Forces navales algériennes
Forces navales algériennes | |
Insigne des forces navales algériennes. | |
Création | 1962 |
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Pays | Algérie |
Allégeance | Armée nationale populaire |
Type | Marine de guerre |
Effectif | 6 000[1] |
Commandant | Général major Mohamed Larbi Haouli |
Pavillon | |
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Les Forces navales algériennes (en arabe : القوات البحرية الجزائرية), est le corps de marine de guerre de l'armée algérienne. Sa création remonte à l'indépendance de l'Algérie en 1962.
L'actuel commandant des forces navales, est le général major Mohammed-Larbi Haouli depuis le .
Histoire
La marine algérienne a joué un rôle important dans le bassin méditerranéen entre le XVIe et le XVIIIe siècle, où elle a été une force militaire de l'Empire Ottoman de premier plan, qui a assuré non seulement la défense de la régence d'Alger, mais aussi des navires internationaux faisant un passage à travers la Méditerranée, qui ont donné des marins légendaires comme les frères Barberousse, Hamidou ben Ali. La marine algérienne coopérait à toutes les expéditions maritimes dans lesquelles la Porte se trouvait engagée[2].
Les origines de la flotte algérienne (1147-1516)
À cette époque, le Maghreb est sous le contrôle de la dynastie berbère Almohade qui a également régné sur l'actuelle Espagne, «al-Andalus». La Marine est né avec l'installation par Abd El Moumen de chantiers navals dans les ports d'Oran et Honaine. Mais le règne de cette grande dynastie serait bientôt glacé d'abord par quelques désaccords internes, principalement liés aux difficultés de la gestion d'un vaste territoire. La situation s'aggrave encore quand une partie de la péninsule ibérique passe à nouveau sous le contrôle des dirigeants chrétiens à la suite de la bataille de Las Navas de Tolosa, la décomposition du royaume s'accélérant avec la formation de trois États en Afrique du Nord. Après la destruction totale du royaume almohade en 1269, commence alors une bataille féroce entre musulmans et chrétiens pour le contrôle de divers ports dans la Méditerranée occidentale, cela a eu comme conséquence l'occupation des Espagnols dans plusieurs régions algériennes comme le Peñon d'Alger, Oran et Béjaïa. Ce qui a conduit les peuples indigènes de ces régions à appeler les corsaires afin de les libérer des envahisseurs chrétiens, chose faite par l'envoi des frères Arudj et Khayr ad-Din en 1512. Les frères Barberousse ont construit au Maghreb une des plus redoutables flottes de leur époque.
Le corsaire Arudj Reis, aîné de Khayr ad-Din
Décrit par certains historiens comme les plus grands pirates de l'histoire, les frères Barberousse seraient probablement des Albanais, ou des Grecs. Dans la description qui leur est donnée, on dit que le plus jeune, Khayr ad-Din était d'une corpulence plus brillante et plus forte que son grand frère, tandis que Arudj était connu pour ses connaissances en navigation. il était surnommé Barberousse, nom acquit après avoir transporté des réfugiés musulmans d'Espagne vers l'Afrique du nord. Il se livra à la piraterie dans le seul but de la vengeance franchie, en particulier après son emprisonnement pendant plusieurs années dans les prisons du château de Bodrum. Sa grande habileté lui permit de s'échapper, fuyant ensuite à Tunis où le roi Mohamed Ibn Hafss lui a permis de construire une base navale à partir de laquelle il a réussi à faire sa première flotte militaire. Il a ensuite emmené sa flotte en Algérie afin de libérer la zone de l'emprise espagnole. Ce qu'il a réussi à faire en prenant Alger en 1516. Plusieurs années plus tard, il réunit sa flotte et quitte immédiatement le territoire pour conquérir le dernier bastion espagnole en Algérie, Mers El Kebir[réf. nécessaire].
