Charles de Gaulle dans les arts et la culture populaire

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L'article Charles de Gaulle dans les arts et la culture populaire correspond aux nombreuses représentations artistiques et culturelles suscitées par le premier président de la Cinquième République.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Le petit et le grand écran n'ont pas représenté directement Charles de Gaulle de son vivant dans des œuvres importantes[1] mais plutôt avec des images d'archives ou des allusions au Général[2]. Après sa mort, plusieurs films et téléfilms mettent en scène son rôle miliaire et politique[3].

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

  • 1987 : De Gaulle ou l'éternel défi de Jean Labib.
  • 1999 : De Gaulle-Churchill : mémoires de guerre en deux parties réalisé par Patrick Jeudy.
  • 2001 : L'Ami américain : l'Amérique contre de Gaulle réalisé par Patrick Jeudy pour France 3 - La Cinquième.
  • 2005 :
  • 2008 : Le Dernier bal de la Quatrième de Jean-Paul Fargier.
  • 2009 : Mystères d'archives dans l'épisode 2 de la saison 1, Le Général de Gaulle dans Paris libéré, et l'épisode 7 de la saison 2, De Gaulle à Québec.
  • 2010 : Je vous ai compris : de Gaulle, 1958-1962 de Serge Moati, joué par Patrick Chesnais, France Télévisions.
  • 2011 : De Gaulle : le géant aux pieds d'argile réalisé par Patrick Jeudy pour Arte.
  • 2013 : FLB : les années de Gaulle, les années Giscard réalisé par Hubert Béasse.
  • 2014 :
  • 2015 : Le jour où... De Gaulle a choisi la guerre réalisé par Laurent Portes.
  • 2017 :
    • De Gaulle et Pompidou, jusqu'à la rupture réalisé par Catherine Nay et Antoine Coursat.
    • De Gaulle, le dernier roi de France réalisé par Patrick Rotman.
    • Mai 1958, le printemps du Général de Gaulle réalisé par Bertrand Delais.
  • 2018 : ONU : la bataille de De Gaulle, 1944-1945 réalisé par Philippe Saada.
  • 2019 : De Gaulle, premières bataille réalisé par Serge Tignères.
  • 2020 :
    • De Gaulle, l'homme à abattre réalisé par Emmanuel Amara.
    • De Gaulle, le monarque et le Parlement produit par Public Sénat en partenariat avec les Archives Nationales et réalisé par Pierre Bonte-Joseph.
    • Ils détestaient de Gaulle réalisé par Patrick Jeudy pour Histoire TV et Les Bons Clients.
    • L'Artiste de Gaulle réalisé par Jérôme Bermyn et Raphaelle Baillot.
    • De Gaulle bâtisseur réalisé par Camille Juza.
    • 26 jours pour tuer de Gaulle réalisé par Cédric Gruat.
  • 2021 : 1940-1944 : de Gaulle seul contre tous réalisé par Laurent Huberson et Virginie Kahn.

Téléfilms[modifier | modifier le code]

Séries[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Caricatures[modifier | modifier le code]

De Gaulle à l'Élysée en 1959 (dessin de Calvi, 1959).

Charles de Gaulle fait l'objet de caricatures durant toute sa vie, notamment de la part de rivaux et ennemis[4],[5]. Dès Saint-Cyr, il est ainsi moqué et caricaturé pour sa grande taille, que ses condisciples associent à ses importantes ambitions[6]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la presse collaborationniste du régime de Vichy publie quotidiennement des caricatures sur de Gaulle dans le but de discréditer ses actions en le présentant comme une marionnette des Alliés[5],[7]. La revue allemande Simplicissimus caricature de Gaulle comme l'esclave de Moscou[8]. À la Libération, les caricaturistes retrouvent matière dans la grande taille de Charles de Gaulle, « symbole de grandeur politique pour les uns, d'orgueil démesuré ou d'oppression pour les autres », constate Guillaume Doizy. Le 10 novembre 1944, Action publie une caricature sur la taille de Gaulle rivalisant avec la Tour Eiffel[9]. Le 31 décembre, France Soir publie un dessin de Jean Effel dépeignant les retrouvailles entre le Général et Paris libérée[10].

À compter du retour au pouvoir du Général en 1958, la plume des dessinateurs se polarise également sur la forme de son nez, en allongeant et métamorphosant l'appendice nasal à hauteur de l'opposition exprimée envers le chef de l'État[11]. Cette prise de pouvoir est illustrée dans la presse en montrant que la République française est forcée par de Gaulle à passer à la Cinquième République[12], certains dessins rappelant aussi que les précédents régimes politiques avaient déjà été « sauvés » par un homme providentiel[pas clair][13]. En juin 1959, à la suite de son retour d'Alger, une caricature montre de Gaulle ayant mis au pas les militaires qui doivent se plier au pouvoir politique[14]. La relation qu'entretint De Gaulle avec la presse fut souvent caricaturée[15],[16].

