Mannequinat

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Le top model Gisele Bündchen
Le mannequin Filippa Palmstierna Hamilton

Le mannequinat est l'activité exercée par le mannequin, personne qui pose ou s'expose pour valoriser les produits de l'industrie de la mode. Les mannequins sont employés principalement pour la promotion de l'habillement, des accessoires de mode et des produits de beauté. Le métier, exclusivement féminin au départ, débute réellement au milieu du XIXe siècle sur l'impulsion de Charles Frederick Worth. « Essayeuse » puis « sosie », le terme de « mannequin » ne commence à être utilisé qu'à partir du XXe siècle. La distinction est alors faite entre le « modèle » statique du « mannequin » mobile, mais le domaine de la mode n'a retenu de nos jours que le terme « mannequin » de façon générique.

Histoire

Préambule

Le modèle artistique qui pose pour le dessinateur, le peintre, ou le sculpteur de façon anonyme est à l'origine du métier[1]. Les premiers modèles datent de la Grèce antique ; durant des siècles, ces modèles sont prisés pour certaines parties spécifiques de leur corps[2]. À l'aube du XXe siècle la photographie, et plus précisément la photographie de mode, vont bouleverser le statut de modèle et « aux yeux du public, il [est] remplacé par le mannequin[3]. »

Origines indissociables de la haute couture

Jusqu'alors, personne n'avait besoin de mannequin. La mode commerciale n'existe pas, elle est réservée à une aristocratie et des tailleurs ou couturières répondent à la demande de confection suivant les désirs du client[4]. Les « essayeuses » de Rose Bertin sont considérées comme les premiers mannequins vivants[5]. Au milieu du XIXe siècle, Charles Frederick Worth invente la haute couture et le métier de grand couturier ; il doit alors présenter ses réalisations. Le premier mannequin, qui défile et présente des toilettes, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet. Elle devint mannequin professionnel, pour aider Worth avec qui elle s'est marié, passant ainsi de l’anonymat de l'essayage à la reconnaissance de sa fonction[5]. Afin d'établir la réputation du couturier, Marie Vernet-Worth porte en public ses créations, aux courses et autres événements mondains[6]. Dès lors que la commercialisation des créations devient nécessaire, le mannequin pour le défilé ou le modèle pour l'illustration est indispensable[4] pour toutes les maisons de confection. Rapidement, l'activité de Worh s'étend : sa femme forme les autres mannequins sélectionnés parmi les employées, vendeuses ou ouvrières[7], ses défilés se transforment en spectacles prisés du Tout-Paris[6].

Au début, les mannequins sont appelés des « sosies car elles devaient ressembler aux clientes » précise Sylvie Lécallier[n 1],[8] : elles se doivent d'avoir la même corpulence que les clientes[5] pour simplement « présenter » les toilettes. Ces mannequins sont soumis aux clientes comme au couturier pour lequel elles travaillent[9].

Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant[8] ; le terme de « mannequin », jusqu'au début du XXe siècle, reste argotique[5],[n 2]. Marie Vernet avait été acceptée dans son temps car elle était l'épouse du couturier ; mais l'activité de mannequin qui consiste à vivre de son corps contre un salaire[10], est réservé aux classes populaires, se voit comparer à la prostitution et ne suscite que mépris[6] jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pourtant, le mannequin reste pudique : fourreaux ou justaucorps cachent toute nudité et par là même épargnent les robes des salissures[9].

Du sosie au mannequin

Au début du XXe siècle, les fondements du mannequinat sont établis : le mannequin, svelte, se déplace calmement devant les clientes, sans jamais parler ni dévisager celles-ci[11], et déjà l'activité alterne entre les défilés dans les salons des maisons de couture et la pose pour les illustrateurs[12]. De sosies, les critères physiques évoluent et les mannequins deviennent un « idéal de beauté » : la ligne est verticale, une petite poitrine et la taille fine, corsetée[5]. Le métier également change, passant de simple « présentation » à une « représentation » où le mannequin doit faire vivre la création telle une actrice[13] : « le mannequin doit s'assimiler l'esprit de sa robe et jouer son personnage, revêtir son rôle[14] ».

