Saint-Paul-de-Vence

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Saint-Paul-de-Vence
Saint-Paul-de-Vence
Vue du village depuis la route de La Colle.
Blason de Saint-Paul-de-Vence
Blason
Saint-Paul-de-Vence
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Arrondissement de Grasse
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis
Maire
Mandat
Joseph Le Chapelain
2014-2020
Code postal 06570
Code commune 06128
Démographie
Gentilé Saint-Paulois
Population
municipale
3 183 hab. (2021 en diminution de 7,77 % par rapport à 2015)
Densité 438 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 41′ 50″ nord, 7° 07′ 23″ est
Altitude Min. 39 m
Max. 355 m
Superficie 7,26 km2
Élections
Départementales Villeneuve-Loubet
Localisation
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Saint-Paul-de-Vence

Saint-Paul-de-Vence est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Saint-Paulois.

Géographie

Le village de Saint-Paul-de-Vence s'élève sur un éperon rocheux situé entre les Alpes et la Méditerranée, à l'ouest duquel coule le Malvan, un affluent de la Cagne.

Communes limitrophes

Toponymie

En raison de sa proximité avec la commune de Vence et pour la distinguer des autres communes portant le nom de Saint-Paul, la commune a depuis longtemps été appelée officieusement « Saint-Paul de Vence » mais le nom de Saint-Paul-de-Vence n’est officiel que depuis 2011[1],[2]. Sous la Révolution, on écrivait Sainpaul.

Sur le cadastre napoléonien de Vence, daté du 1er janvier 1834, il est même fait mention d'une « route de Gréolière à Saint-Paul-du-Var » car Saint-Paul-de-Vence gardait l'ancienne frontière du département du Var avec le Royaume de Sardaigne jusqu'en 1860[3].

Histoire

Moyen Âge

C'est vraisemblablement entre le Xe et le XIIe siècle qu'un habitat se regroupe, autour de l'ancienne église Saint-Michel-du-Puy, au sud et à proximité du château sur la partie élevée de la colline[4].

Au Moyen Âge, la région est administrée par les comtes de Provence. Au XIIIe siècle, le comte Charles II accorde plusieurs privilèges à Saint-Paul, parmi lesquels celui d’organiser un marché hebdomadaire (1285). Au début du XIVe siècle, Saint-Paul acquiert de plus en plus d’autonomie et devient une ville prospère de commerçants et de notables. La ville devient le chef-lieu d’un important bailliage[5]dont dépendent Tourrettes-sur-Loup, Villeneuve-Loubet, le Broc, Cagnes ou encore Bézaudun.

En 1388, Nice et sa région se détachent de la Provence pour se rattacher aux États du comte de Savoie. La frontière orientale de la Provence est alors redessinée pour se matérialiser par le cours inférieur du Var. Ce nouveau contexte confère à Saint-Paul une position stratégique : la ville devient une place forte frontalière pendant cinq siècles. Saint-Paul connaît une première campagne de fortification dans la deuxième moitié du XIVe siècle : la porte Nord de la ville, dite « Porte de Vence », remonte à cette muraille médiévale.

Le XVIe siècle

À l'époque des guerres d'Italie, la Provence est envahie à deux reprises par les troupes de Charles Quint : en 1524 Saint-Paul est occupée, en 1536 la ville est une nouvelle fois assiégée. Considérant la faiblesse de la frontière côté provençal et l’obsolescence des fortifications médiévales de Saint-Paul, François Ier décide en 1538 de doter la ville de nouveaux remparts, capables de résister à la puissance de l’artillerie. Cette enceinte bastionnée, élevée entre 1543 et 1547, est conservée dans son intégralité. Sur ses fronts nord et sud, quatre solides bastions protègent les deux portes de la ville.

