Utilisateur:Théo Vansteenkeste/Rance (fleuve)

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Rance
Illustration
La Rance à Dinan.
Caractéristiques
Longueur 102 km [1]
Bassin 1 195 km2
Bassin collecteur Rance
Débit moyen 12 m3/s
Régime pluvial océanique
Cours
Source Source de la Rance
· Localisation Collinée
· Altitude 260 m
· Coordonnées 48° 17′ 47″ N, 2° 32′ 17″ O
Embouchure Manche
· Localisation Dinard / Saint-Malo
· Altitude m
· Coordonnées 48° 38′ 35″ N, 2° 02′ 27″ O
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine
Régions traversées Bretagne

Sources : SANDRE, Géoportail et Banque Hydro

La Rance est un fleuve côtier de l'ouest de la France, au nord de la Bretagne. Elle prend sa source dans les monts du Mené à Collinée, dans le département des Côtes-d'Armor, et se jette dans la Manche entre Dinard et Saint-Malo dans le département d'Ille-et-Vilaine.

Hydronymie et toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la Rance est Renk en breton[2].

Il est attesté sous les formes Renc au IXe siècle, Rinctus, Rinctius au IXe-Xe siècle, Rentia au IXe siècle, Rentius au XIe siècle, Rentie au XIIe, Re(n)cem au XIIe, Rence et Rance au XIIe également[3].

Les linguistes ont anciennement attribué à Rinctius, un radical Rinc- issu du gaulois (autrement dit celtique continental) *rinc- « bruit strident »[4].

Cependant cette hypothèse est, selon Langouet et Souillet, incompatible avec la forme primitive du nom de la Rance désormais identifié dans Reginca. Il s'agit d'un dérivé formé avec le suffixe -inco sur la racine indo-européenne reg- « arroser, baigner », dont il existait probablement un produit en celtique[5],[6].

Son nom participe à la toponymie du canal d'Ille-et-Rance, à la communauté de communes Rance - Frémur, au SAGE Rance Frémur Baie de Beaussais[7] et à de nombreuses communes : Le Minihic-sur-Rance, Plouër-sur-Rance, Pleudihen-sur-Rance, Langrolay-sur-Rance, La Vicomté-sur-Rance, Saint-Samson-sur-Rance.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Rance est donc un fleuve côtier de Bretagne, elle prends sa source dans les Monts du Méné se jette dans la Manche sur la côte nord. Elle est longue de 103,56 km[1].

Localisation de la Rance en France

La Rance traverse deux départements et les communes suivantes (d’amont en aval) :


Le cours de la Rance peut être divisé en trois sections :

  • La Rance fluviale de la source jusqu'à hauteur d'Évran où le canal d'Ille-et-Rance la rejoint.
  • La Rance canalisée entre Évran et l'écluse du Châtelier.
  • La Rance maritime à partir de l'écluse jusqu'à la mer, son estuaire est barré par le barrage de la Rance.
  • auxquelles viens s'ajouter le canal d'Ille-et-Rance


Rance Fluviale[modifier | modifier le code]

La source de la Rance

La Rance prends sa source dans les Monts du Méné, à 258 m d'altitude, sur la commune de Collinée, dans les Côtes-d'Armor.

Elle se dirige vers l'Est jusqu'à Lanrelas, puis vers le Sud-est. Sur cette portion elle traverse les communes de CollinéeSaint-Jacut-du-MenéLangourlaSaint-VranMérillacSaint-LauneucÉréacLanrelasPlumaugatSaint-Jouan-de-l'IsleLa Chapelle-BlancheCaulnesGuittéGuenrocPlouasneSaint-MadenTréfumelSaint-JuvatLe Quiou puis Saint-André-des-Eaux.

Elle rejoint le Guinefort (une rivière de 18 18 km, en provenance de l'Ouest) et le Canal d'Ille-et-Rance, au niveau de la commune d'Évran.

À la hauteur de Guenroc, le barrage de Rophémel[8] créé une retenue de 5 milions de m3. Celle-ci alimente en eau potable la ville de Rennes. Le barrage fait 26 m de haut, pour une largeur de 126 m à son sommet, il abrite, en outre, une usine hydroélectrique.