Paul Poiret considère que le mannequin est « une femme qui doit être plus femme que les femmes[15]. » Gabrielle Chanel est la première a réellement s'intéresser à l'image de ses mannequins, les choisissant autant que possible à son image et n'hésitant pas à les former elle-même, mais les payant très mal[16]. Comme Chanel le fera quelque temps après[7], dans les années 1920, le couturier Jean Patou va jusqu'aux États-Unis chercher des filles « grandes, minces, chevilles fines et sans hanches »[8] ; la mixité de sa cabine augmente sa popularité et il impose de « nouveaux codes de beauté »[7] : les principes du mannequinat contemporain sont définitivement établis[8] et les premiers mannequins célèbres apparaissent, à l'image de l'américaine Lilian Farley surnommée Dinarzade présente dans nombres de magazines[7]. Mais les mannequins s'affichant sur les pages des magazines de mode ne sont pas toutes des professionnelles : lors des événements importants et dans la presse, seules sont remarquées les chanteuses, comédiennes, actrices ou représentantes du Paris mondain[7] ; l'avènement de la photographie de mode voit des femmes de la haute société, femmes de millionnaires, les artistes surtout, habillées par les grands couturiers et publiées dans les pages de Vogue, de Harper's Bazaar ou de Vanity Fair[17]. Véritables publicités ambulantes, elles apparaissent également dans les lieux de villégiature incontournables tels que Paris, Deauville, ou Biarritz, et également à Londres ou New York ; la renommée Diana Vreeland précise dans son autobiographie : « je sortais tous les soirs — pour être vue, toujours vue — pour être mannequin du monde, la maison de couture me donnait […] une robe que je devais porter et garder »[18].

Après la Révolution de 1917, nombreux sont les Russes qui immigrent à Paris. Ceux-ci investissent tous les domaines de la mode dont le mannequinat. Au début des années 1930, un tiers des mannequins sont de cette origine à l'image de Natalia Pavlovna ou Ludmila Fedoseyeva découverte par Horst P. Horst[19]. Mais peu de mannequins obtiennent réellement une reconnaissance, sauf Lisa Fonssagrives réussissant à se faire un nom et un salaire important[20].

Modèle ou mannequin ?

Après la Seconde Guerre mondiale, le métier devient alors enviable et n'est plus « déshonorant »[21]. La comédie musicale La Reine de Broadway de 1944, titré Cover Girl en anglais, montre la réussite d'une danseuse après avoir gagné le concours d'un magazine. Alors qu'à l'époque les mannequins gèrent leur carrière, Eileen Ford et son mari, fondateurs de l'agence Ford, révolutionnent le système[22] établi dès 1928 par Lucie Clayton (en)[23] en Angleterre. La différenciation est alors nette entre les modèles posant de façon statiques, « spécialistes de la beauté immobile »[24], et les mannequins appartenant dans la cabine d'un couturier, faisant essayages et présentations. Ces derniers, qui n'ont pas toujours un physique parfait, sont recrutés pour leur gestuelle et leur aisance une fois vêtus[24]. Les modèles, à l'opposé, se doivent d'avoir uniquement une grande photogénie[24]. Mais dès les années 1950, un mélange de genre se créé dans l'élite de la profession : les grands modèles de l'époque, tels Bettina, Capucine ou Ivy Nicholson, sont tout autant demandés par les couturiers que par les photographes ; de l'autre côté, des mannequins des maisons, comme Victoire, deviennent très sollicités par la presse une fois leur renommée faite dans les salons des maisons de couture[25]. À cette époque, pour un mannequin ou un modèle, la photographie lorsqu'elle est réalisée pour les grands magazines ou les publicités de marques prestigieuses, est considéré comme un art majeur[25] et les noms sont parfois cités par la presse, forme de reconnaissance[13]. Cette médiatisation cassant les frontières entre le modèle et le mannequin entraine une revalorisation de la fonction[20] : métier mal rémunéré jusqu'alors, les salaires augmentent[26] ; les premiers mannequins-stars comme Dovima ou Suzy Parker font augmenter les tarifs qui vont atteindre parfois des sommes astronomiques. L'univers du mannequinat est alors partagé entre les Françaises naturelles et élégantes, les sophistiquées Américaines, et une génération d'Anglaises comme Barbara Goalen, Anne Gunning ou Fiona Campbell-Walter, prélude à la dominance de ce pays en matière de mode lors de la décennie suivante[27] : le Swinging London des années 1960 impose mondialement Jean Shrimpton, Twiggy ou Penelope Tree toutes à la silhouette plus androgyne : la révolution du prêt-à-porter est passée par là et la silhouette se doit d'être moins sophistiquée que pour l'âge d'or de la haute couture des années précédentes[27]. L'absence de seins et de hanches devient la règle[8]. Si le principe du corps élancé s'est imposé au début du siècle, il atteint alors son paroxysme en matière de maigreur[5].