Le XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, Saint-Paul connaît un rayonnement religieux grâce à l'influence d'Antoine Godeau, évêque de Vence. L'église, élevée au rang de collégiale, est agrandie et embellie. Saint-Paul connaît également un renouveau urbanistique grâce aux familles de nobles et notables qui construisent de somptueux hôtels particuliers, en particulier dans la rue Grande. Saint-Paul conserve sa vocation de place forte militaire, aussi Vauban vient-il inspecter les fortifications en 1693 et 1700.

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs[réf. souhaitée]
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1790 Paul Bernard    
1790 1791 Scipion-Joseph Mougins    
1791 1792 Cézar Layet    
1792 1802 François Alziary    
1802 1804 Bonnet    
1804 1808 Layet    
1808 1817 Jean Jacques Guevarre    
1817 1821 Paul Gardenquy    
1821 1822 Jean-Jacques Achard    
1822 1825 Jacques Joseph Rapet    
1825 1830 Casimir Bonnet Raymond Layet    
1830 1831 Antoine-Paul Gazagnaire    
1831 1835 Joseph-Jules-Hypolite Euzières de la Valette    
1835 1843 Antoine-Paul Gazagnaire    
1843 1849 Casimir Bonnet Raymond Layet    
1849 1852 Honoré Léandre Fouque    
1852 1855 Honoré-Joseph Bérard    
1855 1857 Jean-Baptiste Layet    
1857 1861 Gaspard Gardenquy    
1861 1870 Henri Layet    
1870 1871 Honoré-Léandre Fouque   Président de la Commission municipale
1871 1874 Henri Layet    
1874 1878 Joseph Louis Rapet    
1878 1881 Théodore Lions    
1881 1888 Antoine-Paul Fouque    
1888 1888 Alfred Layet    
1888 1888 André Raybaud    
1888 1894 Alfred Layet    
1894 1912 Gustave Patarrin    
1912 1919 Victor Sénès    
1919 1928 Josephin Verdet    
1928 1944 Joseph Demargne    
1944 1945 Général Paul Pouderoux   Président de la délégation spéciale
1945 1995 Marius Issert Droite Juge au Tribunal de commerce d'Antibes
1995 2014 René Buron    
2014 En cours Joseph Le Chapelain    

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[7].

En 2021, la commune comptait 3 183 habitants[Note 1], en diminution de 7,77 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0571 0511 0661 0951 0431 023936936958
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
837810764732714689735691766
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
7617587727501 0009981 0411 0731 250
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
1 4161 5701 9172 5422 9032 8473 3363 3383 486
2015 2020 2021 - - - - - -
3 4513 1793 183------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[8] puis Insee à partir de 2006[9].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

Saint-Paul-de-Vence est un des hauts lieux du tourisme notamment pour ses très nombreuses galeries d'art ce qui a pour conséquence d'avoir vidé le village de ses commerces traditionnels.

Saint-Paul-de-Vence abrite également sur ses hauteurs de nombreuses villas qui appartiennent à de nombreux millionnaires français et étrangers.

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Édifices civils

  • La Fondation Maeght : haut lieu de l’art moderne et contemporain, dirigée par Aimé puis Adrien Maeght. Elle abrite des expositions temporaires et des sculptures in situ dans le parc. On y retrouve les grands noms de l’art moderne, en parcourant les salles et les jardins de ce lieu d’exception, avec les œuvres de Miró, Giacometti, Chagall ou Léger, des liens qui ont uni la famille Maeght aux artistes de leur temps, ainsi que l'architecture des bâtiments conçus par Josep Luís Sert.
  • Le musée d’Histoire locale offre un intéressant raccourci de l’histoire de la commune qui fut souvent aussi celle de l’histoire de la Provence.
  • Le pontis, passage au-dessus de la rue Grande, datant du XVe siècle.
  • L'aqueduc des Moulins qui alimentait les moulins de la commune. En 1730, un inventaire mentionne à Saint-Paul cinq fours à pains, cinq moulins à huile et deux moulins à farine[10].

