La Haye-Bellefond

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La Haye-Bellefond
La Haye-Bellefond
L'église Saint-Nicolas.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Intercommunalité Villedieu Intercom
Maire
Mandat
Pascal Renouf
2020-2026
Code postal 50410
Code commune 50234
Démographie
Gentilé Hayons
Population
municipale
71 hab. (2021 en diminution de 15,48 % par rapport à 2015)
Densité 25 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 59′ 01″ nord, 1° 11′ 03″ ouest
Altitude Min. 92 m
Max. 137 m
Superficie 2,82 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Lô
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny
Législatives Première circonscription
Localisation
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La Haye-Bellefond est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 71 habitants[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au centre du département de la Manche. Son bourg est à 9 km au nord de Percy, à 12 km à l'ouest de Tessy-sur-Vire, à 12 km au sud-est de Cerisy-la-Salle et à 20 km au sud de Saint-Lô[2]. Couvrant 282 hectares, son territoire est le moins étendu du canton de Percy.

Situés en retrait des principaux axes routiers locaux, le territoire et son bourg sont traversés par la route départementale no 27 menant à l'est à Moyon et au Guislain à l'ouest. À l'est du bourg, elle partage un tronçon avec la D 208 qui conduit vers Soulles au nord et rejoint Villebaudon et Beaucoudray au sud-est. Au sud-ouest, se raccordant sur la D 27, la D 89 permet de rejoindre Maupertuis. L'accès à l'A84 est à Pont-Farcy (échangeur 39) à 15 km à l'est vers Caen et à La Colombe (échangeur 38) à 16 km au sud vers Rennes.

La Haye-Bellefond est dans le bassin de la Sienne, par son affluent la Soulles qui borde la commune à l'est. Le ruisseau de la Girardière la rejoint au sud-est après avoir marqué la limite sud.

Le point culminant (137 m) se situe en limite sud-ouest, près du lieu-dit la Gabanterie de la commune du Guislain. Le point le plus bas (92 m) correspond à la sortie de la Soulles du territoire, au nord. La commune est bocagère.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 028 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Haye-Bellefond est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[11],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Lô, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 63 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (57,7 %), terres arables (26,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,5 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Haya Hugonis en 1231[17], Haia Hugonis en 1332[18], La Haye-Hue en 1677[19], Lahaye Bellefond en 1689[20] et prend définitivement son nom actuel en 1801[21].

Toponyme médiéval issu de l'ancien français haie « haie, clôture ; lisière de bois ; bois servant de clôture ; garenne, bois clos servant de réserve de gibier ». Ce nom pourrait être en relation avec l'ancien massif forestier dont le bois de Moyon représente la trace actuelle la plus importante ; dans ce cas, comme le pense François de Beaurepaire, le mot haie a pu avoir ici le sens de « lisière de bois »[22].

Le changement de nom la Haye-Hue en la Haye-Bellefond est consécutif à la vente de la seigneurie en 1619 par Jean de La Haye Hue à Bernardin de Gigault, seigneur de Bellefond, gouverneur du château de Caen, grand-père du maréchal de Bellefond[23].

Le gentilé est Hayons[24].

Histoire[modifier | modifier le code]

La famille de la Haye-Hue est l'une des plus anciennes lignées de Normandie remontant à Richard Turstin Haldup, baron de la Haye-du-Puits. Un jean de la Haye-Hue était à la première croisade avec le duc Robert Courteheuse[25].

Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait du bailliage principal du Cotentin ou de Coutances. Elle dépendait de l'élection de Saint-Lô, de la généralité de Caen. Elle dépendait à la sergenterie de Moyon[26].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[25]
Période Identité Étiquette Qualité
1925 1971 Arsène Quétel    
1971 mars 2001 Roland Quétel SE Agriculteur
mars 2001[27] En cours Pascal Renouf[28] DVD Employé de banque
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].

En 2021, la commune comptait 71 habitants[Note 3], en diminution de 15,48 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). La Haye-Bellefond a compté jusqu'à 342 habitants en 1821.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
309309303342290306319301289
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
286283250235219198192173165
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
165159164123125126130148152
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
136128102756269737384
2017 2021 - - - - - - -
8371-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Santé[modifier | modifier le code]

L’hôpital le plus proche est le centre hospitalier de Saint-Lô qui est à 17 km du bourg de la commune. Le centre hospitalier de Coutances est à 24 km.

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Château de la Cour[modifier | modifier le code]

Le château de la Cour a été édifié vers la fin du XVIe siècle par Philippe de la Haye et son épouse Barbe Le Marquetel. Leur fils, Jean de la Haye-Hue (1564-v. 1619) le cède, avec la seigneurie, à Bernardin Gigault de Bellefonds et de l'Isle-Marie[25],[Note 4]. La porte charretière est flanquée de deux tours avec des bouches à feu (XVIe). Une cheminée est millésimée 1583[25].

Église Saint-Nicolas[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Nicolas a été édifiée au XVIe siècle. Elle a été modifiée au XVIIe avec la construction d'une crypte funéraire familiale et la chapelle seigneuriale par Gigault de Bellefonds. La tour-porche a été refaite au XIXe siècle.

Elle abrite un maître-autel (XVIIe), bénitiers (XVIIe), un lutrin à bâtière, une poutre de gloire (XVIe), les tableaux Mise au tombeau (XVIIe) et l'Assomption (XVIIIe) et dans l'entrée deux pierres tombales 1685 et XVIIIe siècle.

Ancien moulin Briault[modifier | modifier le code]

Le moulin Briault, sur la Soulles, a été édifié en 1668[33]. Sur celui-ci deux sonnets de la complainte du meunier ont été gravés en 1669. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le moulin a été en partie détruit puis reconstruit.

Autres lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Croix de cimetière (XVIIe siècle), dalles funéraires des XVIIe et XVIIIe siècles et scellées dans le mur du cimetière des pierres tombales datées 1626, 1770.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 107.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 286.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  4. Son petit-fils, Bernardin (1630-1694) sera lieutenant-général des armées du roi, maréchal de France et ambassadeur extraordinaire à Londres.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  6. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  7. « Orthodromie entre La Haye-Bellefond et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  11. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  13. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1211.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  19. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  20. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  21. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
  22. François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 133.
  23. Paul Le Cacheux, « Le Maréchal de Bellefonds et le château de la Haye-Bellefonds au XVIIe siècle », in Notices, Mémoires et Documents de la Société d'histoire et d'archéologie du département de la Manche XXXVI, 1925, p. 92.
  24. « ouest-france.fr - Mairie de la Haye-Bellefond » (consulté le ).
  25. a b c et d Gautier 2014, p. 286.
  26. Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches, abbé Lecanu, 1878, t. II.
  27. « Pascal Renouf candidat à sa succession », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  28. Réélection 2020 : Répertoire national des élus : les maires (data.gouv.fr, téléchargement du 18 juillet 2020))),
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  33. Site de la Communauté de communes de Percy - Patrimoine du véloroute. Consulté le 5 novembre 2013