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Coqueluche

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Coqueluche
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeune garçon toussant fortement, infecté par la coqueluche.
Causes Bordetella pertussisVoir et modifier les données sur Wikidata
Transmission Transmission aéroportée (d) et contamination par les sécrétions respiratoires (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min 7 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation max 21 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Rhinorrhée, fièvre, toux, apnée, fatigue et vomissementVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement AntibiotiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Médicament Érythromycine, déméclocycline et guaïfénésineVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 R71Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 A37
CIM-9 033
DiseasesDB 1523
MedlinePlus 001561
eMedicine 967268
ped/1778
MeSH D01491
Patient UK Whooping-cough-pro

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La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne peu ou pas fébrile de l'arbre respiratoire supérieur, mais d'évolution longue et hautement contagieuse. Deux bactéries du genre des Bordetella sont responsables des syndromes de la maladie chez l'être humain : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis.

C’est une maladie longue (quatre à huit semaines, après une période d'incubation d'une semaine) et éprouvante (caractérisée par de violentes quintes de toux dont le paroxysme évoque le chant du coq). Dans certains pays, la maladie est nommée la « toux des cent jours »[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L’origine du terme coqueluche est obscure. Coqueluche apparait en 1414, ce serait une altération de capuche, les malades se couvrant la tête d'une coiffe ou se sentant la tête lourde et chaude comme s'ils portaient un capuchon. Une autre étymologie populaire est la toux évoquant le chant du coq (cocorico)[2],[3].

Dans son sens médical, le terme coqueluche est fixé au XVIe siècle. À la fin du XVIIIe siècle, le mot coqueluchon désigne les plumes sur la tête d'un oiseau (Buffon), puis tombe dans l'oubli. Le ou la malade atteint de coqueluche est un coquelucheux ou une coquelucheuse[3].

Moins usités sont les termes coqueluchette pour désigner une coqueluche minime et hypercoqueluche pour une forme grave ou maligne ; coqueluchoïde qualifie ce qui ressemble à la coqueluche[4].

À partir du XVIIe siècle, coqueluche signifie aussi « personne dont tout le monde s'éprend » ou être la coqueluche de… (même emploi métaphorique que être coiffé, être toqué de…)[3].

Agent causal[modifier | modifier le code]

L'agent causal de la coqueluche est Bordetella pertussis, du genre Bordetella (qui comprend une dizaine d'espèces) de la famille des Alcaligenaceae.

Microbiologie[modifier | modifier le code]

B. pertussis est classiquement identifié comme le seul agent responsable de la coqueluche humaine, l'Homme étant le seul réservoir de B. pertussis. D'autres espèces voisines comme B. parapertussis, B. olmesii peuvent causer des toux ressemblant à la coqueluche mais sous des formes mineures. B. bronchoseptica peut infecter des personnes immunodéprimées[5].

Si B. pertussis n'infecte que les humains, d'autres espèces peuvent infecter les oiseaux (B. avium et B. hinzii), B. parapertussis et B. bronchoseptica pouvant infecter d'autres mammifères que l'homme[5].

Les trois espèces B. pertussis, parapertussis et bronchoseptica, sont génétiquement très proches, et des indices suggèrent que B. pertussis aurait évolué à partir d'une souche ancestrale de B. bronchoseptica (divergence qui se serait produite au moyen âge)[6]. La bactérie aurait évoluée par réduction du génome avec acquisition de gènes de virulence permettant de passer d'une adaptation générale aux mammifères à une adaptation stricte à l'Homme[7].

Mécanismes d'action[modifier | modifier le code]

Les Bordetella sont des bactéries pathogènes pour l'arbre respiratoire des mammifères. Une fois dans les voies respiratoires, la bactérie Bordetella pertussis se multiplie sur l’épithélium cilié respiratoire de la trachée et des bronches. Elle diffuse plusieurs toxines spécifiques qui provoquent la maladie : la coqueluche est une maladie toxinique.

Ces toxines, produites et sécrétées par les Bordetella, sont des adhésines qui permettent d'adhérer à la surface des cellules de l'hôte, et des toxines qui les détruisent. Les mécanismes précis restent encore mal connus, par exemple pour expliquer les quintes paroxystiques de la coqueluche. La principale toxine de B. pertussis est la toxine PT (Pertussis toxin (en)) ; outre ses effets toxiques directs, elle inhiberait la réparation des lésions inflammatoire (ce qui expliquerait la longue durée de la maladie), tout en étant fortement immunogène (d'où l'utilisation de PT inactivée dans les vaccins)[5],[6].

Structure moléculaire de la Pertussis toxin composée de 5 sous-unités S1 à S5.

Mode de transmission[modifier | modifier le code]

La coqueluche est une maladie infectieuse très contagieuse surtout dans sa première phase alors qu'elle passe souvent inaperçue. La transmission s’opère par voie aérienne, la bactérie à l’origine de la maladie se propageant par des gouttelettes de salive expulsées lors de la toux ou d'un éternuement.

La source de contamination est essentiellement constituée par les enfants d’âge préscolaire ou scolaire (maladie infantile), et aussi par les adultes et sujets âgés dont les symptômes sont souvent mal identifiés (porteurs sains). Le taux d’attaque est de 70-80 % si le contact est proche. Dans tous les cas, une enquête doit être menée autour du sujet malade pour dépister les contaminateurs et les cas secondaires. Ceci permet une action préventive en traitant rapidement les autres malades pour éviter la propagation de la maladie, notamment chez les sujets à risque : nouveau-nés, petits nourrissons et femmes enceintes, asthmatiques, etc.

