Hattstatt

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Hattstatt
Hattstatt
L'entrée du village.
Blason de Hattstatt
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Thann-Guebwiller
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux
Maire
Mandat
Pascal Di Stefano
2020-2026
Code postal 68420
Code commune 68123
Démographie
Population
municipale
834 hab. (2021 en augmentation de 4,64 % par rapport à 2015)
Densité 139 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 00′ 42″ nord, 7° 18′ 02″ est
Altitude Min. 195 m
Max. 810 m
Superficie 5,98 km2
Type Commune urbaine
Aire d'attraction Colmar
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Wintzenheim
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Hattstatt
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Hattstatt
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Hattstatt
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Hattstatt

Hattstatt est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Ses habitants sont appelés les Hattstattois et les Hattstattoises.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Hattstatt est un petit village viticole situé à 8 km au sud-ouest de Colmar.

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

C'est une des 201 communes (réparties sur quatre départements : les Vosges, le Haut-Rhin, le Territoire de Belfort et la Haute-Saône[1].) du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan, par le BRGM :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

Sismicité[modifier | modifier le code]

Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[2].

Hydrographie et les eaux souterraines[modifier | modifier le code]

Cours d'eau traversant la commune :

  • La Lauch[3].
  • Ruisseau le Muhlbach de Pfaffenheim[4].
  • Ruisseau le Renngraben[5].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[7].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 668 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach à 6 km à vol d'oiseau[8], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[11]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].

Voies de communications et transports[modifier | modifier le code]

Voies routières[modifier | modifier le code]

On accède à Hattstatt par la route nationale 83. Les villages les plus proches sont dans l'ordre : Herrlisheim-près-Colmar, 1 km ; Gueberschwihr, 2 km ; Rouffach, 6 km.

A35, aussi appelée autoroute des cigognes ou l'Alsacienne : Échangeurs Sainte-Croix-en-Plaine, Niederhergheim, Colmar sud.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Lignes SNCF[modifier | modifier le code]

Gare de Colmar.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Commune membre de la Communauté de communes du Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Hattstatt est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[13],[14],[15].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (40,8 %), terres arables (28,5 %), cultures permanentes (22,5 %), zones urbanisées (8,2 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom du village est probablement dérivé du patronyme Hatton ou Otto, premier propriétaire des lieux. Au XIIe siècle, l'endroit où se trouve le village portait le nom de Hadestal.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un village construit sur un ancien site gallo-romain[modifier | modifier le code]

Ce village a probablement été construit sur un ancien emplacement gallo-romain appelé à l'époque Altévic. On a découvert à Hattstatt des tuyaux de conduits remontant à l'époque romaine. Ces tuyaux affectaient la forme d'un cône tronqué renflé à sa base et étaient lutés avec du ciment. Quelques-uns portaient la signature du potier Carpinius[19].

Au XIIe siècle, la famille des Hattstatt s’installe dans le village[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, on sait qu'une famille noble, les Hattstatt[20], contrôlait déjà le village depuis un certain temps car dès l'année 1180, Henri Ier, évêque de Strasbourg, par une sentence en faveur de l'abbaye de Marbach, s'était élevé contre les prétentions de trois membres de cette famille : Werner, Eppio et Conrad, qui revendiquaient la quatrième partie du droit de patronage de Marbach et la huitième partie de la dîme de l'église de Herrlisheim. Dès 1188, le village passe entre les mains d'un certain Conrad Warnier ou Werhner qui est investi dans la dignité de landvogt (bailli) par Rodolphe de Habsbourg.

En 1285, Conrad et son fils (avec Cunon de Bergheim) sont les invités du comte de Chiny lors des festivités qui se déroulèrent entre Montmédy et Chauvency-le-Château, aux joutes et mêlées du tournoi. Jacques Bretel, chargé d'écrire la chronique de ces journées, les range parmi les héros de ces jeux guerriers et raconte leurs exploits dans son poème : Le Tournoi de Chauvency.

