Parcs nationaux du Québec
Les parcs nationaux du Québec sont des aires protégées créées par le gouvernement provincial du Québec dans le but de protéger des territoires représentatifs des régions naturelles de la province ou des sites à caractère exceptionnel tout en les rendant accessibles au public pour des fins d'éducation ou de récréations extensives. En date de mars 2024, le Québec compte vingt-huit parcs nationaux qui protègent une superficie de 42 765,57 km2, soit environ 2,6 % du territoire de la province[1],[2]. Ils sont pour la plupart administrés par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) à l'exception de quatre parcs administrés par Parcs Nunavik, et d'un parc administrés conjointement par Parcs Canada et la Sépaq.
Au Québec, les parcs gérés pour le gouvernement québécois comme les trois parcs gérés pour le gouvernement canadien sont appelés « parc nationaux ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Le premier parc national du Québec a été créé le . Il s'agit du parc du Mont-Tremblant, qui est le troisième parc de niveau provincial après le parc Algonquin, qui a été créé deux ans auparavant.
Dans le but de renforcer la protection dans ses parcs et de respecter les critères[3] de l'Union internationale pour la conservation de la nature pour les aires protégées, le gouvernement légiféra en 1977 avec la Loi sur les parcs[4]. Celle-ci divisa les parcs en deux catégories : les parcs de conservation, privilégiant la protection du territoire naturel et les parcs de récréation, qui permettaient l'installation d'équipement de récréation intensive.
C'est à partir de 1999 que la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) se vit octroyer le mandat de gérer tous les parcs du Québec. En 2001, le gouvernement changea le statut des parcs de récréation et de conservation sous un seul statut, celui de parcs nationaux. Ce changement a eu pour but de renforcer le volet de conservation des parcs[4].
Superficie
[modifier | modifier le code]La superficie des parcs nationaux du Québec varie selon qu'ils sont situés dans le Québec méridional, densément peuplé, ou dans le Québec septentrional, très faiblement peuplé. Ainsi, les parcs situés dans le sud du Québec sont généralement de petite taille.
- 0 à 100 km2 : 11 parcs
- 100 à 500 km2 : 8 parcs
- 500 à 1 000 km2 : 3 parcs
- 1000 à 10 000 km2 : 3 parcs
- 10 000 km2 et plus : 1 parc
Zonage
[modifier | modifier le code]Pour rencontrer l’objectif de conservation, un système de zonage a été mis en place. Le zonage a entre autres la fonction de distinguer les aires de grande fragilité et celles à bonne capacité de support. Les zonages sont :
- Zone d'accueil et de service
- Zone d'ambiance
- Zone de préservation
- Zone de préservation extrême
La zone d'accueil et de service est, comme son nom l'indique, généralement l'endroit où les visiteurs entrent dans le parc. Les restrictions à l’aménagement sont moins importantes que dans les autres secteurs. C'est pourquoi on y retrouve l'accueil, des campings avec services, des aires de jeux, des blocs sanitaires.
La zone d'ambiance est la région d'un parc où il est possible de pratiquer des sports qui permettent la découverte de la nature tout en ayant un faible impact sur le milieu, comme la randonnée pédestre ou la raquette. Généralement, les aménagements sont de moindre envergure que dans la zone de service.
La zone de préservation a une capacité de support et de régénération limitée et abrite souvent des espèces végétales et animales particulières, rares ou fragiles. L’utilisation du territoire y est réduite et fortement encadrée. Mis à part quelque belvédère, les aménagements sont inexistants.
La zone de préservation extrême est interdite à toute circulation et aménagement. Pour s'y rendre, il faut détenir une autorisation du directeur du parc et avoir un but scientifique. On y retrouve souvent des espèces rares et sensibles au dérangement.
La protection de certains écosystèmes fragiles ou exceptionnels se fait par l'entremise de règlements stricts. La coupe de bois, l'exploitation minière, pétrolière et énergétique ainsi que la chasse et le piégeage sont formellement interdits. Par contre, la pratique de sports de plein-air comme la marche en montagne, la raquette, le canot ou le vélo sont acceptés et s'inscrivent dans le mandat de découverte des parcs. Plusieurs autres activités d'interprétation du milieu naturel sont offertes et les nombreux guides naturalistes présents sont là pour répondre à vos questions. Depuis 1999, la gestion des activités et des services de ces milieux est confiée à la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ). Par ailleurs, les parcs au nord du 55e parallèle sont gérés par l'Administration régionale Kativik.