Édifices religieux

  • Église collégiale de la Conversion-de-Saint-Paul : (XIIe - XIIIe siècle) restaurée au XVIIe siècle. Érigée en collégiale en 1666. Dans la chapelle Saint-Clément, ornée de stucs, l’autel est formé d’un bas-relief représentant le martyre de saint Clément et deux tableaux, l’un de l’école italienne, l’autre de l’école de Murillo ; l’église contient aussi un tableau de sainte Catherine d’Alexandrie du Tintoret. Dans la sacristie, le trésor comprend des statues en argent et en vermeil (une Vierge noire), des reliquaires, des croix. Dans la chapelle des fonts baptismaux, gracieuse statuette de la Vierge, en albâtre, du XVe siècle. Le chœur est décoré de stalles sculptées. Le beau chemin de croix en noyer, peint selon une technique du XVIe siècle, la détrempe à la colle, est moderne.
  • Chapelle Sainte-Croix, chapelle des pénitents blancs (XVIIe siècle) : Folon y a réalisé un vaste projet de décoration. Son étonnant clocher à trois faces complète l’harmonie de la partie culminante du village, entre la place de l’Église et la rue Cassette. Un travail nettement inspiré par l’esprit du lieu qu’il avait transcrit avec précision sur des dessins et aquarelles. Avant la décoration artistique, trois années de travaux de restauration ont permis de remettre en état la toiture, les voûtes intérieures, l’électricité et le chauffage.
    Il y a travaillé jusqu’à sa mort en 2005. Il compose 8 toiles, 4 vitraux, 2 sculptures et une mosaïque de 106 m2 aux lignes simples et douces.
    La chapelle, inaugurée en juin 2008 est aussi la dernière chapelle décorée du Sud méditerranéen.
  • Chapelle Sainte-Claire, route de Vence, XVe siècle
  • Chapelle Saint-Claude-et-Saint-Charles, chemin de Saint-Claire, XVIIe siècle
  • Chapelle Notre-Dame de la Gardette, dite Saint-Georges, chemin de Saint-Claire, XVIIIe siècle
  • Chapelle moderne Saint-Bernard, chemin de Sainte-Claire.
  • Chapelle Saint-Roch, chemin de saint-Roch.
  • Chapelle Saint-Michel, dans le cimetière
  • Chapelle, de 1885 rue Fontette, actuellement restaurant la petite chapelle.
  • Chapelle, rue Fontette.
  • Chapelle, des sœurs dominicaines, chemin de Saint-Claire.
  • Prieuré Sainte Claire, chemin des Gardettes.

Saint-Paul-de-Vence et la philatélie

Un timbre postal, d'une valeur de 0,15 franc représentant la ville, dessiné par Pierre Ambrogiani et gravé par Robert Cami, a été émis le 9 octobre 1961, avec une oblitération Premier jour le 7 dans la ville[11].

Un autre timbre de valeur permanente a été émis en 2009 valable pour le monde entier. Valeur à la date d'émission 0,70 euro. N° YT AA336

Saint-Paul-de-Vence dans la chanson

Dans la chanson Nationale 7 de Charles Trenet, Saint-Paul-de-Vence est la ville « dont Paris est la banlieue », même si la nationale 7 ne passait pas directement par Saint-Paul-de-Vence, mais quelques kilomètres de là, à Cagnes-sur-Mer.

Elle est aussi le sujet de la chanson éponyme Saint-Paul-de-Vence par Pierre Barouh, disponible sur l'album Le pollen (ré-édité en 2001 sur CD).

Elle est également citée dans La Java de Broadway de Michel Sardou et dans la chanson Ma Môme de Jean Ferrat, et également dans Cette Fille C'était Moi de Michèle Torr.