Les facteurs de risque de contamination sont notamment la promiscuité avec un malade par exposition aux sécrétions émises lors de la toux prolongée et répétée, surtout dans une enceinte petite et fermée, et quand le contaminateur se trouve dans une phase plus précoce de sa maladie, dont la contagiosité diminue avec le temps : maximale en phase catarrhale (où le patient tousse), et devenant nulle après cinq jours de traitement antibiotique efficace. Sans traitement, la phase contagieuse peut durer trois semaines.

Une toux chronique non diagnostiquée sur trois chez l'adulte est le fait d'une personne atteinte de coqueluche[8].

Formes cliniques[modifier | modifier le code]

Les symptômes de la coqueluche sont variables selon l'âge et le statut vaccinal des individus[9].

La coqueluche est une maladie immunogène, mais pas pour toute la vie. L'immunité conférée par l'infection « naturelle » dure en moyenne 12 à 15 ans (extrêmes 3 ans et demi à 30 ans), alors que la protection vaccinale est de l'ordre de 8 à 10 ans[5],[10].

Dès lors, il existe un déclin immunitaire avec le temps. Des adolescents, adultes et personnes âgées, anciennement vaccinés sont susceptibles de présenter ou de transmettre une coqueluche[5].

Forme classique de l'enfant non vacciné[modifier | modifier le code]

La période d'incubation dure de 7 à 10 jours dans la plupart des cas, mais qui peut aller jusqu'à 3 ou 4 semaines dans quelques cas. Classiquement, la maladie évolue en trois phases[11],[5].

Phase d'invasion ou catarrhale[modifier | modifier le code]

La phase d'invasion dure une à deux semaines. Elle se caractérise par des signes non spécifiques, évoquant une infection rhino-pharyngée : rhinite, rhinorrhée, éternuement, toux, la fièvre est absente ou modée… À son début, la coqueluche peut être confondue avec un simple rhume[5],[12].

À la différence d'une infection virale banale, la toux s'aggrave progressivement pour devenir spasmodique (quinte de toux), émétisante (accompagnée de vomissement), et nocturne[10].

Phase paroxystique[modifier | modifier le code]

Elle dure en moyenne 4 à 6 semaines. La toux s'est organisée en paroxysmes caractéristiques de la coqueluche. Chaque paroxysme comprend[11],[5] :

Quinte paroxystique de la coqueluche.
  • une série de secousses expiratoires sonores, produites au cours d'une même expiration, qui interdit l'inspiration ;
  • suivie d'une longue reprise inspiratoire, bruyante (« le chant du coq »).
  • ces paroxysmes épuisent et suffoquent, prédominant la nuit, ils se terminent par des vomissements glaireux.

Les quintes de toux peuvent être déclenchées par de multiples stimuli : alimentation, émotion, cri, pleurs, rire, effort… Leur nombre augmente progressivement jusqu'à plus de 50 par jour[10].

Entre les quintes, l'enfant reste asymptomatique et reprend son repos ou ses activités, il n'y a pas de fièvre. Les auteurs historiques décrivaient le « seul signe objectif qui affirme une coqueluche sans avoir entendu la quinte », l'ulcération sublinguale située au frein lingual, là où le frein frotte brutalement aux incisives inférieures au cours de quintes répétées[13].

Phase de déclin et de convalescence[modifier | modifier le code]

Les quintes diminuent de durée, de fréquence et d'intensité, mais une toux chronique, non paroxystique, peut durer encore 6 semaines. Dans les mois qui suivent, une infection virale respiratoire banale peut déclencher chez l'enfant un tic coqueluchoïde (toux reproduisant le modèle paroxystique)[11],[5].

Forme du nourrisson[modifier | modifier le code]

Chez le petit nourrisson non encore, ou incomplètement vacciné, en général de moins six mois, le tableau clinique est moins typique. Après une phase catarrhale, la toux devient quinteuse, le plus souvent sans « le chant du coq », les apnées et les accès de cyanose sont au premier plan, nécessitant une surveillance de tous les instants.

Avant l'âge de trois mois, ces quintes sont mal tolérées. Elles peuvent être asphyxiantes, avec bradycardie profonde et vomissements compromettant l'alimentation, avec déshydratation et dénutrition[10].

En France, l'hospitalisation des nourrissons de moins de six mois, suspects de coqueluche, est quasi systématique (en 2013, 94 % d'entre eux ont été hospitalisés, dont 30 % en réanimation à cause de complications, avec 3 % de létalité[9]). En réanimation, il s'agit surtout de nourrissons de moins de trois mois atteints de coqueluche maligne potentiellement mortelle (détresse respiratoire, tachycardie, défaillance multiviscérale…)[10].

Forme de l'adolescent et de l'adulte[modifier | modifier le code]

Chez l'adolescent et l'adulte (déjà vacciné, ayant eu la coqueluche, ou les deux), la coqueluche est variable, selon l'immunité protectrice résiduelle. Elle peut se présenter de façon classique, mais plus souvent sous une forme mineure, difficile à reconnaitre par les cliniciens, par exemple devant une toux banale qui dure, faisant penser à une bronchite ou un équivalent d'asthme. Le principe est d'évoquer une coqueluche devant une toux sans cause évidente, qui s'aggrave après la première semaine ou qui persiste simplement plus de trois semaines[5],[11].

Formes compliquées[modifier | modifier le code]

En dehors de la coqueluche maligne des petits nourrissons non encore vaccinés, les complications de la coqueluche sont rares ou très rares depuis le recours à la vaccination. Néanmoins la coqueluche peut entraîner plusieurs types de complications[5],[11].

