Utilisatrice:Syngata/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Lois (en grec ancien : Νόμοι / Nόmoi) est le titre du dernier des dialogues de Platon, après le Philèbe. C’est aussi le plus long des dialogues platoniciens et le seul où Socrate n’apparaît pas.

Dans les Définitions du pseudo-Platon, le mot « Loi » est défini comme la « décision politique du grand nombre, qui vaut sans limitation dans le temps » (415 b-c). Platon, dans ce dialogue, tout comme dans La République, traite de philosophie politique et touche au problème de la meilleure constitution politique. Comme dans la République, Platon vise dans les Lois la constitution de la cité la meilleure possible en prenant pour modèle le juste selon les dieux. Dans les deux cas, ce modèle est l'image que les dirigeants doivent suivre pour unifier une cité et la rendre entièrement vertueuse, sans qu'il soit cependant possible de l'instituer réellement. Platon est toutefois plus empirique dans les Lois, puisqu'il examine des constitutions réelles et propose une description très détaillée d'une constitution aussi juste que possible. Dans ce dialogue, trois vieillards discutent de la valeur de la constitution de plusieurs cités. Les punitions des lois infligées aux êtres vivants ne doivent pas être inférieures à celles des Enfers (881 b) et vont d'une amende de 20 drachmes à une mine.

L'éducation à Sparte négligeait l'âme et ne s'occupait que du corps ; aussi la politique de domination, la passion guerrière et l'immoralité des femmes furent sévèrement jugées par Platon[A 1]. Tout au long de son œuvre, Platon a dénoncé les excès de l'oligarchie, où les riches dominent les pauvres, et ceux de la démocratie, entendue au sens de démagogie populaire, où les pauvres tentent de dominer les riches. C'est pourquoi Platon proposa dans La République un régime original : la timocratie, régime où la population est divisée en classes sociales strictement délimitées ayant chacune des prérogatives propres[A 2].

Lorsque Platon mourut à Athènes, en 348 / 347 av. J.-C.[A 3], il rédigeait Les Lois, et ne put donc pas éditer lui-même l’ouvrage, ce qui explique les quelques défauts qui peuvent subsister dans le style ou la composition ; ainsi, on a pu penser que le livre XII était inachevé, mais ce jugement est sujet à discussion, d'autant que d'aucuns considèrent l’Épinomis comme le treizième livre des Lois[1]. Il est vraisemblable que Philippe d'Oponte dut se charger de la première édition des Lois. Zénon de Kition avait écrit Contre les Lois de Platon.

Fortune et modernité des Lois[modifier | modifier le code]

Dans l’histoire de la philosophie politique, les Lois ont, pendant longtemps, été suspectées de préfigurer le fonctionnement de régimes autoritaires, et jugées complexes en raison d’une matière institutionnelle aride et des difficultés de lecture nées de l’enchevêtrement des développements[2].

Dans l’histoire de la pensée politique, l’ouvrage occupe cependant une place primordiale. Avant Rousseau et son Contrat social, et avant Hegel et ses Principes de la philosophie du droit, Platon analyse à la fois les fondements de la législation et définit dans le détail un code législatif et les institutions concrètes d’une constitution[3]. Il énonce la première formulation du délit de vénalité (en grec ancien : δώρων) et de la corruptibilité des magistrats avant le principe énoncé par Lord Acton. Il apparaît également comme un précurseur avec les notions de « constitution mixte » — dont Cicéron et Polybe ont été les principaux relais indirects —, de « règne de la loi » et de « préambule » législatif[4]. Selon André Laks, ce sont bien « les concepts et principes politiques mis en avant par les Lois qui ont été intégrés à la tradition de la philosophie politique, à qui elle fournisse même comme une ossature »[3] : les Lois constituent ainsi le premier traité politique de la tradition occidentale.

Un traité théologico-politique[modifier | modifier le code]

La place des Lois dans le corpus platonicien est difficile à définir : la philosophie y est réduite à la portion congrue, alors que les considérations empiriques sur la codification législative occupent une part énorme dans le dialogue. L’œuvre prend en effet pour thème directeur le problème de la loi, mais en lui donnant comme fondement platonicien « le dieu », θεός, premier mot de l’œuvre : ainsi Zeus est à l’origine des lois crétoises, comme Apollon l’est à celles de Lacédémone (624 a) ; Platon rappelle l’enseignement orphique[A 4], selon lequel « le dieu a dans ses mains le commencement, la fin et le milieu de tous les êtres » (715 e - 716 a). Contre Protagoras, il affirme avec force que « la divinité doit être la mesure de toutes choses, au degré suprême, et beaucoup plus que ne l’est, prétend-on, l’homme. » (716 c) Or, tout régime politique porte le nom du groupe de citoyens qui exercent la domination et le pouvoir, l’Athénien conclut donc : « Si c’est conformément à ce principe que notre nouvel État doit être nommé, il devrait être appelé d’après le nom du dieu qui règne réellement sur les hommes qui possèdent la raison » (en grec, τῶν τὸν νοῦν ἐχόντων) : ce dieu est manifestement le Noûs, c’est-à-dire la raison divine. Sans parler de « théocratie » — mot que Platon ignore —, le dialogue prend donc la forme d’un traité théologico-politique, en quelque sorte une « théonoocratie »[5].

Rôle des lois[modifier | modifier le code]

Selon Platon, les lois sont essentielles pour l'évolution et la cohésion dans la cité idéale, car l'homme ne possède pas de prédisposition à cultiver l'intérêt général dès la naissance, ainsi il est le premier philosophe à évoquer des règles possibles, un mode d'organisation ayant pour but de lutter contre la corruption et de faire naître la notion de devoir moral chez le citoyen, là où selon Sénèque[A 5], c'est la décadence des mœurs qui entraîne l'invention de lois, comme celles de Solon. Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, développe le mythe de l'Âge d'or : la perfection de la race humaine se situe à l'origine, et le progrès technique est signe de décadence.

