Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT

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Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT
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La Fédération des travailleurs de la métallurgie (FTM-CGT) est la fédération des travailleurs de la métallurgie affiliée à la Confédération générale du travail (CGT). Elle est aussi affiliée à IndustriALL global union au niveau international et à la Fédération européenne des métallurgistes (FEM) au niveau européen.

Histoire[modifier | modifier le code]

Des fédérations de métiers à la Fédération des Métaux[modifier | modifier le code]

Le 1er Congrès des la Fédération des ouvriers des métaux et similaires de France a lieu à la Bourse du travail de Paris du 28 au [1]. Ce congrès fait suite aux efforts de la Confédération générale du travail (CGT) pour unir les fédérations et syndicats d'une même branche industrielle en des fédérations nationales plus puissantes. La commission confédérale qui organise le congrès comprend le secrétaire général de la CGT, Louis Niel et plusieurs responsables d'autres fédérations. Sont réunis des délégués de plusieurs organisations syndicales existantes :

  • l'Union fédérale des ouvriers métallurgistes (UFOM), créée en , qui elle-même faisait suite à une Fédération nationale des ouvriers métallurgistes de France (FNOMF), fondée en 1890 et dont Arthur Groussier avait été le premier secrétaire (1890-1893)[2]. L'UFOM est l'organisation la plus importante : elle délègue 80 mandatés représentant 125 des 145 syndicats et fédérations diverses, et 14 000 syndiqués[3];
  • la Fédération nationale des ouvriers mouleurs, née en 1890, 24 délégués représentant 44 des 65 syndicats et 4 000 syndiqués;
  • la Fédération des ouvriers modeleurs mécaniciens, née en 1901, 7 syndicats et 300 adhérents;
  • la Fédération des ouvriers mécaniciens, 5 délégués de 5 syndicats sur les 37 que compte cette fédération, dirigée par le syndicaliste « réformiste » Pierre Coupat, et qui globalement est hostile à la fusion.

Le congrès élit une direction fédérale collective comprenant deux anciens dirigeants de l'UFOM, Alphonse Merrheim et Henri Galantus (démissionnaire le mois suivant, remplacé par Marius Blanchard), l'ancien secrétaire des Mouleurs, Raoul Lenoir (plus tard membre du Bureau confédéral de la CGT, et (en ) Laurent Verliac, des mécaniciens. Unifiée, la fédération regroupe 16 900 adhérents pour un effectif de 820 000 métallurgistes travaillant en France[4]. Cette direction (Henri Labé remplaçant en 1911 Verliac) reste en place jusqu'après la scission syndicale de 1921. Le 5e congrès de la Fédération des métaux qui se tient à Lille du 20 au lui renouvelle son mandat, mais le rapport moral présenté par Merrheim n'obtient que 113 voix, contre 111 et 4 abstentions. Cependant au Congrès confédéral qui se tient fin juillet dans la même ville, ce sont plus de 53 % des syndicats de la fédération des métaux qui votent en faveur des "minoritaires" ! Les minoritaires quittent la CGT pour rallier la Confédération générale du travail unitaire (CGTU). Ce sont donc deux forces syndicales sensiblement égales qui se concurrencent alors[5].

La fusion réalisée en 1909 n'est pas totale. Héritages d'un passé industriel de métiers variés, plusieurs fédérations CGT subsistent dans des secteurs précis de la métallurgie, qui intègrent la Fédération des métaux à des dates diverses[6] :

  • en , la Fédération des chauffeurs-conducteurs-mécaniciens, créée en 1883. Elle compte 1 800 adhérents,
  • en 1912, la Fédération des ouvriers ferblantiers-boîtiers, créée en 1896. Elle regroupe 12 syndicats et 700 adhérents.
  • en 1920, la Fédération de la maréchalerie, créée en 1901, qui syndique 1 200 ouvriers en 13 syndicats, s'unit à la Fédération des ouvriers de la voiture.
  • en 1922, la Fédération des ouvriers de la voiture-aviation, qui compte 30 syndicats environ, rejoint la Fédération des métaux de la CGTU
  • en 1973, la Fédération de la Bijouterie, créée en 1901, qui couvre aussi l'industrie horlogère, renommée en 1948 Fédération des métiers d'Arts, intègre la Fédération de la Métallurgie.

