »[C 15] a pu créer un tel film[90]. Il s'agit d'une œuvre de « terreur cataclysmique »[C 16], selon les termes de l'écrivain d'horreur Stephen King[91]. Pour le critique Robin Wood, il s'agit de l'un des rares films d'horreur à posséder « la qualité authentique du cauchemar »[C 17],[92].

Sur le site d'agrégation de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un taux d'approbation de 89 %, avec une note moyenne de 8,110, sur la base de 61 critiques publiées depuis 2000. Le consensus critique du site est le suivant : « Grâce à un scénario intelligent et à un style documentaire, Massacre à la tronçonneuse réussit à créer un suspense constant ce qui en fait un classique du cinéma d'exploitation à petit budget »[C 18],[93].

Impact culturel

Massacre à la tronçonneuse est considéré comme l'un des films d'horreur les plus importants — et controversés — de tous les temps[94],[95]. Il s'agit également d'une influence majeure du cinéma d'horreur[41],[96], comme en témoigne Richard Zoglin du Time qui déclare que le film a « établi une nouvelle norme pour les films d'horreur »[C 19],[97]. Le Times le classe parmi les 50 films les plus controversés de tous les temps[98]. Pour Tony Magistrale, le film a ouvert la voie à l'utilisation de l'horreur comme moyen de commentaire social[99]. Mark Olsen du Los Angeles Times le décrit comme « cheap, sordide et hors normes »[C 20] et déclare qu'il « définit et remplace entièrement la notion même de film d'exploitation »[C 21],[100]. Dans son livre Dark Romance : Sexuality in the Horror Film, David Hogan le qualifie de « thriller gore le plus émouvant de tous et, d'un point de vue plus large, parmi les films d'horreur les plus efficaces jamais réalisés [...] la force motrice de Massacre à la tronçonneuse est quelque chose de bien plus horrible qu'une sexualité anormale : la folie totale »[C 22],[101],[102]. Selon Bill Nichols, il « atteint la force d'un art authentique, profondément dérangeant, intensément personnel, mais en même temps bien plus que personnel »[C 23],[103]. L'écrivain américain Leonard Wolf encense le film qu'il qualifie d'« œuvre d'art exquise »[C 24] et compare à une tragédie grecque, notant l'absence de violence à l'écran[104].

Le personnage de Leatherface est devenu une figure emblématique du genre de l'horreur[105],[106]. Il introduit l'usage d'outils ordinaires (tronçonneuse, marteau, pioche) comme armes meurtrières et crée l'image du grand tueur silencieux dépourvu de personnalité[107],[108]. Pour Christopher Null de Filmcritic.com, « Leatherface et sa tronçonneuse sont devenus aussi emblématiques que Freddy et ses rasoirs ou Jason et son masque de hockey dans l'imaginaire collectif »[C 25],[109]. Don Sumner considère quant à lui Massacre à la tronçonneuse comme un classique qui, en plus d'avoir introduit un nouveau méchant dans le panthéon de l'horreur, a influencé une génération de cinéastes[110]. Selon Rebecca Ascher-Walsh d'Entertainment Weekly, le film a jeté les bases de nombreuses franchises d'horreur telles que Halloween, Evil Dead et Blair Witch[111]. Wes Craven conçoit le film La colline a des yeux (1977) comme un hommage au film de Tobe Hooper[112], tandis que Ridley Scott le cite comme une source d'inspiration pour le film Alien (1979)[113],[114]. Le réalisateur français Alexandre Aja y voit une influence déterminante dans sa carrière[115], au même titre que Rob Zombie, qui s'en inspire notamment pour La Maison des mille morts (2003) et sa suite The Devil's Rejects (2005)[116],[117].

Le titre Chainsaw du premier album (1976) du groupe The Ramones fait référence à ce film.

Distinctions

Massacre à la tronçonneuse est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 1975[56] et au Festival du film de Londres[48]. En 1976, il remporte le Prix de la critique au Festival international du film fantastique d'Avoriaz en France[118].

Classements

En 2003, le magazine Entertainment Weekly classe Massacre à la tronçonneuse au sixième rang de sa liste des 50 meilleurs films cultes[119]. Le film est fréquemment cité dans les listes des meilleurs films d'horreur, comme celle du Time en 2007[120] et du Guardian en 2010[121].