Dans ses Lois, Platon classe la population en deux grandes catégories (les esclaves, les artisans et commerçants d'un côté, et les « gardiens de la cité » de l'autre) dont un « Conseil Nocturne »[note 1] est à la tête. Cette société utopique serait statique, Platon considérant tout changement dans son organisation comme potentiellement subversif. Dans l’Épinomis, Platon expose le programme des membres du Conseil Nocturne, qui s'occupe d'astronomie mêlée à la théologie.

Rôle de l’éducation[modifier | modifier le code]

Le rôle de l'éducation y est défini comme primordial autant dans le domaine sportif que scolaire ; étudier n'est pas un droit mais un devoir dans la Cité idéale platonicienne, et ce, jusqu’à l'âge de 18 ans. Puis le jeune adulte est contraint d'effectuer l'éphébie pour une période de deux ans, après quoi il décidera ou non de la poursuite de ses études. S'il opte pour les continuer, il devra se soumettre à dix années de synthèse des connaissances précédentes et à l'étude de quatre domaines fondamentaux — l'arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la science de l’harmonie — après quoi seulement ils pourront se consacrer à l'étude de la philosophie. Ce passage obligé par les sciences s'explique par l'intérêt que porte Platon pour celles-ci car elles sont formatrices pour l'esprit et permettent la compréhension et l'analyse des concepts. Enfin l'homme devra s'acquitter d'une quinzaine d'années de loyaux services dans l'armée ou l'administration afin de rejoindre l'appareil politique de la Cité. Dans ce dialogue, Platon critique la loi en tant que fondement de la légitimité, la reconnait comme étant nécessaire à la vie politique.

Résumé[modifier | modifier le code]

Livre I[modifier | modifier le code]

Ce livre I traite des institutions nécessaires au développement du courage militaire et à l’endurcissement contre la douleur (630 b)[6]. Clinias soutient que la guerre est la fin principale de la législation (625 e). L'Athénien riposte que le but du législateur est de mettre ce qui est bon à même de vaincre ce qui est mauvais (626 d). Il y a une hiérarchie des biens :

  • Les biens extérieurs (richesse, honneur, pouvoir) et les biens du corps (santé, beauté, vigueur, adresse) sont les biens mineurs ou humains (τὰ ἀνθρώπινα, τὰ ἐλάττονα) ;
  • Les biens de l'âme (intelligence, sagesse, justice, courage et tempérance) sont les biens divins (τὰ θεῖα) (631 b-c).

Platon traite ensuite de l'éducation (643 d) et des banquets. Mégillos énumère les différents types de vertus pratiquées dans sa cité. Après les repas en commun (syssities), la pratique de la gymnastique et la chasse, il cite « l'endurance à la douleur ». Parmi les exercices destinés à l'acquérir, il évoque les rixes, la fête religieuse des Gymnopédies et la kryptie : « Il y a aussi ce qu'on appelle la kryptie, exercice prodigieusement pénible et propre à donner de l'endurance, et l'habitude d'aller nu-pieds et de coucher sans couverture en hiver, celle de se servir soi-même sans recourir à des esclaves, d'errer la nuit comme le jour à travers tout le pays[A 6]. »

Les gymnopédies n'étaient pas que des festivités religieuses. Le Spartiate Mégillos les appelle un « redoutable endurcissement (…), de redoutables exercices d'endurance où il faut résister à la violence de la canicule »[A 7]. Mégillos se borne à souligner la difficulté de l'épreuve, sans entrer davantage dans ses caractéristiques (durée, public concerné, etc.). Rien n'interdit d'en déduire que la kryptie est un exercice obligatoire pour tous les jeunes gens, à l'instar du service militaire moderne[note 2]. Cela paraît néanmoins peu probable, car Xénophon ne l'évoque pas[7]. À propos des vertus que favorisent cette gymnastique et ces syssities, Platon dénonce l’intempérance dans le plaisir (ἀκράτειαν ἡδονῆς) et la perversion des « plaisirs normaux de l’amour », ajoutant : « De ces déviations, vos cités seront les premières à porter la responsabilité, en compagnie de toutes celles qui s’adonnent le plus à la gymnastique » (636 b–c).

Voir aussi : Le Mythe des marionnettes. Citations de l’Iliade, d'Homère : « ...de ce roi Minos, que le grand Zeus, tous les neuf ans, prenait pour confident »[A 8]. Tyrtée est cité, et plusieurs fois paraphrasé : « fût-il le plus riche des hommes »[A 9].

Livre II : L'éducation est « éclosion initiale d'un mérite moral chez l'enfant »[modifier | modifier le code]

L'éclosion consiste en la musique et la gymnastique ; beauté, santé, vigueur et richesses sont des maux pour le mal (653 b). Tyrtée est cité, et plusieurs fois paraphrasé : « plus riches que ne le furent Cinyras et Midas »[A 10]. Orphée est cité également : « Le délicieux plaisir est en son printemps »[A 11].

Livre III : Les régimes politiques[modifier | modifier le code]

Une vie sans tort, une âme sans souillure est synonyme de philosophie et de la vie ou la mort d'un philosophe, quand bien même ne saurait-il ni lire ni écrire ou nager (689). Les régimes politiques se succèdent selon des étapes sociales (premières communautés isolées, regroupements, invasions, histoire des constitutions (677). On connaît le gouvernement autocratique chez les Perses (694 b), la démocratie chez les Athéniens (698 a), le mélange de monarchie et de démocratie chez les Lacédémoniens.

