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Salé
Bombardement de Salé (1851)
Essaouira
Bombardement de Mogador
Ismaïl Ben Chérif
Rachid ben Chérif
Bataille de Smara (1979)
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Salé

Vues de Salé.
Vues de Salé.

Salé (en arabe : سلا ; en tifinagh : ⵙⵍⴰ) est une ville et commune du Maroc, chef-lieu de la préfecture de Salé, au sein de la région de Rabat-Salé-Kénitra. Elle est située au bord de l'océan Atlantique, sur la rive droite (nord) de l'embouchure du Bouregreg, en face de la capitale nationale Rabat. Ceci explique que les deux villes soient parfois qualifiées de « villes jumelles », mais chacune dispose de ses traditions et de son histoire propres. En 2014, la commune comptait 890 403 habitants.

Fondée au XIe siècle par les Ifrénides, Salé connait un important développement à l'époque des Almohades (XIIe siècle) et des Mérinides (XIVe siècle), du fait de sa position stratégique sur la voie terrestre qui relie Fès à Marrakech et grâce à son port, centre d’échanges entre l’Europe et le Maroc.

Au XVIIe siècle, l’arrivée des réfugiés musulmans d’Espagne donne un nouveau souffle à la cité et crée une rivalité avec la ville mitoyenne de Rabat. Les Morisques andalous, animés pour certains d'un esprit de revanche contre les chrétiens, se lancent dans une guerre de course et constituent une puissante entité politique connue sous le nom de République du Bouregreg, menant des expéditions jusqu'en Cornouailles. Renommés pour leur audace et leur ruse, les corsaires de Salé laissent l'image des « Sallee Rovers » dans la mémoire des Anglais. Jusqu'au XVIIIe siècle, l’activité commerciale permet à Salé d’étendre son influence dans la région, tout en menant des activités de piraterie dans des contrées très éloignées telles que l'Islande et Terre-Neuve.

Avec le XIXe siècle s’amorce la fin du rôle commercial prépondérant de la ville, et Salé se renferme sur elle-même. Elle demeure, au cours du XIXe siècle et pendant l’époque des protectorats français et espagnol, un haut lieu de culture, de résistance et de vie religieuse. La médina de la ville contient nombre de monuments, de riads d'inspiration hispano-morisque, de zaouïas, de marabouts et de bibliothèques privées. Depuis la fin du XXe siècle, elle connaît une forte croissance de sa population et du même coup une dégradation de son image, notamment du fait d'un urbanisme devenu anarchique.

Bombardement de Salé (1851)

Le bombardement de la ville par la flotte française, peinture de Louis Le Breton.
Le bombardement de la ville par la flotte française, peinture de Louis Le Breton.

Le bombardement de Salé est une attaque navale lancée entre le 26 et par la République française, contre la ville marocaine de Salé, en réponse au pillage d'un navire de marchandises français par des habitants de la ville, et au refus de remboursement de la part du sultan Moulay Abderrahmane.

Après sept heures d'affrontements, l'artillerie marocaine de Salé soutenue par celle de Rabat et dirigée par le pacha Abdelhadi Zniber subit d'importants dégâts. L'escadre française commandée par le contre-amiral Louis Dubourdieu bombarde la ville jusqu'au lendemain en détériorant sérieusement les infrastructures de la ville, dont la Grande Mosquée qui est gravement touchée.

Les pertes françaises sont minimes, le Henri IV et le Sané sont endommagés et comptent 4 morts et 18 blessés, tandis que les pertes marocaines vont de 18 à 22 tués, dont les deux tiers sont des civils.

L'issue de l'affrontement, bien qu'étant indécise suite au retrait des forces françaises, est revendiquée comme une victoire pour chacun des belligérants.

Essaouira

Médina fortifiée d'Essaouira, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, au bord de l'Atlantique.
Médina fortifiée d'Essaouira, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, au bord de l'Atlantique.

Essaouira (en arabe : الصويرة (aṣ-Ṣuwayrah), en berbère : ⵎⵓⴳⴰⴷⵉⵔ (Mugadir)) est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d'Essaouira, au sein de la région de Marrakech-Safi. Elle est située au bord de l'océan Atlantique et compte 77 966 habitants en 2014.

