Félix-Gabriel Marchand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Félix-Gabriel Marchand
Illustration.
Félix-Gabriel Marchand, v. 1899
Fonctions
Premier ministre du Québec

(3 ans, 4 mois et 1 jour)
Lieutenant-gouverneur Joseph-Adolphe Chapleau
Louis-Amable Jetté
Législature 9e
Prédécesseur Edmund James Flynn
Successeur Simon-Napoléon Parent
Chef du Parti libéral du Québec

(8 ans, 4 mois et 28 jours)
Prédécesseur Honoré Mercier
Successeur Simon-Napoléon Parent
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Jean-sur-Richelieu, Bas-Canada
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Québec, Canada
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti libéral du Québec
Enfants Joséphine Marchand
Famille Raoul Dandurand (gendre)
Michel Brault (arrière-petit-fils)
Profession Journaliste
Notaire
Religion Chrétien catholique

Signature de Félix-Gabriel Marchand

Félix-Gabriel Marchand
Premiers ministres du Québec

Félix-Gabriel Marchand, né le [1] à Saint-Jean-sur-Richelieu et mort le à Québec, est un journaliste, officier supérieur de la milice canadienne, écrivain, notaire et homme politique québécois. Il devient premier ministre du Québec le , poste qu'il occupe sous la bannière du Parti libéral du Québec[2], jusqu'au , date à laquelle il meurt dans l'exercice de ses fonctions[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Saint-Jean-sur-Richelieu le , il est le fils de Gabriel Marchand et Mary McNider, une femme de confession anglicane et d'ascendance écossaise. Après avoir commencé son éducation dans une école primaire anglaise, son père l'inscrit en 1843 au collège de Chambly afin qu'il apprenne le français[3]. De 1845 à 1849, il devient étudiant au séminaire de Saint-Hyacinthe[3].

Parfaitement bilingue, Marchand devient journaliste et écrivain. Il écrira notamment pour le journal Le Canada Français pendant plusieurs décennies. Il devient notaire et pratique cette profession pendant 45 ans, sans toutefois délaisser le journalisme et l'écriture.

En , Marchand participe à la création d'une compagnie d’infanterie de la milice volontaire qui est incorporée en au 21e bataillon de milice nouvellement formé. Marchand devient alors capitaine et commande une compagnie, puis est promu en lieutenant-colonel et commandant du 21e bataillon. Sous son commandement, le bataillon est mobilisé en et au printemps de 1870 afin de surveiller la frontière menacée par les raids féniens[1]. Marchand demeure en service actif dans la milice jusqu'en 1880.

Il est élu à l'Assemblée législative du Québec lors des élections générales québécoises de 1867 et conserve son siège pendant 33 ans, jusqu'à sa mort. En 1878, il est membre du gouvernement Joly De Lotbinière comme secrétaire provincial. En 1887, le premier ministre Honoré Mercier le nomme à la présidence de l'Assemblée législative. Il est chef de l'opposition de 1892 à 1897 puis remporte l'élection générale de 1897[1] en tant que chef du Parti libéral du Québec.

Le gouvernement Marchand adopte une vigoureuse politique de développement et d’exploitation des ressources naturelles lui permettant d’éliminer le déficit qui se chiffrait alors à un million de dollars[2].

En tant que premier ministre, Marchand tente de créer un ministère de l'Éducation en 1898. À l'époque, l'éducation était entièrement aux mains du clergé de l'Église catholique romaine dans la province. Le projet de loi est adopté par l'Assemblée législative (la chambre basse de la législature du Québec à l'époque) mais est défait par le Conseil législatif (la chambre haute). Ce n'est qu'en 1964 qu'un ministère de l'Éducation est enfin créé au Québec[2].

Félix-Gabriel Marchand, ca. 1897.

Félix-Gabriel Marchand est toujours en poste lorsqu'il meurt le à Québec[1]. Il est le premier premier ministre de l'histoire du Québec à mourir en exercice. Sa dépouille est exposée à l'Assemblée législative et il a droit à des funérailles nationales grandioses. Il est enterré au cimetière Notre-Dame-de-Belmont à Québec.

