Classe Wiesbaden

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Classe Wiesbaden
Image illustrative de l'article Classe Wiesbaden
Le SMS Frankfurt entre 1920 et 1921.
Caractéristiques techniques
Type Croiseur léger
Longueur 145,30 m
Maître-bau 13,90 m
Tirant d'eau 5,76 m à 6,06 m
Déplacement 5 180 t
Port en lourd 6 601 t
Propulsion 2 turbines à vapeur
12 chaudières mixtes mazout et charbon
2 hélices
Puissance 31 000 cv (23 000 kW)
Vitesse 27,5 nœuds (50,9 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture = 18 à 60 mm
Pont = 20 à 60 mm
Château = 100 mm
Tourelles = 30 mm
Magasins = 60 mm
Traverses = 40 mm
Armement 8 × canons de 150 mm
2 × canons AA de 88 mm
4 × tubes lance-torpilles de 500 mm
120 × mines
Rayon d’action 4 800 milles marins (8 900 km) à 12 nœuds (22 km/h)
1 400 milles marins (2 600 km) à 25 nœuds (46 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 17 officiers, 457 hommes d'équipage
Histoire
Constructeurs AG Vulcan Stettin
Kaiserliche Werft Kiel
A servi dans  Kaiserliche Marine
Commanditaire Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Période de
construction
1913-1915
Période de service 1915-1919
Navires construits 2
Navires prévus 2
Navires perdus 2

La classe Wiesbaden est une classe de croiseurs légers construit pour la Kaiserliche Marine pendant la Première Guerre mondiale. Seuls deux navires, le SMS Wiesbaden et le SMS Frankfurt, furent conçus par les chantiers navals Kaiserliche Werft Kiel de la ville du même nom et AG Vulcan de Stettin.

Conception[modifier | modifier le code]

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Les navires avaient une longueur de flottaison de 141,70 mètres et une longueur hors-tout de 145,30 mètres, un faisceau de 13,90 mètres et un tirant d'eau de 5,76 mètres à la proue et 6,06 mètres à la poupe. Ils déplaçaient 5 180 tonnes en charge nominale et 6 601 tonnes à pleine charge. Leurs coques ont été construites avec des armatures en acier longitudinales. Les coques ont été divisées en dix-sept compartiments étanches et incorporent un double fond, s'étendant sur 47% de la longueur de la quille. La direction était contrôlée par un seul gouvernail.

L'équipage comprenait 17 officiers et 457 hommes d'équipage. Ils embarquaient plusieurs navires plus petits, dont un navire piquet, une barge, un cotre, deux yawls et deux dinghy[1].

Machinerie[modifier | modifier le code]

Ils étaient propulsés par deux turbines à vapeur, alimentées par un système mixte de dix chaudières à tubes d’eau au charbon Marine Doppelkessel deux chaudières Öl-Marine au mazout. Les navires embarquaient 470 tonnes de mazout et 1 280 tonnes de charbon au maximum[2]. Les turbines entraînaient une paire d'hélices à trois pales d'un diamètre de 3,50 m. Sa puissance était de 31 000 chevaux-vapeur (23 000 kW) produisant une vitesse de pointe de 27,5 nœuds (50,9 km/h), et une autonomie de 4 800 milles marins (8 900 km) à 12 nœuds (22 km/h) et 1 400 milles marins (2 600 km) à 25 nœuds (46 km/h). Le Wiesbaden était équipé d'une paire de turbo-alternateurs et d'un générateur diesel d'une puissance combinée de 300 kW (400 ch) à 220 volts. Le Frankfurt ne possédait que les deux turbo-générateurs, fournissant 240 kW (320 ch)[1].

Armement[modifier | modifier le code]

Les navires étaient armés de 8 canons de 150 mm SK L/45 (8 x 1) montés sur un socle ; deux étaient placés côte à côte en avant sur le gaillard, quatre au milieu du navire (deux de chaque côté), et deux en tourelles superposées à l'arrière[3]. Ces canons tiraient un obus de 45 kg à une vitesse à la bouche de 840 mètres par seconde[2]. Leurs cadences étaient de 4,5 obus/min. Les canons avaient une altitude maximale de 30 degrés, ce qui leur permettait d'engager des cibles jusqu'à 17 600 mètres. Ils disposaient de 1 024 cartouches de munitions, pour 128 obus par canon. Initialement, leur armement secondaire se composait de 4 canons de 5,2 cm SK L/55 (en), rapidement remplacés par 2 canons antiaériens de 88 mm SK L/45 (2 x 1). Ces canons tiraient des obus de 10 kg à une vitesse à la bouche de 750 à 770 m/s, pour une cadence de 15 obus/min. Leur portée était de 11 800 mètres à 45 degrés[2]. Les navires comprenaient également 4 tubes lance-torpilles de 500 mm, embarquant 8 torpilles de 500 mm G7. D'une charge de 195 kg, leur portée était de 4 000 mètres à 37 nœuds (68,5 km/h) et 9 300 mètres à 27 nœuds (50 km/h)[2]. Deux tubes étaient immergés dans la quille du côté de la bordée et deux montés sur le pont au milieu du navire. Les navires de la classe emportaient à bord jusqu'à 120 mines marine[1].