Bien que la région d'Essaouira soit occupée dès l'Antiquité par les indigènes berbères, les Phéniciens puis les Romains, ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que le site est véritablement occupé par les Portugais, qui édifient en 1506 une forteresse et des remparts rapidement abandonnés devant la résistance acharnée de la population locale.

La fondation de la ville d'Essaouira proprement dite est l'idée du sultan Mohammed ben Abdallah, qui ordonne sa construction à partir de 1760. Plusieurs architectes de renom y participent, tel Théodore Cornut, qui trace le plan de la ville. Une fois bâtie, elle ne cesse de croître et connaît un âge d'or et un développement exceptionnel, devenant le plus important port commercial du pays, mais aussi sa capitale diplomatique entre la fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Elle devient également une ville multiculturelle et artistique.

La situation de la ville se dégrade considérablement entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle suite au bombardement qu'elle subit en 1844 puis avec l'installation du protectorat français. Elle perd de son importance et n'est plus le port international et la capitale diplomatique du pays. Après l'indépendance, le départ de la communauté juive cause également une perte économique très importante à la ville.

Toutefois, depuis la fin du XXe siècle, Essaouira connait une renaissance spectaculaire due essentiellement au tourisme, mais aussi à sa vocation culturelle. Sa médina est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001.

Bombardement de Mogador

Bombardement de Mogador, 15 août 1844, Serkis Diranian.
Bombardement de Mogador, 15 août 1844, Serkis Diranian.

Le bombardement de Mogador est une attaque navale lancée entre les et par le royaume de France contre la ville marocaine de Mogador (actuelle Essaouira), dans le cadre de la guerre franco-marocaine qui oppose les deux pays suite au soutien que porte le sultan Moulay Abderrahmane à l'émir Abdelkader.

Le gouvernement français envoie une escadre de 15 navires commandée par François d'Orléans, qui, après avoir bombardé Tanger, s'attaque à Mogador. Du côté marocain, la ville est protégée par de longs remparts qui protègent son port et sa kasbah et qui comprennent des bastions et des batteries. L'îlot de Mogador, situé à seulement 1,2 km de la ville, est également protégé par cinq bastions.

Après de premiers échanges de tirs d'artillerie contre les fortifications de la ville qui tournent à l'avantage des Français, le corps expéditionnaire français débarque sur l'îlot de Mogador et s'en empare après une farouche résistance marocaine. Les Français s'emparent ensuite du port sans rencontrer de résistance, alors qu'entre-temps, des tribus Masmouda de la région en profitent pour attaquer la ville et la piller.

Ismaïl ben Chérif

Moulay Ismaïl. Illustration de John Windus tirée de Reise nach Mequinetz, der Residentz des heutigen Käysers von Fetz und Marocco, Hanovre 1726.
Moulay Ismaïl. Illustration de John Windus tirée de Reise nach Mequinetz, der Residentz des heutigen Käysers von Fetz und Marocco, Hanovre 1726.

Moulay Ismaïl (en arabe : مولاي إسماعيل), ou Moulay Ismaïl ben Chérif, né vers 1645 à Sijilmassa et mort le à Meknès, est sultan du Maroc de 1672 à 1727. Septième fils de Moulay Chérif, il occupe la fonction de gouverneur du royaume de Fès et du nord du Maroc à partir de 1667, jusqu'à la mort de son demi-frère, le sultan Moulay Rachid, en 1672. Il se proclame alors sultan du Maroc à Fès, puis entretient pendant une quinzaine d'années une rivalité avec son neveu Moulay Ahmed ben Mehrez, également prétendant au trône, jusqu'à la mort de ce dernier en 1687.

Le règne d'Ismaïl correspond à une période d’apogée de la puissance marocaine. Ses succès militaires s'expliquent par la création d'une armée forte et originale reposant sur les « guichs » (principalement des Oudaïas) et sur la garde des Abid al-Bukhari, des esclaves noirs qui lui sont totalement dévoués, ce qui permet au pouvoir central d’être moins dépendant de tribus souvent rebelles. Moulay Ismaïl combat victorieusement les Ottomans d'Alger et leurs vassaux, et chasse les Européens des ports qu'ils occupent, Larache, Assilah, El-Mamoura et Tanger. Il y fait des milliers de prisonniers chrétiens et manque de peu de s'emparer de Ceuta.

