Elisabeth Mann-Borgese

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Elisabeth Mann-Borgese
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Kilchberg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
MediVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
canadienne (à partir de )
allemandeVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Freies Gymnasium Zürich (d) (maturité) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Giuseppe Antonio Borgese (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Angelica Borgese (d)
Dr. Dominica Borgese (d)
Marcel Deschamps (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Archives conservées par
Dalhousie University Archives (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Elisabeth Mann-Borgese, née le à Munich et morte le à Saint-Moritz, est une universitaire, écrivaine, défenseure des ressources marines et fondatrice de l'International Oceans Institute (Institut international des océans). Elle est aussi la plus jeune fille de Thomas Mann et de son épouse Katia Pringsheim, la sœur de Klaus, Erika, Golo, Monika et Michael Mann et la nièce du romancier Heinrich Mann.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Elisabeth Mann naît à Munich[1], en Allemagne. Elle est la cinquième des six enfants des écrivains Thomas Mann et Katia Pringsheim Mann[1],[2].

La famille Mann part en exil après l'arrivée au pouvoir de Hitler et s'installe d'abord en Suisse[1]. Elisabeth étudie le piano et le violoncelle et souhaite devenir musicienne ; elle étudie notamment pour cela au Conservatoire de musique de Zurich (en Suisse), dont elle reçoit un diplôme en 1938[1]. Elle obtient également un Baccalauréat ès arts en lettres classiques[2]. La même année, en 1938, la famille émigre à nouveau et s'installe aux États-Unis[1]. Elisabeth Mann prendra la citoyenneté américaine en 1941, puis la citoyenneté canadienne en 1983[1].

En 1939, elle épouse l'écrivain italien antifasciste Giuseppe Antonio Borgese (1882-1952)[1], qui est alors professeur à l'université de Princeton[2].

Carrières universitaire et journalistique[modifier | modifier le code]

Elisabeth Mann-Borgese s'installe, ainsi que son époux, à Chicago, aux États-Unis, où elle mène ses recherches et exerce des activités journalistiques (comprenant des activités d'éditrice)[2]. Avec d'autres chercheurs, elle contribue à la formation du The Committee to Frame a World Constitution, pour lequel elle édite le mensuel Common cause[2]. Elle occupe également pendant deux ans les fonctions de secrétaire exécutive du bureau de l'Encyclopædia Britannica, au milieu des années 1960[1]. De 1964 à 1978, elle est chercheuse principale au Center for the Study of Democratic Institutions de Santa Barbara (Californie) ; c'est durant cette période qu'elle commence à considérer les lois maritimes comme un sujet important au niveau international[2]. Elle publie des recherches liées au sujet de l'océan et tente de sensibiliser les décideurs mondiaux à la question de leur gouvernance[2].

Elle s'engage très tôt en faveur de la protection de l'environnement et est l'un des membres fondateurs — et pendant longtemps le seul membre féminin — du Club de Rome[3],[2].

Experte reconnue en droit et en politique maritime, elle travaille, à partir de 1979[1], en tant que professeure à l'Université Dalhousie d'Halifax (Canada) — elle y est professeure de sciences politiques puis professeure auxiliaire de droit[1].

Elisabeth Mann-Borgese est aussi consultante pour la Banque mondiale, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (UNIDO) et l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[2].

Écrivaine de science-fiction[modifier | modifier le code]

Après la mort de son mari, elle élève seule ses enfants et écrit des nouvelles de science-fiction féministe. Elle publie trois nouvelles de science-fiction en 1959, des histoires ténébreuses et pessimistes à propos des dangers des avancées technologiques qui se reflètent dans le délabrement des corps et des esprits des humains. Ses nouvelles sont rassemblées en 1960 dans une anthologie : To Whom It May Concern. En 1963, elle publie Ascent of Woman, affirmant que les tendances sociologiques produiraient des femmes « supérieures » qui deviendraient égales aux hommes[4].

Décès[modifier | modifier le code]

Elle meurt à 83 ans lors de vacances aux sports d'hiver à Saint-Moritz, en Suisse[1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mariée en 1939 à l'écrivain italien antifasciste Giuseppe Antonio Borgese (1882-1952), de 36 ans son aîné[1], Elisabeth Mann est la mère de deux filles, Angelica Borgese (née en 1940) et Domenica Borgese (née en 1944). Elle a également un fils, Marcel Deschamps[1].

Activités et engagements en faveur de la protection de l'environnement[modifier | modifier le code]

À sa mort, Elisabeth Mann-Borgese est saluée notamment en tant que défenseure des ressources marines et fondatrice, en 1972[2], de l'International Oceans Institute (Institut international des océans)[1],[5].

Elle fait, en outre, partie des fondateurs de groupes de réflexion ou d'organisations tels que le Club de Rome, la Nuclear Age Peace Foundation et le Group of '78[2].

En 1970, elle participe à l'organisation de la Pacem in Maribus[2] (ou Peace in the Oceans Conference), un évènement d'ampleur internationale[1], qui se reproduira ensuite annuellement dans différents pays[2].

Publications[modifier | modifier le code]

  • (en) To Whom it May Concern, 1957
  • (en) The Ascent of Woman, 1963
  • (de) Wie man mit den Menschen spricht, 1965
  • (en) The Drama of the Oceans, 1975 (ISBN 0810903377)
  • (en) Seafarm: The Story of Aquaculture, 1981
  • (de) Die Zukunft der Weltmeere. Ein Bericht für den Club of Rome, 1985
  • (de) Der unsterbliche Fisch, 1998
  • (en) The Oceanic Circle: Governing the Seas as a Global Resource, New York, United Nations University Press, 1998 (ISBN 9280810138)
  • (de) Mit den Meeren leben. Über den Umgang mit den Ozeanen als globaler Ressource, 1999
  • (de) Wie Gottlieb Hauptmann die Todesstrafe abschaffte, 2001

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Elisabeth Mann-Borgese a trois doctorats honoraires[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) Wolfgang Saxon, « Elisabeth Mann Borgese, 83, Writer and Defender of the Oceans », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) Dalhousie University, « Borgese, Elisabeth Mann », sur findingaids.library.dal.ca (consulté le )
  3. Olivier Favier, « Il y a 50 ans, le rapport Meadows posait des limites à la croissance », sur RFI, (consulté le )
  4. (en-US) « Elizabeth Mann Borgese – The Future is Female! » (consulté le )
  5. (en) « Borgese, Elisabeth Mann », sur sf-encyclopedia.com, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Hans Wißkirchen, Die Familie Mann, Rowohlt, Reinbek, 1999 (ISBN 3-499-50630-0)
  • (de) Barbara Hoffmeister (dir.), Die Familie Mann. Ein Lesebuch, Rowohlt, Reinbek, 2001 (ISBN 3-499-23197-2)
  • (de) Kerstin Holzer, Elisabeth Mann Borgese. Ein Lebensportrait, Francfort-sur-le-Main, 2003 (ISBN 3-596-15725-0)
  • (de) Uwe Naumann (dir.), Die Kinder der Manns. Ein Familienalbum Rowohlt, Reinbek 2005 (ISBN 3-498-04688-8)
  • (de) Hildegard Möller, Die Frauen der Familie Mann, Piper, 2005 (ISBN 3-492-24576-5)
  • (de) Wolf Gaudlitz, Elisabeth Mann Borgese, Mein Vater der Zauberer – Meine Liebe das Meer (conversation avec Wolf Gaudlitz), Hörbuch, Produktion des BR. Audiobuch, Fribourg, 2001 (ISBN 3-933199-66-2)
  • (de) « Da war dieses grässliche Gefühl der Unsicherheit », in Ueli Haldimann (dir.), Hermann Hesse, Thomas Mann und andere in Arosa – Texte und Bilder aus zwei Jahrhunderten, AS Verlag und Buchkonzept AG, Zurich, 2001 (ISBN 3-905111-67-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]