Jacob Jordaens
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Jacob Jordaens (en français parfois Jacques Jordaens et en néerlandais Jacobus Jordaens) est un peintre et graveur flamand né le à Anvers, où il est mort le .
Biographie
Jacob Jordaens[1] est l'un des plus grands maîtres de la peinture anversoise du XVIIe siècle, avec Pierre Paul Rubens et Antoine Van Dyck. Au contraire de ses deux peintres contemporains, Jacob Jordaens n'a jamais voyagé en Italie pour étudier les œuvres de la Renaissance italienne et passa sa vie principalement à Anvers.
Son père était marchand de toiles ou de serges. La famille Jordaens appartenait à la bourgeoisie aisée : leur maison se situait dans la Hoogstraat (La Rue Haute), une des rues les plus connues pour le commerce de draps à Anvers, et qui conduisait de la Grand-Place au Rivage (les deux places les plus importantes d'Anvers).
Jordaens est baptisé le , comme en témoignent les registres baptistaires de l'église Notre-Dame d'Anvers, église catholique. Fils aîné, ses parents auront dix autres enfants après lui (huit filles et deux garçons). Il représente plus tard sa famille dans Portrait de l'artiste avec sa famille (1615), conservé aujourd'hui à Saint-Pétersbourg au musée de l'Ermitage. Son enfance est peu connue, mais il a probablement reçu une éducation suffisante, caractéristique de la bourgeoisie de son époque. À partir de 1607, il se forme auprès d'Adam van Noort, peintre flamand dont les tableaux restent d'attribution douteuse. Adam Van Noort était luthérien, mais lors de la Contre-Réforme à Anvers, il doit, de même que sa famille et que certains peintres, dissimuler sa foi. Jordaens vit avec la famille Van Noort jusqu'en 1618, composée des parents et de six enfants.
En 1615, Jordaens s'inscrit comme franc-maître à la guilde de Saint-Luc d'Anvers. Le , il se marie catholiquement avec la fille aînée de son maître, Catharina Van Noort, de quatre ans plus âgée que lui. De leur mariage naîtront trois enfants : Elisabeth (1617), Jacques (1625) et Anne Catherine (1629).
En 1659, il fait partie des quatre cents habitants les plus riches d'Anvers.
En 1671, sept ans avant sa mort, il se convertit au calvinisme.
Parmi les sujets picturaux de ses œuvres, l'on peut distinguer : L'Adoration des bergers, Le satyre et le paysan, Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée ainsi que « Comme les vieux chantent, ainsi les jeunes jouent de la flûte ». Connu pour Le Roi boit peint vers 1640, il a été le premier peintre d'Anvers après la mort de Rubens en 1640.
Il collabora plusieurs fois avec Rubens de 1620 à 1640, notamment pour les œuvres destinées à la décoration de la Tour de la Parada, pavillon de chasse de Philippe IV d'Espagne et réinterprétant plusieurs tableaux de ce dernier (comme Érichthonios découvert par les filles de Cécrops par Rubens vers 1615 et par Jordaens en 1617 et en 1640, Adam et Ève par Rubens en 1628-29 et par Jordaens vers 1640, Saint Christophe portant l'enfant Jésus par Rubens en 1614 et par Jordaens vers 1630[2]).
Jacob Jordaens s'inspira de peintres contemporains comme Jan Brueghel l'Ancien, Abraham Janssens van Nuyssen et Hendrick van Balen.
Jacob Jordaens meurt le , le même jour que sa fille Elisabeth. Comme sa fille, Jordaens est enterré à Putte, dans la République des Sept Pays-Bas-Unis. Plusieurs protestants y furent enterrés, car le village, situé aux Provinces-Unies, possédait un petit temple protestant. À l'emplacement du temple disparu et du cimetière se dresse, depuis 1877, un monument commémoratif dû au sculpteur belge Jef Lambeaux. Les dalles funéraires des tombes de Jordaens et de ses disciples Van Pape et Van Stalbemt y sont encastrées dans le piédestal[3].
