Bréhand

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Bréhand
Bréhand
Mairie.
Blason de Bréhand
Blason
Bréhand
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Intercommunalité Lamballe Terre et Mer
Maire
Mandat
Yves Ruffet
2020-2026
Code postal 22510
Code commune 22015
Démographie
Gentilé Bréhandais, Bréhandaise
Population
municipale
1 707 hab. (2021 en augmentation de 6,69 % par rapport à 2015)
Densité 68 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 24′ 13″ nord, 2° 34′ 23″ ouest
Altitude 82 m
Min. 57 m
Max. 146 m
Superficie 24,95 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Plénée-Jugon
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Liens
Site web Site officiel de Bréhand

Bréhand [bʁeɑ̃] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne. La commune est connue au Moyen Âge pour sa production commerciale de vin, de chanvre et de lin.

Géographie[modifier | modifier le code]

Bréhand est située dans le canton de Moncontour, à 8 km au sud de Lamballe sur l’axe Lamballe-Loudéac[1].

Elle est limitée :

  • à l’ouest par la rivière l’Evron qui reçoit le Boucoy et se jette dans la baie de Morieux,
  • à l’est par la rivière la Truite qui reçoit les eaux de la Touche et se jette dans le Gouëssant.

La superficie de Bréhand est de 2 495 hectares dont 2 066 hectares de surface agricole utilisée.

La commune est traversée par les routes départementales :

  • R.D. 768 Lamballe-Loudéac,
  • R.D. 80 Saint-Brieuc-Jugon,
  • R.D. 35 Hénon-Bréhand,
  • R.D. 44 Moncontour-Jugon.

Elle a en outre 57 km de voies communales.

Le point le plus haut de la commune (146 m) se trouve tout près de la Ville-ès-Renault à la limite de Trébry, et le point le plus bas (57 m) est près du Refus à la limite de Quessoy.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[3]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 703 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 6,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lamballe-Armor à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 681,8 mm[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Bréhand est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (95,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,1 %), zones agricoles hétérogènes (20,9 %), prairies (8,5 %), zones urbanisées (3,1 %), mines, décharges et chantiers (2,2 %), forêts (0,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Attesté sous la forme Brehant en 1132[14] et 1218[15]. Il s'agit d'un toponyme fondé sur un anthroponyme d'origine celtique[15].

L'un des premiers textes à évoquer le nom de village de Bréhand est une charte accordée par l'évêque de Saint-Brieuc, Guillaume Pichon, le 3 septembre 1220.

Le nom de la commune est Berhaund-Moncontór en gallo et Brehant-Monkoutour en breton[16].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Âge du bronze[modifier | modifier le code]

Au début de l'âge du bronze, une communauté active s'implante sur le territoire de Bréhand. Au IIe millénaire avant notre ère, cette communauté élève un cairn dominant la plaine de Saint-Malo. L'exploitation de ces terres est lucrative, et la communauté produit de nombreux outils et objets en métal[17].

L'Antiquité[modifier | modifier le code]

Le Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le 3 septembre 1220, une charte de évêque de Saint-Brieuc, Saint Guillaume III Pinchon révèle la variété et la qualité des productions agricoles de Bréhand : cultures traditionnelles, mais aussi lin et chanvre, qu'utilise l'industrie textile, et même vignobles. Les nombreux propriétaires terriens de Bréhand s'investissent alors dans l'administration de la châtellenie dont Moncontour est le chef-lieu, et interviennent parfois dans les conflits entre la France et l'Angleterre.

Dès 1337, Guillaume de Bréhant, dit Launay du nom de la terre qu'il reçut en partage, défend aux côtés de Du Guesclin la cause de Jeanne de Penthièvre.

La Renaissance[modifier | modifier le code]

En 1607, le regaire de Bréhand est acheté par Olivier Du Gouray.

L'Époque moderne[modifier | modifier le code]

Sous la Révolution, face aux brimades infligées par les Républicains, les Bréhandais défendent leur foi et les institutions traditionnelles. L'un d'eux, Boishardy, devient le chef des chouans de la région, et contribue à isoler Moncontour et sa garnison. Au terme de cette période, la population abandonne la production de toiles et se consacre à l'agriculture, qu'elle perfectionne et diversifie afin de mieux vendre ses produits, en particulier le cidre et le beurre.

L'Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Les guerres du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts porte les noms de 122 soldats morts pour la Patrie[18] :

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
2014 En cours
(au 31 mai 2020)
Yves Ruffet [19]
Réélu pour le mandat 2020-2026
DVD Professeur
2001 2014 Michel Hervé DVD Comptable
1993 2001 Gérard Langlais PS Commerçant
1965 1993 René de Foucaud CNI Agriculteur
1935 1965 François Cherdel CNI Agriculteur
1830   René de Foucaud de Launay    

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 8581 7581 8891 7861 8111 9752 0032 0542 135
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 0782 0672 0941 9832 0072 0211 9401 9381 840
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 8531 8301 8301 5681 4981 5661 4791 4011 352
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 3241 3071 2471 3691 2871 2711 3871 4211 542
2018 2021 - - - - - - -
1 6711 707-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La commune contient plusieurs lieux et monuments[22] :

L'église Notre-Dame[modifier | modifier le code]

L'église Notre-Dame de Bréhand.