Après avoir exposé les différentes sortes de gouvernement, Platon propose dans La République et Les Lois une éducation collective dans le but de former des citoyens où la Cité remplace les parents. L’éducation consistait à « mettre la science dans l’âme » selon le sens commun, d’après Platon à élever l’âme vers le bien, le beau et la justice. Ceci est clairement expliqué au livre III de La République (401 d- 402 c) : « On ne saurait mieux les élever, dit-il. N’est-ce donc pas, Glaucon, repris-je, que l’éducation musicale est souveraine parce que le rythme et l’harmonie ont au plus haut point le pouvoir de pénétrer dans l’âme et de la toucher fortement, apportant avec eux la grâce et la conférant, si l’on a été bien élevé, sinon le contraire. Et aussi parce que le jeune homme à qui elle est donnée comme il convient sent très vivement l’imperfection et la laideur dans les ouvrages de l’art ou de la nature, et en éprouve justement du déplaisir ? Il loue les belles choses, les reçoit joyeusement dans son âme pour en faire sa nourriture, et devient ainsi noble et bon ; au contraire, il blâme justement les choses laides, les hait dès l’enfance, avant que la raison lui soit venue, et quand la raison lui vient, il l’accueille avec tendresse et la reconnaît comme une parente d’autant mieux que son éducation l’y a préparé. - Il me semble en effet, dit-il, que ce sont là les avantages que l’on attend de l’éducation par la musique. - Je repris : À l’époque où nous apprenions les lettres nous n’estimions les savoirs suffisamment que lorsque leurs éléments, en petit nombre, mais dispersés dans tous les mots, ne nous échappaient plus, et que, ni dans un petit mot ni dans un grand, nous ne les négligions, comme inutiles à noter ; alors, au contraire, nous nous appliquions à les distinguer, persuadés qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’apprendre à lire. - C’est vrai. - Il est vrai également que nous ne reconnaîtrons pas les images des lettres, reflétées dans l’eau ou dans un miroir, avant de connaître les lettres elles-mêmes, car tout cela est l’objet du même art et de la même étude. - Très certainement. - Eh bien ! je dis de même, par les dieux, que nous ne serons pas musiciens, nous ni les gardiens que nous prétendons élever, avant de savoir reconnaître les formes de la tempérance, du courage, de la générosité, de la grandeur d’âme, des vertus leurs sœurs et des vices contraires, partout où elles sont dispersées ; avant de percevoir leur présence là où elles se trouvent, elles ou leurs images, sans en négliger aucune, ni dans les petites choses ni dans les grandes, persuadés qu’elles sont l’objet du même art et de la même étude. »

Citations de l’Odyssée, d'Homère : « Ceux-là n'ont pas d'assemblées délibérantes ni de règlements
Mais ils habitent les cimes de hautes montagnes
Au creux des cavernes, et chacun régit
Ses enfants et ses femmes, sans souci du voisin[A 12]. »

Livre IV : Sur ceux qui font les lois[modifier | modifier le code]

« La Divinité avec Hasard et Occasion » (709 b) : Platon raconte le mythe de l’Âge d'or, sous Cronos (713 a). La justice est l'unique valeur d'une cité. Le citoyen a des devoirs envers la divinité (716 c)[note 3]. « C'est la divinité qui doit être la mesure de toutes choses »(716 c-d) (rappel à la formule du sophiste Protagoras, qui est ici contredite). Citation d'Hésiode, Les Travaux et les Jours : Devant la vertu, « les Dieux immortels ont mis la sueur ;
Le sentier qui y mène est long, escarpé
Et raboteux dès l'abord ; mais lorsqu'on est parvenu au haut,
Il devient aisé, de rude qu'il était auparavant. »
[A 13]. Il est fait allusion aussi aux poètes Chérémon et Alcman, à Protagoras et à la tradition orphique.

Livre V : La hiérarchie des devoirs[modifier | modifier le code]

Rien ne vaut ni n’a plus de valeur que l’excellence (728), et la parole peut exposer aux pires châtiments, humains comme divins, et la vérité est principe de tout bien, pour les dieux comme pour les hommes (730). Il y a les devoirs envers soi-même (l’âme, les biens de fortune) et les devoirs envers les autres (ses enfants, ses concitoyens). Il faut légiférer (734 e) : répartir les terres en 5 040 foyers (738 e), ne pas changer les traditions religieuses (738 c), faire circuler une monnaie (742 a), entre autres.

Livre VI : Les Gardiens-des-Lois[modifier | modifier le code]

Il faut choisir les 37 Gardiens-des-Lois, qui veilleront sur la Cité (751 a). Un Conseil de 360 bouleutes (756 c), une commission permanente, les Prytanes ; des édiles, des inspecteurs du marché (763 e), des places publiques, des fonctionnaires de l’éducation (764 d), des tribunaux (766 d) veilleront aussi. La législation traitera de la formation des Gardiens-des-Lois (769 a), des cadres de l’État (771 a), du mariage (obligatoire, de 25 à 35 ans) (772 d), de l'esclavage (776 b), des bâtiments et voirie (778 a). La législation domestique examinera la condition sociale de la femme (781 b) : « la nature féminine est inférieure à la nature masculine de plus du double », la procréation (784 d), l'adultère, l'état civil. Platon préconise une lenteur dans la justice, qui n'est pas sans rappeler la remarque de Socrate, qui souligne plusieurs fois lors de son procès qu'il a peu de temps, soit à cause du temps de parole qu'impose la clepsydre[A 14], soit à cause du temps de délibération des Onze[A 15],[8].

À partir de 746 b, on doit une révision aux travaux du savant byzantin Aréthas de Césarée, et le passage 783 b2-d4 n'est pas présent dans tous les manuscrits. Luc Brisson et Jean-François Pradeau sont d'accord pour penser qu'il s'agit d'un métadiscours ou encore une note de cours de Platon ou Philippe d'Oponte, rapportée par un savant du Xe siècle. D’après Olympiodore le Jeune, Philippe d'Oponte est le rédacteur des Lois.

