Aller au contenu

Félix Trombe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Félix Trombe
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Félix Marie Joseph TrombeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Distinctions

Félix Trombe ( à Nogent-sur-Marne - à Ganties, dans la Haute-Garonne[1],[2]) est un chimiste, physicien et spéléologue français. Il est l'un des pionniers de l'énergie solaire en France.

Félix Trombe passe son enfance à Ganties, petit village de la Haute-Garonne. Il est le fils de Louis Trombe et d'Odette Rogale ; son père est directeur des thermes de Ganties et aussi maire de ce village jusqu'en 1944.

Études et carrière professionnelle

[modifier | modifier le code]
Four solaire de Mont-Louis.

Il obtient le diplôme d'ingénieur-chimiste en 1928 à l'institut de chimie de Paris, sans avoir obtenu le baccalauréat. Il soutient une thèse en 1930 sur les propriétés des métaux de la famille des lanthanides.

Il dirige ensuite pendant 24 ans (1945-1969) le laboratoire Georges-Urbain consacré à l'étude de ces métaux au Centre national de la recherche scientifique[3].

L'énergie solaire

[modifier | modifier le code]

Il est plus connu pour ses travaux sur les très hautes températures liées à l'énergie solaire.

Félix Trombe dirige en 1949 la création, à Mont-Louis, Pyrénées-Orientales, d'un prototype de four solaire d'une puissance de 50 kW, le four solaire de Mont-Louis puis du grand four de 1 000 kW d'Odeillo à Font-Romeu.

Le grand four solaire de 1 MW d'Odeillo.

Dans le cadre des économies d'énergie ou de l'aide aux pays en voie de développement, Félix Trombe étudie d'autres formes d'exploitation de l'énergie solaire passive. Il crée avec l'architecte Jacques Michel le Mur Trombe. Ce mur est composé d'un bloc de béton qui accumule le rayonnement solaire du jour et le restitue pendant la nuit.

Même après sa retraite en 1976, il assure aide et conseils à tous les pays intéressés par l'exploitation de l'énergie solaire.

L'œuvre scientifique de Félix Trombe a fait l'objet d'environ 300 publications et de nombreux contrats et brevets. En outre, Félix Trombe organisa plusieurs colloques internationaux.

Exploitation des eaux thermales de Ganties

[modifier | modifier le code]

De 1968 à 1971, Félix Trombe entreprend de grands travaux sur le captage en profondeur de la source thermale dont il est propriétaire, afin d'assurer une qualité optimale à cette eau minérale. Ces travaux seront contrôlés par le service des Mines de Toulouse[4].

Action dans le cadre de la spéléologie

[modifier | modifier le code]

En 1934, Félix Trombe explore le Comminges souterrain.

En 1945, il fait partie de la commission de spéléologie dépendant du CNRS et d'une autre commission du Comité national français de géodésie et de géophysique. Il soutient Jeannel en 1948 lors de la création du Comité national de spéléologie qui deviendra la Fédération française de spéléologie. Il fait également partie de ceux qui travaillent à la création, en 1948, du laboratoire souterrain de Moulis[5], unité du CNRS chargée d'étudier la faune cavernicole.

Du 6 au 12 août 1947, il participe aux explorations de la rivière souterraine de Padirac avec Guy de Lavaur et son fils Géraud, Jean Lesur et Louis Conduché. Trombe équipe la vire de Joly, puis ils atteignent le Grand Chaos. Trombe analyse par la suite l'eau colorée aux résurgences de la rivière et prouve le lien entre Padirac et les résurgences sous Montvalent.

En 1947, il dirige les opérations d'exploration du gouffre de la Henne Morte (Réseau Félix Trombe) avec le soutien de militaires qui installent un câble électrique. Le 31 août, Norbert Casteret et Marcel Loubens réussissent à atteindre le fond du puits. Le record de France de profondeur est atteint : - 446 mètres, cote ramenée à −358 m en 1971.

On donne son nom au réseau Félix Trombe qui est le plus grand complexe souterrain en France avec plus de trente-trois gouffres (57 entrées en 2019) reliés entre eux sur une dénivellation totale de - 1 001 mètres.

Du au , il explore à nouveau la rivière souterraine de Padirac avec l'aide de parachutistes pour acheminer 700 kg de plancher bouveté qui passait pour être indispensable au montage des tentes. Ces planchers, ralentirent lourdement l'expédition. L'année suivante, Robert de Joly démontrera en dormant tout habillé sur son canot retourné, qu'il n'y a même pas besoin de tente chauffée avec des bougies et encore moins de planches. Madame Trombe et mademoiselle Charlotte Henry de la Blanchetais feront des mesures d'ionisation et de CO2. Trombe équipe le Grand Chaos amont et aval et pousse une pointe de 1 000 m dans une galerie très belle avec de nombreux gours le plus souvent vides d'eau, de très belles concrétions et peu de difficultés, en compagnie de Clamagirand, du lieutenant de Courville et de Cioni : « arrêt sur rien ».

En 1949, il participe à nouveau à une exploration au gouffre de Padirac sous la direction de Robert de Joly avec Guy de Lavaur, Jacques Ertaud, Jean Deudon, le docteur Clamagirand, Jonquières et Bernard Pierre. Ils atteignent la confluence avec l'affluent de Joly et s'arrêtent en haut de la Cascade de l'Avenir.

Félix Trombe a été pendant 6 ans président du Spéléo-Club de Paris.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Ouvrages spéléologiques

[modifier | modifier le code]
  • Le mystère de la Henne Morte, collection Voyages et Aventures, Paris, Susse, 127p (ISBN 2-7348-0743-2) EAN 9782734807438
  • Traité de Spéléologie, Paris, Payot, 376 p., 1948
  • Que sais-je ? no 455 : les eaux souterraines, Presses Universitaires de France (1969) ISBN B0000DR24K

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « LE PROFESSEUR FÉLIX TROMBE INVENTEUR DU FOUR SOLAIRE EST MORT », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Dossier de carrière au CNRS conservé aux Archives nationales sous la cote 20070296/528.
  4. Célébrités, personnalités marquantes et personnes pittoresques du canton d'Aspet de Jules Dupin de Pujos. Préface de Norbert Casteret Imprimerie Saint Joseph Tarbes le 10/01/1974
  5. (fr) « Historique de la Station d'écologie expérimentale du CNRS à Moulis », sur le site du CNRS (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean-Jacques Amigo, « Trombe (Félix) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises, vol. 3 Sciences de la Vie et de la Terre, Perpignan, Publications de l'olivier, , 915 p. (ISBN 9782908866506)
  • « Les grandes figures disparues de la spéléologie française », Spelunca (Spécial Centenaire de la Spéléologie), no 31,‎ , p. 83-84 (lire en ligne)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]