  • Les complications infectieuses (surinfections virales et bactériennes) s'annoncent par l'apparition d'une fièvre : otite, pneumonie, atélectasie avec surinfection…

Le décès peut survenir chez les petits nourrissons hospitalisés, et plus rarement chez les adultes âgés (plus de 49 ans) souffrant aussi de comorbidités[5].

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Devant une forme classique, le diagnostic clinique est très évocateur et souvent suffisant (caractéristiques de la toux, sa durée, identification d'un contaminateur), mais les autres formes moins typiques nécessitent des examens de confirmation[10].

Diagnostic différentiel[modifier | modifier le code]

Dans les cas atypiques, il faut discuter d'autres causes de toux rebelle, en fonction du terrain[11] :

Un syndrome coquelucheux (forme clinique similaire à une coqueluche) peut se voir plus rarement dans d'autres infections respiratoires : à Chlamydia trachomatis, à virus respiratoire syncitial (bronchiolite), à adénovirus[11]

Examens d'orientation[modifier | modifier le code]

À la phase paroxystique, l'hémogramme montre une hyperleucocytose (de 15 000 à plus de 50 000 / mm3), et une forte lymphocytose (60 à 90 %). Une thrombocytose est fréquente chez le nourrisson[11].

La radiographie pulmonaire peut montrer des opacités près des bronches hilaires, une atélectasie, plus rarement un emphysème pulmonaire ou un emphysème sous-cutané cervical (au niveau du cou)[11].

Diagnostic biologique[modifier | modifier le code]

B. pertussis poussant en milieu de culture.

La confirmation biologique est indiquée pour plusieurs raisons : arrêt de la transmission par le traitement précoce des personnes contagieuses (celles qui toussent) ; protection des personnes en contact avec la personne infectée ; prise en charge précoce des sujets à risque de complications (jeunes nourrissons)[14].

PCR et mise en culture[modifier | modifier le code]

Dans les trois premières semaines de toux, le germe est identifié dans les sécrétions respiratoires (prélèvement naso-pharyngé par aspiration ou écouvillonnage). Cet examen est particulièrement utile lors de la phase catarrhale et dans les formes atténuées de la coqueluche[11]. Cette limite de trois semaines explique que, le plus souvent, le diagnostic de certitude est porté sur des cas secondaires (cas contaminés par un cas index), et non pas sur le cas index[9].

La technique de PCR en temps réel (PCR tr) utilisée en routine identifie les Bordetella, sans distinction d'espèces, d'autres PCR tr ciblent des séquences très spécifiques qui permettent de les distinguer (pertussis, parapertussis, holmesi, bronchiseptica)[11].

La mise en culture sur milieux spécifiques (milieu Bordet-Gengou, milieu Regan Lowe) permet, en sus de l'identification, de suivre l'évolution des populations bactériennes : résistance aux antibiotiques, pression de sélection induite par la vaccination[9].

Sérologie[modifier | modifier le code]

La sérologie identifie les anticorps spécifiques dirigés contre la toxine de B. pertussis dans le sérum d'un sujet non vacciné. Il existe toutefois un manque de standardisation qui rend leur interprétation incertaine (pas de distinction entre anticorps induits par la maladie, et ceux d'origine vaccinale ou maternelle – pour les nourrissons de moins de six mois –). Les tests commercialisés manquent de spécificité et sensibilité [9],[15].

La sérologie n'est plus recommandée en France, où elle n'est plus remboursée depuis 2011. La seule sérologie validée est celle du centre national de référence (CNR), réalisée dans le contexte de cas groupés[11].

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

Pour l'épidémiologie historique, voir la section Histoire. Au XXIe siècle, malgré une couverture vaccinale mondiale élevée (estimée en 2014 à 86 %), la coqueluche reste une maladie endémique avec de fréquentes épidémies sporadiques survenant en différents points du monde, touchant les pays en développement et les pays développés[5],[16].

Surveillance[modifier | modifier le code]

La surveillance et l'estimation de la maladie se heurte à plusieurs difficultés. De nombreux pays développés ont des systèmes limités de surveillance, des pays en développement ne disposent pas de laboratoires pour confirmer le diagnostic de coqueluche (notamment la PCR). De plus, l'OMS signale que les définitions standards de cas cliniques de coqueluche ne sont pas appliqués de façon uniforme par tous les pays[5].

En France, la surveillance épidémiologique systématique de la coqueluche a été supprimée en 1986 en raison de la quasi-disparition de la coqueluche (transmission d'enfants à enfants). Après 10 ans d'arrêt, avec la recrudescence de la maladie (par transmission adultes-adolescents à nouveau-nés) la surveillance en France est principalement assurée par trois systèmes[17] :

  • Le Centre National de Référence (CNR) de la coqueluche et des autres bordetelloses (surveillance microbiologique des infections à Bordetella)[18], créé en 1993[9] ;
  • Le réseau RENACOQ (créé en 1996) composé de 43 centres hospitaliers pédiatriques en 2015, représentant 30 % des hospitalisations pédiatriques (de 1996 à 2015, signalement des cas de moins de 17 ans, et depuis 2016, uniquement les nourrissons hospitalisés de moins de 6 mois)[9] ;
  • Le réseau Sentinelles composé de médecins libéraux qui signalent la coqueluche depuis 2017 (cas confirmés par PCR)[17].

Données[modifier | modifier le code]

La coqueluche touche toutes les tranches d’âge, mais ses manifestations cliniques varient en fonction de l’âge. Elle peut survenir chez des individus préalablement vaccinés ou qui ont déjà été infectés, mais en ce cas, le tableau clinique est atténué. Dans les populations très majoritairement vaccinées, la population la plus vulnérable et la quasi-totalité des décès concernent les nourrissons de moins d'un an tandis que, chez les populations non vaccinées, la maladie touche plutôt les enfants plus âgés. La coqueluche est une maladie qui peut mettre en jeu le pronostic vital du nourrisson avec un taux de létalité de 1 à 3 %[11].

