Pierre Ambrogiani

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Pierre Ambrogiani
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AllauchVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Pierre Anatole AmbrogianiVoir et modifier les données sur Wikidata
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Pierre Ambrogiani, né le à Ajaccio, mort à Allauch le [1], est un peintre, graveur et sculpteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Ambrogiani naît dans une famille modeste, venue s'installer dans le vieux quartier populaire de Marseille. Dès 1920, il est d'abord employé à Marseille-Colbert comme porteur de dépêches, puis il est facteur de 1928 à 1950 à la Poste à Marseille.

En 1936, aidé par André Malraux et Louis Aragon, il participe à la création de la première maison de la culture de province avec ses amis les peintres marseillais, Antoine Serra, Louis Toncini, François Diana.

« Personnage très populaire et particulièrement haut en couleur de Marseille »[2], Pierre Ambrogiani est un ami de Marcel Pagnol et de Jean Giono. Son atelier est situé cours d'Estienne-d'Orves, auprès du Vieux Port. Il parcourt la campagne avec sa voiture qui lui sert d'atelier, peignant sur le motif. Il s'installe dans un atelier au quai Rive-Neuve à Marseille en 1943. C'est en 1944 qu'il reçoit les conseils de René Seyssaud, rencontré à Marseille où, pendant un bombardement, ce dernier peignait imperturbablement[3].

Réputé pour sa palette aux couleurs vives, il peint des paysages du Midi, des natures mortes de poisson. Il grave également de nombreux planches pour illustrer des ouvrages.

En 1962, il décore de fresques et de vitraux l'église de l'Immaculée-Conception de Marseille. La fresque murale du baptistère est ainsi commentée : « D'un graphisme pur et dépouillé, gravé dans le ciment et rehaussé de couleurs très sobres, le peintre a évoqué, en toile de fond, l'homme au travail dans le monde moderne, des champs aux villes et aux usines. Mais, au centre de la fresque, baignant dans l'eau baptismale, le corps tout entier tendu vers la lumière de l'Esprit qui dore son visage et ses bras dressés vers le ciel, cet homme du XXe siècle naît à la vie divine et devient un homme nouveau. »[4]

On lui doit un timbre-poste, Saint-Paul-de-Vence, en 1961[5].

Contraint par la maladie et l'infirmité à cesser de peindre en 1973, Pierre Ambrogiani meurt en 1985 et est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Son corps a été transféré au cimetière de Sault, dans le Vaucluse.

On compte plus de mille cinq cents tableaux, sept sculptures, mille deux cents dessins et aquarelles et trois cents estampes adjugées en ventes publiques[6].

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Collections privées[modifier | modifier le code]

Ouvrages illustrés[modifier | modifier le code]

  • Lucien Becker, Le jeu des corps, poèmes illustrés par des lithographies originales rehaussées à l'aquarelle de Pierre Ambrogiani, 50 exemplaires hors commerce, Éditions Léon Cadenel, 1946.
  • Alexandre Toursky, Ma destinée s'achève à l'aube, 20 pointes-sèches par Pierre Ambrogiani, 166 exemplaires numérotés, Éditions du Filin, 1947.
  • Francis Carco, Le surprenant procès d'un bourreau, 14 lithographies originales par Pierre Ambrogiani, 250 exemplaires numérotés, Georges Roche éditeur, Marseille, 1948.
  • Charles Mourre, Marrakech, gravures sur cuivre par Pierre Ambrogiani, 100 exemplaires numérotés, Textes et prétextes éditeur, Paris, 1949.
  • Francis Carco, La vie de François Villon, 11 eaux-fortes originales par Pierre Ambrogiani, 135 exemplaires numérotés, Daragnès, 1950.
  • Prosper Mérimée, Le carrosse du Saint-Sacrement, sérigraphies par Pierre Ambrogiani, 50 exemplaires numérotés, Imprimerie aranéenne, 1950.
  • Marcel Pagnol, Les Bucoliques, bois gravés par Pierre Ambrogiani, Grasset, 1958.
  • Routes et chemins avec Jean Giono et cinquante-six peintres témoins de leur temps (préface de Jean Giono), 56 illustrations par 56 artistes dont Pierre Ambrogiani, tirage de 2.000 exemplaires, Presses artistiques de France, 1961.
  • Jean Giono, Le Haut pays, 18 lithographies originales de Pierre Ambrogiani, Éditions d'art Les heures claires, 1965.
  • Prosper Mérimée, Carmen, suivi de Mateo Falcone et Columba, 3 volumes, 40 gouaches hors-texte par Pierre Ambrogiani, 750 exemplaires numérotés, Lacydon, Marseille, 1968.
  • Yvan Audouard, Sarah des sables, 18 lithographies originales par Pierre Ambrogiani, 220 exemplaires numérotés, Lacydon, Marseille, 1972.
  • Gérald Neveu, Comme les loups vont au désir : toujours pour toi, en couverture portrait de l'auteur par Pierre Ambrogiani, Éditions Comp'Art, 1993.
  • Géo Catoni, Guitares d'hivers, illustrations de Pierre Ambrogiani, Autres Temps, 1997.