Livre VII : La pédagogie intervient très tôt[modifier | modifier le code]

Elle recommande les promenades et la lutte contre la peur jusqu'à 3 ans (788 d), les jeux et la correction sans humiliation jusqu'à 6 ans, la séparation entre garçons et filles à 7 ans (794 c), l'ambidextrie (794 e). Platon aborde l'instruction physique, (gymnastique et danse (795 d) ; l'objectif de la lutte est de développer souplesse, force et santé, c'est pourquoi la tricherie est interdite en lutte (796). Il aborde, sur l'instruction intellectuelle et morale, les jeux enfantins ainsi que sur la poésie (801 a) et la musique (802 d). Il légifère sur la vie quotidienne (806 d). C'est à l'État de prescrire les idées à enseigner (811 b). Platon termine ce livre en abordant l'étude des sciences : nécessité divine des mathématiques (818 a) et de l'astronomie (821 a).

Citations de l’'Odyssée, d'Homère : « Télémaque, tu trouveras toi-même en ton esprit une partie de ce qu'il faut dire ; un dieu t'inspirera le reste ; car je ne pense pas que tu sois né et que tu sois grand malgré les dieux. »[A 16]. Simonide de Céos : « Contre nécessité on n'a jamais vu tenir tête même une divinité. »[A 17].

Livre VIII[modifier | modifier le code]

Il convient de réglementer les fêtes (828 a), les concours (832 e), la sexualité (condamnation de la pédophilie par l'exemple de Laïos et Chrysippe, 835 c)[A 18], l'agriculture (842 c), les transports (846 a), l'industrie (846 d), le commerce (847 b), l'économie mercantile (849 a), ainsi que la condition du métèque (850 a).

Livre IX : Le Droit Criminel[modifier | modifier le code]

L’homme n’a pas de disposition naturelle à reconnaître la justice, les lois lui sont dès lors indispensables, et vivre sans lois auxquelles obéir le ramène à l’état d’animal sauvage (875 a). Platon aborde le droit criminel (853 a), à savoir :

  • Les crimes contre la religion (sacrilège)
  • Les crimes contre l'État (sédition, haute trahison)
  • La concussion et le vol.

Il condamne le délinquant dans ses trois cas à l’exil, jusqu'à ce que lui soit revenue la raison. Le crime contre les dieux, les crimes contre la Cité et les crimes contre les parents seront jugés incurables, parce que c’est dans la qualité de son éducation depuis l'enfance que réside la perversité[note 4] : ce dernier est puni de mort, et la punition doit servir d’exemple. Une voleur sacrilège est puni de mort : le pilleur de temples est donné en exemple (860 b). Platon élabore des principes de droit pénal (857 b), dit que les conseils du législateur doivent porter sur le beau, le bien et le juste. Toute action juste participe du beau à la même mesure qu'elle participe du juste, et l'auteur d'un service malhonnête est coupable d'injustice. L'ignorance est soit simple, soit double : on la dit simple quand elle est due à l'ignorance ; elle est dite double lorsque l'on a cru tout savoir de ce dont on ne sait rien et que l'on s'est cru sage sans l’avoir été. Il examine la criminalité, et ses facteurs psychologiques, cause de trois espèces de fautes :

  • La colère[note 5] et la peur (φόβος),
  • Le plaisir et la convoitise
  • L'aberration (ou abandon) de l’espérance et de l'opinion relativement au bien, ἀγαθῶν véritable (ἐλπίδων δὲ καὶ δόξης τῆς ἀληθοῦς περὶ τὸ ἄριστον ἔφεσις).

Ces fautes sont elles-mêmes de deux espèces : les actes par violence et les actes par tromperie ou en secret. Deux sortes de meurtres sont également reconnus : les meurtres avec préméditation, cas où un jugement sera plus sévère, et les meurtres sans préméditation, où la peine sera plus douce : Dans le premier cas, le coupable sera puni de trois ans d'exil, et dans l'autre de deux ans d’exil. Au retour de l'exil, c'est à douze de leurs proches de juger s'il faut accorder le retour ou pas.

Concernant le meurtre d’esclaves, plusieurs cas sont envisagés : l'esclave qui se laisse porter par la colère est puni de mort. Tuer un de ses propres esclaves est un crime dont l'auteur doit se purifier, de même pour celui qui tue l'esclave d'autrui (les esclaves peuvent être loués selon les compétences, moyennant un montant de location). Théophraste dans Les Caractères montre un homme mettant en doute la qualité de l'achat d'un esclave comme n'importe quelle marchandise, puis un autre qui loue un esclave au lieu d'acheter une servante[A 19]. Un esclave doit mourir s'il tue un homme libre (en grec ancien ἐλεύθερος). Livré à la famille du défunt, c'est elle qui décide de la manière dont il doit mourir.

Le meurtre d'enfant demande purification et exil de trois ans, et dissocie le coupable de sa famille ; séparés, ils sont interdits de tout rapport, et ce, quelle que soit l'occasion.

Concernant le fratricide et le meurtre d'un conjoint, ils sont punis de mort, après purification si l'accusé reconnaît sa culpabilité (868 e).

Le parricide est soumis aux mêmes purifications et au même exil que les parents meurtriers de leurs enfants (869). Sera à nouveau pur quiconque aura été absout par le parent avant de mourir ; une fois absout verbalement, celui qui a commis le meurtre devra être purifié comme ceux qui ont commis un homicide involontaire, puis il sera déclaré pur.

Meurtre au combat et meurtre d'un voleur : en temps de guerre, le fratricide qui tuerait son frère ou sa sœur en le prenant pour un ennemi, est acquitté. Le meurtre par erreur lors d'autodéfense est acquitté également (869 d). Le meurtrier d'un violeur, ainsi que celui d'un voleur après effraction est acquitté également (874 c-d).

Le jugement des suicidés est laissé aux dieux, mais ils seront enterrés, avec interdiction de retrouver la tombe commune. Le jugement des morts accidentelles et inopinées sera laissé aux dieux.

Platon, dans le Livre IX, définit et rappelle ce qu'est le « caractère » : ce qui s'appelle χαρακτήρ est la marque des esclaves. Puis il dit que lorsque l'on aura pris un homme en train de piller un temple, qu'il soit esclave ou étranger, « on lui marquera sur le visage et sur les mains la marque de son crime » (854 d-e), expliquant par là également pourquoi chaque portrait de Théophraste est celui d'un défaut[9]. Les égards sont dus aux aînés : aucune provocation ni aucune bagarre ne sera permise avec aucun aîné, sous peine d'accusation de rusticité, et d'emprisonnement d'un an au moins ; les étrangers reconnus coupables sont emprisonnés trois ans au moins (davantage si le tribunal le requiert). La non-assistance à personne en danger sera punie d'une amende allant de 20 drachmes à une mine (880 d). Si un esclave est pris en délit de non-assistance à personne en danger, il sera puni de 100 coups de fouet.

Livre X : Contre l’incroyance[modifier | modifier le code]

Le sens des Lois est un avertissement préalable général aux impies. Platon examine les formes de l'asébie (885 a):

  • Les erreurs par insolences et par débordements de la jeunesse
  • Les violences aux cultes privés et tombeaux
  • Les violences contre les parents.

Vient ensuite un examen des causes d'asébie : croire que les dieux n'existent pas, que les dieux sont indifférents aux choses humaines[A 20], qu’on peut corrompre les dieux par des présents (885 b, 899 d, 905 d). Croire que les dieux ne s’occupent pas des affaires humaines mais qu'ils existent est une erreur contre le divin (885 b).
La seule définition donnée par Platon est celle-ci : l’âme est « un mouvement qui se meut soi-même » (896 a). Platon réfute les incrédules : primauté de l'âme (892 a), principe du mouvement (894 d), âme du monde (896 c), divinité des astres (898 d). Platon interdit le culte privé (909 d). Pour Platon, l'âme définit l’homme : l’âme est déchue, elle est tombée dans le corps alors qu’elle accompagnait les dieux dans le monde des Idées. « Le Soleil, la Lune, les autres astres, l’âme mène la ronde de toutes choses… L’âme qui mène le Soleil… Tout est plein de dieux… » (899 b) : cette formule est de Thalès de Milet, et se retrouve dans l’Épinomis (991 d) et dans le Traité sur l'âme d'Aristote[A 21]. Il existe une Providence (903 b).

Les éléments par lesquels l’essence de la pensée, la substance, est distinguée sont : la réalité, la définition de cette réalité, et son nom.

L’âme est principe de mouvement, selon Platon, et est « Le mouvement capable de se mouvoir par lui-même » (896 a-b). Celui qui réfute le principe de l'âme (d'être le principe de toute chose) en réfute les conséquences, et celui-là qui nie que les dieux ont soucis des affaires des humains et accepte leur existence, se contredit.

Le caractère et les actes dépendent du désir et de la qualité d'âme. Sont taxés de négligence ceux qui admettent l'existence des dieux, mais les voient comme corruptibles ou insouciants de certaines choses estimées de peu d’importance. Les coupables seront punis d'emprisonnement dans l'une des trois prisons prévues à cet effet :

  • La première est sur la Place publique : là se trouveront la plupart des prisonniers et délinquants
  • La deuxième : s'y trouveront ceux qui ont agi sans méchanceté naturelle, mais par déraison, qui permet la rééducation du coupable à la droite raison, et qu'il appelle « sophronistérion » (en grec ancien σωφρονιστήριον[note 6].
  • La troisième : La prison des indignes.

Il y a donc une prison par cause d'impiété ; les récidivistes sont punis de mort.

Citations de la Théogonie, d'Hésiode est évoqué (901 a) : « Lorsque, dans leurs ruches couronnées de toîts, les abeilles nourrissent les frelons, qui ne participent qu'au mal, depuis le lever du jour jusqu'au soleil couchant, ces actives ouvrières composent leurs blanches cellules, tandis que renfermés au fond de leur demeure, les lâches frelons dévorent le fruit d'un travail étranger »[A 22]. L'Odyssée d'Homère est citée en 904 e : « Telle est la sentence des dieux de l'Olympe »[A 23]. Un vers de l'Odyssée d'Homère est évoqué en 906 e : « Les Dieux eux-mêmes sont exorables, bien qu’ils n’aient point d’égaux en vertu, en honneurs et en puissance ; et les hommes les fléchissent cependant par les prières, par les vœux, par les libations et par l’odeur des sacrifices, quand ils les ont offensés en leur désobéissant »[A 24].

Livre XI : Droit civil et commercial[modifier | modifier le code]

Platon classe les biens vivants (esclave, affranchi, animal) et les biens matériels (ventes, fraudes, testaments etc., 913 a).

Au regard de la Cité, l’affranchi est loin d’être l’égal d’un citoyen de naissance. L'esclave qui dénonce un vol sera affranchi, et son ancien maître se verra verser le prix de l'esclave par la Cité. Cependant, l'esclave n'est pas totalement libéré de son statut, et reste soumis à des obligations (915 a-c) :

  • Présentation trois fois par mois au domicile de l’ancien maître,
  • Interdiction de devenir plus riche que l’ancien maître, à qui il sera redevable de la différence
  • Retour à l'état d'esclave si l'ancien maître l'exige, ou si l'esclave n'obéit pas à l'un des deux règles précédentes
  • L’esclave n'a pas le droit au mariage sans l'assentiment de son ancien maître

Cependant, l'esclave n'a pas le droit de propriété sur ce qu'il trouve, et est placé sous la surveillance de la déesse Hécate, qui veille sur les chemins[note 7]. De surcroît, il paiera dix fois la valeur de ce qu'il trouve si le propriétaire se manifeste. Dans le cas d'un animal, après jugement, s'il est reconnu coupable, l'esclave devra payer les frais de nourriture à l'animal pendant la durée du procès (3 jours). Aucune législation n'est prévue pour le paiement d'un eranos[note 8] ; le remboursement se fera entre les deux personnes concernées, sans intervention des lois. Les contrefacteurs sont punis d'un coup de fouet par drachme que vaut la marchandise (917 e).