Il contrôle une flotte de corsaires basée à Salé-le-Vieux et Salé-le-Neuf, qui l'approvisionnent en esclaves chrétiens, puis en armes grâce à leurs razzias en Méditerranée et jusqu'en mer du Nord. Il noue des relations diplomatiques significatives avec des puissances étrangères, en particulier la France, l’Angleterre et l’Espagne. Souvent comparé à son contemporain Louis XIV pour son charisme et son autorité, Moulay Ismaïl est surnommé le « roi sanguinaire » par les Européens, en raison de sa cruauté et de sa justice sommaire.

Roi bâtisseur, il entreprend la construction du grand palais de Meknès, de jardins, de portes monumentales, de plus de quarante kilomètres de murailles et de nombreuses mosquées. Il meurt des suites d'une maladie. À sa mort, ses soutiens sont cependant devenus si puissants qu'ils contrôlent le pays et font et défont les sultans.

Moulay Ismaïl détient à ce jour le record de longévité en tant que monarque absolu au Maroc, avec un règne de 55 ans, sans régence préalable puisqu'il ne prend le pouvoir qu'à l'âge de 26 ans.

Rachid ben Chérif

Portrait de Moulay Rachid tracé avant 1694 par Nicolas II de Larmessin.
Portrait de Moulay Rachid tracé avant 1694 par Nicolas II de Larmessin.

Moulay Rachid (en arabe : مولاي الرشيد) ou Moulay Rachid ben Chérif, né vers 1631 dans la région du Tafilalet et mort le 9 avril 1672 à Marrakech, est sultan du Maroc de 1667 à 1672.

À la mort de son père Moulay Chérif, il se révolte contre son frère Moulay Mohammed, alors chef du Tafilalet. Il réussit à le tuer puis à prendre sa place en tant que souverain alaouite contrôlant un vaste territoire. Il s'empare ensuite de Fès le , se proclame sultan et devient le premier sultan alaouite du Maroc.

Il installe son frère, le futur sultan Ismaïl ben Chérif comme khalifa (délégué du sultan) à Fès et part renforcer son pouvoir au sud. Il détruit la zaouïa de Dila, s'empare de Marrakech, puis chasse le chef de la zaouïa d'Illigh du Souss. Jusqu'à sa mort en 1672, Moulay Rachid reconstruit un pouvoir central au Maroc et est considéré comme le véritable fondateur de la dynastie alaouite. Son frère Moulay Ismaïl lui succède à la tête du pays.

Bataille de Smara (1979)

La ville de Smara en 2010.
La ville de Smara en 2010.

La bataille de Smara est livrée entre les 5 et pendant la guerre du Sahara occidental à Smara. Les forces armées royales du Maroc repoussent une importante attaque du Front Polisario sur la ville.

Mouvement politique réclamant l'indépendance du Sahara occidental, le Front Polisario prend les armes dès 1975 contre les voisins mauritaniens et marocains qui s'allient et se partagent le territoire à la suite de la marche verte et des accords de Madrid. Concentrant leurs efforts sur le maillon faible de cette alliance, à savoir la Mauritanie jusqu'à sa neutralisation dans le conflit en 1978, les indépendantistes vont lancer une offensive meurtrière à l'encontre du Maroc à partir de 1979, le poussant à abandonner plusieurs localités dans l'est du territoire.

Smara, ville sainte et seconde agglomération du Sahara occidental, est d'une importance capitale tant sur le plan politique que stratégique. La perte de cette ville serait une catastrophe pour le Maroc. Harcelée à de nombreuses reprises durant toute l'année, la ville est ceinturée d'importantes défenses avant la bataille.

Les colonnes polisariennes bombardent les positions marocaines dès la nuit du 5, puis lancent l'assaut sur Smara le lendemain et arrivent à pénétrer dans la ville par le sud-est. Les combats sont intenses, parfois au corps à corps. L'intervention de l'aviation marocaine, utilisant les tout nouveaux Mirage F1 achetés à la France, change l'issue du combat et provoque la retraite des polisariens.

Toutes les sources confirment qu'il s'agit de la bataille la plus violente menée depuis le début du conflit, les deux camps revendiquant chacun avoir tué plus de 1 000 adversaires. Dans leur repli, les combattants du Polisario emmènent plus de 716 civils sahraouis et font 42 prisonniers marocains.