Ernest Meissonier
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(à 75 ans) Paris |
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Jean-Louis Ernest Meissonier |
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Le Siège de Paris La Campagne de France, 1814 |
Ernest Meissonier, né à Lyon le et mort à Paris le , est un peintre et sculpteur français, spécialisé dans la peinture historique militaire.
Peintre très soucieux du détail authentique, il s'inscrit dans le mouvement de réalisme historique, qui apparaît dans les arts plastiques sous le Second Empire. Couvert d'honneurs, il siège à l'Académie des beaux-Arts et préside de nombreux jurys nationaux ou internationaux.
Même si Proust et Maupassant le tenaient pour leur peintre préféré, l'absence de spontanéité et de vie dans ses oeuvres est relevée par la critique posthume qui le met en « enfer » avec le mot cruel de Degas à propos de ses tableaux de bataille : « Il n'y a que les cuirasses qui ne soient pas en fer », ou celui de Baudelaire le qualifiant de « géant des nains » en faisant allusion à ceux auxquels on accolait le terme de « pompiers » (les Gervex, Carolus-Duran et autres Detaille…) [1].
Biographie
Meissonier, quatrième enfant d'un commerçant lyonnais, fait preuve d'un talent certain pour le dessin. Adolescent, il dessine des têtes au fusain et à l'estompe chez Antoine-Julien Potier[2]. Il quitte à 17 ans sa ville natale et entre dans l'atelier du peintre Léon Cogniet où il apprend à peindre. Il assiste notamment à la préparation de la peinture d'un plafond pour le musée du Louvre représentant l'Expédition d'Égypte, une reconstitution historique qui lui permet d'avoir ses premiers contacts avec la peinture militaire.
Meissonier débute au Salon de 1834. Il est successivement peintre d'éventails et d'images pieuses pour les éditeurs de la rue Saint-Jacques, puis s'essaie à l'illustration avec talent pour l'éditeur Curmer, avec notamment la publication de Paul et Virginie et de La Chaumière indienne de Bernardin de Saint-Pierre. Ses amis de l'époque sont Honoré Daumier et Charles-François Daubigny.
Ernest Meissonier commence sa carrière de peintre dans un registre plus classique, avec des scènes de genre dépeignant la vie quotidienne au XVIIe ou au XVIIIe siècle : joueurs de cartes, joueurs d'échecs, homme attendant à sa fenêtre, fumeur, joueurs de boules. Il obtient un succès grandissant, à tel point qu'on en vient même à le comparer aux maîtres flamands auxquels il est d'ailleurs lui-même fort attaché.
Mais c'est en peignant des scènes militaires que l'artiste obtient les honneurs officiels (officier de la Légion d'honneur en 1856, commandeur en 1867). Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1861. Parmi ses tableaux historiques, on peut citer l'Apothéose impériale, la Retraite de Russie, les Cuirassiers à Waterloo.
Messonier applique systématiquement la même méticulosité d'historien dans tout le travail préparatoire de ses œuvres, ce qui fait de lui une référence en matière d'uniformologie.
En 1886, ce peintre prolifique avait à son actif quelque quatre cents tableaux.[réf. nécessaire]
L’œuvre
Ernest Meissonier fait partie des illustrateurs d'Honoré de Balzac avec cinq dessins illustrant la Comédie humaine : La Maison du chat-qui-pelote, Le Bal de Sceaux, La Bourse, La Femme abandonnée, La Femme de trente ans.
Il appartient au courant artistique académique dit aussi « pompier ». Il est considéré de son vivant comme un des plus grands maîtres de la peinture contemporaine. Connu pour ses scènes de genre militaires napoléoniennes (réalisées sous le Second Empire), Meissonier a eu en son temps gloire et honneurs, mais aussi des critiques virulentes. Ses peintures sont les plus chères qui se soient vendues du vivant de l'artiste au XIXe siècle, ainsi entre 1884 et 1890 pouvait-t-il vendre certains de ces tableaux entre 100 000 et près de 200 000 francs de l'époque.
Une de ses œuvres les plus connues est le tableau intitulé Campagne de France, 1814[6]. D'un petit format assez inhabituel pour une peinture d'histoire militaire, ce tableau témoigne de son savoir-faire habile et minutieux. Malgré les dimensions réduites, la vaste étendue de la plaine désolée et le lourd ciel gris donnent de l'ampleur à la scène, tout comme la perspective dilatée autour de la figure centrale de l'Empereur, magnifié par un point de vue en léger contrebas. Les moindres détails sont restitués avec minutie. Le directeur de l'École des beaux-arts, Charles Blanc, disait d'ailleurs de Meissonier qu'il « peignait grandement en petit »[7].
Le public découvre son activité de sculpteur après sa mort. Ses statuettes modelées en cire lui servaient à la préparation de ses tableaux[8].
En 1890, Meissonier participe, avec Pierre Puvis de Chavannes, Carolus-Duran, Félix Bracquemond, Jules Dalou, Auguste Rodin et Carrier-Belleuse, à la refondation de la Société nationale des beaux-arts. Il est élu président, avec Dalou comme vice-président. Cette société recommençe à organiser des expositions annuelles au Salon du Champ-de-Mars, traditionnellement une quinzaine après l’officiel Salon des Champs-Élysées, organisé par la Société des artistes français. Quand il meurt l’année suivante, Pierre Puvis de Chavannes lui succède avec Auguste Rodin comme vice-président.