Métaux de 1919 à 1939[modifier | modifier le code]

Si le secteur industriel de la Métallurgie regroupe vers 1921, année du premier recensement de la population de l'après-guerre, environ 1 170 000 salariés, la Fédération des Métaux CGT est loin d'y être une organisation hégémonique. Après un afflux de syndiqués au moment des grèves de 1919-1920, les estimations du nombre de ses adhérents en 1921[7] la créditent de 69 000 syndiqués.

Au sein de la Confédération elle est très largement devancée par les fédérations du Textile et des Cheminots (plus de 100 000 adhérents chacune), les Mines 94 000). La scission syndicale de 1921-1922 influe négativement sur les taux de syndicalisation. La crise économique des années 1930 ne favorise pas non plus le mouvement syndical.

À partir de 1922, et jusqu'en 1936, deux Fédérations des Métaux coexistent. La Fédérations CGT syndique entre 23 000 et 17 000 métallurgistes. La Fédération CGTU la devance avec un effectif plus fluctuant (40 000 en 1927, 20 000 en 1935). La réunification syndicale, qui s'opère dès 1935 dans de nombreuses Fédérations tarde à se faire dans la Métallurgie. La Fédération est administrativement réunifiée en , avec une direction fédérale paritaire qui comprend deux anciens "confédérés" (Léon Chevalme et Marcel Roy), deux anciens "unitaires" (Ambroise Croizat et Raymond Sémat). Mais le Congrès de réunification n'a lieu qu'à la fin de l'année 1936, tenu à Paris-Palais de la Mutualité, du 25 au . Le secrétariat fédéral élu montre alors un tout autre rapport de forces. Ambroise Croizat, par ailleurs député communiste de Paris depuis les élections d'avril-mai 1936, est l'unique secrétaire général, assisté de cinq secrétaires, trois "unitaires" et deux "confédérés". Entre ces deux événements internes a eu lieu le mouvement social de juin 36.

Embellie du front populaire[modifier | modifier le code]

C'est dans l'industrie métallurgique que le mouvement des grèves de 1936 prend son envol[8]. Au moment des élections (fin avril) deux grèves sont signalées dans la région de Lyon (notamment aux usines Berliet). Lors du 1er mai, 120 000 métallurgistes de la Région parisienne débrayent, dont 25 000 aux usines Renault. Le au Havre les ouvriers des usines Breguet occupent les ateliers. Le , à Toulouse les ouvriers de l'usine Latécoère, le des usines de la Région parisienne font de même. Le mouvement gréviste s'amplifie et gagne tous les secteurs de l'industrie française. La Fédération des Métaux enregistre un afflux sans précédent d'adhésions.

Carte de la Fédération CGT des métaux pour l'année 1937

De 46 500 syndiqués au début de l'année 1936, pour un secteur industriel de 1 400 000 salariés, la Fédération passe à 832 000 syndiqués[9], soit un taux de syndicalisation supérieur à 50 % de la branche professionnelle. Le syndicat de la Seine, dont un des dirigeants est Jean-Pierre Timbaud, passe de 10 000 à 230 000 adhérents, celui du Rhône passe de 1 000 à 25 000 adhérents, celui de la Moselle passe de 500 à 27 000 adhérents, etc.[10]. Les chiffres baissent à la fin de 1938 et en 1939, à la suite de l'échec d'une grève interprofessionnelle le , et de la répression anti-syndicale qui suit. Il est encore de plus de 400 000 à la veille de Seconde Guerre mondiale. La Fédération des Métaux se hisse au cours de ce moment social du front populaire au premier rang des fédérations syndicales de la CGT[11]. Deux de ses militants sont membres du Secrétariat de la CGT : Benoît Frachon et Raymond Bouyer. En le premier cité signe les Accords Matignon, ainsi qu'un autre dirigeant des métallurgistes, Raymond Sémat.