À part les vedettes omniprésentes passant de l'un à l'autre, jusque la fin des années 1960, les mannequins sont, théoriquement, soit destinés aux défilés, soit aux magazines (plus encore, soit à Vogue, soit à Harper's Bazaar)[22]. Bien que le principe ait été établi lors des précédentes décennies, Ralph Lauren en 1972 va bouleverser les habitudes en faisant défiler un mannequin jusque-là « image de publicité » ; cette date sera symboliquement retenue comme une transition, regroupant le métier de modèle photographique et de mannequin[22]. Ces années là est fondée l'agence Wilhelmina Models, puis quelque temps après, John Casablancas et Alain Kittler ouvrent Elite Model Management.

Vers la même époque apparaissent les premiers mannequins noirs sous l'impulsion de Jacques Esterel en tout premier[28], puis Paco Rabanne, d'André Courrèges et du Vogue français[27] : tendance adaptée aux revendications des minorités ces années là, les grands magazines de mode les affichent dans leurs pages, telle Donyale Luna qui la première fait les couvertures du British Vogue et du Harper's Bazaar dès le milieu des années 1960. En quelques années, une mixité de races — dont nombre de mannequins asiatiques[28] — ou de culture est présente sur les podiums de Givenchy, Saint Laurent ou Kenzo : Iman, qui est dans Vogue dès 1976, ou Grace Jones, le mannequin cabine d'Alaïa deviennent incontournables[29]. Pourtant, malgré de rares cas particuliers dont Naomi Campbell ou Tyra Banks des années plus tard, les mannequins noirs n'arriveront pas à s'imposer dans la mode[27],[28].

Au cours des périodes suivantes, diverses tendances vont voir le jour : dans les années 1970, perpétuant la décennie précédente, l'absence de formes trop marquées domine toujours ; une dizaine d'années plus tard, c'est la prédominance de la poitrine : courant fort de la mode des années 1980, le power dressing impose l'image de femmes sexy, mais aussi d'élégance à l'image d'Inès de la Fressange omniprésente dans les médias. Le regain d'intérêt pour la mode durant cette période fait que la presse généraliste assiste aux défilés ; ceux-ci se doivent de dépasser le simple enchainement de vêtements pour devenir des spectacles dont l'ambiance prime, les mannequins jouent alors un rôle supplémentaire[30]. L'époque est variée, et un autre courant fort, la mode minimaliste de Rei Kawakubo ou Jil Sander, demande des mannequins presque inertes[13]. Dans les années 1990 apparaissent les Supermodels, symboles de perfection féminine, sportives, souriantes, avec des formes, femmes d'affaires pleines de réussite. Leur succès est immense, dépassant même les vêtements qu'elles portent : leur renommé est supérieure aux créateurs pour lesquels elles travaillent, elles sont au centre des défilés[30]

Mais elles sont remplacées peu après par des looks moins classiques, comme Kate Moss posant la première fois à l'âge de quinze ans ou des mannequins non-professionnels arpentant les podiums de Margiela, Gaultier ou Van Noten[31] : l'imperfection et la variété « brouille les codes esthétiques en vigueur[9] » ; certains créateurs comme Alexander McQueen ou Viktor & Rolf demandent à leur mannequins d'établir des performances artistiques, reléguant le rôle de figurant à une époque passée[13]. Les années 1990 voient aussi l'arrivée des nombreux mannequins souvent très jeunes émanant des d'Europe de l'Est : l'éclatement du Bloc de l'Est avec ses difficultés économiques, mais aussi son ouverture au monde rend attractif le métier. Si certaines comme Natalia Vodianova ou Karolina Kurkova de nos jours ont su perdurer, peu rencontrent une longue carrière sur le devant de la scène[29]. La maigreur apparue significativement dans les années 1960 est supplantée par cette nouvelle génération, parfois composée de « femme-enfant » grandes et minces[23]. Le passage à l'an 2000 donne un retour au « corps parfait » en rejet des beautés androgynes jusque là en vogue[8].

En un siècle environ, le statut de mannequin est passé du « porte-manteau » anonyme à celui d'égérie et vedette[8]. Mais la mondialisation de la mode a conduit, sauf exceptions, à une standardisation du physique laissant « peu de place à la différence et à la diversité »[29] et les carrières restent le plus souvent courtes[23].

Juliette B., un des mannequins de l'agence People International.

Hiérarchisation

Mannequin-cabine

Le mannequin-cabine est la personne sur laquelle le styliste va essayer ses patrons et prototypes des modèles qu'il est en train de créer. Quelques rares mannequins-cabine ont eu une carrière publique. Au mannequin en contrat avec un couturier, il lui est opposé le « mannequin volant » travaillant sans exclusivité[20].

