École biblique et archéologique française de Jérusalem

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École biblique et archéologique française de Jérusalem
Histoire
Fondation
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EBAFVoir et modifier les données sur Wikidata
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Domaines d'activité
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Organisation
Fondateur
Directeur
Olivier Poquillon (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
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L’École biblique et archéologique française (EBAF), située à Jérusalem, fondée et dirigée par l’ordre dominicain, est un établissement français d’enseignement supérieur et de recherche, spécialisé dans l’archéologie et l’exégèse biblique.

Histoire[modifier | modifier le code]

La basilique Saint-Étienne au sein de l'École.

L’École Biblique fut fondée en 1890 sous le nom d’École pratique d’études bibliques par Marie-Joseph Lagrange, membre de l’ordre des Prêcheurs. En 1920, elle prit son nom actuel, à la suite de sa reconnaissance comme École archéologique française par l’Académie des inscriptions et belles-lettres[1].

Le lieu où se trouve l’Ebaf se situe à côte de la porte de Damas[1], près d'une église du Ve siècle où furent transférées les reliques du protomartyr Étienne en 439, la fondation d'Eudocie et devint le principal lieu de culte du martyr à l’époque byzantine à Jérusalem.

En possède une bibliothèque de 250 000 volumes ainsi que 35 000 photos anciennes de sites de la région, parfois sur plaques de verre[1].

En janvier 2020, Emmanuel Macron est le premier président de la République française en exercice à visiter l'école ; il promet une aide financière pour son fonctionnement. En effet, 10 % du budget de l'Ebaf est versé par le ministère français des Affaires étrangères, le reste étant récolté auprès de mécènes ou encore grâce aux bourses d'études des doctorants[1].

Disciplines[modifier | modifier le code]

Depuis sa création, l’École Biblique mène, de front et de manière complémentaire, des recherches archéologiques en Israël, en Palestine et dans les pays voisins, et l’exégèse des textes bibliques. Elle s’est distinguée dans les disciplines de l’épigraphie, de la linguistique sémitique, de l’assyriologie, de l’égyptologie, en archéologie mais aussi en histoire du Proche Orient ancien. Elle accueille pour une ou plusieurs années une trentaine d'étudiants doctorants en résidence[1]. Elle a signé des conventions avec diverses universités étrangères et collabore à Jérusalem avec le Studium Biblicum Franciscanum et l'Université hébraïque.

Elle est habilitée à conférer le diplôme canonique (doctorat) en Écriture sainte. Elle publie la Revue biblique, divers travaux spécialisés dans ses domaines d'excellence, ainsi que des ouvrages adressés à un public plus large, dont une traduction française de la Bible, connue sous le nom de Bible de Jérusalem (1956, 1973, 1998), qui allie qualité littéraire des traductions et rigueur critique[1].

Parmi ses membres les plus illustres, outre le Père Lagrange qui doit notamment à 76 ans reprendre la direction de l'École en pleine crise en 1931, on peut citer différentes personnalités : Marie-Émile Boismard o.p., Roland de Vaux o.p., Raymond-Jacques Tournay o.p., Louis-Hugues Vincent o.p., Pierre Benoit o.p., Justin Taylor s.m., Étienne Nodet o.p., Émile Puech ou encore Jean-Baptiste Humbert o.p.

Qumrân[modifier | modifier le code]

À la suite de la découverte des premiers Manuscrits de la mer Morte, le P. Roland de Vaux a été désigné par le département des Antiquités jordaniennes pour fouiller le site de Qumrân de 1951 à 1956. Une équipe de biblistes de Jérusalem a beaucoup collaboré à l'exégèse et à la traduction des textes esséniens[2],[1].