Il est inhumé à Poissy, où il vécut à partir de 1846 et dont il fut maire.
Collections publiques
Peintures
- Les Bourgeois Flamands, 1836, Wallace Collection, Londres
- Le cardinal de Granvelle, vers 1840, musée du château de Versailles
- Napoléon III à Solférino, 1863, musée du Louvre, Paris
- La Campagne de France, 1814, 1864, musée d'Orsay, Paris
- La partie de piquet, 1872, musée Anne-de-Beaujeu, Moulins
- Friedland, 1807, 1875, Metropolitan Museum of Art, New York
- 1805, Les Cuirassiers avant la charge, 1878, château de Chantilly
- La Seine à Poissy, 1884, Philadelphia Museum of Art
- Le matin de Castiglione, 1891, musée Anne-de-Beaujeu, Moulins
Sculptures
- Le Voyageur, entre 1878 et 1890, statuette en cire, tissu et cuir, musée d'Orsay, Paris[9]
- Cheval blessé, entre 1884 et 1893, bronze, musée d'Orsay, Paris[10]
- Le Héraut de Murcie, 1893, bronze, musée d'Orsay, Paris[11]
- Duroc à Castiglione, 1890, plastiline, musée des beaux-arts de Lyon[12]
Illustrations
- Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, Curmer éditeur.
- Bernardin de Saint-Pierre, La Chaumière indienne, Curmer éditeur.
- Honoré de Balzac, La Maison du chat-qui-pelote, Le Bal de Sceaux, La Bourse, La Femme abandonnée, La Femme de trente ans.
Galerie
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Napoléon III à la bataille de Solferino, 1863, musée national du château de Compiègne.
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Le siège de Paris, 1870, musée d'Orsay, Paris.
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Friedland, 1807, 1875, Metropolitan Museum of Art, New York.
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Étude de cheval, musée Bonnat-Helleu, Bayonne.
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Un jeu de piquet, 1861, National Museum Cardiff.
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Napoléon en 1814, 1862, Walters Art Museum, Baltimore.
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Cuirassier sabre au clair, vers 1872, bronze, Art Institute of Chicago.
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Hussard à cheval, cire, Metropolitan Museum of Art, New York.
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Autoportrait, vers 1865, musée d'Orsay, Paris.
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Autoportrait, 1889, musée d'Orsay, Paris.
Salons
Élèves
- Georges Brétegnier,
- Gabriel Coffinières de Nordeck,
- Maurice Courant,
- Édouard Detaille (1848-1912),
- Truesdell Sangston Gaylord,
- Lucien Alphonse Gros (1845-1913),
- Daniel Ridgway Knight,
- Charles Meissonier,
- Alphonse Moutte,
- Louis Monziès
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit
- P. Burty, « L'œuvre de M. Meissonier et les photographies de M. Bingham », dans la Gazette des beaux-arts, 1866, p. 78-89.
Iconographie
- Portrait de E. Meissonier, graveur au travail dans son atelier, 1863, reproduction photographique de Robert Jefferson Bingham photographe, Bibliothèque nationale de France.
- Portrait en pied de Ernest Meissonier devant un chevalet en intérieur, un chien couché à ses pieds, 1867, par Robert Jefferson Bingham, tirage photographique, National Portrait Gallery, Londres.
- Autoportrait, 1889
Anecdotes
- Il est l'oncle du peintre Adolphe Steinheil.[réf. nécessaire]
- Il fut un fervent adversaire de la peinture d’Édouard Manet qui servit sous ses ordres durant la guerre de 1870[13].
- Dans son interview avec Denise Glaser, Salvador Dalí fait l'apologie du peintre, le qualifiant de « rossignol du pinceau », par opposition au « plus mauvais peintre de France », Paul Cézanne[14].
Notes et références
- Lyonnais dans l'histoire, Pierre Gutton, Edit Privas 1985
- Peintre lauréat du troisième prix de Rome en 1821 et 1822.
- Jean Louis Ernest Meissonier. Ses Souvenirs - Ses Entretiens, précédés d'une étude sur sa vie et son œuvre, par M. O. Gréard. Librairie Hachette et cie - Paris, 1897.
- Site du ministère de la Culture - JOCONDE : Catalogue des collections des musées de France
- Juliette Glikman, Ernest Meissonier, 1814. Campagne de France, Cahiers de la Méditerranée, "Dossier : XVe - XXe siècles - De la tourmente révolutionnaire au traumatisme de 1870 : la fin du Guerrier et l'émergence du soldat", no 83 : "Guerres et guerriers dans l'iconographie et les arts plastiques", 2011, p. 175-186.
- Campagne de France, 1814 est en fait le premier tableau d'un cycle resté inachevé des conquêtes napoléoniennes, qui valut à Meissonier un immense succès.
- « Ernest Meissonier - Campagne de France, 1814 », Notice sur le site du musée d'Orsay
- Notice du Musée d'Orsay
- Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
- Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
- Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
- Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
- biographie Manet
- Émission Discorama du 14/02/1971 [1]
Liens externes
- Peintre français du XIXe siècle
- Sculpteur français du XIXe siècle
- Peintre académique français
- Peintre d'histoire français
- Peintre de bataille
- Illustrateur d'uniformes
- Sculpteur rhône-alpin
- Élève du lycée Charlemagne
- Ancien maire des Yvelines
- Académie des beaux-arts (France)
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Naissance à Lyon
- Naissance en février 1815
- Décès en janvier 1891
- Décès à Paris