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Women's Prize for Fiction

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(Redirigé depuis Prix Orange pour la fiction)
Women's Prize for Fiction
Prix remis Women's Prize for Fiction
Description Prix littéraire décerné au meilleur roman féminin en langue anglaise
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Date de création 1996
Dernier récipiendaire Le Fardeau tranquille des choses par Ruth Ozeki
Site officiel https://www.womensprizeforfiction.co.uk

Le Women's Prize for Fiction, connu auparavant sous les noms Orange Prize for Fiction (1996–2006 et 2009–2012), Orange Broadband Prize for Fiction (2007–2008) et Baileys Women's Prize for Fiction (2014–2017), est l'un des plus prestigieux prix littéraires du Royaume-Uni.

Il est décerné chaque année à la meilleure œuvre de fiction publiée au Royaume-Uni au cours de l'année précédant la remise du prix. Cette œuvre doit avoir été écrite par une écrivaine de langue anglaise, quelle que soit sa nationalité.

Histoire du prix

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Le prix a été fondé en 1996, afin de reconnaitre les prouesses littéraires des autrices anglophones. L’idée de créer ce prix s'est imposée à la suite de la cérémonie du prix Booker de 1991. Cette année-là, malgré le fait que 60% des romans publiés aient été écrits par des femmes, les six candidats sélectionnés pour le prix de 1991 étaient tous de sexe masculin. Un groupe composé d'une quarante hommes et de femmes de l’industrie littéraire (auteurs, éditeurs, agents, libraires, bibliothécaires, journalistes)[1] s’était donc rassemblé pour débattre à propos de l'importance et la prise en compte du travail des femmes lors de ces prix[2], et avait décidé unanimement de la création d'un prix exclusivement féminin.

L'écrivaine Kate Mosse, l'une des quatre cofondatrices du prix, a travaillé de 1992 à 1996 à l'élaboration du prix et en est à l'heure actuelle la directrice général[2].

La gagnante de ce prix reçoit 30 000 £ (équivalent 35 000 ), ainsi qu’une sculpture en bronze de 19 centimètres appelée la Bessie, créée par l’artiste Grizel Niven (en), sœur de l’acteur et écrivain David Niven[3].

Chaque année, une première liste de pré-sélection est habituellement annoncée aux alentours du mois de mars, suivie d’une seconde liste de sélection en juin. La lauréate est annoncée dans les jours qui suivent. La gagnante est choisie par un jury composé par « cinq femmes », changeant chaque année[4].

Pour soutenir le prix de l’année 2004, l'Orange Prize for Fiction (de son ancien nom) a publié une liste de cinquante « lectures essentielles » contemporaines. Les ouvrages ont été choisis par un échantillon de cinq cents personnes ayant assistées au Hay Festival (en), un festival annuel de littérature, et représentent les livres considérés par le public comme des « indispensables » écrits par des écrivains britanniques vivants.

À l’origine, le prix était sponsorisé par Orange, compagnie de télécommunication. En mai 2012, Orange annoncé la fin de leur mécénat entrepreneurial envers le prix. En 2013, le prix n’a donc pas été parrainé par une entreprise mais par des « mécènes privés », conduits par l’avocate et écrivaine Cherie Blair, et les autrices Joanna Trollope et Elizabeth Buchan (en)[1].

En 2014, le prix a annoncé son nouveau sponsor, la marque de liqueur Baileys Irish Cream, appartenant à la multinationale britannique Diageo, spécialisée dans les boissons alcoolisées, pour un partenariat de trois ans[5].  En janvier 2017, Diageo a annoncé qu’ils avaient « malheureusement décidé de faire place à un nouveau sponsor », et qu’ils se retirerait du mécénat à la fin du prix de l’année 2017, annoncé en juin.

En juin 2017, l’organisation du prix a annoncé que celui-ci changerait de nom pour devenir simplement le « Women’s Prize for Fiction » à compter de 2018, et qu’il serait parrainé par un ensemble de sponsors.

