Fille, femme, autre

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Fille, femme, autre
Auteur Bernardine Evaristo
Pays Royaume-Uni
Genre Roman LGBT
Titre Girl, Woman, Other
Éditeur Hamish Hamilton
Date de parution 2020
ISBN 978-0-241-36490-1

Fille, femme, autre (titre original : Girl, Woman, Other), publié en 2019, est le huitième roman de Bernardine Evaristo. Il a reçu le prix Booker 2019 et fait partie du Top 19 de l'année de Barack Obama[1]. Le roman suit la vie de douze femmes, noires ou métisses, au Royaume-Uni.

Résumé[modifier | modifier le code]

Le roman suit la vie de douze personnes, onze femmes et une personne transgenre non-binaire, majoritairement noires, au Royaume-Uni. Elles cherchent un avenir, une maison, l'amour, une mère absente, un père perdu, une identité, un genre, une existence, et au passage, le bonheur. À travers ces personnages, le roman balaie 120 ans d'histoire en Grande-Bretagne, entre Newcastle, la Cornouailles et Londres.

Chaque chapitre est consacré à un personnage qui s'avère lié à tous les autres par une histoire et un vécu commun. Ces femmes viennent de milieux et de familles différentes, elles n’ont pas le même âge, mais toutes cherchent leur place dans une société raciste, patriarcale et homophobe.

Le livre commence avec Amma, une dramaturge, avant la première londonienne de sa nouvelle pièce de théâtre, La dernière amazone de Dahomey et se termine avec la soirée qui suit la première pendant laquelle tous les personnages du livres sont présents. À cette soirée, deux femmes se découvrent mère et fille.

Amma raconte son parcours semé d'embûches de femme noire, socialiste et lesbienne. Il y a aussi Dominique, sa meilleure amie, tombée amoureuse d'une extrémiste américaine qui refuse tout contact avec les hommes, Carole, issue des milieux défavorisés de Londres qui réussira à la City, contre toute attente ou Megan, né fille et devenu Morgan. Et Yazz, Bummi, LaTisha, Shirley, Winsome, Penelope, Hattie et Grace dont les histoires se croisent et se mêlent.

Thèmes[modifier | modifier le code]

Le livre aborde les thèmes du féminisme, de patriarcat, du succès, des relations et de la sexualité[2].

Distinctions et reconnaissance[modifier | modifier le code]

Mise en page[modifier | modifier le code]

Un élément visible est la disposition de la phrase et des paragraphes. À part les noms propres, la seule lettre majuscule d'un chapitre ou sous-chapitre est la première[9].

La ponctuation est presque absente, de toute façon sans point, au mieux avec quelques virgules et points d'interrogation. Chaque phrase ou élément de phrase commence sans majuscule et s'interrompt dès que cela paraît nécessaire pour la diction et/ou la respiration, par un passage à la ligne avec retrait, à la manière du vers libre. En ce sens, le texte serait poétique.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Barack Obama a sélectionné Girl, Woman, Other parmi ses 19 livres préférés de 2019[1]. L'agrégateur de critiques du site Book Marks rapporte que 57% des critiques ont donné au livre une revue "élogieuse" et 43% une revue "positive"[10]. Le Financial Times déclare que "Evaristo écrit avec sensibilité sur la façon dont nous élevons nos enfants, comment nous poursuivons notre carrière, comment nous pleurons et comment nous aimons"[11]. Le Sunday Times décrit Girl, Woman, Other comme "un roman triomphalement vaste, raconté dans un mélange de prose et de poésie, sur les luttes, les aspirations, les conflits et les trahisons de douze femmes noires (pour la plupart) et de caractère non binaire"[12].

Pour Gladys Marivat (Le Monde), ce roman polyphonique est euphorisant : Le style d’Evaristo se reconnaît par un mélange impressionnant de prose et de poésie. Il saisit une langue, mais aussi un corps. Voluptueux, vieillissants, vrillés par le travail, ceux des douze héroïnes racontent également une histoire. Comme la cuisine mijotée qu’elles préparent, offrant une savoureuse porte d’entrée dans leur culture. Sons, formes, senteurs : voilà un roman particulièrement sensuel[13].

Pour Stéphanie Loré (de Chronique Spectacle), si le féminisme est politique et culturel, il est aussi moral, prônant justice et égalité. Le genre ne désigne pas des manières d’être opposées mais des manières différentes d’habiter son identité, son humanité[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Obama hails Girl, Woman, Other and Normal People as favourite books of 2019 | The Bookseller », sur www.thebookseller.com (consulté le )
  2. (en) « Girl, Woman, Other by Bernardine Evaristo review – joy as well as struggle », sur the Guardian, (consulté le )
  3. (en-GB) Alison Flood, « Margaret Atwood and Bernardine Evaristo share Booker prize 2019 », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Booker Judges Honor Atwood, Evaristo with Rare Double Prize », sur VOA (consulté le )
  5. (en) « Shortlist announced for Gordon Burn Prize 2019 », sur New Writing North, (consulté le )
  6. « Women's Prize For Fiction 2020 », sur Women's Prize for Fiction (consulté le )
  7. « The British Book Awards 2020 | The Nibbies | The Bookseller », sur www.thebookseller.com (consulté le )
  8. (en-GB) « Bernardine Evaristo’s Girl, Woman, Other wins the Fiction Award at this year’s Indie Book Awards | Aitken Alexander Associates » (consulté le )
  9. (en) « Bernardine Evaristo on sharing Booker Prize and why Laurence Fox is in denial », sur inews.co.uk, (consulté le )
  10. (en-US) « Book Marks reviews of Girl, Woman, Other by Bernardine Evaristo », sur Book Marks (consulté le )
  11. (en-GB) Emily Rhodes, « Girl, Woman, Other by Bernardine Evaristo — a celebration of soul sisters », sur www.ft.com, (consulté le )
  12. (en) Johanna Thomas-Corr, « Girl, Woman, Other by Bernardine Evaristo review — well-placed to win the Booker », Sunday Times,‎ (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le )
  13. « Bernardine Evaristo : « Je ne crois pas à cette idée que l’écrivain doit être légitime » », sur lemonde, (consulté le ).
  14. « “FILLE, FEMME, AUTRE” DE BERNARDINE EVARISTO : TERRE PLURIELLE », (consulté le ).