Jacob Jordaens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 janvier 2015 à 18:15 et modifiée en dernier par Bibi Saint-Pol (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Jacob Jordaens
Autoportrait avec sa femme et sa fille Elisabeth (1621-1622), Madrid, musée du Prado.
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Anvers
Nom de naissance
Jacob JordaensVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Maître
Lieux de travail
Anvers, Amsterdam, Putte (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Influencé par
Conjoint
Catharina van Noort (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Elisabeth Jordaens (d)
Jacob Jordaens (II) (d)
Anna Catharina Jordaens (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Jacob Jordaens (en français parfois Jacques Jordaens et en néerlandais Jacobus Jordaens) est un peintre et graveur flamand né le à Anvers, où il est mort le .

Biographie

Portrait de l'artiste avec sa famille (1615), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.

Jacob Jordaens[1] est l'un des plus grands maîtres de la peinture anversoise du XVIIe siècle, avec Pierre Paul Rubens et Antoine Van Dyck. Au contraire de ses deux peintres contemporains, Jacob Jordaens n'a jamais voyagé en Italie pour étudier les œuvres de la Renaissance italienne et passa sa vie principalement à Anvers.

Son père était marchand de toiles ou de serges. La famille Jordaens appartenait à la bourgeoisie aisée : leur maison se situait dans la Hoogstraat (La Rue Haute), une des rues les plus connues pour le commerce de draps à Anvers, et qui conduisait de la Grand-Place au Rivage (les deux places les plus importantes d'Anvers).

Jordaens est baptisé le , comme en témoignent les registres baptistaires de l'église Notre-Dame d'Anvers, église catholique. Fils aîné, ses parents auront dix autres enfants après lui (huit filles et deux garçons). Il représente plus tard sa famille dans Portrait de l'artiste avec sa famille (1615), conservé aujourd'hui à Saint-Pétersbourg au musée de l'Ermitage. Son enfance est peu connue, mais il a probablement reçu une éducation suffisante, caractéristique de la bourgeoisie de son époque. À partir de 1607, il se forme auprès d'Adam van Noort, peintre flamand dont les tableaux restent d'attribution douteuse. Adam Van Noort était luthérien, mais lors de la Contre-Réforme à Anvers, il doit, de même que sa famille et que certains peintres, dissimuler sa foi. Jordaens vit avec la famille Van Noort jusqu'en 1618, composée des parents et de six enfants.

En 1615, Jordaens s'inscrit comme franc-maître à la guilde de Saint-Luc d'Anvers. Le , il se marie catholiquement avec la fille aînée de son maître, Catharina Van Noort, de quatre ans plus âgée que lui. De leur mariage naîtront trois enfants : Elisabeth (1617), Jacques (1625) et Anne Catherine (1629).

En 1659, il fait partie des quatre cents habitants les plus riches d'Anvers.

En 1671, sept ans avant sa mort, il se convertit au calvinisme.

Parmi les sujets picturaux de ses œuvres, l'on peut distinguer : L'Adoration des bergers, Le satyre et le paysan, Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée ainsi que « Comme les vieux chantent, ainsi les jeunes jouent de la flûte ». Connu pour Le Roi boit peint vers 1640, il a été le premier peintre d'Anvers après la mort de Rubens en 1640.

Il collabora plusieurs fois avec Rubens de 1620 à 1640, notamment pour les œuvres destinées à la décoration de la Tour de la Parada, pavillon de chasse de Philippe IV d'Espagne et réinterprétant plusieurs tableaux de ce dernier (comme Érichthonios découvert par les filles de Cécrops par Rubens vers 1615 et par Jordaens en 1617 et en 1640, Adam et Ève par Rubens en 1628-29 et par Jordaens vers 1640, Saint Christophe portant l'enfant Jésus par Rubens en 1614 et par Jordaens vers 1630[2]).

Jacob Jordaens s'inspira de peintres contemporains comme Jan Brueghel l'Ancien, Abraham Janssens van Nuyssen et Hendrick van Balen.

Le Christ apparaissant aux trois Marie dans un jardin (1616), Berlin, Pinacothèque.

Jacob Jordaens meurt le , le même jour que sa fille Elisabeth. Comme sa fille, Jordaens est enterré à Putte, dans la République des Sept Pays-Bas-Unis. Plusieurs protestants y furent enterrés, car le village, situé aux Provinces-Unies, possédait un petit temple protestant. À l'emplacement du temple disparu et du cimetière se dresse, depuis 1877, un monument commémoratif dû au sculpteur belge Jef Lambeaux. Les dalles funéraires des tombes de Jordaens et de ses disciples Van Pape et Van Stalbemt y sont encastrées dans le piédestal[3].

Expositions

Une exposition de Jordaens a lieu à Anvers du 27 mars au , à l'occasion de l'événement Anvers 93 Capitale européenne de la culture.

La première rétrospective en France concernant son œuvre a lieu à Paris au Petit Palais, du 19 septembre 2013 au 19 janvier 2014.

Œuvres

Son inspiration est biblique ou mythologique mais ses tableaux les plus connus sont des scènes de table comme les différentes versions du « Roi boit ! », n'hésitant pas à prendre modèle sur ses proches ou sur lui-même pour peindre les différents personnages[4].

Dessins

Peintures

Le Christ chassant les marchands du Temple (vers 1650), Paris, musée du Louvre.
Le Roi boit (vers 1640-45), Vienne, Kunsthistorisches Museum.