La coqueluche évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans[19]. Si la vaccination a nettement réduit l'incidence et la gravité de la maladie, elle n'a guère changé cette périodicité, ce qui suggère qu'elle a peu d'impact sur la circulation de B. pertussis[20].

Niveau mondial[modifier | modifier le code]

Décès par coqueluche par million de personnes (estimations OMS en 2019), du jaune clair (moins de 1,5) au brun foncé (plus de 100).

En 2008, L'Organisation mondiale de la santé (OMS) donne une estimation de 16 millions de cas de coqueluche dans le monde, dont 95 % dans les pays en développement, avec 195 000 enfants décédés de cette maladie[21].

En 2013, l'OMS recense officiellement 136 036 cas de coqueluche en 2013[5] dont le décès de 63 000 enfants de moins de 5 ans[16].

L'écart entre les estimations et les signalements officiels tient à une incertitude considérable due, entre autres, à la rareté des données de surveillance fiables en provenance des pays en développement[16].

Une résurgence de la coqueluche est observée en particulier chez les adultes et les adolescents qui étaient anciennement vaccinés[22]. Cette résurgence varie selon la couverture vaccinale, les modifications vaccinales (type de vaccin, calendrier vaccinal) et l'utilisation de la PCR (diagnostic plus précis qui fait reconnaitre des cas de coqueluche auparavant non décomptés)[20].

Pays développés[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, une résurgence de coqueluche commence dans les années 1980. Dans les années 2010, les cas signalés fluctuent entre 20 000 et plus de 40 000 cas par an. Cette résurgence s'observe en particulier chez les adolescents et les adultes anciennement vaccinés. Le même phénomène s'observe au Canada, mais avec quelques différences (résurgence plus ou moins fortes selon les tranches d'âge), ce qui serait lié à des différences de calendrier vaccinal avec les États-Unis (âges de la primo-vaccination, et des doses de rappel)[20].

En Australie, cette résurgence s'est manifestée avec une épidémie survenue de 2008 à 2012 (173 cas pour cent mille habitants en 2011), et en Nouvelle-Zélande avec des épidémies en 2011-2013 et 2017-2018[20].

En Europe, cette résurgence se produit une quinzaine d'années après celle des États-Unis. Selon l'ECDC, plus de 40 000 cas ont été signalés en 2012, et plus de 35 000 en 2018. Les augmentations les plus fortes sont observées en Pologne, au Pays-Bas, et en Angleterre[20].

En Suisse, de 2010 à 2014, 8700 cas de coqueluche ont été enregistrés en moyenne chaque année. La part des adolescents et des adultes parmi les patients tend à augmenter. Environ trente enfants sont hospitalisés chaque année à cause d'une coqueluche, surtout des nourrissons, et quatre décès liés à la coqueluche ont été déclarés au cours des 15 dernières années[23].

En France, sur la période 2017-2020, selon le Réseau Sentinelles, le taux d'incidence est estimé à 17 pour cent mille habitants en 2017, puis 10 et 15 pour cent mille habitants en 2018 et 2019. Du fait de la pandémie de COVID-19, ce chiffre est tombé à 3/100 000 en 2020. Le pic d’incidence durant les années 2017-2019 avait principalement lieu au cours des mois de mai et juin. Concernant le profil des patients, les cas concernaient surtout des femmes (63%, p=0,004), et des sujets âgés de 15 ans ou plus (66%, âge médian 31,5 ans). Il s'agit cependant d'une sous-estimation, compte tenu des spécificités du Réseau Sentinelles (non prise en compte des cas asymptomatiques, par exemple)[24].

Selon le Réseau Renacoq, entre 2010 et 2015, l'incidence moyenne annuelle de la coqueluche en France serait de 276 pour cent mille, dont 31 à 42 % chez les nourrissons de moins de 3 mois[11].

Pays en développement[modifier | modifier le code]

À de rares exceptions près, dans les pays d'Afrique, de la méditerranée orientale et d'Asie, les systèmes nationaux de surveillance de la coqueluche sont peu fiables (suspicion clinique sans confirmation en laboratoire) ou inexistants[20].

En Afrique, des études indiquent que la coqueluche continue de circuler parmi les enfants africains, malgré les programmes de vaccination, avec un risque accru chez les malnutris et les infectés par VIH. En Asie, des épidémies sont survenues au Pakistan (2004-2006), en Inde (2007), Afghanistan (2007-2008), et Japon (2008-2011) ; puis dans les années 2010 en Chine, Taiwan et Corée du Sud[20].

En Amérique Latine, la qualité des systèmes de surveillance est variable ou incertaine. Une résurgence parait s'observer en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Pérou, Chili) mais pas ou peu en Amérique centrale (Salvador, Honduras, Guatemala, Panama)[20].

Explications[modifier | modifier le code]

Les raisons d'une résurgence de la coqueluche sont mal comprises, et attribuées à de nombreux facteurs[25]. Le principal facteur généralement reconnu est la durée limitée de la protection vaccinale[7].

Dans les pays à faible couverture vaccinale, la transmission dominante de la coqueluche reste celle d'enfants à enfants. L'incidence de la maladie est forte, avec un pic unique autour de la tranche d'âge des enfants de six ans. Dans les pays à forte couverture vaccinale, l'incidence de la maladie est beaucoup plus faible, mais le pic unique des enfants a été remplacé par un double pic : celui des nourrissons non ou incomplètement vaccinés (cas graves) et celui des jeunes adultes (cas atypiques de toux banale)[7],[11].