Blindage[modifier | modifier le code]

Leur blindage était réalisé en acier de type Krupp. Ils étaient protégé par une ceinture blindée de 60 mm (2,4 pouces). La ceinture était réduite à 18 mm à la proue. La poupe n'était pas blindée. Le château avait des côtés de 100 mm (3,9 pouces) d'épaisseur et un toit de 20 mm (0,79 pouce) d'épaisseur. Le télémètre au sommet de la tourelle avait une protection de 30 mm (1,2 pouce). Le pont était recouvert d'une plaque de blindage de 60 mm d'épaisseur à l'avant, de 40 mm au milieu et de 20 mm à l'arrière. Les traverses inclinée d’une épaisseur de 40 mm reliaient le pont au blindage de la ceinture[1]. Le blindage des magasins était de 60 mm d'épaisseur[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Wiesbaden[modifier | modifier le code]

Commandé sous le nom de contrat « Ersatz Gefion (de) », le Wiesbaden a été mis sur cale au chantier naval AG Vulcan de Stettin en 1913. Il est lancé le puis mis en service dans la Hochseeflotte le [4],[5]. Il participe à la bataille du Jutland du 31 mai au au cours duquel il est gravement endommagé par les tirs du croiseur de bataille HMS Invincible[6]. Les tirs nourris de la flotte britannique ont empêché l'évacuation de l'équipage du navire[7]. Le navire sombre dans la nuit du 1er juin, ne laissant qu'un survivant. L'épave a été localisée par des plongeurs de la marine allemande en 1983[8],[9].

Frankfurt[modifier | modifier le code]

Commandé sous le nom de contrat « Ersatz Hela », le Frankfurt a été mis sur cale au chantier naval Kaiserliche Werft Kiel de la ville du même nom en 1913. Il est lancé le puis mis en service dans la Hochseeflotte le [4]. Le Frankfurt a principalement servi en mer du Nord et a participé au bombardement de Yarmouth et de Lowestoft, ainsi qu’aux batailles du Jutland et Heligoland. Le navire était également présent lors de l'opération Albion en mer Baltique en octobre 1917[10]. À la fin de la guerre, il a été interné comme la plupart de la flotte allemande à base navale britannique de Scapa Flow. Lorsque la flotte fut sabordée en juin 1919[11], le Frankfurt était l’un des rares navires qui n’avait pas coulé[12]. Cédé à l'US Navy comme prise de guerre, il est utilisé comme cible par l'US Navy et l'USAAF en juillet 1921[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Gröner 1990, p. 111
  2. a b c d et e « CLASSE Wiesbaden », sur le.fantasque.free.fr (consulté le )
  3. Gröner 1990, p. 112
  4. a et b Gröner 1990, p. 111–112
  5. Gardiner & Gray, p. 162
  6. Tarrant 1995, p. 127-141
  7. Tarrant 1995, p. 170–171
  8. Campbell 1998, p. 294–295
  9. (en) « Battle of Jutland 2010 », sur www.nolimitsdiving.dk (consulté le )
  10. Staff 2008, p. 3–4
  11. Herwig 1980, p. 256
  12. Woodward, p. 183
  13. Miller 2009, p. 32

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John (préf. Antony Preston), Jutland: An Analysis of the Fighting, New York, Lyons Press, , 1re éd., 439 p. (ISBN 978-1-558-21759-1)
  • (en) Roger Chesneau (editor), Eugene M. Kolesnik (editor) et N.J.M. Campbell, Conway's All the World's Fighting Ships: 1860–1905, Londres, Conway Maritime Press, , 440 p. (ISBN 978-0-851-77133-5, OCLC 5834247)
  • (en) Eric Groner (trad. de l'allemand, ill. Erich Gröner, Peter Mickel and Franz Mrva), German Warships 1815 - 1945 [« Die deutschen Kriegsschiffe, 1815-1945 »], vol. Volume One: Major Surface Vessels, Annapolis, Naval Institute Press, , v. 1. Major surface vessels -- v. 2. U-boats and mine warfare. (ISBN 978-0-870-21790-6 et 978-1-557-50301-5)
  • (en) Holger H. Herwig, Luxury" fleet : the Imperial German Navy, 1888-1918, Amherst, N.Y, Humanity Books, (1re éd. 1980), 316 p. (ISBN 978-1-573-92286-9, OCLC 865527366)
  • (en) Roger G. Miller, Billy Mitchell : Stormy Petrel of the Air, Washington, DC, Office of Air Force History, (ISBN 978-1-786-25246-3, OCLC 56356772, lire en ligne)
  • (en) Gary Staff, Battle for the Baltic Islands 1917 : triumph of the Imperial German Navy, Barnsley, Pen & Sword Maritime, , 178 p. (ISBN 978-1-844-15787-7 et 1-844-15787-3)
  • (en) V. E. Tarrant et Roger Chesneau, Jutland: The German Perspective, Londres, Cassell Military Paperbacks, coll. « Cassell military paperbacks », (réimpr. 2001), 350 p. (ISBN 978-0-304-35848-9 et 978-0-304-35818-2, OCLC 969772887)