Asnan
Asnan | |
Vue générale d'Asnan | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Arrondissement | Clamecy |
Intercommunalité | Communauté de communes du Val du Beuvron |
Maire Mandat |
Christine Favier 2014-2020 |
Code postal | 58420 |
Code commune | 58015 |
Démographie | |
Gentilé | Asnantais, Asnantaises |
Population municipale |
130 hab. (2014) |
Densité | 27 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 18′ 35″ nord, 3° 33′ 13″ est |
Altitude | Min. 223 m Max. 391 m |
Superficie | 4,77 km2 |
Élections | |
Départementales | Brinon-sur-Beuvron |
Localisation | |
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Asnan est une commune française, située dans le département de la Nièvre en région Bourgogne. Ses habitants sont appelés les Asnantais.
Géographie
Asnan est situé à 19 km au sud de Clamecy, sous-préfecture de la Nièvre. Le point le plus haut de la commune culmine à 391 mètres d'altitude (bois des Menées). Le point le plus bas est à 223 mètres d'altitude (route de Germenay). Le bourg est à mi-pente, entourant la source d'un petit ruisseau (le Riau) qui se jette en aval dans l'Yonne.
Le paysage, très vallonné, est dominé par le bocage au sud et à l'est, et par l'openfield à l'ouest. Au nord, le plateau de Montgué est en partie sauvage, mais le bois de pins noirs d'Autriche des Menées, soumis au régime forestier, est géré depuis sa plantation dans les années 1950 par l'Office national des forêts.
Le sous-sol est calcaire avec des intercalations marneuses (Jurassique inférieur).
Les communes limitrophes sont : Grenois, Talon, Challement, Germenay, Moraches.
Les agglomérations les plus proches sont Tannay, (7 km), Corbigny (14 km) et Clamecy, (19 km). Asnan est desservi par le chemin de fer (ligne Paris-Bercy-Corbigny) et par le canal du Nivernais : Gare de Flez-Cuzy - Tannay (à 9 km). La route départementale D34 (la "Grande route") traverse le nord du village.
Histoire
Préhistoire
Le village d’Asnan est dominé au nord par un plateau se terminant en un étroit promontoire (le Montgué, 361 mètres). Ce promontoire a été aménagé il y a environ 4 000 ans en éperon barré. Il s’agissait là d’une position défensive, prototype des premières fortifications. L’éperon était barré par un rempart transversal qui permettait d’en interdire l’accès à d’éventuels assaillants venant du plateau, les pentes latérales abruptes formant des protections naturelles.
Ce type d’habitat, commun au Néolithique, est qualifié de "camp en éperon barré". Le rempart (37 mètres de long), qui n’est plus actuellement qu’un faible talus, a été fouillé en 1970-1971 par le Groupe nivernais de recherches archéologiques préhistoriques. Les fouilles ont montré que le rempart était précédé d’un fossé (largeur 4,50 mètres, profondeur 1,20 mètre) et que sa masse était retenue par une structure en bois et une palissade. Le matériel recueilli est essentiellement néolithique : tessons de poterie noire ou rouge et nombreux ossements humains calcinés et émiettés.
Au lieu-dit Les Malandres et près du Montpolin, en bordure de la route reliant Asnan à Grenois, les missions photographiques aériennes ont révélé la présence de formes géométriques qui s’apparentent à des structures arasées. La voie romaine reliant Avallon à Bourges (par Nuars, Saint-Didier, Challement, Hubans, Chevannes-Changy) passait à proximité du village. Elle était encore utilisée au Moyen Âge par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en provenance de Vézelay.
Ancien régime
Premières mentions : Villa Aanantum (849), Anantum (1136). D’Aanantuum, on peut penser à "ad-nantum" : ad (à côté/près) et nantum (toponyme celte latinisé évoquant un petit cours d’eau). Le village s'est primitivement développé autour de la source du ruisseau. Il existait au XIXe siècle une tradition orale fantaisiste relative à l’origine du nom du village. Selon cette légende, Asnan ne se composait à l'origine que de deux maisons : "le château Boulaguet", et le "domaine de l'âne". Au Moyen Âge, les religieux du prieuré bénédictin de la Montagne (à Grenois, village voisin) venaient à cette source pour recueillir de l'eau dans des outres qu'ils chargeaient sur un âne. De là le nom que l'on donna à la maison qu'ils possédaient à côté, et ensuite, le nom d'Asnan donné au bourg qui se développa progressivement autour. Asnan existait déjà au IXe siècle en tant que paroisse.
Le seigneur d'Asnan est le baron d'Hubans (ou Huban) qui réside dans sa tour fortifiée dominant le petit hameau voisin d'Hubans (commune de Grenois). Les premiers seigneurs connus sont Hugues (en 1084) puis Mathieu (en 1095). Les familles de Saint-Vérain (XIIe et XIIIe siècles), de Mello et d'Eu (XIVe siècle), de Montaigu (XVe siècle), de Rabutin (XVe siècle et XVIe siècle) et de Jaucourt (XVIIe et XVIIIe siècles) se succèdent à la tête de la baronnie jusqu'à la Révolution. À partir du XVe siècle, ils résident dans leur château de Brinon-sur-Beuvron quand ils ne sont pas dans leur hôtel parisien. Le baron d'Hubans détenait la haute et moyenne justice du village. Le gibet et les fourches patibulaires se dressaient au lieu-dit Les Piliers près de la route départementale D34. Des seigneurs subalternes possédaient des arrières-fiefs à Asnan : l'étang et le moulin à eau du Plessis, le moulin à vent de Champs Théry, la maison Boulaguet. Le seigneur de Moraches détenait la basse justice d'Asnan.