Héraldique

Blason de Saint-Paul-de-Vence Blason
D’azur à Saint-Paul de carnation chevelé, barbé auréolé et habillé d’argent, s’appuyant de sa main dextre sur une épée et tenant dans la senestre un livre ouvert le tout du même.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Personnalités liées à la commune

  • Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, chirurgien de la marine, né à Saint-Paul-de-Vence en 1832, mort à Toulon en 1900.
  • De nombreux artistes et écrivains ont fréquenté le village, et notamment l'auberge de la « Colombe d'or », parmi lesquels Matisse, Modigliani, Jean Giono, Jacques Prévert, Yves Montand, James Baldwin[12], Simone Signoret, Mylène Farmer, Norge, Patrick Raynal, Lino Ventura et Bernard Blier.
  • Roger Féral y passait ses vacances et réalisait des émissions de Télé-Paris à partir de la Colombe d'Or.
  • Chagall y vécut pendant dix-neuf ans et repose au cimetière.
  • Jean Lurçat, 1892-1966, rénovateur de la tapisserie contemporaine, est décédé à Saint-Paul-de-Vence.
  • Célestin Freinet enseigna à Saint-Paul-de-Vence de 1928 à 1933. Il entra en conflit avec la mairie qui refusait de faire les indispensables travaux d'entretien de son école. Le maire, ainsi que quelques notables locaux affiliés à l'extrême-droite française, avec l'aide propagandiste du journal L'Éclaireur de Nice, demandait le déplacement de Freinet et de son épouse Élise, les accusant de faire en classe du « bolchévisme ». Ce conflit, qui prit rapidement l'ampleur d'une affaire nationale, amena Freinet à créer sa propre école à Vence (1935).
  • Norge, 1898-1990, poète belge de langue française, était antiquaire à Saint-Paul-de-Vence.
  • André Verdet, 1913-2004, poète, peintre, sculpteur et céramiste français, était habitant de Saint-Paul. Son buste, exécuté en novembre 1999 par le sculpteur Cyril de La Patellière, se trouve au château-musée Grimaldi du Haut-de-Cagnes. Il faisait partie de son importante donation. Le musée de la Maison du Grand Fauconnier de Cordes-sur-Ciel (Tarn) possède l'exemplaire original de ce buste.
  • Elie Bernadac, (1913-1999), artiste-peintre, y exposait en permanence.
  • Paul Frère, pilote automobile et journaliste belge, vivait à Saint-Paul depuis de nombreuses années, avant de décéder le .
  • Pierre Laffitte, né dans la commune, élève de Célestin Freinet, sénateur des Alpes-Maritimes de 1985 à 2008, est conseiller municipal de Saint-Paul depuis 1968.
  • Aldo Maccione vit actuellement dans la commune.
  • Georges Géret (1924-1996), acteur de théâtre et de cinéma, vécut à Saint-Paul-de-Vence et repose au cimetière.
  • Le chanteur Jon Anderson y vécut de 1980 à 1985.
  • L'écrivain américain James Baldwin y est décédé en 1987.
  • L'acteur Donald Pleasence y est décédé en 1995.
  • Jacques Morali (1947-1991), auteur et compositeur de disco music (Village People, YMCA), vécut à Saint-Paul-de-Vence et repose au cimetière de Vence.
  • Théo Tobiasse (1927-2012), artiste-peintre, dessinateur, sculpteur, y vécut de 1976 à son décès en 2012. Il est l'auteur de la sculpture monumentale en bronze, La Vénus de Saint-Paul-de-Vence, installée à l'entrée du village en 2007.

Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jeanne Faure, St Paul de Vence, ville royale, 1970
  • René Vialatte, Saint-Paul dans la mouvance de l’histoire, 1990
  • François 1er et Saint-Paul, Association des Amis du musée d’histoire
  • Marius Issert, Souvenirs d’un maire 1945-1995, éditions de la commune de Saint-Paul, 2000, (ISBN 978-2-95161400-0)
  • Eva Pollini, Saint-Paul-de-Vence et la Fondation Maeght, Bonechi, 1989, (ISBN 978-8-87009186-1)
  • Jacques Gantié, Saint-Paul de Vence, le village inspiré, Gilletta Nice-Matin, Nice, 2006 (ISBN 978-2-903574-70-3)

Articles connexes

Liens externes