Reclaim Her Name

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À l'occasion du 25ème anniversaire du prix, leur sponsor de l'époque Baileys a collaboré avec les organisateurs du prix pour republier 25 livres écrits par des autrices publiées à l'origine sous un nom de plume masculin, comme le roman Middlemarch écrit par Mary Ann Evans, plus connue sous le nom de George Eliot[6]. Ces ouvrages affichent le vrai nom de l'autrice sur la jaquette du livre, et composent la collection Reclaim Her Name, dans le but « d'honorer les prouesses et leur donner le crédit qu'elles méritent[7] ».

L’exclusion des auteurs masculins par le prix a suscité diverses critiques.

Après la création du prix, Auberon Waugh le surnommait le « Lemon Prize », tandis que Germaine Greer déclarait qu’il y aurait alors bientôt un prix pour les « écrivains aux cheveux roux[8] » (le terme “Lemon“ faisant référence en anglais à une chose inutile).

A. S. Byatt, lauréate du prix Booker en 1990, a également déclaré qu’il s’agissait d’un « prix sexiste », affirmant qu’un « tel prix n’a jamais été nécessaire » et qu'il « ghettoïsait les femmes dans une catégorie de littérature à la fois inhabituelle et exclusive[9] », refusant de fait que son travail soit considéré pour cette récompense[10]. Par ailleurs, en 2007 et 2008, l’ancien rédacteur en chef du journal britannique The Times Simon Jenkins (en) et l’écrivain Tim Lott auraient tous les deux respectivement qualifié le prix de sexiste et discriminatoire, déclarant même « qu’il devrait être à fuir[11],[12],[13] ».

À l’inverse, en 2011, la journaliste Londonienne Jean Hannah Edelstein écrivait au sujet de ses "mauvaises raisons" de soutenir le prix :

"Malheureusement, preuve en est que les expériences des écrivains masculins et féminins après avoir posé leurs stylos sont souvent très différentes. C’est pourquoi j’ai changé d’avis à propos de l'Orange Prize. Je suis toujours d’accord avec Byatt pour dire que l’idée d’une catégorie exclusivement réservé aux femmes est fallacieuse, mais je ne pense pas que ce soit ce que le prix récompense[14].

. En 2019, le premier roman d’Akwaeke Emezi, Freshwater, a fait partie des nommés – marquant ainsi la première fois qu’un auteur transgenre non-binaire était mis en candidature pour le prix. Pour autant, le commentateur non-binaire Vic Parsons écrivait à ce sujet que la nomination aurait soulevé des questions inconfortables : « un auteur non-binaire assigné homme à la naissance aurait-il fait partie de la liste préliminaire ? J’en doute fort[15] ».

Après la nomination, il a été annoncé que le Women’s Prize Trust travaillait sur de nouvelles lignes directrices pour les auteurs transgenres, non-binaires et gender fluid. À la suite de cela, le prix aurait demandé à Emezi de se définir par son « sexe tel que défini par la loi » lors de la soumission de La mort de Vivek Oji ; Emezi a alors choisi de se retirer, déclarant ne plus soumettre ses futurs romans au jury, qualifiant par ailleurs cette exigence de transphobe[16]. Joanna Prior, présidente du Conseil d’Administration du Women’s Prize for Fiction, a déclaré que dans les modalités du prix que « le mot “femme“ [désignait] une femme cis, une femme transgenre ou toute personne légalement définie comme étant de sexe féminin[17] ».

Les œuvres gagnantes sont citées en premier, suivies par les autres œuvres nommées.