Durée limitée de la protection vaccinale[modifier | modifier le code]

La protection conférée par les vaccins à germe entier est de l'ordre de 5 à 14 ans, et celle des vaccins acellulaires de 4 à 7 ans. À partir des années 1990, les vaccins acellulaires (plus sûrs que les premiers) ont progressivement remplacé les vaccins à germe entier[15] (voir section Histoire).

Les personnes anciennement vaccinées, ayant perdu leur immunité en l'absence de rappels naturels ou vaccinaux, peuvent représenter un réservoir important de la maladie et devenir une source majeure de transmission aux nourrissons. Ce phénomène est à l'origine de diverses stratégies vaccinales, telles que l'instauration de doses de rappel chez l'adolescent (11-13 ans en France) ou le « cocooning » qui consiste à vacciner toute personne en contact étroit et durable avec un nourrisson de moins de six mois[11],[26].

Autres facteurs de résurgence[modifier | modifier le code]

Les autres causes sont nombreuses, mais le plus souvent considérées comme secondaires ou controversées. Il peut s'agir de politique vaccinale : baisse de couverture vaccinale, hésitation ou opposition vaccinale (poches de population non ou sous-vaccinées), modifications du calendrier vaccinal (âges de la primovaccination et des rappels)[5],[7].

Des auteurs insistent sur des facteurs biologiques comme des évolutions de B. pertussis sous pression vaccinale (apparition de nouveaux variants devenus plus contagieux). D'autres sur des meilleurs systèmes de surveillance ou de diagnostic (comme la PCR) qui amènent à reconnaitre un plus grand nombre de cas[27].

Traitement[modifier | modifier le code]

Les malades doivent être isolés, à l'hôpital comme au domicile familial, avec des mesures de protection (masque chirurgical et hygiène des mains). La durée de l'isolement est de 3 semaines en l'absence de traitement, et de 5 jours avec une antibiothérapie adaptée, abaissée à 3 jours en cas de traitement par azithromycine[11].

Antibiothérapie[modifier | modifier le code]

Le traitement fait appel essentiellement à des antibiotiques (macrolides) dans les trois premières semaines d'évolution. Les deux macrolides privilégiés sont l'azithromycine et la clarithromycine[11],[28].

L'antibiothérapie permet d'éliminer la présence de la bactérie dans le rhinopharynx, de réduire la période de contagiosité, et limiter la transmission à l'entourage. Elle a peu d'influence sur la fréquence et l'intensité des quintes et sur la durée de la maladie[11].

Des souches de B. pertussis résistantes aux macrolides ont été signalées en Chine, mais elles restent rares en Europe et en Amérique du Nord[28],[29].

Le cotrimoxazole est utilisé comme alternative en cas de contre-indication ou de mauvaise tolérance aux macrolides[5],[9].

Autres traitements[modifier | modifier le code]

Les traitements symptomatiques (fluidifiants, antitussifs, salbutamol, corticoïdes…) restent discutés au cours de la coqueluche, car mal évalués. Ils sont inutiles et non recommandés en général[11],[30]. La kinésithérapie respiratoire est contre-indiquée à la période des quintes.

Formes graves[modifier | modifier le code]

L’hospitalisation est fortement recommandée pour les nourrissons de moins de 3 mois, et elle est justifiée pour les nourrissons plus âgés en fonction de leur état clinique. Elle permet de mettre en place une surveillance plus étroite, notamment respiratoire, et d'assurer un nursing adapté (hydratation et nutrition) pendant la phase aiguë[11].

Un échange plasmatique peut être proposé au cours de formes malignes[5],[11].

Prévention[modifier | modifier le code]

Mesures collectives[modifier | modifier le code]

En France, les cas groupés de coqueluche (plus de deux) survenant dans une collectivité doivent être signalés au médecin inspecteur de santé publique de l'ARS par tout médecin en ayant connaissance[11]. L'objectif est non seulement de traiter le ou les cas index, mais aussi d'éviter les cas secondaires par prévention directe pour les cas contacts[9]. Aux États-Unis, le délai médian, entre le début d'une épidémie de coqueluche et la mise en œuvre de contre-mesures est de 40 jours[5].

En France, l'éviction scolaire pour coqueluche est fixée à 21 jours après le début de la toux., mais peut être réduite à 5 jours après antibiothérapie et à 3 jours s'il s'agit d'azithromycine[31]. Il n'y a pas d'éviction pour les sujets contacts asymptomatiques[11].

Une antibiothérapie préventive est recommandée pour toutes les personnes de l'entourage proche du malade (sujets à risques susceptibles de faire une forme grave de coqueluche, de décompenser une maladie sous-jacente, femmes enceintes…)[11].

En France, les personnes considérées comme protégées par la vaccination contre la coqueluche sont[11] :

  • les nourrissons âgés de 11 mois ou moins ayant reçu deux doses de vaccin ;
  • les enfants âgés de plus de 11 mois ayant reçu trois doses de vaccin, dont un rappel, la dernière dose remontant à moins de 5 ans ;
  • les adolescents âgés de plus de 16 ans, et les adultes ayant reçu une dose de vaccin depuis moins de 5 ans, quelque soit le nombre de doses antérieures.

Vaccination[modifier | modifier le code]

Dans les années 2000, la coqueluche est l'une des maladies les plus difficiles à éliminer pour lesquelles il existe un vaccin[32]. Elle peut de plus être particulièrement grave pour le nourrisson non vacciné, et auquel la mère ne transmet pas ses anticorps[32]. C'est pour cela qu'il est recommandé aux jeunes parents d'être vaccinés, pour ne pas contaminer leurs enfants qui seront vaccinés à partir de 2 mois. Le rapport bénéfice/risque a été évalué en faveur de la vaccination[réf. nécessaire] en France et en Suisse[23]. Ce n'est pas le cas en Allemagne.