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

  • Maison de la culture de Marseille, 1936.
  • Salon d'automne, Paris, 1937.
  • Whitney Museum of American Art, New York, 1948.
  • Exposition d'art taurin présentée par la Pena de Bernui, Société des artistes méridionaux, Palais des arts de Toulouse, 1956[15].
  • Salon des peintres témoins de leur temps, Musée Galliera, Paris, 1957 (thème : Le sport ; toile présentée : Ski nautique)[16], 1961 (thème : Richesses de la France ; toile présentée : Le grain ne meurt)[17], 1963, 1967, 1974, janvier-février 1976 (thème : La vie paysanne ; toile présentée : La moisson)[18], février-mars 1977 (thème : La fête ; toile présentée : Les joutes provençales)[19].
  • Première exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975[20].
  • Marines et ports méditerranéens, Fondation Regards de Provence, Marseille, mai-[21].
  • Les peintres corses, Lazaret Ollandini, Ajaccio, octobre-.
  • De Cuno Amiet à Zao Wou-Ki - Le fonds d'estampes Cailler, Musée d'art de Pully, février-avril 2013[22].
  • Couleurs et lumières, Les collections de Saint-Cyprien, juin-.
  • Escales méditerranéennes, Musée Regards de Provence, Marseille, - .
  • A comme Ambrogiani, B comme Baboulène, C comme Camoin, ou les peintres de la Méditerranée, Salle Pierre-Puget, Ollioules, .
  • Cent lithographies de peintres contemporains, château-mairie de la Mothe, Mérinchal, août 2020[9].

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • Galerie Vidal, Paris, 1946.
  • Galerie Matarosso, Nice, 1957.
  • Musée de Toulon, 1958.
  • Galerie Paul Ambroise, Paris, , [23], mai-[3].
  • Rétrospective Pierre Ambrogiani, musée de la Vieille Charité, Marseille, 1973.
  • Galerie Jouvène, Marseille, - [24].
  • Galerie Guigné, Paris, juin-[25].
  • Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, Palais des Arts, place Carli, cours Julien, Marseille, - [26].
  • Pierre Ambrogiani - De Marseille à Sault, itinéraire d'un peintre de lumière, Espace culturel du Moulin des Aires, Sault (Vaucluse), octobre-[27].
  • Musée de région Auguste-Chabaud, Graveson, février-.
  • Galerie Grossi, Marseille, mars-.
  • Galerie Estades, Paris Place des Vosges 2019
  • Galerie Estades, Toulon, 2020

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Un phocéen parfum d'anis et d'huile chaude flotte autour de ses toiles faites de grands éclats rocheux aux couleurs des Maures ou de l'Esterel. Combattant de la lumière pure comme les fauves dont il est le fils turbulent, Ambrogiani garde un sens de la vie truculent et sonore, un sens aussi de cette comédie grecque pleine de bruits et de voix rieuses. Comme il ne s'est pas fait "aux écoles", notre peintre fleure bon la liberté, celle de Courbet, le grand bonhomme. » - Jean Bouret[16]
  • « On peut faire le portrait d'un caractère en faisant le portrait d'un paysage. Il n'y a pas pour le peintre, et en particulier pour Ambrogiani, de barrière entre les passions, les couleurs et les formes. » - Jean Giono[17]
  • « Maître de la forme, Ambrogiani, lorsqu'il se trouve dans la nature, en ses solitaires journées de travail devant les montagnes du Luberon, découvre immédiatement les formes essentielles, logiques et pures des terrains qui s'enchaînent, des végétations qui s'ordonnent et aussi des figures simples et puissantes des paysans au travail. Loin de s'attarder aux détails, aux accidents fragmentaires, il voit les amples formes massives, les larges correspondances qui font de chacune de ses toiles une construction solide comme le sol et les robustes mas du pays. La simplicité est parfois telle que son art semble à certains moments rejoindre l'abstraction, mais il reste toujours imprégné des intenses sensations, des délectations lumineuses reçues par l'œil, attestant la communion intime du peintre et de la nature. Le même corps à corps de Paul Cézanne avec la réalité est aussi celui d'Ambrogiani, lorsqu'il peint un ruisselant et dionysiaque bouquet de fleurs, une masse grouillante de ces fruits de mer dont il se délecte, une truculente foule en fête, une fière troupe de toreros chamarrés. Toutes ces formes se transmuent aussitôt en vibrantes taches de couleurs, d'un éclat débordant, chantant comme celui du soleil. » - Raymond Charmet[3]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Une rue d'Avignon, une avenue de Marseille et une avenue de Sausset-les-Pins portent le nom de Pierre-Ambrogiani.

Références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 1, pages 261-262.
  3. a b et c Raymond Charmet, « Ambrogiani, le peintre du soleil », La Galerie des arts, n°91, mai 1970, pp. 26-27.
  4. « Le baptistère et la fresque de Pierre Ambrogiani en l'église de l'Immaculée-Conception de Marseille », Bulletin religieux de Marseille, 17 mai 1964.
  5. Timbres de France, Saint-Paul-de-Vence, 1961
  6. Chantal Malaure, « Ambrogiani repose au cimetière de Sault », La Provence,‎
  7. Palais Fesch, Pierre Ambrogiani dans les collections
  8. Musée d'art contemporain Arteum, les artistes de la collection
  9. a et b « La Combraille à tire d'ailes - Pour s'envoler sur tous les tableaux », La Montagne, 16 août 2020
  10. Musée d'art et d'histoire de Meudon, Pierre Ambrogiani dans les collections
  11. Institut national des sciences appliquées, Pierre Ambrogiani dans les collections
  12. Michel Gerrin, « Cantona, artiste romantique », Le Monde, 20 janvier 2010
  13. Caroline Tillie-Chauchard, commissaire-priseur à Salon-de-Provence, catalogue de la collection Pierre Cardin, 18 juillet 2015.
  14. Chalot et Associés, Fécamp, catalogue collection et succession Jef Friboulet, 2 juillet 2021.
  15. Société des artistes méridionaux, Exposition d'art taurin présentée par la Pena de Bernui, catalogue de l'exposition, 1956
  16. a et b Jean Bouret, « Pierre Ambrogiani », Les peintres témoins de leur temps, vol.6, pages 34-35, Achille Weber/Hachette, 1957.
  17. a et b Jean Giono, « Pierre Ambrogiani », texte enrichi d'un portrait d'Ambrogiani par Gabriel Zendel, Les peintres témoins de leur temps, vol.10, pages 64-65, Achille Weber/Hachette, 1961.
  18. Collectif (sous la direction d'André Flament, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest, La vie paysanne - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Diffusion internationale d'art moderne, Paris / Hachette, Vanves, 1976, p. 4.
  19. Collectif (sous la direction d'André Flament, Roger Bouillot, Dina Carayol, Jean Noël Doutrelent et André Verbiest, La fête - Les peintres témoins de leur temps, Les presses artistiques / Hachette, Paris, 1977, p. 4.
  20. Farah Pahlavi, Mehrdad Pahlbod et Édouard Georges Mac-Avoy (préface et avant-propos), Première exposition internationale des arts de Téhéran, catalogue d'exposition, 1974
  21. Fondation Regards de Provence, Marines et ports méditerranéens, présentation de l'exposition, 2009
  22. Musée d'art de Pully, De Cuno Amiet à Zao Wou-ki - Le fonds d'estampes Caiiler, dossier de presse, 2013
  23. Paul Ambrogiani, « interview à propos de son exposition à la galerie Paul Ambroise et de l'influence de René Seyssaud », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 18 mai 1968.
  24. Gérald Schurr, « Les expositions : Marseille », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°45, 21 décembre 1984, page 25.
  25. Gérald Schurr, « Les expositions à Paris », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°25, 20 juin 1986, page 72.
  26. Fondation Regards de Provence, Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, présentation de l'exposition, 2008
  27. Mairie de Sault, Hommage au peintre Pierre Ambrogiani, présentation de l'exposition, 2010
  28. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°23 du 31/12/1963 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  29. André Alauzen, Pierre Ambrogiani, Éditions P. Tacussel, 1985.
  30. Pierre Ambrogiani, « interview à propos du Grand Prix des peintres témoins de leur temps », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 18 mars 1967.
  31. Revue Terre d'Europe, n°35, octobre 1969.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Verdet, Pierre Ambrogiani, Éditions Galerie Matarosso, 1957.
  • Marcel Pagnol et Waldemar George, Ambrogiani, l'homme et le peintre, Presses artistiques, 1961.
  • Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image », Hachette, 1964.
  • René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Raymond Charmet, Pierre Ambrogiani, Éditions de la Galerie Paul Ambroise, 1970.
  • Raymond Charmet, « Ambrogiani, le peintre du soleil », La Galerie des Arts, n°91, mai 1970.
  • André Alauzen, Pierre Ambrogiani , Éditions P. Tacussel, Marseille, 1985.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuel Bénézit (article de Jacques Busse), Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
  • Gérard Blua, Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, éditions Autres Temps, 2008.

Liens externes[modifier | modifier le code]