La fédération des Métaux, plus de 800 000 syndiqués, devance celles des Cheminots, du Bâtiment et du Textile, près de 350 000 syndiqués chacune, du Sous-sol (270 000), des Fonctionnaires (180 000), de l'Alimentation, de la Chimie, des Employés, des Services publics, plus de 150 000 chaque, etc.
Elle est active aussi en matière de solidarité internationaliste : l'étude sociologique des volontaires français qui s'engagent entre 1936 et 1938 dans les Brigades internationales pour soutenir la République espagnole, tend à montrer que les ouvriers métallurgistes représentent environ 20 % d'entre eux[12]. Le plus connu est le métallurgiste syndicaliste Rol-Tanguy.

1939-1947[modifier | modifier le code]

Le pacte germano-soviétique d', l'interdiction du Parti communiste, la guerre, ont sur la Fédération des Métaux les mêmes conséquences que sur la CGT. Les anciens confédérés pourtant loin d'être dominants en son sein, en prennent le contrôle. L'un des deux secrétaires, Marcel Roy, suit René Belin dans la Collaboration. Dès le [13] Jouhaux et Léon Chevalme, l'autre secrétaire fédéral des Métaux, négocient avec le délégué patronal du BIT Lambert-Ribot et le président de l'Union des Industries métallurgiques un accord visant à assouplir durablement la législation sociale et à détruire les "acquis" de 1936.
Emprisonné à la Santé depuis ce même [14], le secrétaire général Ambroise Croizat est peu après (1940) déchu de son mandat de député, puis interné en Algérie[15]. Chevalme signe le le Manifeste des douze, premier appel inter syndical (CGT-CFTC) à refuser le régime de Vichy. La Résistance s'enracine progressivement dans les usines, dont bien des patrons collaborent avec l'occupant allemand. Un des dirigeants des métallurgistes parisiens Jean-Pierre Timbaud est fusillé en . Maurice Lacazette, lui aussi des Métaux de la Région parisienne, est fusillé en 1943. Dessinatrice industrielle aux usines Rateau de La Courneuve, Suzanne Masson, arrêtée par la police française, est livrée à la Gestapo : elle est décapitée à la hache à Hambourg le . Le secrétaire fédéral Jean Borne meurt en déportation.
Le , un appel est lancé[16], signé par Benoît Frachon, « secrétaire de la CGT, membre du Bureau syndical des Métaux de la Seine » : Métallos parisiens Aux armes !, et annonce la réinstallation du syndicat des métaux de la région parisienne au 94 rue d'Angoulême à Paris[17]

La période qui suit la Libération de la France marque le retour au premier plan du syndicalisme, dans la conjoncture de la reconstruction du pays, accompagnée des réformes sociales et économiques envisagées dans le programme du Conseil national de la résistance (CNR). En 1945, le gouvernement du Général de Gaulle inclut comme ministre du Travail, le secrétaire général de la Fédération des Métaux Ambroise Croizat, dont le nom reste attaché à la création de la Sécurité sociale[18]. Cette fédération, qui retrouve ses forces de 1937, change de nom en pour prendre celui de « Fédération des travailleurs de la métallurgie de France et des colonies ». (FTM) Au 15e Congrès de la FTM, qui se tient du 12 au , parmi les secrétaire fédéraux se remarque une nouveauté : l'un d'eux représente le Syndicat national des cadres et ingénieurs de la métallurgie (SNCIM) qui vient d'être créé[19].

De 1947 à l'explosion gréviste de 1968[modifier | modifier le code]

Première fédération de la CGT, avec 900 000 adhérents revendiqués en 1947[20], la Fédération de la Métallurgie s'investit dans les nouvelles structures mises en place à la Libération : les comités d'entreprise institués par l'ordonnance gouvernementale du . Se voulant force de proposition et force revendicative, dans la France en reconstruction engagée dans une « bataille de la production »[21] elle crée en son sein sept branches techniques calquées sur les branches industrielles : sidérurgie, construction mécanique, construction électrique, matériel roulant, automobile, aviation, construction navale[22]. L'éviction des communistes du gouvernement en , l'orientation atlantiste des politiques gouvernementales menées ensuite, la scission syndicale de [23], la guerre froide, la montée en puissance du syndicalisme CFTC puis après 1964 de la CFDT, influent sur l'évolution de la FTM.