Préparation d'une vaccination Diphérie-Tétanos-Coqueluche, Cannon Air Force Base 2012.

Il existe deux principaux types de vaccins :

  • les vaccins anti-coquelucheux à germes entiers : ils sont constitués de la bactérie entière Bordetella pertussis, bactérie responsable de la coqueluche, qui a été inactivée à la chaleur ou chimiquement. Le vaccin à germe entier offre une protection contre la maladie, mais pas contre l'infection : une personne ainsi vaccinée peut être porteuse asymptomatique de Bordetella pertussis[33] . Cependant ces vaccins peuvent comporter des réactions indésirables incitant les chercheurs à développer d'autres vaccins.
  • les vaccins anti-coquelucheux acellulaires : ils ont été développés au Japon dans les années 1970 - 1980. Ils comportent de 2 à 5 antigènes de Bordetella pertussis. Ils sont beaucoup plus coûteux que les vaccins à germes entiers, ce qui a retardé leur adoption dans les pays développés et est encore un obstacle à leur adoption dans les pays en voie de développement. Ils ont une efficacité inférieure de 5 à 10 % aux vaccins à germes entiers (une étude de 2003 donnait au vaccin acellulaire une efficacité équivalente[34]). Le recul est également insuffisant pour évaluer la durée de sa protection. Néanmoins, il présente une meilleure tolérance (moins d’effets indésirables).

Ces deux types de vaccins sont tous deux largement utilisés dans les pays occidentaux. Le deuxième vaccin présente moins d’effets secondaires que le premier mais il confère une moins bonne immunité. Certains pays utilisent donc le vaccin à germes entiers pour la primo-vaccination et le vaccin acellulaire pour les doses de rappel dans les tranches d’âge supérieures. D’autres, comme l’Allemagne et la Suède, utilisent le vaccin acellulaire aussi bien pour la primo-vaccination que pour les rappels.

Ces vaccins sont administrés en deux injections à 2 et 4 mois. Cependant, étant donné l’immaturité du système immunitaire des nourrissons, ils ne confèrent une immunité correcte que vers 4 à 6 mois. Cette population de nourrissons trop jeunes pour être complètement vaccinés ont les taux de morbidité et de mortalité les plus élevés[35]. Un rappel est ensuite recommandé à 11 mois, puis à 6 ans.

En France, un vaccin tétravalent contenant une dose de vaccin anti-coquelucheux acellulaire est destiné aux adolescents et adultes pour les rappels. En effet, à la suite de la recrudescence de la coqueluche, un rappel tardif à 11-13 ans est conseillé depuis 1998. De même, depuis 2004, ce rappel est également recommandé aux jeunes parents, aux personnes à risque et au personnel de santé en contact avec des nouveau-nés.

Un vaccin expérimental est en essai de phase 2 : BPZE1. Il s'agit d'un vaccin vivant introduit par voie nasale constitué de la bactérie modifiée par génie génétique : le gène de la toxine dermonécrotique est excisé, le gène de la cytotoxine trachéale remplacé par un gène hétérologue d'E. coli (gène ampG) et le gène de la toxine pertussique inactivé par remplacement d'acides aminés (Arg 9 remplacé par Lys, glu 129 remplacé par Gly[36].

Chez la femme enceinte[modifier | modifier le code]

En raison d'une recrudescence du nombre de cas de coqueluche dans le monde[35], il est recommandé dans un certain nombre de pays aux femmes enceintes de se faire vacciner. Cette vaccination apporte une protection au bébé importante et diminue le risque d'attraper la coqueluche de plus de 90 % jusqu'au 2ème mois et de 69 % la première année[37],[38],[35],[39]. L'enfant est normalement vacciné à 2 et 4 mois et est immunisé à partir de 6 mois contre la maladie. L'immunité est plus faible après la 8ème semaine et ce, malgré la première vaccination[40].

Effets indésirables de la vaccination[modifier | modifier le code]

Les effets indésirables peuvent inclure : fièvres, survenue d'érythème (rougeur cutanée), réactions du système nerveux par des convulsions, de spasmes des muscles, survenue de réactions inflammatoires, état de choc et autres réactions rares[41].

Les contre-indications peuvent inclure : des antécédents d'allergie, des réactions intenses à d'autres vaccins, les encéphalopathies évolutives, la fièvre (égale ou supérieur à 40 °C), une affection chronique, des affections graves de l'appareil pulmonaire. Lorsque la survenue de manifestations neurologiques est constatée, il est déconseillé de procéder aux injections suivantes.

Les études sur les effets indésirables des vaccinations maternelles n'ont pas montré d'effets indésirables graves chez la mère et l'enfant[35]. Une étude en Angleterre portant sur 20 074 femmes ayant reçu le vaccin durant leur grossesse montre qu'il n'y a pas de preuve de risques accrus pour la mère et l'enfant à naître[42].

Histoire[modifier | modifier le code]

Premières mentions[modifier | modifier le code]

Le prophète et le médecin persan, miniature repeinte vers 1645 du Golestan (Saadi) (Freer Gallery of Art).

L'histoire de la coqueluche avant le XXe siècle n'est pas claire. En 1886, l'historien allemand August Hirsch suggère que cette maladie serait apparue en Europe du nord au XVIe siècle. D'autres évoquent une origine orientale comme la Côte de Malabar[43]. En 1930, le bactériologiste français Charles Nicolle écrivait « la fièvre méditerranéenne est, sans doute, le meilleur exemple que nous puissions donner d'une maladie d'origine récente ; ce n'est pas le seul (…) La coqueluche n'est point, non plus, très ancienne »[44].