En 2001, les parcs québécois devinrent des parcs nationaux. Même si plusieurs y voient une connotation politique (plusieurs personnes voient le Québec comme une nation et non comme une province) l'appellation 'national' indique que les parcs respectent des normes établies par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon l'UICN, un parc national est une aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives.
Liste des parcs nationaux du Québec
[modifier | modifier le code]- Parc faisant partie du patrimoine mondial de l'Unesco
- Parc faisant partie d'une réserve de biosphère
Parc national | Image | Superficie km² |
Constitution | Région
(MRC) |
Gestionnaire |
---|---|---|---|---|---|
Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé[5] | 5,80 | 1985 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine | Sépaq | |
Gaspésie[6] | 802,00 | 1981 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine | Sépaq | |
Bic | 33,20 | 1984 | Bas-Saint-Laurent | Sépaq | |
Grands-Jardins[7],[8] | 318,90 | 1981 | Capitale-Nationale | Sépaq | |
Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie[9] | 224,90 | 2000 | Capitale-Nationale
(Charlevoix et Charlevoix-Est) |
Sépaq | |
Jacques-Cartier[8] | 670,60 | 1981 | Capitale-Nationale | Sépaq | |
Lac-Témiscouata | 176,50 | 2009 | Bas-Saint-Laurent | Sépaq | |
Miguasha[10] | 0,62 | 1985 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
(Avignon) |
Sépaq |
Bassin sud du Saint-Laurent
[modifier | modifier le code]Parc national | Image | Superficie km² |
Constitution | Région
(MRC) |
Gestionnaire |
---|---|---|---|---|---|
Frontenac | 156,50 | 1987 | Estrie | Sépaq | |
Mont-Mégantic[11] | 59,90 | 1994 | Estrie | Sépaq | |
Mont-Orford | 58,37 | 1979 | Estrie | Sépaq | |
Yamaska | 13,40 | 1983 | Estrie | Sépaq" | |
Îles-de-Boucherville | 8,14 | 1984 | Montérégie | Sépaq | |
Mont-Saint-Bruno | 8,84 | 1985 | Montérégie | Sépaq |
Bassin des Outaouais
[modifier | modifier le code]Parc national | Image | Superficie km² |
Constitution | Région
(MRC) |
Gestionnaire |
---|---|---|---|---|---|
Mont-Tremblant | 1 510,10 | 1981 | Laurentides | Sépaq | |
Oka | 23,70 | 1990 | Laurentides | Sépaq | |
Plaisance[12] | 28,10 | 2002 | Outaouais
(Papineau) |
Sépaq | |
Opémican | 252,50 | 2013 | Abitibi-Témiscamingue | Sépaq | |
Aiguebelle | 268,30 | 1985 | Abitibi-Témiscamingue | Sépaq |
Parcs du Nord et Nord-est
[modifier | modifier le code](Bassins marins).
Parc national | Image | Superficie km² |
Constitution | Région
(MRC) |
Gestionnaire |
---|---|---|---|---|---|
Kuururjuaq | 4 460,80 | 2009 | Nord-du-Québec
(Kativik) |
Parcs Nunavik | |
Pingualuit | 1 133,90 | 2004 | Nord-du-Québec
(Kativik) |
Parcs Nunavik | |
Tursujuq | 26 121,00 | 2013 | Nord-du-Québec
(Kativik) |
Parcs Nunavik | |
Ulittaniujalik | 5 293,00 | 2016 | Nord-du-Québec
(Kativik) |
Parcs Nunavik | |
Anticosti | 571,80 | 2001 | Côte-Nord
(Minganie) |
Sépaq | |
Monts-Valin | 153,60 | 1996 | Saguenay–Lac-Saint-Jean | Sépaq | |
Pointe-Taillon | 97,50 | 1985 | Saguenay–Lac-Saint-Jean | Sépaq | |
Fjord-du-Saguenay | 326,70 | 1983 | Saguenay–Lac-Saint-Jean (Le Fjord-du-Saguenay),
Capitale-Nationale (Charlevoix-Est) et Côte-Nord (La Haute-Côte-Nord) |
Sépaq |
Parc marin
[modifier | modifier le code]Parc national | Image | Superficie km² |
Constitution | Région
(MRC) |
Gestionnaire |
---|---|---|---|---|---|
Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent[13] | 1 246,00 | 1998 | Capitale-Nationale (Charlevoix-Est),
Côte-Nord (La Haute-Côte-Nord) Saguenay–Lac-Saint-Jean (Le Fjord-du-Saguenay), Bas-Saint-Laurent (Kamouraska, Les Basques et Rivière-du-Loup) |
Parcs Canada et Sépaq |
Réserve de parc national
[modifier | modifier le code]En plus des parcs nationaux, le ministère a aussi désigné des territoires comme étant des « réserves de parc national ». Ces territoires, bien qu'il s'agisse d'aires protégées, n'ont pas la même protection juridique que celle des parcs[14]. Ces territoires sont exclusivement au Nunavik, le ministère préfère le statut de réserve de biodiversité pour les autres régions du Québec.