Les orphelins sont confiés aux Gardiens-des-Lois (926 e), qui seront également surveillants des tuteurs s'il s'avère qu'il en faut. Qu'il y ait testament ou pas, les orphelins qui ont de la famille en cas de besoin de tutelle seront pris en charge par deux proches du côté maternel et deux proches du côté paternel, et un ami personnel du défunt. Si les ayants droit ne sont que des filles, elles seront mariées à un frère de la branche paternelle, à qui reviendra l'héritage prévu. Celui qui jugera mauvais son tuteur aura cinq ans pour se retourner contre lui, à partir de sa sortie de tutelle. Si un époux ou une épouse trompe l'autre membre du couple avec un esclave, l'enfant qui naîtra du couple sera expulsé du territoire (la femme par les surveillantes du mariage, l'homme par les Gardiens-des-Lois (930 b). Des obligations légales de l'enfant envers les parents et les aïeux (930 e-932), Platon exige une dénonciation : quel que soit le méfait, la dénonciation est préconisée et parfois même rendue obligatoire par les lois, ou encore récompensée ; les esclaves qui dénonceront les maltraitances faites aux aïeux seront affranchis et protégés de toutes représailles par décision des magistrats. Si le dénonciateur n'appartient ni à l'agresseur, ni à l'agressé, sa liberté sera payée à son maître par la Cité. Les empoisonnements et maléfices commis par un professionnel (médecin ou devin) seront punis de mort (932 d-e) - ou d'une amende si le prévenu est un simple citoyen déclaré coupable. Les amendes contre ceux qui laissent paraître en public les fous de leur famille vont de cent drachmes à une mine (934 d) ; la mendicité est interdite, et les mendiants bannis (936 b). Platon est favorable à la proportionnalité et à l'individualisation des peines (933 e) ; les faux témoignages seront punis de mort s'ils se produisent trois fois ; il en ira de même pour ceux qui intentent un procès par impudence, ou par intérêt personnel.

Citations de l'Odyssée, d'Homère : « Telle est la sentence des dieux de l'Olympe »[A 25] et du Chant VI de l'Iliade (931 a-b).

Livre XII[modifier | modifier le code]

Ce dialogue parle de l'unité de la vertu (963 a), le thème moral par excellence, puis de l'Un et du Multiple (965 b), le thème métaphysique par excellence, puis des Idées (966 a), théorie philosophique, enfin de la divinité des astres (966 c), théorie théologique.

Personne ne reste sans chef ; c'est ce que Platon exprime également au sujet de la législation militaire (942 a), et également d'un point de vue général.

Platon prône des magistrats contrôleurs, vérificateurs et observateurs - observateurs qui seront âgés d'au moins cinquante ans et auront une carrière jusqu'à soixante ans maximum - qui maintiendront l'ordre (943-945 b), tant pour corriger un militaire par ses collègues après avoir désobéi en temps de guerre, que pour dénoncer le particulier fautif en temps de paix. Il aborde ensuite l'administration de la justice (948 b), les relations internationales (949 e et 941 a, où l'ambassadeur qui se détournera de son objectif premier est jugé au cas par cas, mais puni au moins d'une amende pour impété envers Zeus, qui a inspiré la mission, et Hermès, dieu des voyageurs). Le coupable de lâcheté, celui qui manque de force morale face au danger, sera mis à l'écart de la société, et paiera une amende. L'ambassadeur est la seule personne qui pourra quitter la cité pour l'étranger, et sera quelqu'un d'au moins quarante ans ; aucun voyage à titre privé n'est permis. L'ambassadeur qui vient d'une autre cité est reçu, invité aux frais de la cité.

Organisation du Conseil Nocturne (952 d) : Composé de prêtres, de gardiens-de-la-loi, de directeurs de l'éducation, d'acolytes, le Conseil a pour fonction d'être vigilant sur ce qui peut améliorer les lois et de faire la synthèse (961 d).

La Loi est l'expression du « Noûs » (νοῦς), l'intellect (957).

Platon revient sur divers délits : pour les vols, les enquêteurs devront entrer avec une tunique sans ceinture sinon ni, après avoir prêté serment de ne pas opérer la fouille dans son propre intérêt. Celui qui refuse la perquisition de son accusateur sera poursuivi devant le tribunal, et puni de deux fois le montant de l'objet de la perquisition. La prescription, exceptions faite des problèmes de maisons ou de terrains, jugés inaliénables, a lieu après un an. Lors d'un vol sans preuves, si le bien est utilisé en ville, la prescription est d'un an, cinq ans s'il est utilisé en campagne, dix ans s'il est utilisé dans la maison du voleur ; aucune prescription n'est prévue si le bien est utilisé à l'étranger. Les particuliers qui recueillent chez eux un exilé seront punis de mort ; il en va de même pour les instigateurs d'émeutes ou semeurs de troubles : ils seront punis de mort. Les préposés aux services publics doivent refuser tout présent, quelle qu'en soit la forme, sinon ils sont condamnés à mort pour suspicion, recel, corruption de fonctionnaires (955). Il propose des lois sur les offrandes aux dieux (956 a) : dans les temples publics, seuls sont autorisés des présents d'une seule pièce, en ceci compris les statuettes (uniquement en bois, en tissu obligatoirement blanc, ou en pierre)[note 9]. Les offrandes seront des oiseaux ou des images divines auxquelles les heures consacrées par le peintre ne dépasseront pas une journée. Il a déjà été question des pompes funèbres, mais Platon rappelle qu'aucune tombe ne pourra se trouver en terrain labourable (958 d), et réitère que les gardiens-de-la-loi sont observateurs du déroulement des enterrements. La stèle de pierre et le monticule de pierre sont permis, et réglementés : la stèle ne pourra comporter plus de quatre vers. Les pleurs sont autorisés, les lamentations seront interdites.