La maladie n'est pas décrite dans les textes médicaux de l'antiquité et du moyen-âge, soit parce qu'elle n'existait pas ou peu, soit parce qu'elle était « inapparente » aux yeux des médecins d'autrefois en étant confondue avec d'autres causes de surmortalité infantile (nourrissons et enfants en bas âge)[45].

Des études récentes suggèrent que la coqueluche serait mentionnée en Chine sous la dynastie Sui au VIIe siècle par Chao Yuanfang (en) sous l'appelation de « toux des cent jours »[5],[46]. En Perse, sous les Timurides, Baha Al-Dowleh Razi (ne pas confondre avec Rhazès) dit aussi Nurbakhshi (en) (1455-1509) aurait signalé trois épidémies de coqueluche à Herat et Ray survenues vers 1500 [47],[48].

En Europe, l'épidémie survenue à Paris en 1414 (où le terme de coqueluche/capuche apparait) est plutôt vue comme une épidémie de grippe sévère, tandis que la maladie décrite dans un texte coréen de 1433 serait plutôt le croup de la diphtérie[48].

La première description clinique de la maladie (clairement reconnue par les historiens) est celle du français Guillaume de Baillou (1538-1616), lors d'une épidémie sévère frappant les enfants de Paris au cours de l'été-automne de 1578. Selon lui, cette maladie portait déjà plusieurs noms populaires, sans être médicalement reconnue et il la nomme Tussis quintina, Tussis quintana ou Tussis quinta (toux avec une périodicité de 5 heures)[5],[47].

En Angleterre, la maladie est dite chyme cough (toux glaireuse) et William Harvey (1578-1657) en fait une maladie digestive de l'estomac. Puis elle est vue comme une maladie respiratoire de poitrine : Thomas Willis (1621-1675) décrit la tussis puerorum convulsiva dont la chincough (toux du menton) comme une forme longue à guérir mais rarement fatale, tandis que Thomas Sydenham (1624-1689) insiste sur la whooping cough (toux criarde) comme une forme sévère nécessitant un traitement d'urgence rigoureux[43],[49].

Épidémiologie historique[modifier | modifier le code]

Les premières statistiques considérées comme fiables sur la coqueluche sont celles du suédois Nils Rosén von Rosenstein (1706-1773) qui en fait une maladie infantile courante, de gravité variable. En Angleterre, en 1701, les termes chincough et whooping cough apparaissent comme des causes de mortalité dans les Bills of Mortality (en) (registres de mortalité) de la ville de Londres. Au cours du XVIIIe siècle, ces premières statistiques (Suède, Angleterre) indiquent une augmentation continue des décès attribués à la coqueluche, par exemple à Londres, sur deux périodes de 15 ans, de 119 décès (1702-1717) à 4252 (1762-1777)[43].

Taux de mortalité par coqueluche pour 100000 Français de 1925 à 1999[50]

En Angleterre et au Pays de Galles, le pic de mortalité par coqueluche atteint un pic dans les années 1870 : de l'ordre de 1500 décès annuels par million d'enfants de moins de 15 ans. Cette mortalité touche surtout les enfants des classes laborieuses, le décès étant le plus souvent lié à des complications respiratoires. À partir des années 1880, le taux de létalité commence à décliner, surtout en zone rurale, alors que les zones urbaines et industrielles, le déclin est plus lent : de 10 % (années 1880) à 1,1 % (dans les années 1940)[43].

Aux États-Unis, la coqueluche devient une maladie à déclaration obligatoire en 1922[43]. Jusqu'aux années 1940, 115 000 à 270 000 cas sont signalés chaque année, dont 5 000 à 10 000 décès. Avec la généralisation de la vaccination, le taux d'incidence de la coqueluche est réduit de 99 % (des années 1940 aux années 1970). Le point le plus bas est atteint en 1976 (mille cas) mais une résurgence se produit depuis les années 1980[20].

Microbiologie et vaccins[modifier | modifier le code]

Un vaccin français des années 1930, qui s'administrait par voie buccale[51].

Bactéries[modifier | modifier le code]

L'agent de la coqueluche – du moins l'agent principal –, la bactérie Bordetella pertussis, a été découvert par Jules Bordet et Octave Gengou dès 1900, mais son isolement n'a été réalisé par ces mêmes médecins qu'en 1906 après la mise au point du premier milieu de culture à base d'extrait de pommes de terre (milieu de Bordet et Gengou)[49].

La maladie fut reproduite pour la première fois en 1908 par Klimenko[52] chez le singe et le chien. Bordetella parapertussis, qui à la différence de B. pertussis n'est pas strictement humaine, fut isolée en 1938 par Eldering et Kendrick[53] : la maladie est appelée coqueluche lorsqu'il s'agit de B. pertussis et paracoqueluche lorsqu'il s'agit de B. parapertussis[49].

Vaccins historiques[modifier | modifier le code]

Dès 1913, Charles Nicolle propose un vaccin, qui ne donna pas satisfaction. En 1914, le premier vaccin contre la coqueluche est commercialisé aux États-Unis. Comme d'autres vaccins anticoqueluche de première génération (1913-1933), ces vaccins étaient obtenus par des moyens empiriques (préparations à partir de milieu de culture, en plusieurs injections intramusculaires ou sous-cutanées), et ils étaient utilisés à la fois comme moyen de traitement et de prévention, d'efficacité dite « inconstante »[54],[55].

