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Robert Dhéry

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Robert Dhéry
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Robert Dhéry en 1962.
Nom de naissance Robert-Léon-Henri Fourrey
Naissance
La Plaine Saint-Denis (Seine)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 83 ans)
19e arrondissement de Paris
Profession Acteur, réalisateur
Films notables La Belle Américaine
Le Petit Baigneur

Robert Dhéry, de son vrai nom Robert Fourrey, est un acteur, metteur en scène, dramaturge et réalisateur français, né le à La Plaine Saint-Denis (Seine) et mort le dans le 19e arrondissement de Paris.

En 1948, avec son épouse Colette Brosset, il fonde la troupe des « Branquignols » — réunissant entre autres Louis de Funès, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Micheline Dax, Pierre Olaf, Jacques Legras, Gérard Calvi ou encore Robert Rollis et Pierre Tornade — dont il écrit la plupart des textes.

Il est le père de la psychanalyste Catherine Mathelin-Vanier.

Robert-Léon-Henri Fourrey naît le à la Plaine Saint-Denis où sa mère est en voyage. Il est aussitôt ramené dans le village familial de l'Yonne, Héry, qui lui donne par la suite son nom d’artiste : « Robert d'Héry ».

Descendant d’une famille de meuniers, il passe une enfance heureuse. Mais à l’école c’est un pitre, incapable de tenir en place. « Je suis né anormal, avec certainement un chromosome en plus, celui de la rigolade… ! À l’école, le maître abattait son poing sur le pupitre. Silence terrifié de la classe. Je pouffais, parce que j'imaginais l’encre jaillissant de l’encrier retomber sur sa tête et lui faire des moustaches ! »[1].

Il découvre le monde du spectacle en assistant à une représentation du Cirque Fratellini. La messe dominicale l'attire tout autant : les cantiques, les cloches et le rituel l’impressionnent. Il s’en souvient plus tard et n’hésite pas à inclure des messes dans ses films, La Belle Américaine (1961), Le Petit Baigneur (1967) ou bien Vos gueules, les mouettes ! (1974). Avec quelques copains, il forme « la bande à Bicot », en référence au héros des albums dessinés de l'époque.

Il a 15 ans lorsque son père l’envoie passer une année en Angleterre. Pensionnaire chez Mrs. et Mr. Watson, un directeur d’école qui lui impose plusieurs fois par semaine des séances de cinéma dans la langue de Shakespeare, le jeune Robert apprend l'anglais avec Buster Keaton, Laurel et Hardy, Charlot mais aussi Laurence Olivier. De retour en France, il a choisi sa voie : il sera Chaplin ou Olivier. Son père lui répond lucidement « Il faut que tu apprennes le métier »[2].

À Paris, au conservatoire Maubel, Robert apprend les rudiments du métier avec Georges Dorival, sociétaire de la Comédie-Française. Un jour de 1938, René Simon, directeur du célèbre cours, lui dit lors d'une visite : « Viens donc me voir… Tu zozotes… Si je te fais jouer Britannicus, tu seras ridicule et tu amuseras tous les élèves ! »[3]. C'est en effet le cas : « Mon vieux rêve, devenir clown, avait des chances de devenir réalité »[4].

René Simon révèle le comédien Robert Dhéry : « J’t’aime bien toi ! Tu es un paysan élégant ! »[3]. Pierrot lunaire, clown, il est là pour donner la réplique à ses camarades. À cette époque, il fait la connaissance d’une danseuse pourvue d'un grand sens de l'humour, Colette Brosset : « On est fait pour s’entendre » se plaît à dire Robert Dhéry[5].

En 1939, lors d’une nouvelle audition chez Simon, les directeurs du théâtre des Mathurins, Jean Marchat et Marcel Herrand, le remarquent. Il est leur pensionnaire pendant deux ans, pour de petits rôles qui lui permettent de préparer l’entrée au Conservatoire. Il y fait également la connaissance de Jean Carmet. Jeune premier comique, il a souvent comme partenaire une débutante « aussi vive qu’une souris »[source insuffisante], Odette Joyeux.

