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Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT

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Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH)
Image illustrative de l’article Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT
Logo de la DILCRAH.
Logo de l'organisation
Siège de la DILCRAH, dans les locaux du ministre chargé des Droits des femmes.

Devise : « Apprenons à vivre ensemble »

Situation
Création
Ancien nom Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA)
Changement de nom
Domaine Lutte contre le racisme, la haine anti-LGBT, la haine en ligne...
Siège 55 rue Saint-Dominique
Paris 7e, avec une déclinaison via un référent départemental dans chaque préfecture de département, pour animer le comité opérationnel de lutte contre le racisme, l'antisémitisme, la haine anti-LGBT+ et les discriminations liées à l'origine (CORAHD, co-présidé par le préfet de département et le Procureur de la République, réunin a minima deux fois par an pour le dialogue entre État et acteurs de terrain.
Langue Français
Organisation
Délégué Olivier Klein

Site web

La délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) est, en France, un organisme interministériel institué en pour concevoir, coordonner et animer la politique de l'État en matière de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et, depuis , la haine anti-LGBT, en partenariat avec des associations, lieux de mémoires, structures locales et nationales, au profit de la fraternité qui est l'une des devises de la république française...
À ce titre, elle œuvre au renforcement des collaborations entre l'État, les collectivités territoriales et les partenaires sociaux et économiques. Elle exerce un rôle de conseil et d'animation auprès des ministères et elle a vocation à être l'interlocutrice privilégiée des acteurs institutionnels et associatifs de défense des droits de l'homme et de lutte contre les discriminations.


Ancien logo de la DILCRA.

La délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) est créée en [a]. À la suite de la recommandation d'institutions européennes[Lesquelles ?], elle voit son champ d'intervention élargi en [b] à la lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT, devenant alors la DILCRAH[1],[2]. Selon la DILCRAH, elle n'a pas encore en 2023 d'équivalent exact dans les autres pays européens[3].

Elle est initialement rattachée au ministre de l'Intérieur, mais un communiqué de presse de annonce qu'elle passe sous la tutelle directe du Premier ministre[4]. Ce changement de tutelle est officialisé en [b].

La DILCRAH est dirigée par Olivier Klein, nommé en conseil des ministres le et entré en fonction le .

2023 a été marqué par une forte hausse des tensions et actes antisémites, faisant suite au massacre du 7 octobre et à une montée générale de la haine en ligne dans le monde, avec aussi en France une hausse des guet-apens homophobes, d'actes racistes anti-tsiganes, l'émergence de fakes utilisant l'intelligence artificielle, et la persistance d'autres discriminations[3]
Un nouveau plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine a été lancé, qui couvre la période 2023-2026, ainsi qu'un plan national d'actions pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ qui concerne la même période, accompagnés de deux appels à projets[3]. Cette année a aussi été marquée par une hausse des demandeurs d'asile de personnes ukrainiennes (+ 73 %) et soudanaises (+ 77 %) selon l['Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Le 6e prix Ilan Halimi a été remis par le Premier ministre, marquant une volonté de lutte contre toutes les formes de préjugés et de haine[3].

En 2024, la délégation doit continuer à chercher des moyens de préparer des générations futures « zéro-haine » grâce à la pédagogie et à la transmission de la mémoire, et par meilleur formation des forces de sécurité et une sensibilisation des magistrats à ces sujets, ainsi que par le soutien des acteurs engagés, dont pour mettre fin à l'impunité en ligne[3].

La DILCRAH est chargée de concevoir, de coordonner et d'animer la politique de l'État en matière de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine-anti-LGBT. Elle a 4 missions principales :

  1. conseiller le Gouvernement sur ces sujets ;
  2. incarner les plans nationaux au plus près des territoires, des lieux de mémoire et des habitants, via des partenariats avec les institutions mémorielles, des établissements publics, écoles, universités, associations (acteurs qui ont par exemple été aidés à hauteur de 8,4 millions d'euros en 2023) ;
  3. élaborer et animer les formations initiales et continues de policiers, gendarmes, magistrats et enseignants et autres agents publics ou

chargés de missions de service public. En cas de propos ou actes à caractère raciste, antisémite, xénophobe, anti-LGBT+, d'appel au meurtre ou d'incitation à la haine racistes et de haine en ligne.
Remarque : la DILCRAH mène un travail de veille sur ses sujets d'intérêt et, en lien avec la plate-forme PHAROS créée par le ministère de l'Intérieur crée pour le signalement des faits illicites de l'Internet, elle doit — comme tout agent public — saisir le procureur de la République (cf. art. 40 du Code de procédure pénale), pour les dénoncer ;

  1. porter la voix de la France à l'international sur ces sujets, dont dans des groupes de travail européens créés auprès d'institutions telles que la Commission européenne.

Elle a notamment coordonné l'élaboration du plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine [5] et du plan national d'actions pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ [6].