Expositions
Une exposition de Jordaens a lieu à Anvers du 27 mars au , à l'occasion de l'événement Anvers 93 Capitale européenne de la culture.
La première rétrospective en France concernant son œuvre a lieu à Paris au Petit Palais, du 19 septembre 2013 au 19 janvier 2014.
Œuvres
Son inspiration est biblique ou mythologique mais ses tableaux les plus connus sont des scènes de table comme les différentes versions du « Roi boit ! », n'hésitant pas à prendre modèle sur ses proches ou sur lui-même pour peindre les différents personnages[4].
Dessins
- Scènes de la vie champêtre, Londres, British Museum
Peintures
- Têtes d'Apôtres (1610), musée de la Chartreuse de Douai
- Portrait de l'artiste avec sa famille (vers 1615), huile sur toile, 175 x 137,5 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage[5]
- Portrait du maître avec sa belle-famille (celle d'Adam van Noort) (1616), huile sur toile, 116,3 x 148,2 cm, Gemäldegalerie Alte Meister (Cassel)
- Les Filles de Cécrops découvrant l'enfant Érichthonios (1617), huile sur toile, 171 x 283 cm, musée royal des beaux-arts d'Anvers
- L'Adoration des bergers (vers 1617), La Haye, Mauritshuis
- Les Apôtres Paul et Barnabé à Listre (vers 1618), huile sur toile, 151 x 233 cmSaint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage[6]
- Mercure et Argus (vers 1620), huile sur toile, 202 x 241 cm, musée des beaux-arts de Lyon
- La Famille du peintre (1620-1621), Madrid, musée du Prado
- Autoportrait avec sa femme, Catharina Van Noort, leur fille Elisabeth et une servante, 1621-1622, huile sur toile, 181 x 187 cm, Paris, musée du Louvre
- Portrait d'un homme (1624), Washington, National Gallery of Art
- Allégorie de la Fécondité (vers 1625), Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Les Quatre Évangélistes (vers 1625-30), huile sur toile, 134 x 118 cm, Paris, musée du Louvre
- L'Enfance de Jupiter (ou Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée (vers 1630), Paris, musée du Louvre
- Portrait de Rogier Le Witer, marchand d'Anvers (1635), huile sur toile, 152 x 118 cm, Amsterdam, Rijksmuseum
- Portrait de Catharina Behagel, épouse de Rogier Le Witer (1635), huile sur toile, 152 x 118 cm, Amsterdam, Rijksmuseum
- Portrait de Magdalena de Cuyper, mère de Rogier Le Witer (1635-1636), huile sur toile, 152 x 118 cm, Amsterdam, Rijksmuseum
- Un piqueur et ses chiens (1635), Palais des beaux-arts de Lille
- Le Concert de famille (1638), musée royal des beaux-arts d'Anvers (autre version au musée des beaux-arts de Valenciennes)
- Les Jeunes piaillent comme chantent les vieux (1638-1640), huile sur toile, 155 x 209 cm, Paris, musée du Louvre
- L'Assomption (copie ?), Poligny, église Saint-Hippolyte
- La Pêche miraculeuse (1640) (atelier de Jordaens), Vienne, Kunsthistorisches Museum
- Autoportrait (1640), huile sur toile, 81,4 x 59 cm, Berlin
- Les Filles de Cécrops découvrant l'enfant Érichthonios (1640), huile sur toile, 150 x 208 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum
- Le Roi boit (vers 1640), huile sur toile, 156 x 210 cm, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Les Signes du Zodiaque, série de douze tableaux conçues pour le plafond de sa demeure anversoise, datant du début des années 1640 et mise secondairement en place sur le plafond de l'annexe de la bibliothèque du Palais du Luxembourg à Paris[7]
- Diogène à la lanterne (vers 1642), Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister
- L'Enlèvement d'Europe (1643), Palais des beaux-arts de Lille
- Serviteur amenant un cheval à son maître, 1644-1645, gouache sur carton, 324 x 366 cm, Paris, musée du Louvre
- Le Repos de Diane (1645-55), huile sur toile, 203 x 264 cm, Paris, musée du Louvre
- Portrait de groupe (1650-1652), huile sur toile, 178 x 152 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
- Le Triomphe de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau (1651-1652), La Haye, Huis Ten Bosch, salle Maison d'Orange-Nassau
- Le Banquet de Cléopâtre (1653), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
- Le Portement de Croix (1657), huile sur toile, 239 x 174,5 cm, Amsterdam, Rijksmuseum
- Le Christ et les Pharisiens (vers 1660), Palais des beaux-arts de Lille
- Samson contre les Philistins (1663), Amsterdam, Paleis op de Dam
- La Détresse de l'enfant prodige, Palais des beaux-arts de Lille
- Le Jugement dernier, église paroissiale Notre-Dame de Bougival
- La Sainte Famille, Roumanie, Sibiu/Hermannstadt, musée national Brukenthal
- Le Satyre et le Paysan, sujet traité dans des tableaux conservés à Budapest, Munich, Göteborg et Cassel
- Le Satyre et le Paysan, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Le Triomphe de la religion, église paroissiale d'Argentré-du-Plessis
- Pan et syrinx, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Saint Martin exorcisant un possédé, église de Brandeville
- Méléagre et Atalante, Madrid, musée du Prado
- Méléagre et Atalante, musée royal des beaux-arts d'Anvers
- Offrande à Cérès, Madrid, musée du Prado
- Piéta, Madrid, musée du Prado
- Suzanne et les vieillards, Palais des beaux-arts de Lille
- Tête de vieille femme, musée des beaux-arts de Nancy
- Le Tribut de saint Pierre, Copenhague
Cartons de tapisseries
- Éducation de Louis XIII (cartons)
- Grand Chevaux (cartons),
- Histoire d'Alexandre
- Proverbes flamands
- Histoire de Charlemagne
- Louis XIII à cheval combattant (cartons et tapisserie)
- Louis XIII à cheval sautant un obstacle (cartons et tapisserie)
- Louis XIII à cheval effectuant un saut sur place (cartons et tapisserie)
- Louis XIII et le cheval au piquet (cartons et tapisserie)
- Louis XIII sur son cheval marron (cartons et tapisserie)
Estampes
- Moïse faisant jaillir l'eau du rocher (vers 1617), Anvers, Cabinet des Estampes
Galerie
-
L'Enfance de Jupiter ou Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée (vers 1630), Paris, musée du Louvre.
-
Le Roi boit (vers 1640), Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique.
-
Les jeunes piaillent comme chantent les vieux (1638-1640), Paris, musée du Louvre.
-
Les quatre Évangélistes (vers 1625-1630), Paris, musée du Louvre.
-
Le Satyre et le Paysan, Munich, Alte Pinakothek.
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit
- Encyclopédie Larousse
- Encyclopédie Universalis
- Paul Buschmann Jr, Jacques Jordaens et son œuvre, Librairie d'art et d'histoire, G. Van Oest & Cie, Grand in-8°, VIII, 141.p. première version en néerlandais, traduit en français par Georges Eckhoud (1854-1927)
- Henri Hymans, « Étude sur Jordaens » dans la Gazette des Beaux-Arts, 1905.
- Hippolyte Fierens-Gevaert, Jordaens, biographie critique, Laurens 1905, 126.p. réédition 2010.
- (en) M. Rooses, Elisabeth C. Broers Jacob Jordaens His Life and Work, Londres, 1908.
- (de) L. Burchard, « Jugendwerke von Jacob Jordaens », dans Jahrbuch der preuszischen Kunstsammlun, 1928.