Robert Dhéry apprend beaucoup d’un autre maître, Raymond Rouleau. Engagé au théâtre Hébertot, il joue un rôle délicat dans une pièce difficile, Mon royaume est sur la terre. Plus question de faire le pitre. Alors pour se défouler, il invente des farces dans les coulisses avec Renaud Mary, son copain du cours Simon. Il ne perd pas pour autant Colette Brosset de vue et commence enfin à lui faire la cour. Prétendant timide, il lui fait des confidences, lui parle de l’ambiance du théâtre.

Robert est reçu au Conservatoire en 1940, dans la classe de Béatrix Dussane : « Je n’étais pas dupe, j’étais une espèce d'utilité : jeune premier comique pouvant jouer les pères et donnant la réplique à toutes les Agnès »[6]. Parmi ses camarades se trouvent Daniel Gélin et Daniel Ivernel, mais aussi Jacques-Henri Duval, Héléna Bossis, Sophie Desmarets, Maria Casarès et Jacques Charon : « On s’entendait bien, Jacques et moi. Il me faisait la morale quand je manquais de sérieux… ! Je voyais aussi beaucoup Serge Reggiani et François Périer »[7]. Lorsque Colette Brosset, à l'issue de sa première année d'études avec Louis Jouvet, rejoint le petit groupe, Béatrix Dussane prédit : « Robert et Colette, ça marchera ! »[8]

Robert Dhéry sort du Conservatoire gratifié d'un deuxième accessit. Durant ce temps, il aura été initié à la musique par Gérard Calvi du Conservatoire de musique voisin. Il lui confie un jour son projet d’un numéro de trois clowns, avec Jacques Emmanuel et Christian Duvaleix. Le maquillage et le nom du trio, « Les Trois Socketts », empêchent de le reconnaître. Calvi compose une musique et l’affiche est dessinée par un certain Pierre Sabbagh. Au Petit Casino et à l’Étoile, le spectacle fonctionne bien. Le trio se produit également dans des cirques. Un de leurs copains, Francis Blanche, les présente à Charles Trenet qui leur ouvre la première partie de son spectacle à l’ABC.

André Barsacq engage Robert pour la pièce d'Alfred Adam, Sylvie et le Fantôme. Il y campe un fantôme, tout comme Raymond Segard, Christian Duvaleix et Alfred Adam. De son côté, Colette Brosset joue au théâtre Marigny. Dès la fin du spectacle, Robert Dhéry enfourche son vélo pour la retrouver.

Les temps sont durs mais les généreux parents de Colette Brosset accueillent toute cette jeunesse sympathique. « Chez Bouboute », le bistro du père, devient leur quartier général. À cette époque, Robert Dhéry décroche quelques petits rôles au cinéma qui lui permettent de gagner un peu d'argent : Remorques (1941) de Jean Grémillon et Monsieur des Lourdines (1943) où il retrouve Raymond Rouleau.

Robert Dhéry et Colette Brosset se marient le . Toute la classe du Conservatoire est présente. Le marié est en retard à cause d’une farce montée par Pierre Brasseur et Marcel Carné. Gérard Calvi est au piano, Françoise Dorin, demoiselle d’honneur, au bras de Duvaleix, Maria Casarès à celui de Jacques Emmanuel. Cette union dure plus de soixante ans.

Les Branquignols : succès international

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La carrière cinématographique de Robert Dhéry évolue de façon importante à partir de 1944. Il apparaît dans des films tels que Service de nuit (1944) ou encore Les Enfants du paradis (1945), avant de camper Filochard dans Les Aventures des Pieds-Nickelés (1948).

Habitué à incarner des personnages lunaires et poétiques, il fonde au lendemain de la guerre, avec son épouse, la troupe comique des Branquignols, dont l'humour est notamment basé sur le « non-sens ». Les Branquignols jouent pour la première fois le , jour de naissance de Catherine, la fille unique du couple. Le succès est au rendez-vous : la pièce sera jouée plus de 1 100 fois avant d'être adaptée au cinéma par Dhéry l'année suivante, bientôt suivie de Dugudu (1951), Bouboute et Sélection (1952) et Ah ! les belles bacchantes (1953), joué 883 fois au théâtre Daunou, et Jupon vole (1954).