Consolidation et construction
Après la libération de toutes les régions sous influence espagnole[réf. nécessaire], la création de la marine de la Régence d'Alger a débuté. Cette entreprise a commencé par la construction d'une flotte de quatre petits navires, puis avec le temps, une véritable industrie militaire s'est établie. Plusieurs chantiers navals (en particulier à Cherchell, Bejaia et Alger) ont fourni à la marine ottomane un nombre considérable de navires de guerre, équipés de canons développés entièrement par des compétences locales. De là, une nouvelle page a été ouverte pour l'Algérie qui, par sa marine, imposa son leadership en Méditerranée pendant près de trois siècles.
La marine repoussa plusieurs attaques d'un certain nombre de pays européens, en commençant par celle dirigée par Charles Quint en octobre 1541, le commandant Hassan Agha vainquant sévèrement les troupes de ce dernier. De nouvelles offensives ont été menées par les Espagnols aux XVIe et XVIIe siècles qui ont conservé Mers el-Kébir jusqu'en 1792, mais elles ont toutes été repoussées par la marine algérienne.
Par la suite, l'expédition américaine du 17 au 19 juin 1815 connue comme la Seconde guerre barbaresque voit la victoire de l’US Navy sur les pirates barbaresques.
L'attaque des marines britanniques et néerlandaises en août 1816, oblige le régent d'Alger à accepter un ultimatum concernant la libération des esclaves malgré de lourdes pertes humaines dans les équipages anglo-néerlandais. L'armada algéroise a également perdu un grand nombre de navires avec cinq frégates, quatre corvettes et trente chaloupes canonnières qui furent la proie des flammes[3].
Après la fin de la guerre, les pays européens et les États-Unis ont cessé de payer tribut aux États barbaresques pour déjouer les attaques contre leurs navires. Cela a contribué à marquer le début de la fin de la piraterie dans cette région, qui sévissait depuis l'époque de la domination ottomane (XVIe siècle-XVIIIe siècle). En quelques décennies, les puissances européennes ont construit des navires de plus en plus sophistiqués et coûteux que les pirates barbaresques ne pouvaient égaler en nombre ou en technologie[4].
Certains escadrons algérois ont participé à la guerre d'indépendance grecque à partir de 1821, complémentant les forces de la flotte ottomane et ont perdu plusieurs navires dans divers engagements pendant cette guerre.
En juin 1827, Charles X a lancé un blocus naval à Alger et l'expédition d'Alger a finalement permis la prise de la ville en 1830.
Algérie française
L'Algérie est restée 132 années sous domination française, jusqu'à la déclaration d'indépendance du 5 juillet 1962, à la suite de la signature des accords d'Évian le 18 mars.
La principale base navale de la marine française en Algérie française est celle de Mers el-Kébir qu'elle agrandit en 1868 et qu'elle occupe jusqu'en 1967.
Suite à l'armistice de juin 1940, une partie de la marine française dont la Force de Raid est basé dans ce port qui est attaqué par la marine britannique le 3 juillet 1940.
Les installations laissés à l'indépendance formeront la base de l'infrastructure des Forces navales algériennes et Mers el-Kébir est devient lors de sa rétrocession la principale base de la nouvelle marine algérienne.
Depuis l'indépendance
Durant les années 1960, la marine n’est pas une priorité des nouvelles autorités algériennes et ne dispose que de petits patrouilleurs pour la surveillance des eaux territoriales. Elle reçoit à sa création deux dragueurs de mines Auxiliary motor minesweepers (en) (YMS) de construction américaine faisant 270 tonnes donnés par la République arabe unie mais le Djebel Aurès fait naufrage en avril 1963.
En 1969, son effectif est de 3 000 hommes dont 250 officiers et sa flotte est composé du second YMS, le Sidi Fradj et des navires de construction soviétiques suivants[5] :
- 2 dragueurs de mines de type T 43 (410 t., 17 nd)
- 6 escorteurs côtiers du type S0 1 (215 t, 25 nd)
- 3/4 vedettes rapides lance-missiles classe Osa 1 (170 t, 35 nd)
- 6/7 vedettes rapides lance-missiles classe Komar (60 t, 40 nd)
- 8 vedettes lances-torpilles type P 6 (60 t, 40 nd)
- 1 chalutier hydrographique de type Sekstan
- 1 ramasseur de torpilles
- plusieurs vedettes de surveillance côtière
- quelques petits auxiliaires.