Marchand fut également l'auteur de poèmes et de pièces de théâtre, dont Les Faux brillants, paraphrasée par le dramaturge Jean-Claude Germain dans les années 1970. Marchand est en outre le librettiste de l'opéra Le Lauréat, musique de Joseph Vézina, créé par la Société symphonique de Québec (actuel Orchestre symphonique de Québec) en . Le rôle-titre fut créé par le ténor et futur juge Jules-Arthur Gagné[4].

La maison de Félix-Gabriel Marchand à St-Jean-sur-Richelieu

Il est le père de Joséphine Marchand (qui signait aussi madame Dandurand), journaliste et pionnière du mouvement féministe. La famille habite au 126, rue St-Charles à St-Jean-sur-le-Richelieu[5].

Il est le beau-père du sénateur Raoul Dandurand, et arrière-grand-père du cinéaste Michel Brault.

Une plaque commémorative placée sur la maison de son gendre, rue Sainte-Ursule dans le Vieux-Québec, (où il est décédé) rappelle sa mémoire. Deux ponts portent également son nom : le pont couvert Félix-Gabriel-Marchand construit en 1898 à Mansfield-et-Pontefract et le pont Félix-Gabriel-Marchand construit en 1958 à Saint-Jean-sur-Richelieu. Son nom est aussi donné à l'école Félix-Gabriel-Marchand, qui fusionne en 2011 avec l'école Beaulieu pour former l'école Joséphine-Dandurand, nommée en hommage à sa fille.

Le fonds d'archives de Félix-Gabriel Marchand est conservé au centre d'archives de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

La rue Félix-Gabriel-Marchand à Québec est nommé en son honneur[7].

Le pont Félix-Gabriel-Marchand à Saint-Jean-sur-Richelieu est nommé en son honneur.

Félix-Gabriel Marchand est aussi à l'honneur dans l'immense fresque au cœur du Vieux-Saint-Jean, à Saint-Jean-sur-Richelieu.Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu

Monument Félix-Gabriel-Marchand[modifier | modifier le code]

Le monument est une initiative du député de Saint-Jean à l'Assemblée nationale, Dave Turcotte, en collaboration avec la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et la Société d’histoire du Haut-Richelieu. Il vise à faire connaître et reconnaître l’important apport de ce grand homme au patrimoine historique de la municipalité[8]. Ce projet reçoit l'appui de nombreux partenaires, dont la Chambre des notaires du Québec, la Commission de la capitale nationale du Québec, la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu, l'Hôtel Relais des gouverneurs de Saint-Jean-sur-Richelieu, le journal Le Canada Français et le Théâtre de Grand-Pré de L'Acadie.

Saint-Jean-sur-Richelieu, Monument Félix-Gabriel-Marchand à la Cathédrale Saint-Jean-l'Évangéliste.

Le sculpteur et professeur à l’Université du Québec à Rimouski, Roger Langevin, est sélectionné pour la réalisation de la sculpture. Posée sur un socle en escalier, la sculpture mesure 11 pieds de haut et représente le Félix-Gabriel Marchand debout, tenant un journal Le Canada Français à la main. Elle est exécutée en un type de composite nommée « résilice », un matériau non dégradable qui rivalise en beauté et en durabilité avec les matériaux nobles que sont le bronze, l’acier et l’aluminium. L'œuvre est située près du bureau de notaire occupé autrefois par Félix-Gabriel Marchand, à l’angle des rues Saint-Jacques et Jacques-Cartier Nord à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux de Félix-Gabriel Marchand[modifier | modifier le code]