Alors que la métallurgie occupe en 1945 1 800 000 salariés puis dans les années 1950 environ 2 300 000 actifs, dont 23 % de femmes (chiffre de 1947), les effectifs fédéraux déclinent inexorablement jusqu'en 1959 : 446 000 adhérents en 1950, 387 000 en 1951, 276 000 en 1957, 236 700 fin 1959[24]. Les années 1960 marquent un redressement précaire : 323 000 syndiqués en 1963, 294 000 en 1955, 287 000 en 1967.

Mai-juin 1968[modifier | modifier le code]

Ces chiffres, témoins d'une décrue de la syndicalisation qui n'est pas spécifique à la métallurgie, masquent toutefois une activité constante dans les bassins d'emploi et notamment en 1966-1967 une montée des grèves qui accompagne l'unité d'action syndicale nationale CGT-CFDT.
Dans sa composante « mouvement social », le mois de mai 1968 reproduit le scénario de 1936. Le secteur de la métallurgie est celui d'où jaillit l'étincelle. Le , au lendemain de grandes manifestations unitaires et d'un mouvement de grève nationale, les ouvriers de plusieurs usines cessent le travail : à Woippy en Lorraine, à Toulouse et, ce que retient l'histoire, à Bouguenais en Loire-Atlantique,où les salariés de l'usine Sud-Aviation [25] occupent les ateliers (où fut construit l'avion la Caravelle, gloire industrielle des « trente glorieuses ») , séquestrent la direction, soudent les grilles d'entrée, en chantant L'Internationale. Le , dans la métallurgie encore, à Cléon près de Rouen ce sont les ouvriers de Renault qui font de même et hissent le drapeau rouge sur l'usine. Le mouvement s'étend rapidement à toute la France, et à l'ensemble des secteurs de sa vie économique. Le , selon la CGT ce sont 2 millions de métallurgistes qui sont en grève avec occupation des lieux de travail. Dans la « forteresse ouvrière » de Renault-Billancourt (sous la direction d'Aimé Halbeher), aux usines Citroën de Javel à Paris, à Sochaux aux usines Peugeot, entre autres lieux emblématiques, la grève s'enracine pour plusieurs semaines. Le le gouvernement, les organisations patronales et syndicales se quittent sur le "constat de Grenelle". La délégation CGT comprend 3 « métallos » (Benoît Frachon, comme en 1936, Henri Krasucki et l'ingénieur Jean-Louis Moynot) sur six membres, la délégation de la CFDT, conduite par son dirigeant Eugène Descamps, métallurgiste, en comprend trois sur six également[26]. Ils ont en face d'eux une délégation du Patronat qui inclut un représentant de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), un représentant de la Sidérurgie et François Peugeot lui-même.
La grève ne s'arrête pas tout de suite. Mais c'est aussi dans et autour d'usines métallurgiques qu'ont lieu les épisodes les plus tragiques des événements. Le un manifestant étudiant, Gilles Tautin, se noie dans la Seine, près des usines de Renault-Flins après des charges policières. Le la police intervient pour "nettoyer" les usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard : les ouvriers Jean Beylot, 24 ans, et Henri Blanchet, 49 ans, sont tués, l'un par balles, l'autre frappé par une grenade offensive[27].

Fin 1968 la fédération de la Métallurgie annonce 407 000 syndiqués.

Approche : des années 1970 aux années 2000[modifier | modifier le code]

Les industries métallurgiques emploient 2 580 000 salariés en 1968, soit environ 18 % de la population active salariée[28]; 3 180 000 salariés en 1975, soit 19,6 % des actifs salariés ; 2 830 000 en 1982, soit 15,9 % des actifs salariés ; 2 600 000 en 1990, soit 13,7 % des actifs salariés[29]. Ces données chiffrées font apparaître une baisse globale des effectifs de la métallurgie après 1975, et une place moindre de celle-ci dans l'emploi de la population active. La désindustrialisation et les restructurations touchent des régions entières, tels la Région parisienne, le Nord, la Lorraine, où le syndicalisme est enraciné dans de grandes entreprises vouées aux démolisseurs. La Fédération des travailleurs de la Métallurgie anime les luttes locales contre les fermetures et les licenciements. Elle utilise aussi des moyens de lutte nouveaux, comme à Longwy où est mise en place la radio Lorraine cœur d'acier.