Unités des forces navales
Les gardes côtes
Les gardes côtes sont présents sur l'ensemble de la façade maritimes et dans plusieurs villes d'Algérie notamment à Alger, Mers el Kebir, Jijel, Annaba...
Les gardes côtes ont pour mission[6] :
- L’exécution des polices du balisage et des câbles sous marins
- L'assistance et le sauvetage en mer
- La lutte contre la pollution de la mer par les hydrocarbures
- La surveillance côtière terrestre en collaboration avec la douane algérienne, la gendarmerie, et la police nationale
- La police de la navigation maritime (respect des règles de navigation maritime...)
- La police de la sécurité maritime
- La police des pêches maritimes
- La police douanière en mer
- La police pénale en mer
- La police générale en mer
- Les enquêtes nautiques en mer
Les régiments de fusiliers marins
Les régiments de fusiliers marins autrefois appelés bataillons ont été créées en 1986, on compte, en 2012, 8 régiments de fusiliers marins [7].
Les fusiliers marins ont pour missions :
- la sécurisation des ports militaires, des navires et des sites sensibles de la marine
- l'assaut en milieu amphibie depuis la mer
- la récupération de zone sensible depuis la mer
- la lutte anti-terroriste sur les façades maritimes
- la lutte contre les trafics illicites depuis la mer
Les commandos marine
Le régiment d'action spécial de la marine est un régiment de forces spéciales appartenant à la marine algérienne, ce régiment d'élite possède des commandos et des nageurs de combats.
Les commandos marine et plongeurs de combats ont vu le jour en 2005 suite à la première sortie de promotion de sous-officiers commandos[8].
Les commandos marine ont pour mission :
- les reconnaissances tactiques préalables aux opérations amphibies, terrestres ou aériennes
- les actions de combat terrestre depuis la mer ou par les airs sur des zones de crise, en avant-garde des unités conventionnelles (comme ce fut le cas pour l'exercice "Toufane" 2018)
- la protection et l'évacuation de personnes
- les actions de destruction et de sabotage de cibles stratégiques
- les interventions en mer dans le cadre des missions de l’action de l’État en mer (lutte contre le terrorisme, la piraterie maritime, les trafics illicites et les infractions maritimes…)
- la libération d'otages sur embarcation nautique ou sur navire et la résolution de crise grave en mer
Inspection
[pas clair]1992-2001 : Colonel Ahmed Kheddam (Inspecteur des forces navales algériennes)
Équipements
Sous-marins
- 2 Classe Kilo 877EKM :
- El Hadj Slimane 012
- Rais Hadj Mubarek 013
- 4 Classe Kilo 636M et 636.1:
- Messali el Hadj 021
- Akram Pacha 022
- Ouarsenis 031
- Hoggar 032
Frégates
Corvettes
10 corvettes sont destinées à la Marine nationale algérienne :
Patrouilleurs et vedettes rapides
- 12 Classe Kebir :
- El Yadekh - 341
- El Mourakeb - 342
- El Kachef - 343
- El Moutarid - 344
- El Rassed - 345
- El Djari - 346
- El Saher - 347
- El Moukadem - 348
- Unité 349
- Unité 350
- El Mayher - 354
- As-sarem - 362
- 8 Classe Osa II :
- 21 Classe Ocea FPB98 MKI[9],[10] :
- 12 Classe Alusafe 2000[11]
Navires de guerre des mines
- 3 classes El Kasseh dérivés des navires finlandais de classe Katanpää-class mine countermeasure vessel (en)[12].
Navires de projection et porte hélicoptères
- 2 Classe Kalaat Beni :
- Kalaat Beni Hammad - 472
- Kalaat Beni Rached - 473
- 1 Classe Polnochny :
- Unité 471
- 1 BDSL de classe San Giorgio :
- Kalaat Béni Abbès - 474
Navires et sous-marin écoles
- 1 navire de guerre école Soummam
- 1 voilier-école El-Mellah, trois-mats barque de la classe Sail Training Vessel 3000 de Damen, construit en Pologne (2015-2017) en lancé en 2017[13].