La construction d'un château fort[modifier | modifier le code]

La famille de Hattstatt fait construire un château fort à 826 mètres d'altitude à l'entrée de la vallée de Saint-Grégoire, qui restera dans la famille jusqu'au XVIe siècle. Ce château s'appelait le Haut-Hattstatt ou Barbenstein, de la montagne de Barby sur laquelle il était situé. Il est brûlé en 1466 par les habitants de Munster parce que Jean de Lupfen, seigneur de Haut-Hattstatt, avait attaqué les bourgeois de Turckheim. Après l'extinction des Lupfen, le château passe aux Hattstatt, puis aux Truchsess de Rheinfelden. Le village de Lengenberg, qui dépendait de Barbenstein, a disparu. Le bourg de Hattstatt a été en outre défendu par un autre château qui appartenait aux Hattstatt du XIIe au XVIe siècle et devint ensuite l'apanage des Schauenbourg.

À partir du XIIIe siècle, les biens du village passent à l’évêque de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Vers 1294, les Hattstatt sont contraints d'abandonner tous leurs biens dans le village à l'évêque de Strasbourg. Seul le château reste entre leurs mains, et le village de Soultzbach-les-Bains.

Les Hattstatt retrouvent leurs biens[modifier | modifier le code]

Vers 1460, les Hattstatt retrouvent leurs biens. Cependant, vers 1466, le château est incendié et son donjon abattu. Vers 1505, Jacques de Hattstatt promulgue un nouveau règlement qui va mécontenter les habitants, mais devant la colère populaire un arrangement est trouvé. La famille Hattstatt est à l'origine de la création d'une maison de bains dont l'eau est réputée pour sa pureté. À l'extinction de la famille de Hattstatt vers 1587, les successeurs sont les Truchsess de Rheinfelden, une famille noble de Suisse qui vendent ensuite une partie du château en ruine à la ville de Colmar. Plus tard, c'est la famille des Schauenbourg qui prendra possession du village.

L'histoire des juifs à Hattstatt[modifier | modifier le code]

Ancienne synagogue de Hattstatt[21].

Au début du Moyen Âge, le village de Hattstatt comporte une importante communauté juive qui est pourchassée impitoyablement en raison de rumeurs faussement colportées. Les juifs sont accusés d'avoir empoisonné les cours d'eau et sont soumis à des tortures dans le but de leur faire avouer leurs forfaits. Ils sont brûlés dans un lieu connu sous le nom de Judenbrand, un lieu-dit qui se trouve à Herrlisheim-près-Colmar.

En 1375, quelques familles juives font à nouveau une apparition dans le village ; elles sont au nombre de 43 lors du dénombrement des juifs de 1784, avec 229 individus, mais quittent peu à peu le village, surtout après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871.

Au début du siècle, la communauté était assez importante pour avoir son école particulière. La synagogue fut détruite par le seul obus allemand tombé à l'intérieur du village, le 17 juin 1940[22]. Elles ont complètement disparu vers 1950.

Le Cimetière israélite de Hattstatt-Herrlisheim a été aménagé en 1794 ou 1804 selon les sources[23]. Profané le 30 avril 2004[24], il a été inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[25],[26] par arrêté du 07 septembre 2004.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

La commune se trouve depuis 2015 dans l'arrondissement de Thann-Guebwiller du département du Haut-Rhin. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 2012 de la deuxième circonscription du Haut-Rhin.

Elle faisait partie du canton de Rouffach[27]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est intégrée au canton de Wintzenheim.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

La commune était membre de la communauté de communes du pays de Rouffach, créée en 1994. Celle-ci voit l'adhésion de nouvelles communes en 2011 et devient la communauté de communes Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux, dont Hattstatt demeure membre.

Organisation municipale[modifier | modifier le code]

La mairie[28].

De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

De 1799 à 1848, la constitution du 22 frimaire an VIII () revient sur l’élection du maire, qui sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Seconde Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.

Du à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.

De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.

Au terme de la guerre franco-allemande de 1870, la commune comme une grande partie du Haut-Rhin est annexée en 1871 par l'Allemagne (traité de Francfort). Le département du Haut-Rhin devient « Bezirk Oberelsass ».