Cette forte personnalité du Général se retrouve notamment en 1960 dans « Le Miracle atomique : "Auparavant, on m'ignorait. Maintenant..." », qui le montre plus haut que l'explosion d'un champignon atomique[17]. En 1962, David Low ironise les visions qu'a de Gaulle de l'Europe avec Dans la tête de De Gaulle[18]. En 1964, lorsque de Gaulle visite le Mexique, la presse américaine le caricature alors en exploitant le souvenir de l'expédition du Mexique voulue par l'empereur Napoléon III, qui est assimilé au président français en fonction[19]. La même année, lorsque la France tourne le dos à l'OTAN, une caricature du Daily Mail dépeint de Gaulle comme un Dalek pendant une réunion interarmées avec le jeu de mots « DeGaullek »[20]. En 1965, Fritz Behrendt dépeint la vision ainsi que le rôle qu'entend jouer De Gaulle au sein de l'OTAN[21].

En 1967, lorsqu'il s'oppose à l'accueil du Royaume-Uni au sein du Marché commun, une caricature montre ironiquement qu'il avait lui-même été accueilli par Churchill à Londres en 1940[22]. Durant Mai 68, des caricatures d'époque présentent de Gaulle comme un dictateur autoritaire et fasciste[23].

Il est surnommé « Mongénéral » par Le Canard enchaîné, qui recourt parodiquement au déterminant possessif d'usage militaire, devenu « une sorte de préfixe accolé aux noms des objets ou des domaines sur lesquels s’étendait la domination du président de la République » : « Mongouvernement », « MaFrance », etc. De la sorte, l'hebdomadaire satirique entend souligner « la personnalisation voire la privatisation du pouvoir », observe l'historien Laurent Martin[24].

Philatélie[modifier | modifier le code]

Timbre[modifier | modifier le code]

Le 24 février 1990, l’administration des PTT émet un timbre-poste dans le cadre de l’« hommage à Charles de Gaulle 1890-1970 ». La dessinatrice du timbre est Huguette Sainson.

Littérature[modifier | modifier le code]

Bandes dessinées[modifier | modifier le code]

Le neuvième art dépeint la vie de Charles de Gaulle, que ce soit sous le prisme de l'historicité, de l'uchronie ou de l'humour[25].

Dans la série de bandes dessinées Jour J, la mort de Charles de Gaulle à différents moments de l'Histoire est un point de divergence conduisant à plusieurs uchronies. Dans L'Imagination au pouvoir ? (2011), sa mort dans un accident d'hélicoptère lors de sa fuite à Baden-Baden attise un peu plus la révolte de mai 68, menant à une guerre civile de deux ans, puis à la victoire des idéaux soixante-huitards. Dans Paris brûle encore (2012), son assassinat lors des événements de mai 68, quand le palais de l'Élysée est attaqué par les manifestants, divise les armées françaises et le pays plonge alors dans huit ans de guerre civile et nucléaire, au cours desquelles Paris est détruite. Aussi, dans Le Crépuscule des damnés (2015), dernier volet d'une trilogie où la crise du 6 février 1934 a abouti au renversement de la République et l'instauration d'un régime fasciste, Charles de Gaulle finit assassiné, mais n'a jamais été le chef de la France libre puisqu'il n'y a pas eu de Seconde Guerre mondiale.

Charles de Gaulle est une série de bandes dessinées historique et biographiques, par Jean-Yves Le Naour (scénario), Claude Plumail (dessin) et Albertine Ralenti (couleurs), avec le concours de la Fondation Charles de Gaulle. Jean-Yves Ferri a également publié une BD, De Gaulle à la plage. En 2010, Guy Lehideux, Jean-Marie Cuzin et Yves Guéna écrivent De Gaulle, un destin pour la France aux éditions du Signe.

Musique[modifier | modifier le code]

Chansons[modifier | modifier le code]

Charles de Gaulle fait l'objet de plusieurs chansons, que ce soient respectueuses ou satiriques[26].

Musées[modifier | modifier le code]

Divers musées ou lieux de mémoire sont dédiés à Charles de Gaulle :

  • En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles-de-Gaulle, lancé le 9 novembre 2006 par Jacques Chirac et inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, retrace au travers de Charles de Gaulle les grands événements historiques du XXe siècle.
  • La maison natale de Charles de Gaulle, située à Lille. Il s’agit de la maison des grands-parents maternels de Charles de Gaulle qui y naquit en 1890. Devenue monument historique le 15 juin 1989 puis classée le 22 novembre 1990, la maison-musée commémore la vie personnelle, militaire et politique de Charles de Gaulle.
  • La Boisserie, située à Colombey-les-Deux-Églises, ancienne résidence personnelle du général. La maison est devenue un musée en 1980.
  • Le musée de l’Ordre de la Libération, fondé en 1970 et hébergé dans l’Hôtel des Invalides. La salle d’honneur est consacrée à Charles de Gaulle, à l’origine de cette récompense.
  • L’Historial Charles de Gaulle, lui aussi hébergé dans l’Hôtel des Invalides. Inauguré en février 2008 par le président Nicolas Sarkozy, l’Historial présente sur 1 500 m2 le rôle et l’action de l’homme public, chef de la France libre et Président fondateur de la Cinquième République.

