Aller au contenu

Église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie de Paris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Église
Sainte-Élisabeth-de-Hongrie
de Paris
Image illustrative de l’article Église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie de Paris
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Sainte Élisabeth
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
Style dominant Architecture baroque
Protection Logo monument historique Classé MH (1937)
Site web sainteelisabethdehongrie.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 51′ 58″ nord, 2° 21′ 39″ est

Carte

L'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie est un édifice religieux catholique situé à Paris (3e arrondissement), datant des XVIIe et XIXe siècles. Tout d'abord chapelle du monastère des religieuses du Tiers-Ordre de saint François (de 1646 à 1792) puis église paroissiale (depuis 1802) du quartier du Temple, elle accueille de façon ordinaire les célébrations religieuses de l'ordre souverain de Malte[1] à Paris (depuis 1938).

Situation et accès

[modifier | modifier le code]

Située au 195 rue du Temple. Elle est longée d'un côté par le passage Sainte-Élisabeth. Elle est desservie notamment par les stations de métro Temple et République. Le périmètre de la paroisse s'étend sur une partie du 3e arrondissement et du 11e arrondissement (autour du Cirque d'Hiver).

Panneau Histoire de Paris « Église Sainte-Élisabeth ».

Construction et consécration

[modifier | modifier le code]
L'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, par Israël Silvestre - v. 1650.

La construction de l'église est commencée en 1628 par le maître-maçon Louis Noblet, et la reine Marie de Médicis pose la première pierre le . En 1643, Michel Villedo[2] reprend les travaux qui ont été arrêtés en 1631, pour les terminer vers 1646. L’église est consacrée (dédicacée) le , sous la présidence de la reine Anne d'Autriche, par Jean-François Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, et coadjuteur de l'archevêque de Paris. Elle est alors dédiée à sainte Élisabeth de Hongrie et à Notre-Dame de Pitié. Le parrain et la marraine de la cloche sont le duc d’Angoulême, grand prieur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et Charlotte de Montmorency.

Chapelle des religieuses du Tiers-Ordre franciscain (Dames de Sainte-Élisabeth)

[modifier | modifier le code]

À l'origine, l'église est la chapelle du monastère des sœurs franciscaines du Tiers-Ordre régulier cloîtré de la stricte observance. Parmi ces religieuses, il y eut mesdemoiselles de Harlay, Trudaine, Berryer, Le Tellier, Voisin... Elle s'occupaient de l'éducation des jeunes filles ainsi que de personnes âgées. Parmi celles-ci, probablement Esprit Madeleine Poquelin, fille de Molière. Elle comprend alors une nef à quatre travées, terminée par un chevet plat, un bas-côté droit flanqué de quatre chapelles latérales et un chœur (à l'emplacement de l'actuelle chapelle de la Vierge).

Période révolutionnaire

[modifier | modifier le code]

Pendant la Révolution française, le , les religieuses sont expulsées par les municipaux de la Commune de Paris. Le confesseur des Dames de Sainte-Élisabeth, l'abbé Georges Girault (en religion père Séverin de Saint Jean) est arrêté et emprisonné au couvent des Carmes Déchaux. Assassiné le , il devint le premier martyr des Carmes et fut déclaré bienheureux en 1926. Le père Élysée Guinain, chapelain des sœurs, est arrêté et emprisonné. La chapelle du couvent devient alors un dépôt de farine appelé « le Magasin Élisabeth », ouvert jusqu’en 1802. Le campanile est détruit pendant la Terreur. La famille royale est enfermée à quelques mètres de l'église, dans la tour du Temple. Un tableau de Gustave François, visible dans l'église à gauche de la porte principale, représente les adieux de Louis XVI à sa famille, le .

Époque contemporaine

[modifier | modifier le code]
Vue de l'abside et du clocher depuis la rue de Turbigo.

L'église est rendue au culte au début du XIXe siècle. C'est à cette époque qu'elle devient l'église paroissiale du quartier du Temple, l'église de la paroisse, Sainte-Marie-du-Temple qui se trouvait dans l'enclos du Temple, vers la rue Perrée, ayant été rasée en 1796 ou 1797. Les religieuses et leurs pensionnaires s'installant au 60 rue de Turenne. L'abbé Marc-Antoine de Plainpoint est curé de 1802 à 1813.

En 1815, y est célébrée une messe pour Louis XVI par Hyacinthe-Louis de Quélen, à la demande des baillis, commandeurs et chevaliers de l’ordre souverain de Malte.

Elle est agrandie sous la Restauration par l'architecte Étienne-Hippolyte Godde (1781-1869). On lui rajoute un chœur, un déambulatoire et deux grandes chapelles dans le bas-côté gauche. Dans le déambulatoire, Godde fait édifier une petite chapelle axiale dédiée à la Vierge, mais elle sera détruite en 1858 lors du percement de la rue Turbigo.

En 1845, le curé Éloi Jousselin achète et fait installer dans le déambulatoire les bois sculptés des stalles de l'abbaye Saint-Vaast d'Arras. Il fait également installer le grand orgue et les boiseries de la nef et des bas-côtés.

En 1853, est inauguré le grand orgue Suret, 1re médaille de l'Exposition universelle de 1855.

De 1923 à 1947, le curé de sainte Élisabeth est le chanoine et collectionneur d'art Albert Marcadé. Durant son mandat, une nouvelle sacristie et un nouveau campanile (selon le plan primitif) sont construits, un orgue est installé dans le chœur, l'église est classée au titre des monuments historiques (1937)[3] et devient, sans cesser d'être église paroissiale, l'église de l'ordre souverain de Malte[1] en France (1938). Par ailleurs, des Juifs y sont cachés pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1985, la Ville de Paris procède à des restaurations.