À la suite de la Première Guerre mondiale, elle redevient française en 1919 (traité de Versailles) et les maires sont élus par le conseil municipal à la suite de son élection au suffrage universel masculin jusqu'en 1945, de l'ensemble des électeurs et électrices depuis la Libération de la France.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1995 août 2016[29] Jean-Jacques Felder   Chef comptable
Décédé en fonction
décembre 2016[30] En cours
(au 31 mai 2020)
Pascal Di Stefano [31]
Réélu pour le mandat 2020-2026
   

Budget et fiscalité 2021[modifier | modifier le code]

En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[32] :

  • total des produits de fonctionnement : 591 000 , soit 723  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 519 000 , soit 636  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 263 000 , soit 322  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 131 000 , soit 161  par habitant ;
  • endettement : 474 000 , soit 580  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 17,24 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 23,77 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 68,48 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 50,60 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 22,42 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 27 310 [33].

Économie[modifier | modifier le code]

Entreprises et commerces[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

  • Culture de la vigne[34].
  • Reproduction de plantes.
  • Culture de céréales, de légumineuses et de graines oléagineuses.
  • Élevage d'autres bovins et de buffles.
  • Élevage d'autres animaux.
  • Exploitation forestière.

Tourisme[modifier | modifier le code]

  • Hébergements et restuauration à Hattstatt, Guebershwihr, Voegtlinshoffen, Herslinshaim, Husseren-les-Châteaux[35].

Commerces[modifier | modifier le code]

  • Commerces et services de proximité[36].

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[38].

En 2021, la commune comptait 834 habitants[Note 4], en augmentation de 4,64 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
8379481 0631 0681 2281 2611 2231 1351 151
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
1 1011 1001 0801 0311 0191 037997978916
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
849800746727720742672611615
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
612649671691721784840803788
2021 - - - - - - - -
834--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[39].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Établissements d'enseignements[40] :

  • Écoles maternelles et primaires à Vœgtlinshoffen, Gueberschwihr, Pfaffenheim, Herrlisheim-près-Colmar, Eguisheim.
  • Collèges à Rouffach, Wintzenheim, Rouffach, Colmar.
  • Lycées à Rouffach, Colmar.

Santé[modifier | modifier le code]

Professionnels et établissements de santé[41] :

  • Médecins à Hattstatt, Herrlisheim-près-Colmar, Gueberschwihr, Eguisheim, Wettolsheim, Wintzenheim.
  • Pharmacies à Gueberschwihr, Eguisheim, Wintzenheim, Rouffach, Sainte-Croix-en-Plaine, Soultzmatt, Turckheim, Wihr-au-Val, Wihr-au-Val, Colmar.
  • Hôpitaux à Rouffach, Turckheim, Colmar.
  • Groupement hospitalier de territoire Basse-Alsace Sud-Moselle.

Cultes[modifier | modifier le code]

  • Culte catholique, Communauté de Paroisses de Rouffach[42], Diocèse de Strasbourg.
  • Culte protestant, Hattmatt est une annexe de la paroisse luthérienne d’Imbsheim[43].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Sainte-Colombe[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Colombe se trouve perchée sur une colline des hauteurs de la localité de Hattstatt. Cette église porte encore quelques traces de l'époque médiévale (porte, remparts et fossés)[44]. Elle dépendait au début du XVe siècle d'une famille noble, les Schaller, puis des Rotberg. En 1470, elle passe entre les mains du chapitre de la cathédrale de Bâle. Un curé et un vicaire officient alors dans cette paroisse. Elle compte actuellement des éléments de l'ancienne église. Certains pans, datés des XIe, XIIe, XVe, XVIe et XVIIIe siècles, en constituent aujourd'hui l'ossature. Quatre chapellenies dédiées à Notre-Dame, saint Blaise, saint Germain et sainte Catherine sont attestées dès 1444. En 1488, une convention règle les droits de la dîme partagée entre les chapitres de Bâle, de Strasbourg et de l'abbaye de Marbach.

La partie inférieure de l'église date du XIIe siècle, c'est donc l'un des plus anciens édifices de la région. Le chœur est de style gothique. Une des fenêtres, renfermant deux lancettes trilobées surmontées sous l'arcade d'un trèfle, l'attribuerait au XIVe siècle si les baies voisines n'étaient géminées de même, mais dont les cintres trilobés et la broderie révèlent le XVe siècle. La nef est coupée par deux rangées d'arcades reposant sur des colonnes basses à chapiteaux cubiques. L'étage intermédiaire du clocher renferme des traces d'arcatures romanes[45],[46].