L'église Notre-Dame de Bréhand, de style néo-gothique, date pour l'essentiel de 1890. 29 mois ont été nécessaires à sa construction sur l'emplacement de l'ancienne église, l'église Saint-Pierre qui a appartenu dès 1124 aux moines de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes et qui avait l'objet d'un projet de restauration avortée en 1867.

En 1895, les quatre nouvelles cloches furent baptisées :

  • Julienne, Angélique, Jeanne, Marie-Françoise pour celle de 2 160 livres ;
  • Pierre, François, Joseph pour celle de 1 600 livres ;
  • Olive, Marie-Louise, Françoise, Marie-Ange pour celle de 1 100 livres ;
  • Caroline, Marie-Françoise, Jeanne, Guillemette pour celle de 890 livres.

Le château de Launay[modifier | modifier le code]

XIVe siècle et XIXe siècle.

Le domaine de Launay fut fondé au début du XIVe siècle par Typhaine, épouse du seigneur de Bréhand. Il est divisé en 1319 en Launay-Gouray (l'actuel domaine de Launay) et Launay-Madeuc à la suite du mariage de Jeanne de Bréhand avec Robin Du Gouray (Day). Cette seigneurie est érigée en bannière au milieu du XVe siècle.

Le château est acquis par la famille de Foucaud en 1779. À partir de 1848, Ludovic de Foucaud fait édifier un nouveau château, de style classique, à l'emplacement de l'ancien. Jeanne y appréciera la cuisine jusqu'à sa retraite en retrouvant sa fille Marie-Françoise unie à J.-Ange Marie.

Le domaine abrite un pigeonnier et une chapelle intérieure. Dans cette dernière repose le gisant de Charles Madeuc, chevalier et chambellan de Jean V, capitaine de Moncontour en 1422 et seigneur de Launay-Madeuc en 1436.

Le manoir de Quimby[modifier | modifier le code]

XVIe siècle et XVIIIe siècle.

Propriété de Raoul Le Champion en 1514, du sieur de Kermené en 1536 puis de la famille Carmené. Ce petit manoir possède une porte, dont l'arc brisé repose sur deux larmiers (saillies empêchant l'eau de couler le long du mur), une tour qui protège la porte par une meurtrière, et une chapelle privative abandonnée à la Révolution.

Le manoir de Boishardy[modifier | modifier le code]

XVIe siècle. A la Villehemet Ce manoir, mentionné en 1587, a donné son nom à la famille du chef chouan Boishardy auquel il a appartenu. Sa forme est beaucoup plus moderne à la suite des restaurations menées au XIXe siècle et au XXe siècle.

La chapelle Saint-Malo[modifier | modifier le code]

XVIe siècle et XXe siècle.

L'édifice actuel, construit sur un tumulus, date en partie du XVIe siècle. Il était autrefois entouré d'un cimetière.

Sous la révolution, les mariages et baptêmes célébrés par les prêtres constitutionnels étaient rectifiés dans cette chapelle par les prêtres insermentés. En 1793, dans les premiers jours de la chouannerie, elle constitue le point de ralliement des jeunes gens des communes environnant Moncontour, qui vont marcher sur Bréhand pour s'opposer à la levée des 300 000 hommes. On la tient pour un repaire de Boishardy. C'est en effet à proximité que le chef chouan est surpris et abattu par les Bleus.

L'édifice fut érigé en chapelle de secours le 23 août 1804 et une sacristie y fut construite en 1851. La chapelle a été presque entièrement reconstruite de 1872 à 1874.

C'est dans cette chapelle que l'on trouve la planche à trous qui permettait de connaître le nombre de paroissiens désirant communier.

Manoir de Kercadio[modifier | modifier le code]

Construction des XVIe siècle- XVIIIe siècle. Propriété de Robin Chardel en 1514, de Guillemette Bougault ou Rougeault en 1536. Habitation en 1793, de Anne-Joséphine Quintin de Kercadio (1779-1824), la jeune fiancée de Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy (1762-1795) , fille de François Joseph Quintin (1743-1785) et de son épouse Charlotte Anne Le Bottey (1742-1821). Bâtiment détruit.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
De gueules au léopard d'argent.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Collectif, Histoire de Bréhand, En compte propre, , 326 p.

Cartulaire de Saint-Melaine, édité par J. Geslin de Bourgogne.

A. Barthelémy, Anciens évêques de Bretagne. Histoire et monuments. Diocèse de Saint-Brieuc, Tome 3, Paris, Saint-Brieuc, 1864.

B. Merdridnac, La vie religieuse en France au Moyen-Age, Paris, 1994.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Source : site internet de la commune
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Bréhand et Lamballe-Armor », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station météorologique 0, commune de Lamballe-Armor - Normales pour la période 1991-2020 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Hervé Abalain, « Noms de lieux bretons - Page 59, Editions Jean-paul Gisserot, ISBN 2877474828 » (consulté le ).
  15. a et b Jean-Yves LeMoing, Les noms de lieux bretons de Haute-Bretagne, Coop Breizh, (ISBN 978-2-903708-04-7), p. 333
  16. « Bréhand »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Geobreizh (consulté le ).
  17. Selon le site officiel de la commune et le site fr.topic-topos.com
  18. « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  19. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. Selon le site officiel de la commune, le site infobretagne.com et le site fr.topic-topos.com