Mannequin « public »

Le travail des mannequins de mode est considéré comme une forme d'art, plus encore depuis la fin des années 1950 où certains mannequins deviennent connus. Ces modèles, lorsqu'ils sont photographiés par les plus grands comme de nos jours Mario Testino, Patrick Demarchelier, Richard Avedon, ou Barry Lategan, utilisent leur visage et leur corps pour exprimer les différentes émotions requises par les photographes, créateurs, directeurs artistiques, ou rédacteurs en chef de la presse spécialisée. Les photographes de mode et l'image qu'ils réalisent des mannequins sont une part très importante du succès de certains mannequins[8].

Finalement, pluridisciplinaires, ces mannequins travaillent pour les stylistes de prêt-à-porter ou les couturiers de haute couture lors des défilés, participent aux éditoriaux des magazines de mode et posent pour des campagnes de publicité. Ils apparaissent notamment dans des magazines internationaux.

Mannequin « commercial »

Le travail de ces modèles est moins prestigieux que ceux des défilés vivants. Ces modèles apparaissent dans des films publicitaires — exception où ils sont mobiles —, posent pour des magazines, des catalogues ou dépliants.

Les modèles de catalogue diffèrent des standards nécessaires aux défilés et cela afin de correspondre aux diverses tailles du prêt-à-porter et à la variété de choix. Ils peuvent avoir des poids et des tailles variés. On trouve par exemple des mannequins « grandes tailles » ou au « physique atypique ». Il existe aussi des modèles dit « de détail », spécialisés pour leurs mains, jambes, pieds, corps, tatouages, etc. pour la photographie et le cinéma.

Mensurations

Les frères Carlson, mannequins.

L'association des agents (AMA) indique que les mensurations des modèles féminins doivent approcher 86-61-86[32], et 1,72 m de hauteur minimum. Mais les exigences de la mode ont changé et lors des derniers défilés en Europe, la taille moyenne était de 1,79 m, le tour de poitrine entre 85 cm et 90 cm, le tour de taille inférieur à 62 cm, et le tour de hanches inférieur à 90 cm, afin de correspondre aux tailles 34/36 des prototypes de vêtements[32].

De même, les mannequins hommes sont athlétiques et fins, plutôt que musculeux (lingerie). Avec un poids entre 65 kg et 75 kg pour une taille minimale de 1,80 m[32].

Ces mensurations doivent être conservées afin de pouvoir mettre les vêtements de taille unique car les mannequins d'usines utilisés pour les créer ont la même largeur mais les hauteurs sont différentes.

« Le corps « mode » aujourd'hui, c'est une silhouette faite au moule, d'une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête. Il ne faut pas avoir d'os trop larges. Il y a des choses qu'on ne peut pas raboter[33] »

— Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld, avec sa très longue expérience du domaine de la mode, note un changement important de morphologie au cours des dernières décennies, mais rappelle la phrase de Christopher Marlowe : « Il n'y a pas de beauté sans quelque chose d'étrange dans les proportions. »[34]

Critiques

Poids

Une critique récente concerne l'extrême maigreur de certains mannequins féminins participant aux défilés de mode. À travers le monde, des débats se tiennent à propos des effets négatifs possibles que ce canon esthétique peut avoir sur les jeunes personnes impressionnables, à l'origine notamment de troubles anorexiques chez certains adolescents.

Dans le milieu de la mode, le concept de la « taille zéro »[n 3] a obtenu une exposition médiatique : les organisateurs de la Semaine de la mode 2006 de Madrid avaient interdit la participation des mannequins dont l'indice de masse corporelle était inférieur à 18 (classé comme pathologique par l'Organisation mondiale de la santé)[33].

La France a refusé de suivre ces précautions alors que la législation israélienne par exemple interdit aux mannequins hommes et femmes de défiler ou d'apparaître dans les médias du pays si leur indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18,5[35]. Le couturier Karl Lagerfeld s'est déclaré fortement défavorable à ce type de mesures.

Agressions sexuelles

Certains mannequins féminins ont dénoncé des agressions sexuelles dont elles ont été victimes, y compris de la part de photographes, et certaines ont créé leur syndicat[36]. Le film documentaire Picture me, le journal vérité d'un top model rapporte à ce sujet le témoignage de mannequins qui racontent les attouchements et demandes à caractère sexuel dont elles ont été victimes.

Top model

Cindy Crawford, l'un des principaux top models des années 1990.

Les « top-models » sont l'élite des mannequins, c'est-à-dire les plus demandés et les mieux payés pour les défilés et les parutions presse.

Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que Chanel ou Dior, par exemple, et font les couvertures des magazines de mode dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, accessoires et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'acteur. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo[n 4] ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. Lisa Fonssagrives est considérée comme le premier supermodel de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model, popularisé un demi-siècle plus tard avec l’avènement des Supermodels.

Notes et références

Notes

  1. Sylvie Lécallier est commissaire de l'exposition Mannequin : le corps de la mode qui se tient à la Cité de la Mode et du Design début 2013.
  2. Bien que peu utilisé car de connotation négative, Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle édité vers les années 1870 donne une définition du terme : « Forme humaine sur laquelle les artistes disposent les draperies qui doivent leur servir de modèle[9] ».
  3. Référence à la taille US 0 (FR 34)
  4. Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de 2 000 à 4 000 euros en tarif de départ, jusqu'à 15 000 euros pour les stars du mannequinat[37]. Dans les années 1950, Fiona Campbell-Walter gagnait 2 000 £ par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend 400 000 $ par séance de photos[38].

Références

  1. Quick 1997, Les égéries p. 9
  2. Quick 1997, Les égéries p. 10
  3. Quick 1997, Les égéries p. 20

    « Aux yeux du public, il fut remplacé par le mannequin. Au siècle suivant, l'histoire du mannequin de mode se fit écho de celle du modèle de l'artiste. »

  4. a et b Quick 1997, Les premiers mannequins p. 23
  5. a b c d e et f Morgan Jan - Galliera 2006, p. 209
  6. a b et c Quick 1997, Les premiers mannequins p. 24
  7. a b c d et e Sylvie Lécallier - Fashion Mix 2014, p. 161
  8. a b c d e f g et h Dorane Vignando, « Corps au top », Le Nouvel Observateur, no 2519,‎ , p. 117 (ISSN 0029-4713)
  9. a b c et d Morgan Jan - Galliera 2006, p. 213
  10. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 29
  11. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 27
  12. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 35
  13. a b c et d Morgan Jan - Galliera 2006, p. 215
  14. Paul Poiret, En habillant l'époque, Paris, Grasset, 1930, p. 138 cité in : Morgan Jan - Galliera 2006, p. 215
  15. Paul Poiret, En habillant l'époque, Paris, Grasset, 1930, p. 138 cité in : Morgan Jan - Galliera 2006, p. 211 et repris également in : Quick 1997, Les premiers mannequins, p. 31
  16. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 32
  17. Quick 1997, Les femmes du monde et les débutantes p. 39, 42 et 46
  18. Quick 1997, Les femmes du monde et les débutantes, p. 40
  19. Sylvie Lécallier - Fashion Mix 2014, p. 161 à 162
  20. a b et c Morgan Jan - Galliera 2006, p. 216
  21. Jean-Noël Liaut, p. 10
  22. a b et c Carole Sabas, « Son nom est Ford…Eileen Ford », Vogue Paris, Condé Nast, no 942,‎ , p. 206 à 211 (ISSN 0750-3628)
  23. a b et c Morgan Jan - Galliera 2006, p. 210
  24. a b et c Jean-Noël Liaut, p. 15
  25. a et b Jean-Noël Liaut, p. 16
  26. Jean-Noël Liaut, p. 17
  27. a b c et d Sylvie Lécallier - Fashion Mix 2014, p. 162
  28. a b et c Morgan Jan - Galliera 2006, p. 211
  29. a b et c Sylvie Lécallier - Fashion Mix 2014, p. 163
  30. a et b Morgan Jan - Galliera 2006, p. 217
  31. Morgan Jan - Galliera 2006, p. 212
  32. a b et c SoYouWanna be a model?
  33. a et b Cécile Daumas, « Le corps du délit », sur NextLiberation.fr
  34. Françoise-Marie Santucci, Olivier Wicker, «Des bras et des jambes interminables et une très petite tête», Next, sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  35. (en)The Jerusalem Post, David Horovitz (dir.), Jerusalem, 01/01/2013, quotidien (ISSN 0021-597X) [lire en ligne]
  36. (en) 'We might need to see you without your bra, he told me. I was 14. I didn't even have breasts yet' - The Guardian, 7 juin 2009
  37. Thiébault Dromard, « Le vrai coût des défilés », Challenges, no 352,‎ , p. 22 (ISSN 0751-4417)
  38. James Fox, « Mise à nu L'énigme Kate Moss », sur vanityfair.fr, Condé Nast, (consulté le )

    « En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. »

Annexes

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Bibliographie

Reportage

Articles connexes

Lien externe