Cartons de tapisseries

Vienne, Kunsthistorisches Museum
  • Éducation de Louis XIII (cartons)
  • Grand Chevaux (cartons),
  • Histoire d'Alexandre
  • Proverbes flamands
  • Histoire de Charlemagne
  • Louis XIII à cheval combattant (cartons et tapisserie)
  • Louis XIII à cheval sautant un obstacle (cartons et tapisserie)
  • Louis XIII à cheval effectuant un saut sur place (cartons et tapisserie)
  • Louis XIII et le cheval au piquet (cartons et tapisserie)
  • Louis XIII sur son cheval marron (cartons et tapisserie)

Estampes

  • Moïse faisant jaillir l'eau du rocher (vers 1617), Anvers, Cabinet des Estampes

Galerie

Bibliographie

  • Dictionnaire Bénézit
  • Encyclopédie Larousse
  • Encyclopédie Universalis
  • Paul Buschmann Jr, Jacques Jordaens et son œuvre, Librairie d'art et d'histoire, G. Van Oest & Cie, Grand in-8°, VIII, 141.p. première version en néerlandais, traduit en français par Georges Eckhoud (1854-1927)
  • Henri Hymans, « Étude sur Jordaens » dans la Gazette des Beaux-Arts, 1905.
  • Hippolyte Fierens-Gevaert, Jordaens, biographie critique, Laurens 1905, 126.p. réédition 2010.
  • (en) M. Rooses, Elisabeth C. Broers Jacob Jordaens His Life and Work, Londres, 1908.
  • (de) L. Burchard, « Jugendwerke von Jacob Jordaens », dans Jahrbuch der preuszischen Kunstsammlun, 1928.
  • (nl) R. A. D'Hulst, « Jacob Jordaens. Schets van een chronologie zijner werken ontstaan voor 1618 », dans Gentse bijdragen tot de kunstgeschiedenis, 1953.
  • L. Van Puyvelde, Jordaens, Paris-Bruxelles, 1953.
  • Collectif, Les Signes du Zodiaque, Conseil de la République, 1957
  • (en) J. Held, « Notes on Jacob Jordaens », dans Oud Holland, 1965.
  • (nl) Collectif, Tekeningen van Jacob Jordaens, catalogue d'exposition, Anvers-Rotterdam, 1966-1967.
  • (nl) Collectif, « Drie vroege schilderijen van Jacob Jordaens », dans Gentse bijdragen tot de kunstgeschiedenis, 1967.
  • M. Jaffé, Jordaens, catalogue de l'exposition d'Ottawa, 1968-1969.
  • A. P. de Mirimonde, « Les sujets de musique chez Jacob Jordaens », dans Joaboek Koninklijk museum voor Schone Kunsten, Anvers, 1969.
  • (en) Collectif, Jordaens Drawings, 4.t., catalogue systématique, Bruxelles, 1974.
  • (nl) Collectif, Jordaens tekeningen en grafiek, catalogue exposition, Anvers, 1978.
  • (nl) Collectif, Jordaens in Belgisch bezit, catalogue exposition d'Anvers, 1978.
  • Collectif, Jordaens, Albin Michel, Paris, 1982.
  • D’Hulst, De Poorter, Vandeuven, Jacob Jordaens (1593-1678), Tableaux et tapisseries. (catalogue d'exposition), musée royal des beaux-arts (Anvers), 1993.
  • Collectif, Jordaens, catalogue de l'exposition Koninklijk museum, Anvers, Musées nationaux, Paris, 1993.
  • Emmanuelle Brugerolles, Le Baroque en Flandres: Rubens, van Dyck, Jordaens, 3 février 2010, éditeur ?
  • Natalia Grisai, Rubens, Van Dyck et Jordaens : Les peintres flamands de l'Ermitage, 17 septembre 2011, éditeur ?
  • Giovani Carlo, Paul Huvenne, Federico Villa, Giovanni Valagussa et Nancy Schrijvers, Maîtres vénitiens et flamands : Bellini, Titien, Canaletto, Van Eyck, Bouts, Jordaens… Chefs-d'oeuvres de l'Accademia, 17 février 2011, éditeur ?
  • Ulrich Heinen, Nello Forti Grazzini, Stefaan Hautekeete, Justus Lange, Jordaens et l'antiquité, 26 octobre 2012, éditeur ?
  • Collectif, Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres, peintures baroques flamandes aux Musées royaux des Beaux-Arts, 19 septembre 2012, éditeur ?
  • Alexis Merle du Bourg, Joost Vander Auwera, Irène Schaudies et collectif, Jordaens, 1593-1678, septembre 2013, éditeur ?
  • Thomas Jean et collectif, « Jacob Jordaens 1593-1678, la gloire d'Anvers », dans Beaux-Arts Magazine, hors-Série, 25 septembre 2013.

Sources

Notes et références

  1. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Merle du Bourg A, Jordaens et Rubens, un dialogue magistral, Dossier de l'art no 210, septembre 2013, p. 28-35
  3. Voir : site Web plaatsengids.nl
  4. Merle du Bourg A, Quotidien et proverbe, l'art d'instruire en divertissant, Dossier de l'art no 210, septembre 2013, p. 36-43
  5. Entré à l'Ermitage en 1779 de la collection Horace Walpole
  6. Entré à l'Ermitage en 1769 de la collection du comte de Brühl
  7. Merle du Bourg A, Un audacieux décor de Jordaens au palais du Luxembourg , Dossier de l'art no 210, septembre 2013, pp. 76-81.

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :