Collonges-sous-Salève
Collonges-sous-Salève est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l'agglomération du Grand Genève.
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune de Collonges-sous-Salève est située entre Saint-Julien-en-Genevois et Annemasse, au pied du Salève, à la frontière suisse avec La Croix-de-Rozon.
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Collonges-sous-Salève est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française)[Note 1], une agglomération internationale regroupant 34 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[2],[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[3]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,9 %), zones urbanisées (35,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,3 %), terres arables (4,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (4,2 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), prairies (2,6 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
-
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
-
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom officiel de la commune est Collonges-sous-Salève selon le Code officiel géographique français. On trouve cependant la forme Collonge sans -s dans la littérature régionale, ainsi que Collonge sous Saleve sur la Carte de Cassini (XVIIIe siècle)[7]. En 1801, fusionnée avec Archamps, la commune porte le nom de Collonge-Archamp[Note 4].
La première mention est celle de son l'église (ecclesiam de Colunge), dans le cartulaire de l'abbaye de Talloires (1145)[8]. On trouve plus tard Cura de Colonge, selon le Pouillé du Diocèse de Genève (vers 1344)[7].
Elle a pour étymologie le bas latin colonica, désignant une terre concédée par le propriétaire à un colon[9], fermier attaché au sol, cependant de condition libre dans le droit féodal.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Kolonzhe (graphie de Conflans) ou Colonges (ORB)[10].
Histoire
[modifier | modifier le code]La commune trouve ses racines dans une communauté d'Ancien Régime, elle-même héritée d'une paroisse attestée dès le XIIe siècle. Son église (ecclesiam de Colunge) est ainsi mentionnée aux côtés de celle d'Archamps dans le cartulaire de l'abbaye de Talloires (1145)[8]. La Cura de Colonges est ensuite mentionnée dans le Pouillé du Diocèse de Genève (vers 1344)[7].
Entre 1597 et 1671, puis de 1803 à 1829, la paroisse de Collonges est une annexe d'Archamps[11]. Au cours de cette période, elles sont séparées[11].
En 1816, lors du traité de Turin, Collonges perd le hameau d'Evordes au profit de Compesières, plus tard Bardonnex. La frontière s'éloigne de la rivière la Drize (Drixe) pour que le domaine Lullin soit maintenu dans le canton de Genève[réf. nécessaire]. Un membre de cette famille patricienne fait partie du gouvernement de la Restauration[12].
Le 29 août 1859, le compositeur Giuseppe Verdi s'y marie avec l'ancienne prima donna Giuseppina Strepponi[13].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 5], dont 118 pour la commune[16],[17]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[18].
Le , Archamps est détachée de Collonges[11].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Tendances politiques et résultats
[modifier | modifier le code]Liste des maires
[modifier | modifier le code]Population et société
[modifier | modifier le code]Les habitants de Collonges sont appelés les Collongeois.
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2021, la commune comptait 3 919 habitants[Note 6], en évolution de −0,48 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Enseignement
[modifier | modifier le code]Le village accueille depuis 1921 le campus adventiste du Salève, un établissement privé d'enseignement supérieur de l'Église adventiste du septième jour. Ainsi qu'un ensemble scolaire public Charles Perrault (primaire et maternelle) et un ensemble scolaire privé Saint-Vincent (maternelles, primaires et lycée professionnel).
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Martin. Reconstruite entre 1850-51.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Jean-François Vuarin (1769-1843), prêtre exilé à Genève en 1793, fondateur d'une institution catholique à Genève.
- Le , le compositeur italien Giuseppe Verdi et la cantatrice Giuseppina Strepponi se sont mariés en secret à l'église de Collonges-sous-Salève — alors possession du royaume de Sardaigne. Le mariage a été célébré par l'abbé Mermillod, curé de l'église Notre-Dame de Genève[23].
- Le grand-père paternel du compositeur Maurice Ravel y nait en 1800.
- Le sculpteur Charles Anthonioz (1877-1937) y vit au début du XXe siècle. Il y conçoit et fait édifier le monument aux morts, face à la mairie. Il est l'auteur d'un ouvrage richement documenté, illustré par lui-même : Maisons savoyardes, Librairie Dardel, Chambéry, 1932.
- Paul Tapponnier (1884-1970), juriste, clerc de notaire, agent immobilier, membre de diverses sociétés savantes, député de Haute-Savoie, en est le maire de 1934 à 1941.
- Marius Jolivet (1906-1964), résistant, passeur, reconnu Juste parmi les nations, curé de la paroisse.
- Manuel Azaña, Président de la République espagnole, y séjourna en exil du 6 février 1939 au 4 décembre 1939 avec son épouse Dolores Rivas Cherif et leur neveu Enrique de Rivas. Une plaque lui rend hommage dans la commune[24].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blasonnement : |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes et cartes
[modifier | modifier le code]- Notes
- Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
- Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) comprend une ville-centre et 33 communes de banlieue.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- « Collonges-sous-Salève - Notice Communale », sur ehess.fr (consulté le ).
- Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie) : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[14],[15].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
[modifier | modifier le code]- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Collonges-sous-Salève ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Henry Suter, « Collonges », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
- Jean-Yves Mariotte, « Annecy et ses environs au XIIe siècle d'après le cartulaire de Talloires », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 130, no 1, , p. 15, (lire en ligne).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 200 - 201.
- Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 16Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
- « Collonges-sous-Salève », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
- « Exposition Genève et les Suisses », sur ge.ch.
- Pierre Milza, Giuseppe Verdi, Paris, Tempus, , 519 p., p. 286
- Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 163.
- Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 42-43.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 167.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (lire en ligne), p. 18.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Pierre Milza, Verdi et son temps, Perrin, Paris, 2001, p. 286 (ISBN 2262016194).
- « Journal de Collonges », .