En 1955, les Branquignols s'attaquent au public anglophone avec La Plume de ma tante, créée en 1955 au Garrick Theatre de Londres[9], transportée aux États-Unis après deux ans et demi, au Royale Theatre de Broadway. Le succès critique et public le fait rester à nouveau deux ans à l'affiche[10]. Nommé à trois Tony Awards en 1959 (meilleure comédie musicale, meilleure mise en scène pour Dhéry, meilleur directeur musical ou chef d'orchestre pour Gershon Kingsley), le spectacle remporte le Special Tony Award décerné à l'ensemble de la distribution.

En 1962, il écrit la pièce La Grosse Valse ayant pour acteur principal Louis de Funès, ancien membre des Branquignols. Dhéry continue parallèlement son activité au cinéma. Après l'adaptation de Ah ! les belles bacchantes en 1954, il réalise La Belle Américaine, qui attire plus de 3 millions de spectateurs en 1961, Allez France ! en 1964, tandis que Le Petit Baigneur en 1968 lui permet de donner la réplique à l'un de ses fidèles complices, Louis de Funès. En 1974, Robert Dhéry retrouve quelques-uns des piliers de sa troupe (Jacques Legras, Jacques Marin, Pierre Tornade…) pour Vos gueules, les mouettes ! qui est sa dernière réalisation.

Dernières années

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À partir du milieu des années 1970, Robert Dhéry subit des problèmes de santé[11] et il ne peut revenir au cinéma que comme acteur, pour deux dernières apparitions dans des rôles plutôt graves : Malevil (1980) de Christian de Chalonge et La Passion Béatrice (1987) de Bertrand Tavernier. Pour autant à la même période, il est pris par ses activités théâtrales avec Le Petit-fils du Cheik en 1977 au théâtre des Bouffes-Parisiens, Le Chapeau de mon oncle en 1991 au théâtre de la Carouge). Il s'illustre également à l'Opéra-Comique en mettant en scène Le Comte Ory de Gioachino Rossini (1976), Vive Offenbach (1979), Robinson Crusoé (1986) et La Grande-duchesse de Gérolstein de Jacques Offenbach, ainsi que plusieurs pièces de théâtre comme Monsieur chasse ! de Georges Feydeau en 1976, En sourdine les sardines de Michael Frayn en 1982 ou encore Le Chauffoir de Harold Pinter en 1986.

Pour l'écriture, Robert Dhéry est l’auteur de deux livres : Ma vie de Branquignol (1978) et Maleuil (1981).

Une longue maladie du cœur le contraint à interrompre son activité artistique à la fin des années 1980. Il meurt le . Sa dépouille repose au cimetière d'Héry où, trois ans plus tard, le rejoint son épouse Colette Brosset[12].

Metteur en scène

Filmographie

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Publications

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  • Ma vie de Branquignol, Calmann-Levy, 1978
  • Maleuil, 1981

Notes et références

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  1. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p11
  2. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p29
  3. a et b Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p34
  4. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p30
  5. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p35
  6. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p47
  7. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p48
  8. Robert Dhéry, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Levy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1), p49
  9. « La Plume de Ma Tante: Revue »
  10. (en) La Plume de ma tante sur l’Internet Broadway Database
  11. https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18367986.html
  12. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, lire en ligne), p. 273.
  13. Le Café Liégeois », première chaine télévisée, 31 décembre 1963 sur autourdelouisdefunes.fr.
  14. JP, « La Belle américaine (1961) - JPBox-Office », sur jpbox-office.com (consulté le )
  15. Le réquisitoire de Pierre Desproges est disponible sur le CD Les Réquisitoires du tribunal des flagrants délires vol. 2, éditions Tôt ou tard, 2001.

Liens externes

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