Dans ce contexte, où l'industrie métallurgique demeure malgré tout une importante pourvoyeuse d'emploi, mais où les ouvriers sont en diminution et les emplois d'agents de maîtrise, de techniciens, d'ingénieurs et de cadres augmentent (700 000 en 1982[30]) la FTM CGT maintient une influence certaine. En 1972-1973 elle recueille 59,6 % des suffrages lors des élections de délégués du personnel, 57,6 % des suffrages lors des élections aux comités d'entreprise[31] : 64,6 % dans le 1er collège (ouvriers), 38,1 % dans le 2e collège (maîtrise et techniciens), 36,7 % dans le 3e collège (ingénieurs, cadres).
Le taux de syndicalisation CGT est ensuite en forte baisse : 12 % en 1974, 8 % en 1982, 2 % en 1993[32]

Au sein de la Confédération générale du travail, la Fédération des travailleurs de la métallurgie demeure jusqu'à nos jours la première ou une des premières en nombre de syndiqués : 368 000 en 1974; 410 000 en 1975; 220 000 en 1980; 53 000 en 1993. Selon les chiffres qu'elle fournit[33] elle compte 62 000 adhérents en 2010; 65 000 adhérents en 2012.
Une structure spécifique organise dans la Fédération les ingénieurs, cadres et techniciens : l'Union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens (UFICT) de la métallurgie qui fait partie de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT.

Liste de dirigeants[modifier | modifier le code]

Secrétaires généraux[modifier | modifier le code]

  • 1936 - 1951 : Ambroise Croizat, secrétaire de la fédération des Métaux de la CGTU depuis 1928, est élu secrétaire général de la Fédération des Métaux réunifiée lors du congrès tenu à Paris du 25 au . Il le reste jusqu'en . Il meurt le . Durant son mandat de secrétaire général, il est ministre du Travail et de la Sécurité sociale du au (excepté une interruption en -)
  • 1945 - 1947 : Raymond Sémat, élu secrétaire de la fédération CGTU des métaux en 1935, secrétaire de la fédération CGT réunifiée en 1936 (il est cette année-là un des signataires des accords Matignon), il assure l'intérim d'Ambroise Croizat à la direction de la Fédération en 1945-1947, quand celui-ci est ministre.
  • 1951 - 1976 : Jean Breteau, qui assure l'intérim de Croizat, malade, à partir de , est secrétaire général de la Fédération des Métaux de à . Il est aussi membre du Comité central du Parti communiste
  • 1976 - 1988 : André Sainjon est secrétaire général de jusqu'à sa démission en .
  • 1988 - 1991 : Jean Desmaison lui succède jusqu'à son décès en
  • 1991 - 1999 : Jean-Louis Fournier, ancien secrétaire général du syndicat CGT de Renault-Billancourt, est secrétaire général de à
  • 1999 - 2008 : Daniel Sanchez est élu secrétaire général en
  • 2008 - 2015 : Philippe Martinez, est élu secrétaire général en 2008. Il est élu secrétaire général de la CGT en
  • 2015 - : Frédéric Sanchez est élu secrétaire général en 2015[34]

Secrétaires[modifier | modifier le code]

(secrétariat collectif dirigeant de 1909 à 1936)

  • 1909 - 1923 : Alphonse Merrheim
  • 1909, puis 1929-1936 : Henri Galantus
  • 1909 - 1931 : Marius Blanchard[35]
  • 1911 - 1929 : Henri Labé[36]
  • 1932 - 1936 : Raymond Bouyer
  • 1922 - 1945 : Léon Chevalme
  • 1936 - 1940 : Marcel Roy
  • 1936 - 1939 : André Vrigneaud
  • 1936 - 1939 : Jean Borne[37]
  • 1936 - 1950 : Raymond Sémat
  • 1922 - 1923 : (Fédération des Métaux-CGTU) Théophile Argence, Lucien Chevalier, Célestin Ferré[38]
  • 1923 - 1927 : Octave Rabaté (fédération CGTU)
  • 1925 - 1929 : Albert Vassart[39] (fédération CGTU)
  • 1945 - 1952 : Alfred Costes[40]
  • 1945 - 1949 : Henri Jourdain[41]
  • 1946 - 1963 : Louis Gatignon, secrétaire et trésorier
  • 1950 - 1959 : Livio Mascarello (secrétaire général adjoint de 1952 à 1959)

