Gaspard Mermillod

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Gaspard Mermillod
Image illustrative de l’article Gaspard Mermillod
Biographie
Naissance
Carouge (Suisse)
Ordination sacerdotale
Décès (à 67 ans)
Rome (Italie)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Léon XIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Ss. Nereo ed Achilleo
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
pape Pie IX
Fonctions épiscopales Évêque de Lausanne et Genève
Cardinal-prêtre de Ss. Nereo ed Achilleo
Évêque de Lausanne et Genève
Évêque titulaire d'Hébron (de),
auxiliaire de Lausanne et Genève

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Gaspard Mermillod, né le à Carouge et mort le à Rome, est un évêque et cardinal de l'Église catholique.

Famille[modifier | modifier le code]

Gaspard Mermillod est né en 1824 à Carouge. Il est l'aîné des six enfants de Jacques Mermillod et Pernette Mégard, tous deux nés dans des familles d'agriculteurs du village de Bardonnex, à quelques kilomètres de la ville naissante de Carouge[1]. La famille tient une boulangerie et une auberge. L’une des sœurs du père de Gaspard Mermillod était bénédictine[2]. Un de ses frères est aussi devenu un religieux : Claude Mermillod dit père Alfred, né en 1830.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gaspard Mermillod suit le petit séminaire de Chambéry, puis étudie à Fribourg où il est ordonné prêtre en 1847.

Après avoir été nommé, en pleine guerre du Sonderbund, curé de la seule paroisse catholique de Genève (église Saint-Germain), il est au centre d'une polémique entre le Saint-Siège et les autorités fédérales suisses concernant la restauration d'un évêché catholique dans la cité de Calvin ; Pie IX ayant érigé un vicariat apostolique à Genève, dont il avait confié la charge à Gaspard Mermillod qui devient alors évêque de Lausanne et Genève. En 1873, Mermillod est expulsé de Suisse sur décision du Conseil fédéral, il s'installe en France voisine, d'abord à Ferney (Ain), puis en 1880 à Monthoux (Haute-Savoie)[3]. Les relations s'apaisent avec l'élection de Léon XIII qui renonce au vicariat apostolique de Genève, et Gaspard Mermillod peut rentrer en Suisse en 1883 au terme de dix années d'exil.

Lors de la défaite, en 1870, de la France contre la Prusse, il déclare que la cause principale est le problème démographique français. Les pratiques de contraception amenant à une démographie faible se montraient un vrai danger. Gaspard Mermillod a dit lors d'un sermon : « Vous avez creusé des tombes avant de remplir les berceaux, et les soldats ont manqué »[4].

Gaspard Mermillod est surtout un acteur majeur dans l'histoire de la doctrine sociale de l'Église. Encouragé par son ami René de La Tour du Pin, il fonde l'Union sociale d'études catholique et économiques, appelée aussi Union de Fribourg, où se retrouvent quelques-uns des plus grands noms du catholicisme social de l'époque (le Suisse Gaspard Decurtins, les Français René de La Tour du Pin, Albert de Mun, Louis Milcent et Henri Lorin, les Autrichiens Karl von Vogelsang et Gustav von Blome (de), l'Allemand Franz Kuefstein) et dont les travaux sur la « question sociale » constitueront la base de l'encyclique de Léon XIII Rerum novarum[5].

Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Effectif (titulaire)[6].

En 1889, Gaspard Mermillod apporte son appui à la fondation d'une faculté de théologie catholique à Fribourg. Il échoue cependant à en faire une université catholique « libre » placée sous l’égide épiscopale, selon le modèle des instituts catholiques français. L'université de Fribourg est en effet contrôlée par l'État, selon le projet du Fribourgeois Georges Python, alors directeur de l’instruction publique du canton. C'est un membre de l'Union de Fribourg, Gaspard Decurtins, qui est chargé du recrutement des premiers professeurs.

Gaspard Mermillod est créé cardinal par Léon XIII en 1890 au titre de Santi Nereo e Achilleo, devenant ainsi le second cardinal suisse, trois siècles après Mathieu Schiner. À cette occasion, une brasserie de Fribourg donne à ses bières le nom de « Cardinal »[7] ; la marque existe encore sous ce nom au XXIe siècle.

Le cardinal Mermillod décède quelques mois plus tard, à 67 ans. D'abord enterré au cimetière de Campo Verano, son corps est transféré en 1926 dans l'église paroissiale de Carouge où une avenue est nommée en son honneur.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il est né six mois et demi après le mariage de ses parents le 5 mars 1824 à Compesières (paroisse comprenant Bardonnex). Sources : registres de l'état-civil, Archives d'État de Genève.
  2. Philippe Chenaux, « Le cardinal Mermillod (1824-1892) : Entre la mémoire et l’oubli », Université de Genève, in Choisir, novembre 1991, p. 6-11.
  3. Mgr Henri Schwery, L'Église dans le monde : institution, conclave, mystère, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, , 299 p. (ISBN 978-2-88011-449-7, lire en ligne), p. 80.
  4. Guy Bechtel, Les quatre femmes de Dieu : la putain, la sorcière, la sainte & Bécassine, Paris, Plon, , 334 p. (ISBN 978-2-259-19251-4), p. 98
  5. Article « L'union de Fribourg. L’internationale catholique de la question ouvrière », sur Spiritualité 2000. Extrait de Le Livre des merveilles, Paris, Mame/Plon, , p. 953-955
  6. « État des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
  7. « Charte de la cervoise Cardinal de Fribourg », revue de presse sur invention.ch, 1998.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]