La communauté isolée ou volontairement coupée du monde : Toute relation interétatique rend en effet le conflit ou la discorde possibles. Aussi, maintenir un État en paix impliquerait de l'exclure du reste du monde politique. Cette volonté d'exclusion est en particulier formulée dans Les Lois de Platon. Pour préserver la cité idéale, il convient de limiter considérablement les échanges extérieurs : « c'est pourquoi la cité platonicienne entretiendra, par un « noble mensonge », le mythe de l'autochtonie, ou d'une différence de nature entre ses citoyens et les autres hommes, elle sera loin de la mer, découragera les voyages et les contacts avec l'étranger, réservés aux ambassadeurs et aux philosophes »[10]. Sur l'intellect, Platon contredit Anaxagore (967 b), qui soutient que le chaos primitif a été mis en ordre par l'Intellect.

Modernité de l’œuvre[modifier | modifier le code]

L'égalité entre les sexes, la nécessité de l'instruction sans pour autant qu'elle ait l'apparence d'une contrainte témoignent de la modernité qu'incarne l’œuvre de Platon. Toutefois le caractère autoritaire de la Cité idéale que peint Platon peut se dresser comme un obstacle, une remise en cause partielle de cette modernité. L'idée d'une organisation harmonieuse de la société remonte à la haute Antiquité. Des ancêtres lointains et indirects du socialisme - bien que l'emploi du mot soit très anachronique - comme du communisme dans son sens premier de société sans propriété privée, se trouvent sur plusieurs continents : en Grèce chez Platon, qui imagine dans La République et Les Lois des modes idéaux d'organisation de la cité (Platon ne prône pas l'égalité sociale - sa cité idéale de La République étant au contraire strictement hiérarchisée - mais l'harmonie. Au sein de l'élite sociale envisagée par Platon règnerait une communauté absolue de biens matériels)[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

  • Philippe Raynaud (dir.) et Stéphane Rials, Dictionnaire de philosophie politique, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », (1re éd. 2003), 900 p.

Études[modifier | modifier le code]

Sur la justice et la loi
  • Hayden W. Ausland, « La “seconde navigation” dans la philosophie politique de Platon », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 275-293 (lire en ligne)
  • Jean-Marie Bertrand, De l’écriture à l’oralité : Lectures des Lois de Platon, Paris, Publications de La Sorbonne, , 470 p. (présentation en ligne)
  • Luc Brisson, Jean-Marie Bertrand et Jean-François Pradeau, « Présentation », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 7-8 (lire en ligne, consulté le )
  • Owen Goldin (en), « Qu'est-ce qu'une loi dans les Lois ? », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 247-258 (lire en ligne)
  • André Laks, Médiation et coercition : Pour une lecture des Lois de Platon, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, , 200 p. (ISBN 978-2859399399, lire en ligne)
  • Létitia Mouze, « Que dit le législateur des Lois de Platon ? », Cahiers des études anciennes, vol. LVII,‎ , p. 61-75 (lire en ligne)
  • (de) Gerhard Müller, Studien zu den Platonischen Nomoi, Munich, C. H. Beck, coll. « Zetemata III », , 194 p. (présentation en ligne).
  • Christopher Rowe (en), « Socrate, les lois et les Lois », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 259-273 (lire en ligne)
  • Richard F. Stalley, « La justice dans les Lois de Platon », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 229-246 (lire en ligne)
  • Léo Strauss (trad. Olivier Berrichon-Sedeyn), Argument et action des Lois de Platon, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, , 225 p. (présentation en ligne)
  • Paul Veyne, « Critique d'une systématisation : les Lois de Platon et la réalité », Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 37ᵉ année, nos 5-6,‎ , p. 883-908 (lire en ligne)
Sur l’économie et la cité
  • Djibril Agne, « La notion de changement politique dans La République et dans Les Lois », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 21, no 2,‎ , p. 13-25 (lire en ligne)
  • Jean-Marie Bertrand, « Le citoyen des cités platoniciennes », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 37-55 (lire en ligne, consulté le ).
  • Yves Charbit, « Migration et colonisation dans la pensée de Platon », Revue européenne des migrations internationales, vol. 17, no 3,‎ , p. 199-210 (lire en ligne)
  • Yves Charbit, « La cité platonicienne : histoire et utopie », Population, vol. 57ᵉ année, no 2,‎ , p. 231-260 (lire en ligne)
  • Alain Fouchard, « Le statut des agriculteurs dans la cité grecque idéale au IVe siècle av. J.-C. », Revue des études grecques, t. 106, nos 504-505,‎ , p. 61-81 (lire en ligne)
  • Francisco Leonardo Lisi, « La pensée historique de Platon dans les Lois », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 9-23 (lire en ligne, consulté le ).
  • Susan Sauvé Meyer, « Les dangers moraux du travail et du commerce dans les Lois de Platon », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 387-397 (lire en ligne)
  • Marcel Piérart, Platon et la cité grecque : Théorie et réalité dans la constitution des Lois, Paris, Les Belles Lettres, (1re éd. 1974), 577 p. (ISBN 978-2251181073)
  • Jean-François Pradeau, « L'économie politique des Lois. Remarques sur l'institution des Κλῆροι », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 25-36 (lire en ligne, consulté le ).
  • Gerasimos Santas, « Légalité, justice et femmes dans la République et les Lois de Platon », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 309-330 (lire en ligne)
  • Bernard Suzanne, Le philosophe retrouvé : Une (autre) lecture des dialogues de Platon, (lire en ligne [PDF]), p. 1-26
Sur l’éducation
  • Djibril Agne, « Les verbes περιπατεῖν et φέρειν dans le Livre VII des Lois de Platon : la promenade et le portage dans la formation du jeune enfant », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 38, no 1,‎ , p. 37-51 (lire en ligne)
  • Benoît Castelnérac, « Évolution de l’humanité et éducation au livre III des Lois de Platon », Revue Philosophique de Louvain, vol. Troisième série, t. 106, no 4,‎ , p. 695-721 (lire en ligne)
  • Létitia Mouze, « Éducation et politique dans les Lois », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 57-69 (lire en ligne)
  • Emmanuelle Jouët-Pastré, « Jeu et éducation dans les Lois », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 71-84 (lire en ligne)
  • Luc Brisson, « Les magistratures non judiciaires dans les Lois », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 11,‎ , p. 85-101 (lire en ligne)
  • Laetitia Monteils-Laeng, « Danser, ordonner, contrôler. La choreia dans les Lois de Platon », Théologiques, vol. 25, no 1,‎ , p. 39-54 (lire en ligne)
Sur la religion
  • Maurice Corvez, « Le Dieu de Platon », Revue Philosophique de Louvain, vol. Troisième série, t. 65, no 85,‎ , p. 5-35 (lire en ligne)
  • Aikaterini Lefka, « Religion publique et croyances personnelles : Platon contre Socrate ? », Kernos, no 18,‎ , p. 85-95 (lire en ligne)
  • Wauthier De Mahieu, « La doctrine des athées au Xe livre des Lois de Platon », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 41, no 1,‎ , p. 5-24 (lire en ligne)
  • Wauthier De Mahieu, « La doctrine des athées au Xe livre des Lois de Platon [Étude des sources] », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 42, no 1, Antiquité — Oudheid,‎ , p. 16-47 (lire en ligne)
  • Clodius Piat, « Dieu, d'après Platon », Revue néo-scolastique, vol. 12ᵉ année, no 46,‎ , p. 194-206 (lire en ligne)
  • Clodius Piat, « Dieu, d'après Platon (suite) », Revue néo-scolastique, vol. 12ᵉ année, no 47,‎ , p. 306-315 (lire en ligne)
Sur la fortune des Lois
  • Sébastien Morlet, « Les législateurs grecs d’après les apologies chrétiennes du IIe s. au Ve s. », Cahiers des études anciennes, vol. LVII,‎ , p. 119-131 (lire en ligne)
  • Peter Simpson, « Les Lois de Platon entre les mains d'Aristote », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 2, no 16,‎ , p. 295-307 (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Expression également traduite par Conseil de veille.
  2. Ainsi de Girard, p. 872 : « Nous savons par Platon que la kryptie était obligatoire pour tous les jeunes Lacédémoniens. »
  3. Définition exacte de l'eusébie, des Biens extérieurs et des Biens réels
  4. Perversité, que Théophraste définit comme « le désir de nuire » : Caractères de Théophraste : Caractère XIX, le Pervers (en grec ancien : φιλοπονηρία)
  5. Le mot grec de Platon est thymos (θυμός) : il renvoie à l'idée d'humeur inégale et d'irascibilité, cause d'une ardeur désordonnée ou incohérente
  6. Du grec σός (harmonie), φρήν (conscience) et λόγος (étude) et le sens est proche des maisons de redressement (en l'occurrence, il s’agit d’une prison pour le redressement de l’éducation à la foi, contre l'athéisme.
  7. Patronne des routes, on trouvait sa statue aux carrefours, aux croisements des chemins.
  8. Eranos a ici son tout premier sens.
  9. Sont interdits : l'or et l'argent, qui suscitent la convoitise ; l'ivoire parce que dépourvu d'âme ; et le fer et l'airain, considérés comme matière des instruments de guerre.