Relation avec le Saint-Siège[modifier | modifier le code]

L'école et son fondateur furent longtemps suspects aux yeux du Saint-Siège, alors que l'Église catholique devait faire face à la crise moderniste et que le père Lagrange (avec d'autres chercheurs contribuant au renouveau des études bibliques) était suspecté de modernisme[3]. Marie-Joseph Lagrange accepte, des décennies durant, de ne pas publier ses travaux et ceux de son équipe. L'école dut aussi être fermée un moment, et l'opposition de l'époque entre les dominicains et les jésuites se traduisit par la création de l'Institut biblique pontifical de Rome créé par le pape et confié aux jésuites en 1909, dans le but de concurrencer l'école de Jérusalem[4].

Les rapports se sont depuis apaisés, notamment depuis l'encyclique Divino afflante Spiritu de 1943.

La Bible en ses Traditions et le Dictionnaire Jésus[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, l'École biblique travaille sur un nouveau programme de recherche nommé La Bible en ses Traditions (Bible in its Traditions) qui propose, à partir d'une interface en ligne présentée sous forme de rouleau, de pouvoir naviguer à travers les traductions traditionnelles des diverses versions de la Bible (hébraïque, grecque, latine, etc.)[5],[6]. La Bible en ses Traditions permettra d'explorer l'influence du texte dans la culture au fil des siècles (histoire, arts, etc.)[7],[8],[1].

L'Ecole vient de publier en 2021 un dictionnaire Jésus de 1274 pages qui est le fruit d'un travail collectif faisant la synthèse des travaux de dizaines de chercheurs d'ages, de disciplines, de nationalités et de confessions diverses sous la direction du frère Renaud Silly (d) o.p. L'ouvrage porte un regard renouvelé sur Jésus, en le restituant sur sa terre d'origine et au milieu de son peuple, montrant que tout en Jésus est juif (au sens que ce mot pouvait avoir en 30 apr. J.-C.). Il accorde une large place à la personne du Christ, à son enseignement et aux rites qui se réclament de lui[9].

Directeurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Guyonne de Montjou, « Jérusalem, les explorateurs de la Bible », Le Figaro Magazine,‎ , p. 62-67 (lire en ligne).
  2. Roland de Vaux, O. P., L'archéologie et les manuscrits de la mer Morte. Persée (portail).
  3. Bernard Montagnes, Marie-Joseph Lagrange, éd. Cerf, 2004, pp. 204-205 extraits en ligne.
  4. Bernard Montagnes, « Les séquelles de la crise moderniste. L'École biblique au lendemain de la Grande Guerre », dans Revue thomiste, XCVIIIe année, T. XC, no 2, pp. 245-270, 1990.
  5. https://bibletraditions.org/.
  6. Samuel Pruvot, École biblique de Jérusalem, les explorateurs de la Bible, Famille Chrétienne n°2245 du 23 au 29 janvier 2021, pp.14-19
  7. « Chrétiens du Levant : une exégèse 2.0 », Le Figaro, 17 octobre 2017.
  8. « Père Olivier-Thomas Venard : « La Bible est moins un livre qu'une bibliothèque » », Le Figaro, 23 octobre 2016.
  9. École Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
  10. Direction – Jean Jacques Pérennès, op.
  11. « Le P. Jean-Jacques Pérennès serait nommé directeur de l’École biblique de Jérusalem », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Marguerite de Lasa, « Le frère Olivier Poquillon nommé directeur de l’École biblique de Jérusalem », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, La Bible de Jérusalem : La Sainte Bible (traduite en français sous la direction de l'École biblique de Jérusalem), Éditions du Cerf, (ISBN 978-2-204-01491-5)
  • Jérôme Murphy-O'Connor, Le Nouveau Testament. Cent ans d'exégèse à l'École biblique, J. Gabalda, 1990.
  • Jean-Luc Vesco, L'ancien Testament : Cent ans d’exégèse a l’École biblique, Peeters, , 220 p. (ISBN 978-2-85021-046-4)
  • Elias Sanbar, Jérusalem et la Palestine, Photographies de l’École biblique de Jérusalem, Paris, Hazan, coll. « Photographie », , 200 p. (ISBN 978-2-7541-0615-3)
  • École biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, 2021, Paris, Laffont, 1274 p.

Dossiers[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]