Élection générale québécoise de 1867 dans Saint-Jean [10]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand Libéral 684 54,6 % 115
     J. Bissonnette Libéral 569 45,4 % -
Total 1 253 100 %  
Élection générale québécoise de 1871 dans Saint-Jean [11]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Élection générale québécoise de 1875 dans Saint-Jean [12]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 739 60,6 % 258
     Louis-Lévy Roy Conservateur 481 39,4 % -
Total 1 220 100 %  
Élection générale québécoise de 1878 dans Saint-Jean [13]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 927 58,6 % 272
     Louis-Lévy Roy Conservateur 655 41,4 % -
Total 1 582 100 %  
Élection générale québécoise de 1881 dans Saint-Jean [14]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Élection générale québécoise de 1886 dans Saint-Jean [15]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 888 59,7 % 288
     Philippe Pelletier Conservateur 600 40,3 % -
Total 1 488 100 %  
Élection générale québécoise de 1890 dans Saint-Jean [16]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 917 65,6 % 436
     Antoine-David Girard Conservateur 481 34,4 % -
Total 1 398 100 %  
Élection générale québécoise de 1892 dans Saint-Jean [17]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 954 54,8 % 167
     Jacques-E. Molleur Conservateur 787 45,2 % -
Total 1 741 100 %  
Élection générale québécoise de 1897 dans Saint-Jean [18]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral 1 164 59,9 % 386
     Jacques-E. Molleur Conservateur 778 40,1 % -
Total 1 942 100 %  
Élection partielle québécoise de 1897 dans Saint-Jean [19]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Félix-Gabriel Marchand (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  

Résultats électoraux du Parti libéral du Québec sous Marchand[modifier | modifier le code]

élections précédentes • Résultats des élections générales de 1892 [20]élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1890 Élus Nb % +/-
     Conservateur Charles-Eugène Boucher de Boucherville 69 23 51 91 579 52,4 % +7,00 %
     Libéral Félix-Gabriel Marchand 61 43 21 76 280 43,7 % -0,89 %
     Conservateur indépendant 3 1 1 1 126 0,6 % -0,43 %
     Ouvrier 1 1 0 2 025 1,2 % -0,08 %
     Libéral indépendant 2
-
-
1 943 1,1 % -0,78 %
     National 2 5 0 1 774 1 % -4,85 %
     Indépendant 1
-
-
24 0 % -
Total 139 73 73 174 751 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 69,1 % et 1 757 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 294 335 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection,
toutefois seules 255 455 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
élections précédentes • Résultats des élections générales de 1897 [21]élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1892 Élus Nb % +/-
     Libéral Félix-Gabriel Marchand 72 21 51 120 300 53,3 % +9,63 %
     Conservateur Edmund James Flynn 67 51 23 98 941 43,8 % -8,59 %
     Libéral indépendant 6
-
-
2 891 1,3 % +0,17 %
     Conservateur indépendant 2 1 0 2 210 1 % +0,34 %
     Ouvrier 1
-
-
388 0,2 % -0,99 %
     Indépendant 1
-
-
1 049 0,5 % +0,45 %
Total 149 73 74 225 779 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 68,9 % et 2 393 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 338 800 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection,
toutefois seules 331 020 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Biographie – MARCHAND, FÉLIX-GABRIEL – Volume XII (1891-1900) – Dictionnaire biographique du Canada », sur biographi.ca (consulté le ).
  2. a b c et d « Félix-Gabriel Marchand », sur PLQ (consulté le ).
  3. a et b « Biographie – MARCHAND, FÉLIX-GABRIEL – Volume XII (1891-1900) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  4. Au sujet de Jules-Arthur Gagné, voir : Mémoire du Québec
  5. Michèle Stanton-Jean, Joséphine Marchand et Raoul Dandurand : amour, politique et féminisme, (ISBN 978-2-7646-3663-3 et 2-7646-3663-6, OCLC 1285393989, lire en ligne)
  6. Fonds Félix-Gabriel Marchand (MSS79) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)
  7. « Fiche de toponymie - rue Félix-Gabriel-Marchand », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  8. « Félix-Gabriel Marchand », sur www.ville.saint-jean-sur-richelieu.qc.ca (consulté le )
  9. a b c d et e « Félix-Gabriel Marchand - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  10. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  11. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  12. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  13. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  14. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  15. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  16. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  17. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  18. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  19. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
  20. Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989. 3e édition., Québec,
    Assemblée nationale du Québec, , 692 p. (ISBN 2-551-12466-2)
    .
  21. Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989. 3e édition., Québec,
    Assemblée nationale du Québec, , 692 p. (ISBN 2-551-12466-2)
    .

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]