Pont Butin
Pont Butin | |
Le Pont Butin vu du ciel. | |
Géographie | |
---|---|
Pays | Suisse |
Canton | Genève |
Commune | Vernier (rive droite) Lancy (rive gauche) |
Coordonnées géographiques | 46° 12′ 10″ N, 6° 06′ 38″ E |
Fonction | |
Franchit | le Rhône |
Fonction | routier |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en arc |
Longueur | 268,94 m |
Hauteur | > 48 m |
Matériau(x) | béton |
Construction | |
Construction | 1927 |
Architecte(s) | Jules Jaeger et Richard Coray |
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Le pont Butin est un pont routier et piéton sur le Rhône, situé dans le canton de Genève, en Suisse.
Localisation
[modifier | modifier le code]Le pont Butin est le neuvième pont le plus en amont du Rhône après sa sortie du lac Léman. C'est également le premier pont routier après la jonction du Rhône avec l'Arve. Il relie les localités d'Aïre sur la rive droite et du Petit-Lancy sur la rive gauche.
Histoire
[modifier | modifier le code]Traille et bac
[modifier | modifier le code]Un bac reliait dès 1782 Aïre et Saint-Georges, environ 500 mètres en aval du pont actuel, au droit du chemin John Branchu sur la rive droite, au bas des champs de la ferme de Saint-George sur la rive gauche. Un câble liait les deux rives, et un bac léger permettait de traverser avec la seule force du courant. Le terme de « traille » s'appliquait au câble et au bac. Un règlement du Conseil d’État accorde une concession le pour un service de bac. Ce droit est renouvelé le en faveur de John Branchu, homme politique local. Le bac a fonctionné dès lors sans interruption jusqu’en 1927, quand le pont est mis en service. Au haut du chemin sur la rive droite se trouvait le « Café du Bac », aussi tenu par John Branchu (et démoli en 1975)[1].
Construction du pont
[modifier | modifier le code]C’est le que le Grand Conseil genevois accepte le legs d’un million de francs de David Butin, ancien marchand de fer, destiné à faciliter l’édification d’un pont sur le Rhône entre les communes de Lancy et de Vernier.
Le fribourgeois Jules Jaeger et le grison Richard Coray sont alors appelés à Genève pour superviser la construction de ce pont dont le tablier inférieur devait accueillir une nouvelle ligne de chemin de fer. Toutefois, pour des raisons financières, la partie ferroviaire de raccordement inter-rives entre la gare Cornavin et la gare de triage de La Praille ne sera pas finalement réalisée sous le pont, mais établie dès par le viaduc de la Jonction.
Commencés en , les travaux sont interrompus après l'effondrement d'une pile le [2]. Le pont ne sera finalement terminé qu'en et coûta finalement plus de 11 millions de francs.
La construction du pont a coïncidé avec des changements importants pour les ouvriers. Ils gagnaient en 1914 entre 48 et 68 centimes de l’heure pour sept jours de travail, alors qu’en 1926 les salaires se montaient à 1,10 à 1,50 franc de l’heure pour six jours de travail. 190 ouvriers ont travaillé sur ce chantier, dont cinq sont morts pour diverses raisons[3].
Réfections
[modifier | modifier le code]En 1970, le pont est agrandi et deux voies de circulations sont ajoutées.
En 2000, d'importants travaux de réfection sont entrepris, amenant en particulier à la création de deux pistes cyclables séparées du trafic ainsi qu'à la pose d'une séparation centrale formée de blocs de béton.
Il y aurait eu 16 suicides depuis le pont Butin de 2009 à 2018, selon la police genevoise. En une quinzaine années la moyenne monterait à deux suicides par an, selon une étude de prévention des suicides sur les ponts et les édifices menée en 2016 par l’Office fédéral des routes[4]. Une barrière intitulée « les Roseaux du Rhône », haute de 2,60 mètres, est placée en 2018. Une convention a été signée entre le canton (propriétaire du pont), l’association Stop Suicide (maître d’ouvrage), et la fondation Hans Wilsdorf qui finance l’ouvrage. La hauteur de cette installation a provoqué un débat entre les tenants de la sécurité, les amoureux du panorama et la protection architecturale (la Commission des monuments, de la nature et des sites)[5],[6].
Tablier inférieur
[modifier | modifier le code]Le tablier inférieur du pont a été conçu à l'origine pour le passage du train. Il mesure 273 mètres de long pour une largeur de 15 mètres et une hauteur de 12 mètres et se trouve flanqué en bordure de 30 arches de 6 mètres d'ouverture pour un total de 35 000 m2.
Longtemps utilisée par la société Hispano-Suiza pour des essais de tirs[2], elle accueille ensuite un laboratoire d'aérotechnique et de soufflerie : le Groupe de compétences en mécanique des fluides et procédés énergétiques (CMEFE). Une proposition d'[7] adressée au Grand Conseil demande la réalisation d'une maison « Science et Cité » dans cet espace.
Technique
[modifier | modifier le code]Le Pont-Butin mesure 268,94 m de long et est constitué de 5 arches de 48 mètres de haut surmontées chacune par 5 arcades supplémentaires.
Nature
[modifier | modifier le code]Des nichoirs ont été installés pour favoriser la présence de l’oreillard roux[8], du martinet, ou encore d’un couple de faucons pèlerins observés en 2022[9].
Galeries
[modifier | modifier le code]-
2007
-
Tablier inférieur
-
2017
-
Travaux été 2018
-
nichoir
-
nichoir
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Les bacs genevois : Le bac d’Aïre ou de John Branchu », sur www.pontonniers-geneve.ch, Pontonniers de Genève (consulté le ). Compléments sur le panneau « Bienvenue sur les rives du Rhône », ville de Vernier.
- Jean-Claude Mayor, Genève nostalgique, Chapelle-sur-Moudon, Ketty & Alexandre, , p. 122
- Exposition de l’Office cantonal du génie civil, à l’occasion des Journées du patrimoine 2024, sur site.
- Christine Zaugg, « Les raisons des barrières anti-suicide au pont Butin », Genève Home Informations, (lire en ligne, consulté le ).
- Rachad Armanios, « Quand la prévention gâche le paysage : Une barrière antisuicide a été posée sur le pont Butin et une autre sur le viaduc de la Jonction. Des mesures efficaces, défend l’association Stop Suicide », Le Courrier, (lire en ligne, consulté le ).
- Christian Bernet, « Au pont Butin, la sécurité plutôt que le panorama », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
- [PDF] Texte de la proposition.
- « L’oreillard roux », sur chauves-souris-geneve.ch, Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris - Genève (CCO-Genève), ? (consulté le ), p. 192-197.
- « Un couple de Faucons pèlerins au Pont Butin », Les Nouvelles, Groupe ornithologique du bassin genevois, (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Reto Ehrat, Les 11 ans de construction du Pont Butin, Genève, IAUG,