Il est également élu meilleur film d'horreur de tous les temps par Total Film en 2005[94],[122] et 2010[123], Slant Magazine en 2013[124], Complex en 2017[125], Thrillist en 2017[126], Consequence of Sound en 2018[127] et Esquire en 2018[128].

En 2008, il est classé 199e sur la liste des 500 plus grands films de tous les temps du magazine Empire[129]. Le même magazine le classe 46e plus meilleur film indépendant[130].

Massacre à la tronçonneuse est intronisé au Horror Hall of Fame en 1990[131] et fait partie de la collection permanente du Museum of Modern Art à New York[41]. En 2012, le film est désigné par les critiques du magazine Sight and Sound du British Film Institute comme l'un des 250 plus grands films de tous les temps[132]. L'Academy Film Archive assure la sauvegarde d'une cinquantaine de pièces au sein collection comprenant de nombreux éléments originaux du film[133].

Analyse

Société américaine contemporaine

Selon le critique Christopher Sharrett, le cinéma d'horreur américain se définit, depuis Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963) d'Alfred Hitchcock, par la remise en question de « la légitimité fondamentale du processus de civilisation américain »[C 26],[134], préoccupations amplifiées dans les années 1970 par « le rejet de l'autorité dans le sillage du Vietnam et du Watergate »[C 27],[135]. Il ajoute que « si Psychose a amorcé l'exploration d'un nouveau type d'absurdité dans la vie contemporaine, à savoir l'effondrement de la logique de causalité et les bas-fonds malades de l'Amérique »[C 28], Massacre à la tronçonneuse « pousse cette exploration jusqu'à sa conclusion logique, abordant les questions soulevées par le film d'Hitchcock tout en refusant une conclusion réconfortante »[C 29],[136].

Le critique Robin Wood décrit le personnage de Leatherface et sa famille comme des victimes du capitalisme dont les emplois d'ouvriers d'abattoir ont été rendus obsolètes par les progrès technologiques[137]. Naomi Merritt, dans un article pour Film-Philosophy, étudie la représentation du « capitalisme cannibale » dans le film en relation avec la théorie du tabou et de la transgression de Georges Bataille[138]. Elle développe l'analyse de Robin Wood en affirmant que les valeurs de la famille Sawyer « reflètent, ou correspondent à des institutions américaines établies et solidaires [...] mais qu'ils représentent de façon pervertie et transgressive »[C 30],[139].

Selon Kim Newman, la façon dont la famille Sawyer est dépeinte lors de la scène du dîner parodie la famille typique d'une sitcom américaine. Le propriétaire de la station-service représente ainsi la figure paternelle qui gagne le pain, le tueur Leatherface est dépeint comme une femme au foyer bourgeoise et l'auto-stoppeur joue le rôle de l'adolescent rebelle[140]. Isabel Cristina Pinedo affirme dans son livre Recreational Terror : Women and the Pleasures of Horror Film Viewing que « les films d'horreur doivent maintenir une tension entre effroi et comédie pour ne pas sombrer dans l'horreur pure ou la parodie. Cet équilibre délicat est atteint dans Massacre à la tronçonneuse, où le cadavre en décomposition du grand-père incorpore non seulement des effets à la fois horribles et humoristiques, mais utilise les uns pour renforcer les autres »[C 31],[141].

Violence contre les femmes

Les thèmes implicites du film font l'objet d'un débat approfondi. Les critiques et les universitaires le considèrent comme un film d'exploitation emblématique dans lequel les protagonistes féminins sont soumis à une violence brutale et sadique[142],[143]. Stephen Prince observe que l'horreur « naît du tourment de la jeune femme soumise à l'emprisonnement et aux mauvais traitements au milieu de bras en décomposition [...] et de mobiles faits d'os et de dents humains »[C 32],[144]. Comme de nombreux films d'horreur, Massacre à la tronçonneuse incorpore le principe de la dernière survivante — l'héroïne et inévitable survivante qui échappe d'une manière ou d'une autre à l'horreur qui frappe les autres personnages[145],[146]. Ainsi, dans le film, Sally Hardesty est blessée et torturée, mais parvient à survivre grâce à l'aide d'un chauffeur de camion[147]. Les critiques soutiennent que même dans les films d'exploitation où il y a autant de morts masculins que féminins, les images qui subsistent sont celles de la violence commise à l'encontre des personnages féminins[145],[148],[149]. Le cas spécifique de Massacre à la tronçonneuse vient à l'appui de cet argument : trois hommes sont tués rapidement, mais une femme est brutalement abattue — pendue à un crochet — et la survivante subit des tortures physiques et mentales[150]. En 1977, la critique Mary Mackey décrit la scène du crochet comme étant probablement la mort féminine la plus brutale à l'écran dans un film distribué commercialement[151]. Elle place le film dans la lignée des œuvres violentes qui dépeignent les femmes comme faibles et incapables de se protéger[151].

