Syndrome pulmonaire à hantavirus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le syndrome pulmonaire à hantavirus (HPS, pour l'anglais hantavirus pulmonary syndrome) est l'un des deux syndromes potentiellement mortels dus à une zoonose provoquée par un virus du genre Orthohantavirus[2]. Les virus en cause sont le virus du canal Black Creek (BCCV), le virus de New York (NYV), le virus sin nombre (SNV) et certains autres membres du genre Orthohantavirus qui sont endémiques aux États-Unis et au Canada[3]. Des rongeurs spécifiques sont les principaux hôtes des hantavirus, C'est le rat hispide du coton (Sigmodon hispidus) au sud de la Floride, qui est le principal hôte du virus de Black Canal Creek[4],[5]. La souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) au Canada et à l'ouest des États-Unis est l'hôte principal du virus sin nombre[6],[7]. La souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus) dans l'est des États-Unis est le principal hôte du virus New York[8].

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

Le syndrome pulmonaire à hantavirus a été identifié lors de l'épidémie de Four Corners au sud-ouest des États-Unis en 1993. Il a été identifié aux États-Unis par le Dr Bruce Tempest. Il a été initialement appelé « maladie de Four Corners », mais le nom a été changé en sin nombre (« sans nom » en espagnol) après que des Amérindiens se sont plaints que le nom « Four Corners » stigmatisait la région[9].

Transmission[modifier | modifier le code]

L'hispid cotton rat (en), endémique au sud de la Floride, est le porteur du virus du canal de Black Creek.

La transmission par aérosol d'excréments de rongeurs reste le seul moyen connu de transmission du virus à l'homme. En général, les gouttelettes et / ou la transmission par un vecteur passif n'a pas été démontré pour les hantavirus ni dans la forme pulmonaire ni dans la forme hémorragique[10],[11].

Signes et symptômes[modifier | modifier le code]

Les prodromes associent des symptômes pseudogrippaux tels que la fièvre, la toux, les myalgies, les céphalées, la léthargie et la dyspnée, qui évolue rapidement vers une insuffisance respiratoire aigüe. Elle est caractérisée par l'apparition soudaine d'une dyspnée qui évolue rapidement en œdème pulmonaire, elle est souvent fatale, malgré l'assistance respiratoire et l'injection de diurétiques puissants. Le taux de létalité est de 30 à 60 %[12].

Traitement[modifier | modifier le code]

Il n'existe aucun remède ou vaccin pour le HPS. Le traitement est uniquement symptomatique, réanimation avec ventilation mécanique avec de l'oxygène pendant la phase respiratoire critique. Le diagnostic précoce et l'admission dans un service de soins intensifs permet un meilleur pronostic.

Prévention[modifier | modifier le code]

La lutte contre les rongeurs dans la maison et dans l'environnement des logements demeure la meilleure stratégie de prévention primaire, ainsi que l'élimination du contact avec des rongeurs en milieu de travail et dans les campings. Les hangars et les locaux de stockage fermés sont souvent des sites idéaux pour les infestations de rongeurs. Il est recommandé d'aérer ces espaces avant utilisation, d'éviter le contact direct avec les excréments de rongeurs et de porter un masque pendant le nettoyage de ces zones pour éviter l'inhalation des sécrétions de rongeurs en aérosol[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Virus Taxonomy: 2018b Release », ICTV, (consulté le ).
  2. Koster FT. Levy H. "Hantavirus cardiopulmonary syndrome: a new twist to an established pathogen", In: Fong IW, editor; Alibek K, editor. New and Evolving Infections of the 21st Century, New York: Springer-Verlag New York, Inc.; 2006. p. 151–170.
  3. Nichol ST. Beaty BJ. Elliott RM. Goldbach R, et al. Family Bunyaviridae. In: Fauquet CM, editor; Mayo MA, editor; Maniloff J, editor; Desselberger U, et al., editors. Virus Taxonomy: 8th Report of the International Committee on Taxonomy of Viruses. San Diego, CA: Elsevier Academic Press;
  4. Rollin PE. Ksiazek TG. Elliott LH. Ravkov EV, et al. "Isolation of Black Creek Canal virus, a new hantavirus from Sigmodon hispidus in Florida", J Med Virol. 1995;46:35–39. [PubMed]
  5. Glass GE. Livingstone W. Mills JN. Hlady WG, et al. "Black Creek Canal virus infection in Sigmodon hispidus in southern Florida", Am J Trop Med Hyg. 1998;59:699–703. PubMed
  6. (en) Childs JE. Ksiazek TG. Spiropoulou CF. Krebs JW et al. Serologic and genetic identification of Peromyscus maniculatus as the primary rodent reservoir for a new hantavirus in the southwestern United States, J Infect Dis. 1994;169:1271–1280. [PubMed]
  7. Drebot MA. Gavrilovskaya I. Mackow ER. Chen Z et al. Genetic and serotypic characterization of Sin Nombre-like viruses in Canadian Peromyscus maniculatus mice, Virus Res. 2001;75:75–86. [PubMed]
  8. Hjelle B. Lee SW. Song W. Torrez-Martinez N, et al. Molecular linkage of hantavirus pulmonary syndrome to the white-footed mouse, Peromyscus leucopus: genetic characterization of the M genome of New York virus, J Virol. 1995;69:8137–8141. [PMC free article] [PubMed]
  9. « Death at the Corners », Discover Magazine, (consulté le )
  10. C.J. Peters, « Emerging Infections: Lessons from the Viral Hemorrhagic Fevers », Transactions of the American Clinical and Climatological Association, Transactions of the American Clinical and Climatological Association, vol. 117,‎ , p. 189–197 (lire en ligne)
  11. John Crowley et Ted Crusberg, « Ebola and Marburg Virus Genomic Structure, Comparative and Molecular Biology », Dept. of Biology & Biotechnology, Worcester Polytechnic Institute (version du sur Internet Archive)
  12. « Hantavirus La maladie - Recommandations CNR Hantavirus », sur pasteur.fr (consulté le )
  13. « CDC - Hantavirus Pulmonary Syndrome (HPS) - Hantavirus », Cdc.gov, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]