La surface de bassin versant de la Rance est de 380 km2 en amont de Guenroc. Le module y est de 2,57 m3/s. Le débit spécifique est de 6,8 Litre/s par km2 et la lame d'eau écoulée dans son bassin versant de 214 mm/an. Ce sont des valeurs très faibles. Le débit journalier maximal a été mesuré le 5 janvier 2001 et était de 80,2 m3/s. À l'étiage le débit peut descendre jusqu’à 0,017 m3/s en cas de période quinquennale sèche.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Guenroc (Rophemel)
(données calculées sur 69 ans)
Source : Banque Hydro - Station J0621610 - La Rance à Guenroc[9]

Rance Canalisée et Canal d'Ille-et-Rance[modifier | modifier le code]

Le canal rejoint la Rance à la hauteur d'Evran, après avoir suivi le Linon (une rivière de 36 km) à partir de sa confluence avec le Donac. Elle coule, ainsi canalisée, jusqu'à l'écluse du Châtelier à Saint-Samson-sur-Rance.

Le fleuve s'élargie au niveau de Taden, formant un bassin appelé « plaine » localement, inutile cependant d'espérer y faire paître du bétail, c'est un site de repos pour les mouettes et autres canards. La route départementale 57, passant par l'écluse du Châtelier relie les lieux-dits « La Hisse » (rive Ouest) et « Lyvet » (rive Est).

Rance Maritime[modifier | modifier le code]

Carte touristique de la Côte d'Émeraude figurant la Rance maritime

Géologie[modifier | modifier le code]

Histoire humaine[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Les voies romaines à destination de Corseul franchissaient la Rance à Léhon et à Taden, des vestiges archéologiques ont été mis au jour sur cette commune, entre autre un petit temple[10] et un grand bâtiment[11]. Plus en aval un gué traversait alors la « Plaine de Mordreuc » et un deuxième permettait de rejoindre le « Mont Garrot » (Saint-Suliac) à « La Rigourdaine ».

Moyen-âge[modifier | modifier le code]

Au début du moyen-âge des moines mettent en place des bacs pour traverser le fleuve. Deux ponts qui subsistent toujours sont construits à Dinan et Léhon.

Ponts[modifier | modifier le code]

La Rance est traversée par de nombreux ponts, notamment, en remontant son cours de Saint-Malo à Léhon :

  • Le barrage de la Rance qui porte la route départementale D 168 depuis le 1er juillet 1967.
  • Le pont Châteaubriand (1991) portant la route nationale 176.
  • Le pont Saint-Hubert (1928, reconstruit en 1959), à quelques dizaines de mètres du précédent, portant la route départementale 366.
  • Le viaduc ferroviaire de Lessard (1879, reconstruit en 1950) portant la ligne de Lison à Lamballe (reliant Cherbourg à Brest).
  • L'écluse du Châtelier.
  • Le vieux pont de Dinan.
  • Le viaduc de Dinan (1858).
  • Le vieux pont de Léhon.

Bateaux de la Rance[modifier | modifier le code]

Un misainier typique de la Rance.

À compter de Saint-Servan-sur-Mer, le fleuve côtier comptait nombre d'entreprises de construction navale dont beaucoup ont depuis disparu. Elles fabriquaient notamment des bateaux typiques des bords de Rance, notamment des gabares de Pleudihen-sur-Rance chargées de l'approvisionnement en fagots de la proche cité corsaire et pour les fours à chaux de la grève éponyme de Saint-Servan, les waris, les doris et les canots de Rance, les macrotiers de Saint-Malo, les chippes de Saint-Suliac pour la pêche aux lançons, les bateaux carrelets du Châtelier, les plus grands cotres, sloops et bocqs aux voilures audacieuses pratiquaient le cabotage de saison en Rance, dans la Baie de Saint-Malo ou bien plus loin, etc.

Gestion et aménagement[modifier | modifier le code]

Aires protégées[modifier | modifier le code]

La quasi-totalité de l’estuaire de la Rance est couvert par plusieurs zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 et 2 :

  • Bras de Châteauneuf de 298 hectares [12] ;
  • Île Notre-Dame de 4 hectares [13] ;
  • Anse de la Richardais de 83 hectares [14] ;
  • Anse de Gareau en Saint-Suliac et La Ville-es-Nonais, de 90 hectares [15] ;
  • Anse de Pleudihen de 223 hectares [16] ;
  • l’estuaire de la Rance de 6356 hectares [17] qui est également un site naturel classé sur 3127 hectares depuis mai 1995[18] ;

Aménagement et projets de territoire[modifier | modifier le code]

Un projet de parc naturel régional est à l'étude sur l'ensemble Rance - Côte d'Emeraude, soit 66 communes, du Cap Fréhel à la Pointe du Grouin (Cancale), d'Ouest en Est, et de Saint-Malo à Guitté, 20 km au sud de Dinan, du Nord au Sud. La Rance et le secteur breton de la fameuse Mer des Faluns sont inclus dans ce périmètre.

L'idée est née vers 2003-2005, la Région Bretagne a lancé officiellement le projet en 2008. Sa conduite a été confiée à l'association COEUR Emeraude[19].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roger Gicquel et Max Aufret (photogr. Emmanuel Berthier), La Rance : De rives en îles, de cales en ports, Rennes, Ouest-France, coll. « Itinéraires de découverte », , 127 p. (ISBN 978-2-7373-2771-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Amand Dagn̈et, La Rance : ses sources, ses bords, description et folklore, Saint-Malo, (BNF 31987821)
    Réédité en 1987, 1988, 1993, Rue des scribes, Rennes, (ISBN 2-906064-09-2). Réédité en 2010, chez Pyrémonde.
  • Jules Haize, Le Légendaire de la Rance, Saint-Servan, J. Haize, imprimeur éditeur,
    Réédité en 1991, 1993, Rue des scribes, Rennes, (ISBN 2-906064-34-3).
  • Yann Février (photogr. Emmanuel Berthier), La Rance, Ouest-France, coll. « Nature des lieux », (ISBN 978-2-7373-5658-2, BNF 42680745)
  • Jean Le Bot, Les bateaux des côtes de la Bretagne Nord : aux derniers jours de la voile, Grenoble, Glénat, , troisième édition éd., 254 pages, plus plans des bateaux hors texte (ISBN 2-7234-1185-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La fiche du SANDRE n’indique que la commune de Quédillac, les autres se situent en fait le long de l’estuaire de la Rance qui fait partie du domaine public maritime.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sandre, « Fiche cours d'eau - La Rance (J0--016A) » (consulté le )Sandre, « Fiche cours d'eau - La Rance (J0--0160) » (consulté le )
  2. Résultats concernant « Rance » dans la base KerOfis de l’office public de la langue bretonne.
  3. Loïc Langouet et Guy Souillet, « Reginca et la baie de Saint-Malo dans l'Antiquité », ABPO, vol. 81, no 4,‎ (lire en ligne) : p. 663
  4. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire de noms de lieux, Paris, Robert, (ISBN 2-85036-195-X), p. 398
  5. Loïc Langouet et Guy Souillet, op. cit.
  6. Bernard Tanguy, « Toponymie, La Rance qui arrose », article de Bretagne Magazine n°3 nov.-déc.1998 - jan. 1999. p. 98.
  7. Site officiel du SAGE Rance Frémur Baie de Beaussais
  8. Marina Gasnier, « Centrale hydroélectrique du Barrage de Rophemel (Guenroc) », sur le site de l'inventaire du patrimoine en Bretagne
  9. [1]
  10. « Site gallo-romain de l'Asile des Pêcheurs à Taden », sur momentum.fr
  11. « Site gallo-romain des Boissières à Taden », sur momentum.fr
  12. ZNIEFF 530014344 - Bras de Châteauneuf sur le site de l’INPN.
  13. ZNIEFF 530014345 - Île Notre-Dame sur le site de l’INPN.
  14. ZNIEFF 530014342 - Anse de la Richardais sur le site de l’INPN.
  15. ZNIEFF 530014341 - Anse de Gareau sur le site de l’INPN.
  16. ZNIEFF 530014343 - Anse de Pleudihen sur le site de l’INPN.
  17. ZNIEFF 530014724 - Estuaire de la Rance sur le site de l’INPN.
  18. Liste des sites classés du département d’Ille-et-Vilaine
  19. Site de l'association de préfiguration du PNR Rance Côte d'Emeraude