Années 1990

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Sommaire :

Un hiver enchanté (A Spell in Winter) par Helen Dunmore

La Mémoire en fuite (Fugitive Pieces) par Anne Michaels

Une soirée chez Larry (Larry's Party) par Carol Shields

Un crime dans le quartier (A Crime in the Neighborhood) par Suzanne Berne

Années 2000

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Sommaire :

When I Lived in Modern Times par Linda Grant

The Idea of Perfection par Kate Grenville

Bel canto (Bel Canto) par Ann Patchett

Maîtresse (Property) par Valerie Martin

Hortense et Queenie (Small Island) par Andrea Levy

Il faut qu'on parle de Kevin (We Need to Talk About Kevin) par Lionel Shriver

De la beauté (On Beauty) par Zadie Smith

L'Autre Moitié du soleil (Half of a Yellow Sun) par Chimamanda Ngozi Adichie

  • Arlington Park (Arlington Park) par Rachel Cusk
  • La Perte en héritage (The Inheritance of Loss) par Kiran Desai
  • Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants (A Concise Chinese-English Dictionary for Lovers) par Guo Xiaolu
  • La Servante insoumise (The Observations) par Jane Harris (en)
  • Les Petites Filles du soleil (Digging to America) par Anne Tyler

Retour au pays (The Road Home) par Rose Tremain

Chez nous (Home) par Marilynne Robinson

Années 2010

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Sommaire :

Un autre monde (The Lacuna) par Barbara Kingsolver

La Femme du tigre (The Tiger's Wife) par Téa Obreht

Le Chant d'Achille (The Song of Achilles) par Madeline Miller

Puissions-nous être pardonnés (May We Be Forgiven) par A. M. Homes

Une fille est une chose à demi (A Girl is a Half-formed Thing) par Eimear McBride

Comment être double (How to be Both) par Ali Smith

Hérésies glorieuses (The Glorious Heresies) par Lisa McInerney

Le Pouvoir (The Power) par Naomi Alderman

Embrasements (Home Fire) par Kamila Shamsie

Un mariage américain (An American Marriage) par Tayari Jones

Années 2020

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Sommaire :

Hamnet (Hamnet) par Maggie O'Farrell

Piranèse (Piranesi) par Susanna Clarke

Le Fardeau tranquille des choses (The Book of Form and Emptiness) par Ruth Ozeki

On m'appelle Demon Copperhead (Demon Copperhead) par Barbara Kingsolver

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Women's Prize for Fiction » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) « How prize that used to be Orange was saved – and rebranded », sur the Guardian, (consulté le )
  2. a et b « Our story », sur Women's Prize for Fiction (consulté le )
  3. (en) Sarah Shaffi, « Ruth Ozeki’s ‘complete joy’ of a novel wins Women’s prize for fiction », sur The Guardian, (consulté le ).
  4. « Judging », sur Women's Prize for Fiction (consulté le )
  5. (en) « Baileys all round at Women's Prize for fiction », sur the Guardian, (consulté le )
  6. (en-GB) « Middlemarch and other works by women reissued under their real names », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. prizeadmin, « Reclaim Her Name Collection », sur Women's Prize for Fiction, (consulté le )
  8. (en) « Textual politics », sur the Guardian, (consulté le )
  9. Alison Anderson, « Of Gatekeepers and Bedtime Stories: The Ongoing Struggle to Make Women's Voices Heard », World Literature Today, vol. 90, no 6,‎ , p. 11–15 (ISSN 1945-8134, DOI 10.1353/wlt.2016.0202, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Dalya Alberge, « A. S. Byatt denounces ‘sexist’ Orange prize », The Times,‎ (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le )
  11. « Booker prize author joins Orange shortlist », sur www.telegraph.co.uk (consulté le )
  12. (en) « The Big Question: Has the time come to close the book on women-only », sur The Independent, (consulté le )
  13. (en-GB) « The fiction of women's writing », (consulté le )
  14. (en) « I'm an Orange prize convert – for all the wrong reasons », sur the Guardian, (consulté le )
  15. (en) « Opinion: Be careful before celebrating the recognition of Akwaeke Emezi », sur The Independent, (consulté le )
  16. (en) « Akwaeke Emezi shuns Women's prize over request for details of sex as defined 'by law' », sur the Guardian, (consulté le )
  17. (en) « Women's Prize on Twitter: "A statement regarding eligibility for the Women's Prize for Fiction.… " », sur web.archive.org, (consulté le )

Liens externes

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