Traductions de la Bible

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La Bible hébraïque (Tanakh) est écrite en hébreu à l'exception de certains passages des livres de Daniel, Ezra, et Jérémie qui sont en araméen. Au IIIe siècle av. J.-C., une version des livres qui formeront par la suite la Bible est traduite en grec à Alexandrie. Elle est appelée la Septante. C'est à partir de cette version en grec que sera formé l'Ancien Testament (AT) chrétien. À partir du Ier siècle, des traductions des livres en hébreu apparaissent en araméen.

Les différentes parties du Nouveau Testament (NT) ont été écrites en grec.

Les versions en latin de la Bible chrétienne sont élaborées dans un processus qui s'étale du IIe au IVe siècle.

Traductions en langues anciennes

  • Araméen : Le texte hébreu du Pentateuque et des autres parties de l’Ancien Testament ont été traduites en araméen, probablement en réaction aux premiers écrits chrétiens[1]. On appelle « Targoum » ces traductions, souvent proches de commentaires.
  • Grec : La traduction en grec la plus connue, dite des Septante, a été entreprise à Alexandrie, sous les Ptolémées. Le canon du judaïsme (Massora) fut fixé autour du Ier siècle et d'importants écarts subsistaient entre les versions hébreu et le texte des Septante. Motivées par la volonté de réduire les écarts entre les versions des deux langues, on assiste vers cette même période à diverses entreprises de révision du texte des Septante (souvent qualifiées de recension), celles d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion[2]. Rappelons que le texte du Nouveau Testament est en grec.
  • Édition polyglotte : Au IIIe siècle, Origène écrit les Hexaples, une Bible polyglotte en six colonnes, présentant le texte hébreu, sa translittération en grec, le texte des Septante et les trois révisions grecques d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion. Par la suite, l'exemple d'Origène fut repris et plusieurs Bible polyglottes furent publiées, ajoutant le texte samaritain, les versions syriaques, arabes, persanes...
  • Latin : Dès le IIe siècle, des livres de la Bibles sont traduits en latin. Ces traductions relativement disparates furent réalisées - pour l'Ancien Testament - à partir des traductions grecques. Ces traductions sont désignées sous le nom collectif de Vetus Latina. Pour pallier le manque d’homogénéité de ces traductions, saint Jérôme entreprit de réaliser une traduction intégrale de la Bible (AT et NT) entre 382 et 420. En outre, il choisit de travailler, pour l'Ancien Testament, sur un texte hébreu et non sur la Septante. Cette version nouvelle finit par s'imposer et reçut, par la suite, le nom de Vulgate. Elle servit de base aux premières traductions en langues nationales dans les pays catholiques.
  • Géorgien : La traduction en géorgien débuta au Ve siècle, basée à l'origine sur la traduction arménienne. Elle fut à de nombreuses reprises révisée à partir du texte grec (NT et LXX).
  • Copte : Le copte se déclinant en plusieurs dialectes (sahidique, achmimîque...) ce ne sont pas moins de six versions qui ont été réalisées à partir du Ve siècle. Pour l'AT, elles sont basées sur la septante.
  • Éthiopien : La traduction en guèze débuta au VIe siècle, puis fut révisée soit à partir de l'hébreu, soit à partir de l'arabe. Ce n'est qu'à une date récente que la Bible fut traduite en amharique. La version guèze est restée la version officielle de l’Église d'Éthiopie.
  • Arabe : La plus ancienne version arabe de la Bible, était celle de Hunayn ibn Ishaq, mais elle n'a pas été préservée. Elle avait été réalisée, en ce qui concerne l'AT, à partir de la Septante. Saadia Gaon réalisa une traduction de l'Ancien Testament à partir de l'hébreu. Notons aussi qu'antérieurement, Jean II d'Antioche avait entrepris une traduction de l’Évangile en arabe. En 889 à Cordoue, le chrétien mozarabe Ḥafṣ b. Albar traduit les psaumes du latin en arabe[3].
  • Slavon : C'est au IXe siècle que les moines missionnaires Cyrille et Méthode inventent un alphabet spécifique afin de pouvoir traduire en langue slave la Bible. Ils se basent, pour l'Ancien Testament, sur la LXX.

Traductions en langues modernes

Parmi les premières traductions complètes, on recense[4] celles en :

  • Anglais : (1382 : Early Version, 1388: Later Version), trad. sous l'autorité de John Wyclif ; la 1e traduction imprimée est due à Miles Coverdale (1535) ;
  • Italien : (1471, impr. à Venise), trad. par Niccolò Malermi (ou Malerbì), O. Camald. ;
  • Allemand : (1466-1477 : 5 éditions impr.); la trad. de la Bible par Luther (impr. 1522) est célèbre, ainsi que, dans une moindre mesure, celle de Johann Friedrich von Meyer en 1819 ;
  • Grec moderne : En 1638 parait la première traduction en grec "moderne" du Nouveau Testament, réalisée par Maxime de Gallipoli sous le patronage du patriarche Cyrille Loukaris de Constantinople.

Traductions en langues fictives

La bible a par ailleurs été traduite dans plusieurs langues fictives (en), langages artificiels ou issus d'univers de fiction :

  • Klingon : Plusieurs projets de traduction en klingon ont donné lieu à des transcriptions partielles ou totales de l'ouvrage. Soutenu par le Klingon Language Institute et coordonné par Kevin Wilson, le Klingon Bible Translation Project doit permettre d'aboutir à la traduction de l'ancien et du nouveau testaments. La North Star Klingon Outpost Library a de son côté publié une version partielle de la bible traduite en klingon.
  • Lolspeak : le projet de traduction de la bible en lolcat, lancé en juillet 2007 sur un modèle de traduction participative sur une plateforme MediaWiki a permis d'aboutir à une traduction complète et à la publication en 2010 de la bible traduite intégralement en lolspeak.
  • Quenya : plusieurs parties de la bible ont été traduites en Quenya, Helge Fauskanger en a traduit deux chapitres de la Genèse et la moitié du Nouveau Testament mais les difficultés d'unification du langage rendent la traduction difficile.

Notes et références

  1. Voir Francine Kaufmann : "S'il faut en croire le témoignage du Talmud, c'est sous l'autorité de deux rabbins de l'École de Yavné (Jamnia) que, au début du second siècle, s'effectuent deux traductions «autorisées» du Pentateuque: la traduction araméenne par Onkelos (cf. Talmud de Babylone, Meguila 3 a) et la nouvelle traduction grecque d'Aquila (Talmud de Jérusalem, Meguila I, 71 c), destinée à remplacer la Septante dans l'usage juif."
  2. Et Dieu parla grec : la Bible des Septante
  3. Henri Bresc, « Aillet Cyrille, Les Mozarabes. Christianisme, islamisation et arabisation en péninsule Ibérique (ixe-xiie siècle), Madrid, Casa de Velázquez, 2010 (Bibliothèque de la Casa de Velázquez, 45), 418 p. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 135 | juillet 2014, mis en ligne le 15 juin 2014, consulté le 09 novembre 2014. URL : http://remmm.revues.org/8144
  4. [1], Catholic Encyclopedia.
  5. Une traduction éditée entre 1400 et 1500 environ est consultable en ligne [(fr) lire en ligne]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes