Cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg à Bruxelles

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Cathédrale
Saint-Jacques-sur-Coudenberg
Façade de la Cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg.
Façade de la Cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg.
Présentation
Culte Catholique
Type Cathédrale et paroisse militaire
Rattachement Diocèse aux Forces armées belges
Début de la construction 1776
Fin des travaux 1849
Architecte Jean-Benoît-Vincent Barré,
Barnabé Guimard,
Louis Montoyer
Tilman-François Suys
Style dominant architecture néoclassique
Protection  Patrimoine classé (1959)
Site web www.paroisse-militaire-saint-jacques-sur-coudenberg.be/frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Ville Bruxelles-Ville
Coordonnées 50° 50′ 31″ nord, 4° 21′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg

La cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg connue également comme l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, construite entre 1776 à 1787, fait partie d’un ensemble de neuf bâtiments néo-classiques qui forment le pourtour de la place Royale à Bruxelles en Belgique.

L'église est « paroisse royale » et, depuis 1986, cathédrale du diocèse aux Forces armées belges.

Elle succède à deux lieux de culte voisins : la chapelle castrale du palais du Coudenberg et l'église de l'abbaye du Coudenberg, toutes deux rasées pour la circonstance.

Historique

Origine

Saint-Jacques est le troisième édifice religieux le plus connu de Bruxelles, après Saint-Géry (disparue à la révolution française) et Saint-Michel (devenue la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule). Il est possible que Saint-Jacques ait son origine comme chapelle castrale du premier château construit vers 1100 par les comtes de Louvain sur le Coudenberg, la plus haute colline sur la rive droite de la Senne qui traversait la petite ville. Plus probablement Saint-Jacques était une église accolée à un hospice pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle voisin du château, ce qui expliquerait son titre de Saint-Jacques. La présence d’une église sur le Coudenberg est attestée au XIIe siècle. Le nom de ses desservants est connu dès 1121[réf. nécessaire].

L'église à l'époque du duché de Brabant

En 1183 le Brabant est érigé en duché, et le Coudenberg devient la résidence habituelle des ducs. La ville de Bruxelles est en plein essor et le Coudenberg gagne en importance. Lors de la construction de la première enceinte de Bruxelles au XIIIe siècle, l'église, l'hospice (devenu prévôté) et ses jardins, qui s'étendent jusqu'à l'actuelle rue Brederode, se retrouvent intra muros[1].

En 1430, le duché de Brabant passe, par héritage, à la couronne des ducs de Bourgogne. Philippe le Bon agrandit et embellit le palais, y construisant entre autres l’Aula Magna, une grande et prestigieuse salle de réception qui accueillera d’importants États généraux des Pays-Bas bourguignons. En souvenir de ses parents, l’empereur Charles Quint construit, en prolongement de l’Aula Magna, une chapelle gothique qui devient la nouvelle chapelle castrale en lieu et place de l'église de la prévôté.

Le XVIIe siècle est la période la plus brillante au Coudenberg. Comme souverains des Pays-Bas espagnols les archiducs Albert et Isabelle établissent leur cour dans l’immense château archiducal du Coudenberg. Cela s’accompagne de nouveaux travaux de restauration et d’embellissement ; de nombreux artistes sont mis à contribution.

Cependant, dans la nuit du un incendie ravage le château. Les dégâts sont considérables et il n’en reste que des ruines. Seule la chapelle échappe au désastre[note 1]. La cour s’installe ailleurs et les ruines sont laissées à l’abandon pendant une quarantaine d’années, l’argent manquant.

Édification de l'église néoclassique

Le clocher édifié par Tilman-François Suys en 1849, vu depuis la place des Palais.

En 1774, le prince Charles-Alexandre de Lorraine propose de transformer les lieux en place Royale. Comme ni l’ancienne chapelle du château de style gothique, ni les ruines de l'église de l'abbaye, vraisemblablement en style roman, n’étaient compatibles avec le goût néoclassique de la fin du XVIIIe siècle, elles sont rasées et remplacées par l'église de style néoclassique que nous connaissons aujourd’hui.

L’ensemble de neuf bâtiments de cette nouvelle place royale de Bruxelles, dont l'église et les deux bâtiments accolés financés par l'abbaye du Coudenberg, est dessiné par Jean-Benoît-Vincent Barré et Barnabé Guimard. Pour l’église, les travaux sont achevés en 11 ans (1776 à 1787). L'intérieur de l'église est construit par Louis Montoyer entre 1785 et 1786[2].

En 1849, Tilman-François Suys remplace l'ancien campanile par un clocher à dôme à l'impériale en bois muni de quatre cloches et, en 1851, Jean-François Portaels en décore le fronton d’une fresque originale (la Vierge consolant les Affligés)[3].

Classement au patrimoine

La façade de l'édifice est classée au patrimoine protégé par arrêté royal depuis le [4].

Description

De style néoclassique, l’intérieur de la cathédrale est uni, sobre et solennel. Deux grands tableaux de Jean-François Portaels aux deux extrémités du transept : La Crucifixion et La Croix tandis que Le Chemin de croix est l’œuvre de Jean Geefs. L'église possède aussi un orgue de tribune, de style néoclassique, datant de 1844, œuvre du facteur Pierre Schyven. L'instrument est composé de deux claviers à main (Grand Orgue et Récit) et d'un clavier à pied[5].

À l’extérieur, la façade évoque, avec son fronton triangulaire et ses six colonnes corinthiennes, l’apparence d’un temple gréco-romain. Deux larges statues encadrent le porche, Le roi David (du sculpteur François-Joseph Janssens) et Moïse (du sculpteur Jean Philippe Augustin Ollivier[note 2]). Les trois statues du fronton, saint Jacques (au centre) avec saint André (à sa droite) et saint Jean (à sa gauche) sont l’œuvre du sculpteur Égide Mélot.

Après l'annexion, le , des Pays-Bas autrichiens par la Première République française, l'église devient, pendant un certain temps, un temple de la Raison[6] avant d'être rendue, par la signature du concordat de 1801, au culte catholique en 1802. Pendant cette période, le bas relief du fronton intitulé « Le Sacrifice de la Messe » (Ollivier de Marseille) fut remplacé par un « œil de la Raison »[note 3] et on donna simplement des noms de divinités païennes aux statues de la façade. Cet « œil » est lui-même remplacé, en 1851, par la fresque actuelle[3].

Nef, transept et sanctuaire de la Cathédrale Saint-Jacques.
Place royale et Cathédrale Saint-Jacques en 1930.
L'ensemble architectural financé par l'abbaye du Coudenberg sur la place Royale.

Statut

Église royale ?

La proximité du palais royal et, sans doute, à trouver une de ses origines dans la chapelle castrale de l'ancien château des ducs de Brabant donnent à l’église le statut spécial de « paroisse royale » même s’il n’a rien d’officiel. Des bancs d'église royaux se trouvent dans le chœur, et un passage permet un accès direct aux jardins du palais royal.

Le , c’est au-dessus des marches qui conduisent au porche de l’église que Léopold Ier prononce le serment de fidélité à la Constitution belge qui fait de lui le premier roi des Belges.

D’autres événements religieux concernant la famille royale belge ont été célébrés à Saint-Jacques-sur-Coudenberg[7], tels les funérailles de Charles de Belgique le et du roi Léopold III le ou encore la messe d'éloge funèbre du roi Baudouin le . Plusieurs enfants royaux y ont reçu le baptême tels Léopold II en 1835, Albert Ier en 1875, Léopold III en 1901, Charles en 1903, Marie-José en 1906, Joséphine-Charlotte en 1927, Baudouin en 1930, Philippe en 1960 et Astrid en 1962.

Cathédrale des Forces armées

En 1978, l'église est confiée au vicariat apostolique aux Forces armées belges. En 1986, ce vicariat devient le diocèse aux Forces armées et l'église Saint-Jacques, sa cathédrale[réf. à confirmer][8]. L’évêque titulaire de ce diocèse est le primat de Belgique, c'est-à-dire l'archevêque de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles.

Accessibilité

Ce site est desservi par les stations de métro : Gare centrale et Parc.

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit de la chapelle du château qui prolongeait l’Aula Magna et non de l'église de l'abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg qui, elle, sera victime d'un incendie en 1743.
  2. Jean Philippe Augustin Ollivier (1739-1788) aussi connu sous l’appellation d'Ollivier de Marseille. Une autre de ses œuvres, Vénus aux colombes, est exposée aux musées royaux des beaux-arts de Belgique.
  3. L'« œil de la Raison » était un des symboles de la Révolution française.

Références

  1. « Vue de la façade du chalet norvégien », Rue Brederode no 10, sur reflexcity.net (consulté le ) : « À droite, un mur, vestige de la première enceinte »
  2. n.c., Le patrimoine monumental de la Belgique : Bruxelles, vol. 1, t. C : Pentagone N-Z, Liège, , 589 p. (ISBN 978-2-87009-562-1, OCLC 165222296, lire en ligne), p. 226
  3. a et b « Église Saint-Jacques-sur-Coudenberg », Présentation de l'édifice, sur orgues.irisnet.be, Direction des Monuments et des Sites (consulté le )
  4. « Arrêté royal classant comme monument la facade de l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg », sur monument.irisnet.be, (consulté le )
  5. « Orgue de tribune néoclassique (Schyven/Jansen, 1844) », Orgues en Région de Bruxelles-Capitale, sur orgues.irisnet.be, Direction des Monuments et des Sites (consulté le )
  6. Joseph Lemmens, La mémoire des monastères : une histoire de la Belgique du VIIe au XVIIIe siècle, Bruxelles, Éditions Le Cri, (1re éd. 1999), 416 p., 24 cm (ISBN 978-2-87106-233-2, OCLC 406616036, présentation en ligne), p. 362
  7. « Paroisse Royale », sur paroisse-militaire-saint-jacques-sur-coudenberg.be, (consulté le )
  8. « Diocèse aux Forces Armées », sur paroisse-militaire-saint-jacques-sur-coudenberg.be, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean-Pierre Félix, Orgues, cloches et carillon de l'abbaye puis paroisse St. Jacques sur Coudenberg à Bruxelles, Bruxelles, Jean-Pierre Félix, , 363 p. (OCLC 499297491)

Articles connexes

Lien externe