Dans le cadre d'une étude, cinq films présentant différents niveaux de violence à l'égard des femmes sont présentés à un groupe d'hommes[152]. Lors du premier visionnage, celui de Massacre à la tronçonneuse, ils présentent des symptômes de dépression et d'anxiété ; toutefois, lors du visionnage suivant, ils jugent la violence à l'égard des femmes moins choquante et plus agréable[150]. Une autre étude, portant sur la perception selon les sexes des films d'horreur, est menée auprès de trente étudiants universitaires masculins et trente étudiants féminins[153]. Un participant masculin décrit les cris, en particulier ceux de Sally, comme la « chose la plus effrayante » du film[153].

Selon Jesse Stommel du Bright Lights Film Journal, l'absence de violence explicite dans le film oblige les spectateurs à s'interroger sur leur propre fascination pour la violence dont ils sont les principaux acteurs[154]. Néanmoins, Jesse Stommel affirme que le film implique le public surtout à un niveau sensoriel plutôt qu'intellectuel, prenant pour exemple les mouvements de caméra fébriles, les éclats de lumière répétés et le pandémonium auditif[154].

Végétarisme

Massacre à la tronçonneuse est parfois décrit comme « le film pro-végétarien par excellence »[C 33] en raison de ses thèmes liés aux droits des animaux. Dans un essai vidéo, le critique de cinéma Rob Ager montre l'ironie de l'abattage des humains pour la viande, assimilant l'homme à un animal de ferme. Le réalisateur Tobe Hooper confirme que « c'est un film sur la viande »[C 34],[155] et déclare avoir renoncé à la viande pendant la réalisation du film : « d'une certaine manière, je pense que le propos du film est autour la viande ; ça parle de la chaîne alimentaire et de la mise à mort d'êtres sensibles »[C 35],[155],[156]. Le scénariste et réalisateur Guillermo del Toro est devenu végétarien pendant un certain temps après avoir vu le film[157].

Postérité

Éditions en vidéo

Suites

Bien que les noms réels des protagonistes joués par Edwin Neal, Gunnar Hansen et Jim Siedow ne soient pas révélés dans le film, leur véritable identité est donnée dans la suite : Massacre à la tronçonneuse 2 (The Texas Chainsaw Massacre 2). Le personnage de l’auto-stoppeur se nomme Nubbins Sawyer, celui du cuisinier et tenant de la station-service est Drayton Sawyer et le nom de Leatherface est Bubba Sawyer. Contrairement à ce qui a pu être cru, Drayton Sawyer n'est pas le père de Leatherface et Nubbins ; il est leur frère aîné. La famille comprend également un autre frère jumeau de Nubbins, nommé Chop Top, mais il n'apparaît que dans la suite. Il est incarné par l'acteur Bill Moseley.

