Vladimir Bodiansky

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Vladimir Bodiansky
Nom de naissance Vladimir Aleksandrovitch Bodiansky (Владимир Александрович Бодянский)
Naissance
Kharkov Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 72 ans)
6e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de l'Empire russe Empire russe puis Drapeau de la France France
Profession
Autres activités
Formation

Vladimir Bodiansky (né le à Kharkov et mort le à Paris) est un ingénieur français d'origine russe, spécialisé dans l'architecture moderne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né sur le territoire de l'actuelle Ukraine, il suit entre 1910 et 1914 à Moscou une formation d'ingénieur génie civil spécialisé dans la construction des ponts et barrages à l'Institut des Ponts et Chaussées de Moscou. Il travaille en 1914 comme ingénieur dans la construction des chemins de fer du Protectorat russe de Boukhara (Ouzbékistan), et participe notamment au projet de ligne Boukhara-Kaboul. Volontaire de l'armée impériale russe, il est promu officier de cavalerie en 1915 où il effectue une carrière de pilote d'avions. À la fin de la révolution d'Octobre 1917, il émigre en France où il s’engage dans la Légion étrangère. Il est naturalisé français en 1929.

Arrivé à Paris, il suit des études à l'École supérieure d’aéronautique et de construction mécanique de Paris, dont il sort diplômé en 1920. Il part entre 1921 et 1923 au Congo belge où il officie en tant qu'ingénieur en chef à la Compagnie des chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs. Revenu en France, il travaille comme ingénieur-dessinateur dans les bureaux d'études des usines des automobiles Renault puis dans les usines d'aviation des frères Caudron à Issy-les-Moulineaux entre 1923 et 1925, puis en tant que directeur général des Ateliers d'aviation François Villiers à Meudon entre 1925 et 1930, avec lequel il dépose trois brevets d'invention. Il ouvre ensuite son propre bureau d'études d’aviation « Avions Bodiansky » afin d’étudier des prototypes d’hydravions biplace pour le Ministère de l'Air.

Rencontrant l’architecte Marcel Lods, également passionné d’aviation, ce dernier introduit Bodiansky chez le constructeur Eugène Mopin, chargé à l’époque par l’agence Beaudouin et Lods des plans d’exécution pour la préfabrication du béton de la cité de la Muette à Drancy. Bodiansky exerce son activité en tant que chef du bureau d'études des « Procédés E. MOPIN » de à , avant d’être engagé directement dans l’agence Lods-Beaudouin, comme ingénieur salarié, jusqu'en , pour lesquels il assure les études de construction. Sa double formation en génie civil et en aéronautique, sa pratique de l'aérodynamisme et des matériaux ultra-légers, l'aident à assurer la réalisation des bâtiments d'avant-garde à structure métallique imaginés par les architectes.

Réfugié dans le midi de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille au sein du centre technique Messier de Pau pour l’Équipement scientifique de France en étudiant et réalisant des télescopes, comme celui de l’Observatoire du Pic du Midi à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées. De à , il participe à la mission française d'architecture et d'urbanisme aux États-Unis pour le compte du gouvernement français, en compagnie de Le Corbusier, Michel Écochard, Gérald Hanning, André Sive et Pierre-André Émery (es). Dès 1945, il fonde l'Atelier des bâtisseurs, l'AtBat, avec Le Corbusier et Jacques-Louis Lefebvre, dont il assure la direction technique. C'est la première fois que Le Corbusier s'adjoint un ingénieur comme collaborateur direct permanent. La nouvelle complexité du nouveau chantier rend cette collaboration essentielle. Mais en désaccord avec le maître sur des points de vue esthétique, Bodiansky quitte l'atelier de la rue de Sèvres en 1949[1]. Il crée en 1951 avec George Candilis, Shadrach Woods et Henri Piot le bureau africain de l'AtBat à Casablanca : il dirige plusieurs projets de construction au Maroc et dans le reste de l'Afrique[2].

Enseignant à l'École nationale supérieure des beaux-arts avec Robert Camelot, il participe par ailleurs régulièrement aux Congrès internationaux d'architecture moderne d'après-guerre. Il propose au CIAM IX d'Aix-en-Provence en 1953 une charte pour l'habitat.

Principales collaborations[modifier | modifier le code]

Avec Eugène Beaudouin et Marcel Lods

Avec Le Corbusier

Avec Georges-Henri Pingusson

  • 1959-1961 : construction de logements sociaux, agence ARTECA (architectes et techniciens associés)

Avec le bureau africain de l'ATBAT

Autres collaborations

Références[modifier | modifier le code]

  1. Laurent Baridon, «L’atelier de l’architecte : Le Corbusier encre création, diffusion et communication». Colloque, Journées d'études, Les espaces de l'atelier [lire en ligne]
  2. Sur les études de l'AtBat Afrique, cf. Letizia Capannini, "Habitat collectif méditerranéen et dynamique des espaces ouverts", dans Le logement et l'habitat comme objet de recherche, Actes de la Journée d'étude Jeunes chercheurs 20 mai 2005 [lire en ligne]
  3. Notice du bâtiment sur le site de l'Atlas du patrimoine de la Seine-Saint-Denis
  4. Voir la notice du bâtiment sur le site du patrimoine du XXe siècle du Ministère de la culture
  5. (en) Grant Ross, Helen and Collins, Darryl Leon, "Building Cambodia 'New Khmer Architecture': 1953-1970", Bangkok, The Key Publisher,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoine Picon, L'art de l'ingénieur, éd. du Centre Georges Pompidou, 1997, p. 84-85 (ISBN 2-85850-911-5)
  • (en) Christel Frapier, « From the aircraft industry to architectural industrialization: the career of engineer Vladimir Bodiansky (1894-1966) », Journal of the Institution of Civil Engineers, Londres DOI 10.1680/ehah.8.00017.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  1. (de) Vladimir Bodiansky sur archINFORM
  2. (en) Notice dans Art Encyclopedia