- 1 sous-marin de Classe Romeo 011, utilisé pour la formation des nouveaux équipages sous-mariniers avant le passage vers les sous-marin de classe Kilo.
Navire de recherche et de formation
1 navire de recherche en haute mer El Mourafik (261) : utilisé pour des missions de recherche et sauvetage, mais le plus souvent il est sollicité pour les besoins en formation des plongeurs de combat et pour les besoins de l'école des fusillers-marins de Jijel. Il peut être utilisé pour draguer des mines le long des côtes et en haute mer dans sa version d'origine.
Remorqueurs
3 remorqueurs sisterships, dérivés des Abeille Bourbon, longs de 86 mètres pour une largeur de 18 mètres, puissance 21 740 ch, vitesse 20 nœuds:
- Elmoundjid 701
- Elmoussif 702
- El Moussanid 703
Aéronefs
- 6 EH101[14]
- 6 AW159 Wildcat[15]
- 4 Super Lynx Mk.140 (+6)
- 5 Kamov Ka-32
Les missions de soutien naval sont assurées sous l'autorité des Forces aériennes algériennes par des bombardiers SU-24MK2 et les missions de reconnaissance par des SU-30MKA et les B-200T2.
Munitions
SAM
Missiles anti-navires
- RBS-15 Mk. III[14],[16] équipera les deux MEKO 200 frégates en construction pour la marine nationale algérienne. La livraison est prévue pour 2015-2016.
- SS-N-25[14]
- C-802[14]
- SSC-3 Styx[14]
- 3M-14E[14],[17]
- SS-N-2
Missiles air-sol
- Mokopa
- Raptor-2
Commandement
Le commandement de la marine a été successivement confié à :
Années | Commandement |
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1962 - 1978 | Colonel Mohamed Benmoussat |
1978 - 1984 | Général Rachid Benyelles |
1984 - 1987 | Général Abdelmadjid Cherif |
1987 - 1988 | Général Kamel Abderrahim |
1988 - 1993 | Général Abdelmadjid Taghit |
1993 - 2000 | Général major Chaabane Ghodhbane |
2000 - 2002 | Général Brahim Dadci |
2002 - 2005 | Général Mohand Tahar Yala |
2005 - 2015 | Général major Malek Necib |
Depuis 2015 | Général major Mohamed Larbi Haouli |
Notes et références
- http://www.inss.org.il/upload/(FILE)1311071604.pdf
- « Les indisciplinés Janissaires », sur www.algerie-ancienne.com (consulté le )
- Arsène Berteuil, L'Algérie française: histoire, mœurs, coutumes, industrie, agriculture, Paris, Dentu, (présentation en ligne)
- Frederic C. Leiner, The End of Barbary Terror, America's 1815 War against the Pirates of North Africa, Oxford University Press, 2007, , 39–50 p. (ISBN 978-0-19-532540-9)
- Henri Le Masson, Les Flottes de combat 1970, Paris, Éditions maritimes et d'outre-mer, , p. 46
- « Forces Navales - Algérie », sur www.mdn.dz (consulté le )
- « Fusiliers Marins [Algerian Naval Forces Infantry Brigade] - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com
- « Commandos de Marine et Plongeurs [Algerian Naval Forces] - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com (consulté le )
- « Ocea livre le dernier des 21 patrouilleurs algériens », sur Mer et Marine,
- « Algeria - Navy - Equipment », sur www.globalsecurity.org
- http://www.maritime-partner.com/mp/News/13-06-20/Record_breaking_contract.aspx
- L’Algérie modernise et muscle sa flotte, Mer et Marine, 22 juillet 2016 [1]
- « Le voilier-école El Mellah mis à l'eau »
- « Un premier lot de trois AW159 Wildcats bientôt livré en Algérie »
- « L'Algérie commande deux frégates à TKMS », sur Mer et Marine,
- « Индия приобрела крылатые ракеты 3М-14Э », sur ВПК.name