Le mécanisme d'horloge de clocher est de 1765[47] et l'orgue de 1834[48],[49],[50],[51],[52].

  • Arbre de Jessé : dans l'église Sainte-Colombe on trouve une fresque découverte en 1926 lors de travaux de rénovations de l'église. Située sur le côté nord de la nef, elle est semble-t-il contemporaine de la construction de l'église romane. Sur cette fresque, on découvre un arbre avec des ramifications plus communément appelées arbre de Jessé qui symbolise la généalogie du Christ. Selon la légende, ces branches représentent des hommes et des femmes qui forment la descendance de Jessé et l'ascendance du Christ. Sur la couronne sont dessinés deux trônes, sur l'un desquels repose le Christ, l'autre n'étant pas occupé. Dans la partie inférieure du dessin, on découvre le nom de la donatrice.
  • Statues de Marie-Madeleine, de Catherine, de saints Blaise et Sébastien : ces statues sont datées du XVIIIe siècle. Sur la travée ouest de l'église sont exposés des chandeliers de procession et les porte-cierges de la Confrérie Saint-Sébastien. Elle avait succédé à la Confrérie Sain Blaise dont la première mention est signalée dans un document de 1330.
  • Fonts baptismaux[53] : dans l'église paroissiale Sainte Colombe se trouve une cuve monolithe posée sur un pied sculpté dont on peut voir sur le côté les armes de la puissante famille des Hattstatt et un écu martelé.

Châteaux[modifier | modifier le code]

Le château de Bas-Hattstatt, ou Niederhattstatt, se trouve dans la commune même. Son emprise est principalement visible dans le tracé du bâti au sud de l’église, un îlot de maisons suivant le contour de l’ancien château. Très peu de vestiges en sont en effet visibles, à l’exception d’une petite portion de mur à l’entrée de l’impasse du château. Construit avant 1282, ce château est au début du XIVe siècle la propriété de l’évêque de Strasbourg, qui le remet en fief aux Hattstatt en 1304. La propriété passe en 1324 aux Habsbourg, mais les Hattstatt en conservent l’investiture jusqu’à leur extinction en 1585. Le fief est alors remis aux Truchsess qui le gardent jusqu’à sa destruction par les Français en 1635 puis en vendent les pierres à Colmar[59].

À l’écart de la commune, dans la montagne, se trouve le Château de Haut-Hattstatt élevé par la famille Hattstatt en 1280. Il remplace une précédente forteresse érigée à cet emplacement, et qui est déjà citée au Xe siècle. Il reste en leur possession jusqu'à la fin du XVIe siècle, époque au cours de laquelle il subit plusieurs assauts. Le château est d'abord incendié en 1466 et son donjon détruit. Les successeurs de la famille des Hattstatt, les Truchsess de Rheinfelden, vendent en partie les matériaux à la ville de Colmar vers 1646-1647. Actuellement, ce château est en ruine et envahi par la végétation[60].

Maisons[modifier | modifier le code]

  • Maison vigneronne, 18 rue des Seigneurs, 1703 : cet édifice dont les pierres de taille sont visibles possède un rez-de-chaussée qui était probablement destiné à entreposer les fûts. Dans la partie inférieure du bâtiment, on trouve des ouvertures permettant le libre passage de l'air indispensable pour la fermentation du vin. Ces bouches d'aération possédaient des volets permettant la fermeture des aérations en cas de grand froid. Les tonneaux transitaient par une porte cochère formée d'un grand arc dont le linteau porte l'année 1703 et les initiales du propriétaire (M.R.). Le premier étage était occupé par les propriétaires et comportait de petites fenêtres. L'ensemble de la maison est construit en bois et en torchis[61].

Petit patrimoine[modifier | modifier le code]

  • Oratoire couvert d'un toit à croupes Oratoire rue du Schauenberg[62] ;
  • Monument aux morts[63];
  • Fontaine Sainte-Colombe ou Stockbrunnen, rue Principale[64] ;
  • Ancien puits Renaissance, rue du Bourgrain, 1550. Il porte les emblèmes de la famille noble des Hattstatt[65].