En , y est fêté le 8e centenaire de la naissance de sainte Élisabeth de Hongrie, avec notamment une messe pontificale[4] présidée par le cardinal Tauran, la vénération du manteau de saint François[5],[6], une procession[7] vers Notre-Dame de Paris avec la relique du cœur de sainte Élisabeth et une messe pontificale à la cathédrale. Un colloque historique s'est tenu à la mairie du 3e arrondissement[8].

Le , une plaque rendant hommage au chanoine Marcadé est apposée sur la façade, rue du Temple.

Le , elle est le point de départ d'une procession pour le 1700e anniversaire de la naissance de saint Martin[9], en présence de l'abbé Paul Préaux, modérateur général de la communauté Saint-Martin et de S.E. György Károlyi, ambassadeur de Hongrie à Paris. La procession s'est achevée en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois (Paris Ier).

La messe dominicale est célébrée chaque dimanche à 11 h en français.

En semaine du temps ordinaire, la messe y est célébrée à 12 h 30 et à 19 h. Les vêpres y sont chantées du mardi au vendredi à 18h30. Les sacrements de la vie chrétienne y sont délivrés ainsi que les obsèques des personnes défuntes.

La messe y célébrée, en mandarin, le dimanche après-midi, à 15h30.

Certains grands offices de l'ordre souverain de Malte y sont également célébrés.

En raison de sa formidable acoustique, de nombreux concerts de musique classique y ont eu lieu. La paroisse accueille dans ses locaux divers ensembles vocaux qui y répètent et contribuent à embellir les célébrations.

Description

[modifier | modifier le code]

Extérieurement, l'église se remarque principalement pour sa façade d'origine, de style classique, d'inspiration jésuite. Une Piéta de Joseph-Michel-Ange Pollet se trouve sur le tympan. Quatre statues, datant du Second Empire : en bas : Saint Louis et sainte Eugénie (sainte patronne de l'épouse de Napoléon III) ; en haut : sainte Élisabeth et saint François d'Assise.

Fresque en demi-cintre La Glorification de sainte Élisabeth de Hongrie par Jean Alaux.
Les Sept sacrements de Paul Jourdy à l'entrée de la sacristie.
Adolphe Roger, Le Jugement Dernier, esquisse pour l'église Sainte-Élisabeth, 1843, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Piéta du XVIe siècle, attribuée au Maître de Chaource.
L'une des boiseries du déambulatoire (XVIIe siècle), Moïse sauvé des eaux.

L'église actuelle est constituée d'une nef et d'une chapelle attenante, de bas-côtés, d'un déambulatoire et d'un clocher, d'une sacristie et de différentes salles.

On trouve,

L'église Sainte-Élisabeth possède actuellement deux orgues.

L'orgue de chœur, situé derrière le maître-autel est un instrument de John Abbey, posé vers 1925 et transformé par la société des anciens établissements Gutschenritter à la fin des années 1950.

Composition (orgue de chœur)

Clavier
56 notes
Flûte 8'
Bourdon 8'
Prestant 4'
Quinte 2 2/3'
Doublette 2'
Trompette 8'
Pédale
30 notes
Soubasse 16'
Le grand Orgue de tribune.

Le grand Orgue est placé sur une grande tribune au fond de la nef. C'est le plus grand instrument de Marie Antoine Louis Suret, inauguré en 1853. Après avoir été modifié profondément par la maison Gutschenritter, l'instrument finit par tomber en panne. Ayant perdu toute son intégrité, il est restauré en 1994-1999 par la manufacture Giroud, qui restitue la composition d'origine à l'exception de l'Euphone du grand orgue, qui est remplacé dans la composition actuelle par un Plein-Jeu, et des jeux à anches libres, reconstitués à anches battantes. De plus, la pédale d'orage disparue est remplacée par un appel des jeux de 16 pieds du grand orgue. Cet orgue est classé monument historique[11]. L'instrument de Suret a succédé à un instrument plus petit des frères Claude de Mirecourt (1845), célèbre en son temps pour son « sommier à piston ».

Orgue de Louis Marie et Paul Louis Suret, de 1853.

Composition (orgue de tribune)

Grand-Orgue
54 notes
Flûte 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte 8'
Gambe 8'
Prestant 4'
Octavin 2'
Plein-jeu V
Cornet 16' V
Bombarde 16'
1ère Trompette 8'
2e Trompette 8'
Clairon 4'
Récit expressif
54 notes
Flûte allemande 8'
Bourdon 8'
Gambe 8'
Voix céleste 8'
Gambe 4'
Flûte octaviante 4'
Cornet 8' V
Cor anglais 16'
Trompette 8'
Clarinette 8'
Hautbois 8'
Voix humaine 8'
Tremolo
Positif
54 notes
Flûte 8'
Bourdon 8'
Keraulophone 8'
Prestant 4'
Nazard 2 2/3'
Basson-hautbois 8'
Trompette 8'
Clairon 4'
Pédale
30 notes
Flûte 16'
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Les organistes du grand orgue ont été :

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • C. d'Alessandro. Orgues, Musiques et Musiciens à Sainte-Élisabeth, la Flûte harmonique, no 91, 2010, revue de l'Association Aristide Cavaillé-Coll.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]