Notes et références

Citations originales

Les traductions des citations sont des traductions libres, parfois réalisées avec l'aide de services de traduction dont DeepL.
  1. (en) « I definitely studied Gein ... but I also noticed a murder case in Houston at the time, a serial murderer you probably remember named Elmer Wayne Henley. He was a young man who recruited victims for an older homosexual man. I saw some news report where Elmer Wayne ... said, "I did these crimes, and I'm gonna stand up and take it like a man." Well, that struck me as interesting, that he had this conventional morality at that point. He wanted it known that, now that he was caught, he would do the right thing. So this kind of moral schizophrenia is something I tried to build into the characters »
  2. (en) « man was the real monster here, just wearing a different face, so I put a literal mask on the monster in my film »
  3. (en) « It was 95, 100 degrees every day during filming. They wouldn't wash my costume because they were worried that the laundry might lose it, or that it would change color. They didn't have enough money for a second costume. So I wore that [mask] 12 to 16 hours a day, seven days a week, for a month »
  4. (en) « everyone hated me by the end of the production »
  5. (en) « it just took years for them to kind of cool off »
  6. (en) « We made a deal with the devil, [sigh], and I guess that, in a way, we got what we deserved »
  7. (en) « The film which you are about to see is an account of the tragedy which befell a group of five youths, in particular Sally Hardesty and her invalid brother, Franklin. [...] »
  8. (en) « Marilyn Burns, as Sally, deserves a special Academy Award for one of the most sustained and believable acting achievements in movie history »
  9. (en) « Horror and exploitation films almost always turn a profit if they're brought in at the right price. So they provide a good starting place for ambitious would-be filmmakers who can't get more conventional projects off the ground. The Texas Chainsaw Massacre belongs in a select company (with Night of the Living Dead and Last House on the Left) of films that are really a lot better than the genre requires. Not, however, that you'd necessarily enjoy seeing it. »
  10. (en) « horrifying without being a bloodbath (you'll see more gore in a Steven Seagal film) »
  11. (en) « a backwoods masterpiece of fear and loathing »
  12. (en) « a punishing assault on the senses »
  13. (en) « the most purely horrifying horror movie ever made »
  14. (en) « never less than totally committed to scaring you witless »
  15. (en) « what kind of Mansonite crazoid »
  16. (en) « cataclysmic terror »
  17. (en) « the authentic quality of nightmare »
  18. (en) « Thanks to a smart script and documentary-style camerawork, The Texas Chainsaw Massacre achieves start-to-finish suspense, making it a classic in low-budget exploitation cinema »
  19. (en) « set a new standard for slasher films »
  20. (en) « cheap, grubby and out of control »
  21. (en) « both defines and entirely supersedes the very notion of the exploitation picture »
  22. (en) « the most affecting gore thriller of all and, in a broader view, among the most effective horror films ever made ... the driving force of The Texas Chainsaw Massacre is something far more horrible than aberrant sexuality: total insanity »
  23. (en) « achieves the force of authentic art, profoundly disturbing, intensely personal, yet at the same time far more than personal »
  24. (en) « an exquisite work of art »
  25. (en) « In our collective consciousness, Leatherface and his chainsaw have become as iconic as Freddy and his razors or Jason and his hockey mask »
  26. (en) « about the fundamental validity of the American civilizing process »
  27. (en) « delegitimation of authority in the wake of Vietnam and Watergate »
  28. (en) « If Psycho began an exploration of a new sense of absurdity in contemporary life, of the collapse of causality and the diseased underbelly of American Gothic »
  29. (en) « The Texas Chain Saw Massacre carries this exploration to a logical conclusion, addressing many of the issues of Hitchcock's film while refusing comforting closure »
  30. (en) « reflect, or correspond to, established and interdependent American institutions ... but their embodiment of these social units is perverted and transgressive »
  31. (en) « The horror genre must keep terror and comedy in tension if it is to successfully tread the thin line that separates it from terrorism and parody ... this delicate balance is struck in The Texas Chainsaw Massacre in which the decaying corpse of Grandpa not only incorporates horrific and humorous effects, but actually uses one to exacerbate the other »
  32. (en) « born of the torment of the young woman subjected to imprisonment and abuse amid decaying arms... and mobiles made of human bones and teeth »
  33. (en) « the ultimate pro-vegetarian film »
  34. (en) « it's a film about meat »
  35. (en) « In a way I thought the heart of the film was about meat; it’s about the chain of life and killing sentient beings »

Notes

  1. Alors que l'affiche originale de la sortie en salle et de nombreuses mentions du film utilisent le titre The Texas Chainsaw Massacre, l'orthographe officielle est The Texas Chain Saw Massacre, d'après le générique de début du film. C'est également le titre sous lequel le film est enregistré auprès du United States Copyright Office[1].
  2. Environ 315 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  3. Environ 488 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  4. Environ 1 600 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  5. Environ 123 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  6. Environ 2 600 dollars en tenant compte de l'inflation.
  7. Environ 1 200 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  8. Environ 42 500 dollars en tenant compte de l'inflation.
  9. Environ 2 600 000 dollars en tenant compte de l'inflation.
  10. Le classement X sera plus tard remplacé par la mention NC-17.

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Annexes

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Bibliographie

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