Réserve de parc national | Superficie km² |
Mise en réserve | MRC |
---|---|---|---|
Assinica | 3 193,00 | 2011 | Jamésie |
Baie-aux-Feuilles | 3 868,10 | 2008 | Kativik |
Collines-Ondulées | 1 659,50 | 2008 | Kativik |
Iluiliq | 1 263,00 | Kativik | |
Monts-de-Puvirnituq | 3 159,00 | Kativik |
Projets de parc national
[modifier | modifier le code]Des recherches seront menées en vue de procéder à l'acquisition de connaissances concernant deux autres projets au Nunavik, soit :
- du Cap-Wolstenholme
- de la Baie-aux-Feuilles
La création de deux parcs est aussi envisagée en forêt boréale, en partenariat avec les Cris. Il s'agit des projets de parc national :
- Nibiischii (anciennement intitulé Albanel-Témiscamie-Otish)
- Assinica
Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec a également entrepris des études préliminaires concernant d'autres projets de parc national :
- Harrington-Harbour
- Natashquan-Aguanus-Kenamu
Des consultations publiques ont aussi été tenues pour l'agrandissement des parcs nationaux du Mont-Orford et de la Pointe-Taillon.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, « Réseau des parcs nationaux » (consulté le ).
- Sur une superficie du Québec établie à 1 667 441 km2
- Voir Union internationale pour la conservation de la nature#Aires protégées selon l'UICN
- « La Loi sur les parcs », sur Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (consulté le )
- Comprend la ZICO Île Bonaventure et chevauche le refuge d'oiseaux de l'Île Bonaventure et du Rocher Percé
- Est compris dans la ZICO Monts Chic-Chocs
- Aire centrale de la réserve mondiale de la biosphère de Charlevoix et fait partie de la ZICO Charlevoix
- Parc créé à la suite de la scission du parc des Laurentides
- Aire centrale de la réserve de la biosphère de Charlevoix
- Site du patrimoine mondial du parc national de Miguasha
- Comprend la ZICO Mont Mégantic
- Comprend la ZICO réserve faunique de Plaisance
- Chevauche en partie la réserve mondiale de la biosphère de Charlevoix
- Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, « Les réserves de parc national » (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Agents de conservation de la faune au Québec
- Aire protégée du Québec
- Habitat faunique
- Fondation de la faune du Québec
- Réserves fauniques du Québec
- Société des établissements de plein air du Québec
- Zone d'exploitation contrôlée
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Benoit Limoges, « Les valeurs socioculturelles et monétaires des services écologiques rendus par les parcs nationaux du Québec », Le Naturaliste canadien, vol. 142, no 1, , p. 36-49 (DOI 10.7202/1042012ar, lire en ligne).
- Marie-Ève Deshaies et René Charest, « La conservation des parcs nationaux au-delà de leurs frontières », Le Naturaliste canadien, vol. 142, no 1, , p. 50-63 (DOI 10.7202/1042013ar, lire en ligne).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr) Site officiel de Parcs Québec, affilié à la SEPAQ
- « Parcs nationaux », sur Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs
- « Parcs Nunavik » (Gestionnaire des parcs nationaux des Pingualuit, Kuururjuaq et Tursujuq)