Théâtre[modifier | modifier le code]

En 2019, Lionel Courtot met en scène Le Crépuscule à propos de la dernière rencontre entre de Gaulle et Malraux[27].

Odonymie[modifier | modifier le code]

L'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle ainsi qu'un porte-avions portent le nom du Général.

Sculptures[modifier | modifier le code]

Statues[modifier | modifier le code]

Jeu vidéo[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiona Moghaddam, « De Gaulle : très longtemps trop écrasant pour être incarné à l'écran », sur France Culture, (consulté le ).
  2. « Représenter Charles de Gaulle, c'est tout un cinéma », sur telerama.fr, (consulté le ).
  3. « De Lambert Wilson à Samuel Labarthe : ils ont incarné De Gaulle au ciné et à la télé », sur Premiere.fr, (consulté le ).
  4. « De Gaulle en caricatures - Fondation Charles de Gaulle », (consulté le ).
  5. a et b Guillaume Doizy, « Quand De Gaulle rencontre l’histoire : de l’exil à la Libération, la difficile genèse d’une identité caricaturale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 131,‎ , p. 85–104 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.5230, lire en ligne, consulté le )
  6. Voir le début de Ils détestaient de Gaulle, documentaire réalisé par Patrick Jeudy en 2002, qui reprend la caricature suivante : « Caricature of Capitaine Charles de Gaulle (1890-1970), teacher at the military school of Saint-Cyr, cover illustration from the Programme 'Triomphe', 1921 »
  7. Voir Caricatures du général de Gaulle dans la presse collaborationniste (fondationresistance.org)
  8. Patrick Rössler (trad. Béatrice Pellissier), « Ein Federstrich gegen das NS-Regime: die Macher der Satirezeitschriften Simplicus und Der Simpl (1934–35) und deren Produktion im Prager Exil » [« À coup de crayon contre le régime nazi : les dessinateurs des magazines satiriques Simplicus et Der Simpl (1934-35) et leur production en exil à Prague »] Accès libre [doc], sur Cairn, (consulté le )
  9. « La taille, le nez et l’uniforme de Charles de Gaulle : une aubaine pour la caricature politique », sur caricaturesetcaricature.com, (consulté le ).
  10. « De Gaulle en caricatures », sur Le Point, (consulté le ).
  11. Guillaume Doizy, « Du « chapeau cabossé » de Loubet au « pif » du général de Gaulle, l'identité et la carrière caricaturales des présidents de la République française » Accès libre [doc], sur Cairn, (consulté le ).
  12. Commission Journal, « Mai 58 : Les anarchistes et le coup d'État de De Gaulle », sur UCL - Union communiste libertaire, (consulté le ).
  13. « effel.mai58 », sur mapage.noos.fr (consulté le ).
  14. Sébastien Lucarelli et professeur de Lettres-Histoire au lycée professionnel Charles Baudelaire de Meaux, « Le voyage d’Alger en juin 1958 », sur Enseigner de Gaulle, (consulté le ).
  15. Voir caricature.pdf (memorial-charlesdegaulle.fr)
  16. « Caricature du général de Gaulle pendant une conférence de presse - Fondation Charles de Gaulle », (consulté le ).
  17. Elodie Dervaux-Desbiens et professeur d'histoire-géographie au collège Prévert à Caudry, « De Gaulle et l'arme atomique », sur Enseigner de Gaulle, (consulté le ).
  18. f_barca, « La débâcle afghane plaide pour une véritable politique de sécurité européenne - Voxeurop », sur voxeurop.eu, (consulté le ).
  19. Alvar de La Llosa, « L’image du général de Gaulle à travers la presse et les écrivains latino-américains », dans De Gaulle et l’Amérique latine, Presses universitaires de Rennes, coll. « Des Amériques », 20 mars 2017
  20. (en) Michael Waters, « In 1964, You Could Buy Magazines From a Street Dalek », sur Atlas Obscura, (consulté le ).
  21. « Caricature de Behrendt sur De Gaulle et l'OTAN (1965) », sur CVCE.EU by UNI.LU, (consulté le ).
  22. « De Gaulle en caricatures », sur Le Point, (consulté le ).
  23. « Les affiches de Mai-68 », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  24. Laurent Martin, « De Gaulle et Le Canard enchaîné : je t'admire, moi non plus » Accès libre [doc], sur Cairn, (consulté le ).
  25. Nadja Viet, « Charles de Gaulle, fiction radio et bande dessinée », sur France Inter, (consulté le ).
  26. « La chanson et le Président : Charles de Gaulle », sur Franceinfo, (consulté le ).
  27. Frédéric Dieu, « “Le Crépuscule” : une adaptation de Malraux hausse de Gaulle jusqu’au mythe théâtral », sur Profession Spectacle, (consulté le ).
  28. « Charles de Gaulle, poursuivre le combat : l’application mobile », sur Site ECPAD, (consulté le ).