Jumelages[modifier | modifier le code]

La commune de Hattstatt est jumelée avec Wiggensbach (Allemagne).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Hattstatt

Les armes de Hattstatt se blasonnent ainsi :
« D'or au sautoir de gueules. »

La commune arbore les armoiries de la « puissante et noble » famille des Hattstatt, d'or au sautoir de gueules. Déjà en 1285, ce blason est décrit (avec de nombreux autres) dans le poème Le Tournoi de Chauvency, œuvre de Jacques Bretel[71].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Veronika Feller-Vest, Die Herren Von Hattstatt, Rechtliche, wirtschaftliche und kulturgeschichtliche Aspekte einer Adelsherrschaft (13. bis 16 Jahrhundert) - Peter Lang, Bern, Frankfurt am Main, 1982, 458 pages (ouvrage très complet sur cette famille noble avec tableau généalogique)
  • Auguste Scherlen, Die Herren von Hattstat und ihre Besitzungen, Colmar, 1908 (Histoire de cette famille)
  • Jean-Daniel Schoepflin, Alsatia Illustrata, Colmar, 1751-61 - 2 volumes
  • Jean Daniel Schoepflin, L'Alsace illustrée, ou son histoire sous les empereurs d'Allemagne et depuis sa réunion à la France, traduite par L.W Ravenez, Strasbourg, 1849-52 , 5 volumes, François Perrin éditeur, Mulhouse, 1852
  • Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace, Rixheim, Imprimerie F. Sutter & Cie, 1910 (2 volumes)
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Hattstatt, Église catholique Sainte-Colombe, pp. 186-187
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Hattstatt, pp. 131 à 133, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Hattstatt, p. 603
  • Le château de Haut-Hattstatt, une ruine d'altitude oubliée.
  • Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
  • Inventaire national du patrimoine naturel de la commune

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

"Hattstatt" Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

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  2. Informations sur les risques naturels, miniers et technologiques, la pollution des sols et le potentiel radon
  3. La Lauch
  4. Ruisseau le Muhlbach de Pfaffenheim
  5. Ruisseau le Renngraben
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  21. (de) Synagogue de Hattstatt
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  32. Les comptes de la commune
  33. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
  34. Annuaire Agriculture, sylviculture et pêche
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  36. Commerces et services de proximité
  37. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
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  39. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  40. Établissements d'enseignements
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  42. Communauté de Paroisses de Rouffach
  43. Hattmatt est une annexe de la paroisse luthérienne d’Imbsheim
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  48. Notice no PM68000883, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune
  49. Notice no PM68000889, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : buffet d'orgue
  50. Notice no PM68000119, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue
  51. Notice no IM68007571, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue
  52. Claude-Ignace Callinet, 1834
  53. Notice no PM68001065, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Fonts baptismaux
  54. Notice no IM68007553, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture maître-autel du couvent d'Unterlinden
  55. Notice no PM68000118, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture peinture murale : Arbre de Jessé
  56. Notice no PM68000116, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture statue : sainte Catherine d'Alexandrie
  57. Notice no IM68007562, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture statue : Sainte Catherine d'Alexandrie
  58. Notice no IM68007556, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture fonts baptismaux
  59. Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf, Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace, Strasbourg, La Nuée bleue, , 376 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5), p. 130
  60. « château fort dit Haut-Hattstatt », notice no IA68004294, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  61. a et b « maison de vigneron », notice no IA68004293, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  62. « oratoire », notice no IA68004259, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  63. État récapitulatif des fiches de la commune
  64. Fontaine Sainte-Colombe
  65. Notice no IM68007580, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture puits
  66. « maison, école », notice no IA68004278, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  67. « maison de vigneron », notice no IA68004265, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  68. « ferme de vigneron », notice no IA68004268, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  69. Notice no IM68007579, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Fontaine Sainte-Colombe
  70. Notice no IM68007579, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture fontaine monumentale
  71. L'Armorail des villes et des villages de France