Métallurgistes, dirigeants de la CGT[modifier | modifier le code]

Secrétaire général de la CGT[modifier | modifier le code]

Bureau confédéral[modifier | modifier le code]

Secrétaires, membres du Bureau confédéral de la CGT et dates de leur mandat :

  • Jules Lapierre, (1912-1933)
  • Raoul Lenoir, (1920-1936)
  • Jean-Louis Berrar, (CGTU) (1923-1929)
  • Raymond Bouyer, (1936-1940)
  • Georges Delamarre, (1946-1947)
  • Olga Tournade, (1948-1955)
  • Marcel Caille, (1955-1975)
  • Livio Mascarello, (1959-1982)
  • Jean-Louis Moynot, (1967-1981)
  • Jeanine Marest, (1975-1995)
  • Pierre Gensous, (1978-1985)
  • Gérard Gaume, (1978-1986)
  • Alphonse Veronese, (1980-1999)
  • Jacqueline Léonard, (1982-1999)
  • Maurice Lamoot, (1992-1999)
  • Didier Niel, (1992-1999)
  • Françoise Duchesne, (1995-1999)
  • Jean-Louis Fournier, (1995-2003)
  • Francine Blanche, (2003-2006)
  • Daniel Sanchez, (2006-2009)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

CGT de la métallurgie[modifier | modifier le code]

Luttes de « métallos »[modifier | modifier le code]

  • Serge Bonnet, Roger Humbert, La ligne rouge des hauts fourneaux. Grèves dans le fer lorrain en 1905, Denoël-Serpenoise, 1981
  • Pierre Bois, La grève Renault d'avril-, Lutte ouvrière, brochure, 94 pages, sans date (supplément Lutte Ouvrière N ° 143)
  • Herrick Chapman, Les ouvriers, le communisme et l'État : les politiques de reconstruction d'après-guerre dans l'industrie aéronautique 1944-1950, article p. 65-96, dans Le Mouvement social, N° 145 (La France et l'aéronautique, direction Patrick Fridenson), .
  • Yves Cohen, Mouvement social et politiques d'organisation : Peugeot et le pays de Montbéliard de 1919 à 1922, article p. 113-148, dans Le Mouvement social, N° 175 (La société et l'entreprise, direction Patrick Fridenson), avril-
  • Jacques Frémontier, La forteresse ouvrière : Renault, Fayard, Paris, 1971
  • Pierre Outteryck, Hélène et Alain Stern, les métallos et l'anticipation sociale, Institut d'histoire sociale CGT-Métallurgie, 2012
  • Jean-Louis Robert, Les ouvriers, la Patrie et la Révolution Paris 1914-1919, Annales littéraires de l'université de Besançon, 1995

Syndicalistes de la Fédération des Métaux[modifier | modifier le code]

Métallurgiste, métallurgie, travail et littérature[modifier | modifier le code]

Dans la littérature situant, en partie ou en totalité, son objet d'étude, son intrigue romanesque, son témoignage, dans les domaines du travail industriel et de l'usine[42], nombre d'œuvres abordent le travail de la métallurgie. Le Journal d'usine[43] que Simone Weil tient en 1934, rend compte de son expérience dans des usines métallurgiques de la Banlieue parisienne, Robert Linhart s'« établit » aux usines Citroën. Louis Oury narre son expérience d'ouvrier et les grèves de 1955 à Saint-Nazaire. Les premières mots de Temps machine de François Bon portent sur le train de soudure d'une usine de construction automobile. En 2015 encore, le personnage principal du roman de Didier Castino est un ouvrier fondeur de la région de Marseille. Le syndicalisme, n'y est pas absent, même si ce n'est pas le thème central de ces livres. La liste donnée ici suit l'ordre chronologique :