La DILCRAH participe également aux travaux relatifs aux questions relevant de sa compétence que conduit, en matière européenne et internationale, le ministre des Affaires étrangères. Elle porte ainsi la voix de la France dans des groupes de travail placés auprès d'institutions européennes, notamment le Conseil de l'Europe, ce qui permet à la fois de travailler à l'écriture d'un certain nombre de recommandations, et de s'assurer qu'elles s'appliquent sur le territoire français.

Enfin, la DILCRAH assure le secrétariat du comité interministériel de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans (CILCRA). Elle prépare ses travaux et délibérations et en suit l'exécution aux niveaux national et territorial.

Pour l'exercice de ses missions, la DILCRAH peut faire appel, en tant que de besoin, aux administrations publiques centrales, aux corps d'inspection et, dans le respect des pouvoirs confiés aux ambassadeurs et aux préfets, aux services déconcentrés relevant des ministres intéressés, notamment des ministres membres du CILCRA.

La DILCRAH peut réunir des représentants de ces administrations ainsi que de tout organisme public intéressé par les causes.

Composition

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Les délégués à la tête de la DILCRAH ont été successivement :

Nom Date de nomination Photo
Régis Guyot [c]
Gilles Clavreul [d]
Frédéric Potier [e]
Sophie Elizéon [f]
Olivier Klein [g]

Avant Olivier Klein, qui est une personnalité politique, toutes les personnes ayant occupé ce poste sont des préfets.

En , Slate relève que la DILCRAH « a recruté ces dernières années de nombreux proches du Printemps républicain » (PR), citant notamment Élise Fajgeles, ex-porte-parole de campagne de Manuel Valls lors des primaires socialistes de et suppléante à l'Assemblée nationale de Benjamin Griveaux, député La République en marche, ou encore Cindy Léoni, une des premières signataires du manifeste du PR, ex-présidente de SOS Racisme, nommée par la suite sous-préfète[7].

Conseil scientifique

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La DILCRAH est dotée depuis d'un conseil scientifique.

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Dominique Schnapper, présidente du conseil scientifique (2016–2019).
Dominique Schnapper, présidente du conseil scientifique ().

De à , le conseil scientifique est présidé par Dominique Schnapper et composé de 20 autres chercheurs[8] :

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Smaïn Laacher, président du conseil scientifique (2019–2023).
Smaïn Laacher, président du conseil scientifique ().

Un nouveau conseil scientifique présidé par Smaïn Laacher (d) est installé le [9], composé de personnalités qualifiées :

et de représentants :

À l'été , Karine Espineira démissionne du conseil scientifique de la DILCRAH pour dénoncer sa présidence par le sociologue Smaïn Laacher, membre du conseil scientifique de l'Observatoire de la petite sirène, un collectif jugé « transphobe » par de nombreuses organisations LGBTQI+[10].

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En , la composition du conseil scientifique est modifiée[11]. Les personnalités qualifiés sont :

et les représentants :

Smaïn Laacher manifeste en son opposition à « la conduite d'un certain nombre de transactivistes » qui se sont opposés à Caroline Eliacheff et Céline Masson, les cofondatrices de l'Observatoire de la petite sirène[12]. Celles-ci relayent son communiqué, alors que la DILCRAH s'en désolidarise. L'instance est dissoute en après des mois de dissensions[13].

Critique sur l'utilité du conseil scientifique

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Le rôle du conseil scientifique, « conseil fantoche », est questionné[14].

Un rapport du conseil scientifique destiné à publication, déposé en , porte sur « Police et racisme ». Il indique « qu'on ne peut affirmer que l'institution policière française est délibérément fondée […] sur un “racisme systémique” » et propose 12 recommandations pour lutter contre les cas avérés de racisme dans l'institution. Il n'est cependant pas publié[15], mais est révélé par L'Humanité en [16].

SOS Racisme a estimé, lors de la nomination du premier délégué interministériel, qu'elle était « à visée électoraliste » et trop tardive[17].

Quelques mois seulement après sa nomination, Gilles Clavreul, ancien conseiller auprès de François Hollande, suscite une vive polémique par ses propos rapportés dans un article de Libération[18],[19],[20]. Jean-Claude Dulieu, coprésident du MRAP, lui reproche par exemple d'avoir fait une hiérarchie des racismes en ayant déclaré[20] :

« Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n'a pas les mêmes ressorts que l'antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l'antisémitisme. »

La DILCRAH est mise en cause pour l'opacité et le caractère discrétionnaire des subventions accordées aux organismes luttant contre le racisme et les discriminations[14].

Elle est également critiquée en raison de sa proximité avec le Printemps républicain[14].

Ses travaux sont consultables en PDF/X dans un espace dédié sur le site du Premier ministre.

Elle publie son premier rapport d'activité en [21].