Village entouré de basses murailles ("ville close" du Nivernais selon Guy Coquille), Asnan possédait quatre foires annuelles et un marché hebdomadaire. Vauban indique dans sa Description géographique de l'élection de Vézelay (1696) : "Il y a du blé et du vin assez pour les habitants et pour en faire un assez bon commerce".
Époque moderne
La Révolution a été mouvementée dans ce bourg qui compte alors plus de 600 habitants : la rédaction controversée du Cahier de doléances dont une autre version, demeurée célèbre[1], fut envoyée directement par les habitants au ministre Jacques Necker ; la Grande Peur de l'été 1789 où près de 2500 ouvriers du Canal du Nivernais faillirent ravager le village ; des luttes incessantes entre Clergé réfractaire et Clergé constitutionnel ; l'hébergement de militaires étrangers prisonniers ; la mort en déportation de l'ancien curé ; l'arrestation du maire et de plusieurs notables et leur traduction devant le Tribunal révolutionnaire de Paris.
Pays de vignobles, de céréales et d'élevage désenclavé par la création de la route départementale D34, Asnan connaît son âge d'or démographique au XIXe siècle : c'est le bourg le plus important du Canton de Brinon-sur-Beuvron. Mais un terrible incendie détruit les deux-tiers du village en 1868. En déclin depuis le début du XXe siècle, Asnan est aujourd'hui habité principalement par des employés du secteur tertiaire et des retraités. La commune compte une majorité de résidences secondaires. Les derniers commerces (café, tabac, boulangerie), services publics (Poste, école primaire) et exploitations agricoles ont cessé leurs activités au cours des années 1990 et 2000.
Politique et administration
Pas de maire entre 1795 et 1800 car suppression des municipalités dans les communes de moins de 5000 habitants. Pierre Rousseau (huissier) est l’agent municipal représentant Asnan auprès du canton de Tannay.
- Maires élus
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[2]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[3],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 130 habitants, en augmentation de 0,78 % par rapport à 2009 (Nièvre : −3,1 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
- Les ruines de l'ancienne église paroissiale : église primitive vouée à la Sainte-Vierge et à Saint Roch, agrandie d'une nef et surélevée en voûtes d'ogives au XVIe siècle, cette église a été désacralisée en 1874 après la construction de la nouvelle église dans la rue de Tannay. Les matériaux de sa nef ont servi à l'édification des deux préaux du lavoir tout proche. Inutilisée et menaçant ruine, elle a finalement été arasée en 1943. Seuls subsistent ses fondations et un pan de mur en ruine.
- La fontaine d'Asnan : l'abreuvoir en pierres de taille a été construit en 1755. Il se déverse dans un bassin de la même époque qui servait de lavoir. Les deux préaux ont été édifiés en 1875 avec des charpentes de l'ancienne église.
- Le site du Montgué : culminant à 361 mètres au nord du village, il offre un panorama intéressant sur les environs. Une monumentale statue de la Sainte-Vierge y a été installée en 1893.
- Plusieurs maisons bourgeoises du XVIIIe siècle ont échappé à l'incendie de 1868. Parmi elles, la maison de la famille Gasté (place du Gueur) qui compta parmi ses membres un curé d'Asnan mort en déportation sous la Révolution. Son neveu, aussi curé d'Asnan, y vécut par la suite car la commune ne possédait pas de presbytère. Cette maison abrita de 1833 à 1931 un établissement de Sœurs de la Charité de Nevers.
- Un circuit pédestre jalonné de panneaux d'information est proposé par l'office de tourisme du canton de Brinon-sur-Beuvron. Il permet de découvrir Asnan et sa région[6].
Personnalités liées à la commune
Thomas Bouquerot de Voligny, (1755-1841), magistrat, homme politique français.
Jean-Baptiste Bouquerot des Essarts, (1771-1833), baron d'Empire et Maréchal de camp.
Joseph Notelet, (1874-1956), peintre post-impressionniste[7].
Économie et vie sociale
Le comité des fêtes créé au début des années 1980 propose plusieurs animations, notamment un marché de nuit qui a lieu chaque année au mois d'août. La commune possède une salle des fêtes.
Articles connexes
Bibliographie
- Carte Archéologique de la Gaule - Département de la Nièvre (s. dir. de H. Bigeard), Fondation Maison des Sciences de l’Homme, 1996.
- Histoire du Nivernais, éditions universitaires de Dijon, 1999.
- Rapport de prospection inventaire en Haut-Nivernais-Vaux d’Yonne, R. Adam, Service régional d'archéologie Bourgogne, 1993.
- Dictionnaire Étymologique des Noms de Lieux de la France, A. Dauzat et Ch. Rostaing, Larousse, 1963.
- Statistique de l’arrondissement de Clamecy par Marlière, sous-préfet de Clamecy, 1860, réédition Res Universis sous le titre Clamecy et ses environs, 1990.
- Une seigneurie nivernaise : la terre d'Hubans, M. Raffeau, Annales de Bourgogne, t. 54, 1982.
- Histoire du pays et duché de Nivernois, G. Coquille, 1610, réédition Horvath, 1988.
- Répertoire archéologique du département de la Nièvre, Georges de Soultrait, Imprimerie nationale, Paris, 1875.
- Archives départementales de la Nièvre, série B, série E-Dépôt, série L, série Q.
- Archives nationales, série DXIV, DXVII et DXIX, série W, minutier central.
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- « Cahier de doléances de la paroisse d'Asnan », Convocation des Etats Généraux et Législation de 1789, A. Labot, Paris, Librairie internationale, 1866
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- « Office de tourisme du canton de Brinon-sur-Beuvron »
- « Joseph NOTELET », Site Internet Mairie d'ASNAN