Une meilleure compréhension des phases de croissance de B. pertussis conduit au raffinement des méthodes, notamment de purification, pour aboutir à des vaccins de deuxième génération, de façon standardisée et reproductible : c'est la mise au point, dans les années 1930, de vaccins à germe entier (bactéries tuées par la chaleur). C'est aussi le début des essais cliniques contrôlés du vaccin anticoqueluche selon des standards internationaux, notamment par les travaux de Pearl Kendrick et Grace Eldering (en)[55],[56].

Vaccins à germe entier[modifier | modifier le code]

Le vaccin anti-coqueluche a été recommandé aux États-Unis en 1944. Il s'administrait presque toujours chez les enfants en combinaison avec les vaccins contre la diphtérie et le tétanos[55],[56] (vaccin trivalent DTP Diphteria Tetanos Pertussis, ne pas confondre avec le vaccin DTP français Diphtérie Tétanos Polio).

En vert : cas signalés de coqueluche (Angleterre et Pays de Galles), en noir : couverture vaccinale des enfants à l'âge de deux ans (Angleterre seulement) pour la période 1940-2013.

En France, le premier vaccin coquelucheux a été introduit en 1959 (Vaxicoq) et la vaccination s'est généralisée à partir de 1966 grâce à l'introduction d'un vaccin quadrivalent combiné associant les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTCP et Tetracoq). Le maintien d'une bonne couverture vaccinale a permis de réduire de façon spectaculaire la morbidité et la mortalité coquelucheuse[57]. En 1995, le vaccin anticoquelucheux est aussi présent dans un vaccin pentavalent, avec en sus le composant haemophilus influenzae (Pentacoq).

Aux États-Unis, dans les années 1970, plusieurs controverses éclatent sur la vaccination contre la coqueluche : sur la véritable fréquence d'effets secondaires graves, notamment les encéphalopathies avec séquelles définitives, et la mort subite du nourrisson. Ces informations largement médiatisées ont conduit à une perte de confiance du public (chute des taux de vaccinations, hausse des plaintes, fabricants de vaccins se retirant du marché) et à une situation de crise profonde du programme américain de vaccination, aboutissant à la création du National Vaccine Injury Compensation Program (en) pour dédommager les victimes présumées et leur famille[58],[59].

Plusieurs pays ont alors plus ou moins abandonné la vaccination contre la coqueluche : Grande-Bretagne, Suède, Allemagne et Japon, entraînant le retour d'épidémies sévères. Par la suite, plusieurs études n'ont pas confirmé une augmentation de risque d'accidents neurologiques graves après vaccination à germe entier. La Grande-Bretagne a repris la vaccination avec le même vaccin, et la Suède l'a arrêtée jusqu'en 1996 en utilisant depuis le nouveau vaccin acellulaire[60],[59].

Vaccins acellulaires[modifier | modifier le code]

Les craintes du public concernant le vaccin à germe entier n'ont pas été levées par des études scientifiques, mais par le remplacement des anciens vaccins par de nouveaux dit acellulaires[59]. Ces vaccins ont été mis au point au Japon, basés non plus sur la bactérie entière, mais sur quelques antigènes (principalement la Pertussis toxin (en))[55].

Les pastilles Géraudel, à base de goudron de Norvège. Affiche de 1893, par Jules Chéret.

Les résultats encourageants du Japon incitent les pays industrialisés à développer d'autres vaccins acellulaires. Progressivement ces nouveaux vaccins remplacent les anciens, en Amérique du Nord et en Australie, dans la plupart des pays d'Europe (France 2006[60] ), et dans quelques pays d'Asie et d'Amérique latine, dans les années 1990-2000[55].

Traitements[modifier | modifier le code]

La diversité des thérapeutiques, chacune présentée en son temps comme « radicale », est considérable[13]. En médecine mapuche, les mères utilisaient l'héliothérapie en menant leurs enfants tousseurs au sommet d'un volcan pour jouer une journée entière sous le soleil[61].

En Occident, outre les traitements par ostéopathie[62] ou par homéopathie, il existe de nombreuses médications utilisées par les médecins pour calmer la toux de la coqueluche telles que la teinture de drosera, celle de belladone, des somnifères, le chlorhydrate de morphine, le bromoforme, chloroforme ou fluoroforme. En Allemagne, au début du XXe siècle, la quinine est le plus souvent utilisée. En France, des auteurs proposent des injections sous-cutanées de lait ou des intra-musculaires d'éther[13],[61].

Le goudron de Norvège, utilisé par voie orale, est très populaire jusqu'au début du XXe siècle. De fortes doses de vitamine D2 ou de vitamine C ont été préconisées. Il en est de même pour les agents physiques, comme les ultra-violets, l'ozonothérapie ou la radiothérapie [13],[63],[61].

Après un « vol coqueluche », les enfants sont sortis de l'avion (Pays-Bas, avril 1946).

Dans la première moitié du XXe siècle, des médecins proposent la « pneumothérapie » par air comprimé, par exemple en plaçant l'enfant sur le siège avant d'une automobile découverte allant jusqu'à 145 km/h[61]. Des essais en caisson dépressurisé ont même été conduits[64],[65].

Dans les années 1940 à 1960, les bienfaits d'un passage en altitude pour soigner cette maladie sont étudiés[61]. De nombreux enfants ont ainsi eu droit à un baptême de l'air, à l'occasion d'une coqueluche, parfois appelé « vol coqueluche ». Le docteur Jules Crochet, aviateur et médecin, pratiquait cette méthode à Reims (France)[66].

L'ensemble de ces méthodes, considérées comme historiques, a été abandonné, faute de répondre aux principes de médecine fondée sur les faits, notamment une définition claire des critères de diagnostic de coqueluche, et des essais cliniques contrôlés[67].

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