Le , elle présente le rapport final sur les crimes de haine anti-LGBT en France élaboré par Flora Bolter et le Conseil de l'Europe[22],[23],[24].

Dans son rapport d'activité de l'année , la Dilcrah avance soutenir pour 9,5 millions d'euros la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, et la haine anti-LGBT+, soit 40 % de plus qu'en [25].

Le plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT de , lancé à la suite de l'extension des compétences de la DILCRAH, est pourvu d'un budget annuel d'1,5 millions d'euros[2].

Notes et références

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  1. Aude Lorriaux, « Les propos du nouveau référent homophobie inquiètent des militants LGBT », sur Slate, .
  2. a et b Virginie Ballet, « Interview : «L'homophobie et la transphobie demeurent très ancrées dans notre pays» », Libération, .
  3. a b c d et e Vie Publique, « Rapport d'activité 2023 de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) », sur vie-publique.fr, (consulté le ) (télécharger le rapport).
  4. « Nomination du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme », communiqué de presse, sur gouvernement.fr, (version du sur Internet Archive).
  5. « Le plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine  », sur dilcrah.fr.
  6. « Plan national d'actions pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+  », sur dilcrah.fr.
  7. Romain Gaspar, Isabelle Kersimon et Pierre Maurer, « Peu d'adhérents mais des relais puissants, que pèse vraiment le Printemps républicain? », sur Slate, (consulté le ).
  8. « Installation d'un Conseil scientifique auprès de la DILCRA », communiqué de presse, sur gouvernement.fr, (version du sur Internet Archive).
  9. « Installation du nouveau Conseil scientifique de la DILCRAH », communiqué de presse, sur gouvernement.fr, (version du sur Internet Archive).
  10. Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : la délégation interministérielle contre la transphobie en pleine crise », sur Mediapart, (consulté le ).
  11. « Installation du nouveau Conseil scientifique de la DILCRAH », communiqué de presse, sur gouvernement.fr, , mise à jour (version du sur Internet Archive).
  12. Smaïn Laacher (interviewé) et Solène Cordier (intervieweuse), « Transidentités : "Quand on est républicain, universaliste, on ne doit pas avoir peur du débat" », Le Monde, (consulté le ).
  13. Solène Cordier, « Un organe de lutte contre les discriminations se déchire », Le Monde, (consulté le ).
  14. a b et c Rozenn Le Carboulec et David Perrotin, « Délégation contre le racisme et la haine anti-LGBT : Histoire secrète d'une dérive », sur Mediapart, (consulté le ).
  15. Antoine Albertini, « "Police et racisme" : ce rapport qui dort depuis deux ans dans les tiroirs de la Dilcrah », Le Monde, (consulté le ).
  16. Alexandre Fache, « L'intégralité de la note officielle sur le "racisme dans la police" que le gouvernement a enterrée », L'Humanité, (consulté le ).
  17. « L'ex-préfet des Deux-Sèvres chargé de la lutte contre la racisme », Le Courrier de l'Ouest, (version du sur Internet Archive).
  18. Alice Géraud, « Gilles Clavreul, la valse antiraciste », Libération, (consulté le ).
  19. Youssef El Amraoui, « À quoi sert la DILCRA ? », sur Quartiers XXI, (version du sur Internet Archive).
  20. a et b Carine Fouteau, « Antiracisme : Gilles Clavreul, délégué interministériel à la discorde », Mediapart, .
  21. «  : une première année d'action pour apprendre à mieux vivre ensemble », rapport d'activité du Délégué interministériel, sur gouvernement.fr, (version du sur Internet Archive).
  22. David Perrotin, « Face aux victimes de violences anti-LGBTI, des forces de l'ordre encore à la traîne », sur Mediapart, .
  23. « Pourquoi les victimes de crimes et de délits LGBTphobes portent si peu plainte », sur HuffPost, .
  24. « Présentation du rapport sur les crimes de haine anti-LGBT en France », sur dilcrah.fr, (version du sur Internet Archive).
  25. « Rapport d'activité  », sur dilcrah.gouv.fr.

Dans le Journal officiel de la République française (JORF) sur Légifrance :

  1. Décret no 2012-221 du instituant un délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, JORF, no 41, , texte no 8, NOR IOCX1204186D.
  2. a et b Décret no 2016-1805 du modifiant le décret no 2003-1164 du portant création du comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, JORF, no 298, , texte no 2, NOR PRMX1637587D.
  3. Décret du , JORF, no 53, , texte no 49, NOR IOCA1204012D.
  4. Décret du , JORF, no 275, , texte no 54, NOR INTA1421717D.
  5. Décret du , JORF, no 106, , texte no 123, NOR PRMX1713292D.
  6. Décret du , JORF, no 42, , texte no 58, NOR PRMX2105628D.
  7. Décret du , JORF, no 201, , texte no 46, NOR PRMX2323456D.

Articles connexes

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Liens externes

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