Références antiques[modifier | modifier le code]

  1. La République, VIII, 547 e et 548 ; Les Lois II, 673 c ; I, 637 c ; VI, 781 a ; VII, 806 c.
  2. La République, VI, 494 a ; Lettre VII, 340 c.
  3. La tradition voudrait faire mourir Platon à 81 ans, d'après le symbolisme des nombres, car 81 est le carré de 9 : voir Censorin, Du jour natal et Sénèque, Lettres à Lucilius, 53, 31.
  4. (grc) Fragment 21 des Orphicorum fragmenta d’Otto Kern, Berlin, 1922.
  5. Lettres à Lucilius, 90.
  6. Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre I, 633 b–c.
  7. Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], I, 633.
  8. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], chant XIX, vers 178-179.
  9. Fragment 12 (629 a).
  10. Frag. 12 (629 a-b et 660 e).
  11. Frag. 11 (629 b).
  12. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], chant IX, vers 112-115.
  13. Hésiode, Les Travaux et les Jours [détail des éditions] [lire en ligne], v.287-292.
  14. Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne], 37 b.
  15. Phédon, 59 d.
  16. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], chant III, vers 26-28.
  17. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], chant III, vers 26-28 et le Protagoras, 345 d.
  18. Le Banquet, 181 d-e.
  19. Caractères XXII : Le Radin (en grec ancien ἀνελευθερία)
  20. Mémorables de Xénophon, Livre I, X, 19 : « Socrate croyait que les dieux s’occupent des hommes, mais non pas à la manière du vulgaire ».
  21. Livre I, Ch. 5, 411 a.
  22. Les Travaux et les Jours, 304. La traduction par Anne Bignan parle de frelon ; celle dirigée par Luc Brisson parle de faux-bourdons.
  23. XIX, 23.
  24. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 500. Une évocation de ce vers se retrouve également au livre VI de Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne], 488 c.
  25. VI, 448.

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. Charles-Émile Ruelle, administrateur honoraire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, membre de la Société des antiquaires de France, Fragments relatifs à l'Harmonique, .
  2. Laks 2005, p. 18.
  3. a et b Laks 2005, p. 17.
  4. Laks 2005, p. 19.
  5. Laks 2005, p. 24.
  6. Diès et Gernet 1950, p. IX.
  7. Edmond Lévy, Sparte : Histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine, Éditions du Seuil, , p. 65, note 1.
  8. Œuvres complètes 2008, p. 1174-1175.
  9. Nicolas Waquet, préface aux Caractères de Théophraste.
  10. Raynaud 2006, p. 303.
  11. Jacques Droz, Histoire générale du socialisme, tome 1, 1972, P.U.F., p. 67-71.

___________________________________________________________________________________________________________________