- (nl) R. A. D'Hulst, « Jacob Jordaens. Schets van een chronologie zijner werken ontstaan voor 1618 », dans Gentse bijdragen tot de kunstgeschiedenis, 1953.
- L. Van Puyvelde, Jordaens, Paris-Bruxelles, 1953.
- Collectif, Les Signes du Zodiaque, Conseil de la République, 1957
- (en) J. Held, « Notes on Jacob Jordaens », dans Oud Holland, 1965.
- (nl) Collectif, Tekeningen van Jacob Jordaens, catalogue d'exposition, Anvers-Rotterdam, 1966-1967.
- (nl) Collectif, « Drie vroege schilderijen van Jacob Jordaens », dans Gentse bijdragen tot de kunstgeschiedenis, 1967.
- M. Jaffé, Jordaens, catalogue de l'exposition d'Ottawa, 1968-1969.
- A. P. de Mirimonde, « Les sujets de musique chez Jacob Jordaens », dans Joaboek Koninklijk museum voor Schone Kunsten, Anvers, 1969.
- (en) Collectif, Jordaens Drawings, 4.t., catalogue systématique, Bruxelles, 1974.
- (nl) Collectif, Jordaens tekeningen en grafiek, catalogue exposition, Anvers, 1978.
- (nl) Collectif, Jordaens in Belgisch bezit, catalogue exposition d'Anvers, 1978.
- Collectif, Jordaens, Albin Michel, Paris, 1982.
- D’Hulst, De Poorter, Vandeuven, Jacob Jordaens (1593-1678), Tableaux et tapisseries. (catalogue d'exposition), musée royal des beaux-arts (Anvers), 1993.
- Collectif, Jordaens, catalogue de l'exposition Koninklijk museum, Anvers, Musées nationaux, Paris, 1993.
- Emmanuelle Brugerolles, Le Baroque en Flandres: Rubens, van Dyck, Jordaens, 3 février 2010, éditeur ?
- Natalia Grisai, Rubens, Van Dyck et Jordaens : Les peintres flamands de l'Ermitage, 17 septembre 2011, éditeur ?
- Giovani Carlo, Paul Huvenne, Federico Villa, Giovanni Valagussa et Nancy Schrijvers, Maîtres vénitiens et flamands : Bellini, Titien, Canaletto, Van Eyck, Bouts, Jordaens… Chefs-d'oeuvres de l'Accademia, 17 février 2011, éditeur ?
- Ulrich Heinen, Nello Forti Grazzini, Stefaan Hautekeete, Justus Lange, Jordaens et l'antiquité, 26 octobre 2012, éditeur ?
- Collectif, Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres, peintures baroques flamandes aux Musées royaux des Beaux-Arts, 19 septembre 2012, éditeur ?
- Alexis Merle du Bourg, Joost Vander Auwera, Irène Schaudies et collectif, Jordaens, 1593-1678, septembre 2013, éditeur ?
- Thomas Jean et collectif, « Jacob Jordaens 1593-1678, la gloire d'Anvers », dans Beaux-Arts Magazine, hors-Série, 25 septembre 2013.
Sources
- Musée du Louvre
- Inventaire culture en France
- Musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Palais des beaux-arts de Lille
- Musée du Prado
Notes et références
- Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
- Merle du Bourg A, Jordaens et Rubens, un dialogue magistral, Dossier de l'art no 210, septembre 2013, p. 28-35
- Voir : site Web plaatsengids.nl
- Merle du Bourg A, Quotidien et proverbe, l'art d'instruire en divertissant, Dossier de l'art no 210, septembre 2013, p. 36-43
- Entré à l'Ermitage en 1779 de la collection Horace Walpole
- Entré à l'Ermitage en 1769 de la collection du comte de Brühl
- Merle du Bourg A, Un audacieux décor de Jordaens au palais du Luxembourg , Dossier de l'art no 210, septembre 2013, pp. 76-81.