  • Simone Weil, La condition ouvrière, Gallimard, Paris, 1951 (reéd. "folio essais", 2002)
  • Daniel Mothé, Journal d'un ouvrier (1956-1958), Les Éditions de Minuit, Paris, 1959
  • Claire Etcherelli, Élise ou la vraie vie, Denoël, Paris, 1967 (Prix Femina)
  • Louis Oury, Les prolos, Denoël, Paris, 1973
  • Daniel Bouvet, L'Usine de la peur, Stock, Paris, 1975 (Préface de Jean Breteau)
  • Robert Linhart, L'Établi, Les éditions de Minuit, Paris, 1978
  • Aurèlie Lopez, Aurélie journal d'une O.S., Les éditions ouvrières, Paris, 1979
  • Alain Gerber, Le faubourg des Coups-de-Trique, éditions Robert Laffont, Paris, 1979
  • Dorothée Letessier, Le voyage à Paimpol, Éditions du Seuil, Paris, 1980
  • François Bon, Sortie d'usine, Les éditions de Minuit, Paris, 1982
  • Daniel Zimmermann, Le spectateur, Mazarine, 1985
  • François Bon, Temps machine, éditions Verdier, Lagrasse, 1993
  • Marcel Donati, Cœur d'acier. Souvenirs d'un sidérurgiste de Lorraine, Payot, Paris, 1994
  • Jacques Lederer, La nuit où Gérard retourna sa veste, Fayard, 1999
  • Robert Piccamiglio, Chroniques des années d'usine, Albin Michel, 1999
  • Thierry Beinstingel, Composants, Fayard, 2002
  • Franck Magloire, Ouvrière, Éditions de l'Aube, 2002
  • Frédéric H. Fajardie, Metaleurop. Paroles ouvrières, Mille et une nuit, Fayard, 2003
  • Aurélie Filippetti, Les derniers jours de la classe ouvrière, Stock, 2003
  • François Bon, Daewoo, Fayard, 2004
  • Didier Castino, Après le silence, Liana Levi, 2015 (Prix du premier roman et Prix Eugène Dabit du roman populiste)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Varin, Les hommes du métal (voir bibliographie), p. 85-86. Cet ouvrage est la base de toute histoire documentée de la Fédération des Métaux.
  2. Justinien Raymond, notice « Arthur Groussier », in Le Maitron.
  3. J. Varin, ibid p. 83.
  4. J. Varin, ibid p. 87.
  5. J. Varin, ibid P. 113
  6. J. Varin, ibid p. 286
  7. Antoine Prost, La CGT à l'époque du front populaire, tableau p. 178
  8. Georges Lefranc, Juin 36, collection Archives, Julliard, 1966, p. 109 et suivantes : Les masses entrent en scène.
  9. Antoine Prost, op. cit.
  10. J. Varin, p. 150.
  11. Antoine Prost, op. cit, p. 194
  12. Rémi Skoutelsky, L'espoir guidait leurs pas, les volontaires français dans les Brigades internationales 1936-1939, éditions Grasset, 1998, p. 141 et suivantes. Le premier groupe est cependant constitué par les ouvriers du Bâtiment, 25 % du contingent volontaire.
  13. Georges Lefranc, Le mouvement syndical sous la Troisième République, Payot, 1967, p. 387
  14. Michel Etievent, Ambroise Croizat ou l'invention sociale, p. 132, première lettre de prisons datée du 9 octobre 1939 : Croizat est arrêté le 7 octobre en sortant de la Chambre des députés
  15. Il sort de prison le 5 février 1943
  16. J. Varin, p. 180, L'Humanité du 22 août 1944.
  17. La rue d'Angoulême est rebaptisée Rue Jean-Pierre-Timbaud en 1944 (partie) et 1945. Cf. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, 1963, p. 678.
  18. La Poste française a émis en 2015 un timbre-poste commémoratif des 70 ans de Sécurité sociale, où sont associées les figures d'Ambroise Croizat et du haut fonctionnaire Pierre Laroque.
  19. J. Varin, p. 199
  20. Elle est suivie par le Bâtiment, 600 000 syndiqués, les Cheminots, 395 000, le Sous-sol, l'Alimentation, le Textile, 300 000 chaque, l'Agriculture,200 000
  21. Benoît Frachon, La bataille de la production, La Vie ouvrière-Éditions sociales, Paris, 1946, 238 pages (préface de Gaston Monmousseau).
  22. J. Varin, p. 200
  23. Décembre 1947 : scission de Force Ouvrière
  24. J. Varin, p. 235.
  25. Roger Martelli, Mai 68, messidor-éditions sociales, 1988, p. 93.
  26. avec Jean Maire, secrétaire général de la fédération des métallurgistes CFDT, et René Mathevet. Cf. R. Martelli, p. 132.
  27. R. Martelli, p. 175
  28. Les chiffres livrés dans ce paragraphe proviennent de : Dominique Andolfatto & Dominique Labbé, La CGT. Organisation et audience depuis 1945, éditions La Découverte, Paris, 1997, tableaux p. 256-257.
  29. J. Varin, p. 275 chiffre les métallurgistes à 2 400 000 en 1982; 2 240 000 en 1984
  30. J. Varin, p. 264.
  31. Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, résultats aux élections professionnelles entre septembre 1972 et septembre 1973, L'Humanité, 27 février 1974. Selon cette source la CFDT recueille 21,8 % des suffrages pour le premier type d'élections, FO recueille 6,8 % des suffrages.
  32. D. Andolfatto, D. Labbé, op. cit. p. 269. Manque de sources pour la période postérieure à 1993.
  33. site internet, journal fédéral
  34. lessor42.fr, « Frédéric Sanchez secrétaire général de la CGT Métallurgie », sur L'Essor Loire (consulté le )
  35. Tourneur en cuivre, Marius Blanchard est un des délégués au Congrès de la CGT, qui en 1906 adopte la Charte d'Amiens. Syndicaliste révolutionnaire virulent, il évolue, comme Merrheim au cours de la guerre, d'une position pacifiste en 1914 à un ralliement aux thèses réformistes de Léon Jouhaux, vers 1917-1918. Cf notice, in DBMOF.
  36. Ouvrier mouleur en métaux, Henri Labé est aussi un des délégués au Congrès de la Charte d'Amiens de 1906. Cf notice in DBMOF.
  37. Cf notice rédigée par Emeric Tellier, in DBMOF. Jean Borne, né en 1905, tôlier formeur, mitant de la CGTU, communiste, est mort en déportation en avril 1945.
  38. Élu lors du premier congrès de la Fédération CGTU des Métaux (23-26 juin 1922, Saint-Étienne), ce secrétariat de trois membres défend dans la CGTU naissante les thèses anarcho-syndicalistes, minoritaires au niveau confédéral. Tous trois démissionnent de leurs fonctions au début 1923. Cf J. Varin, op. cit. et leurs notices dans le DBMOF.
  39. Notice « Albert Vassart », par Claude Pennetier, in Le Maitron (DBMOF). Albert Vassart, ancien mouleur aux forges de Pompey (Meurthe-et-Moselle), est aussi un dirigeant national du parti communiste. Il est élu maire et conseiller général de Maisons-Alfort en 1935. Après avoir quitté le PCF en 1939, il rédige des Mémoires, qui ont été publiées dans les Cahiers d'histoire sociale, Institut d'histoire sociale, Nanterre, entre 1994 (N° 3) et 1998 (N° 9).
  40. Cf notice, in DBMOF. Ajusteur mécanicien, Alfred Costes, député communiste de la Seine (Boulogne) (1936-1940, 1945-1956), est élu président de la Fédération de la Métallurgie CGT en 1952 (XVIIIe congrès, Lyon). Il le demeure jusqu'à sa mort en 1959. Cf J. Varin, p. 236.
  41. Henri Jourdain, ouvrier ajusteur, un des dirigeants des métallurgistes de la Région parisienne en 1936, résistant, déporté, est de 1949 à 1953, secrétaire général de l'Union internationale des syndicats des industries métallurgiques et mécaniques, liée alors à la Fédération syndicale mondiale (FSM), dont il est secrétaire jusqu'en 1957. Il redevient secrétaire de la Fédération de la Métallurgie CGT et est ensuite un des responsables de la section économique du Parti communiste. Voir bibliographie.
  42. Xavier Vigna, L'espoir et l'effroi luttes d'écritures et luttes de classes en France au XXe siècle, éditions La découverte, Paris, 2016 (ISBN 978-2-7071-8689-8)
  43. Simone Weil, La Condition ouvrière, p. 77-204

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