Petit Anjou

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Petit Anjou
Image illustrative de l’article Petit Anjou
Un train en gare de Bécon les Granits

Type chemin de fer secondaire
Lignes 6
Écartement des rails métrique
Exploitant CFA ; SE

Le Petit Anjou était un réseau de chemin de fer secondaire à voie métrique, situé dans les départements de la Loire-Atlantique (anciennement Loire-Inférieure) et du Maine-et-Loire, mis en service de 1893 à 1910 et fermé en 1948. Il a d'abord été exploité par la Compagnie des Chemins de fer de l'Anjou puis, à partir de 1928, par la Société générale des chemins de fer économiques (SE).

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines et développement[modifier | modifier le code]

Intérieur de la gare de Cholet, commune avec la compagnie d'Orléans vers 1906.
Un train en gare de Saumur-Rive-Gauche, lors d'une crue.

Le , est déclaré d'utilité publique, dans les départements de la Loire-Inférieure et de Maine-et-Loire, un chemin de fer d'intérêt local à voie métrique, de Nantes à Cholet, avec embranchement de Beaupréau à Chalonnes-sur-Loire. La compagnie des chemins de fer d'intérêt local de l'Anjou, société anonyme au capital de 1 200 000 francs, dont le siège est à Angers, 4, rue Saint-Léonard, est créée pour exploiter le réseau. M. Faugère, est président du conseil d*administration de cette société[1].

De 1918 à 1939[modifier | modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale, le réseau subit la concurrence routière, celle-ci augmentant avec l'amélioration des routes et de l'évolution de la technique. Le Petit Anjou reste exploité avec des trains à vapeur mixtes assurant le service des voyageurs et des marchandises.

Après avoir assuré en 1924 sur une des lignes du réseau un service rapide au moyen d'une automotrice De Dion-Bouton JM1 tout en maintenant les trains mixtes, la décision est prise en 1929 de séparer le trafic des marchandises et celui des voyageurs en utilisant des trains à vapeur plus légers et des automotrices De Dion-Bouton JM.

La fermeture du réseau[modifier | modifier le code]

Les premières fermetures de lignes aux services des voyageurs interviennent entre 1935 et 1937 entre Cholet et Saumur, Angers et Candé, Baugé et Noyant. Le trafic reprend au début la guerre.

En 1947, la plupart des lignes sont définitivement fermées à l'exception de celle d'Angers à Baugé exploitée jusqu'en 1948.

Le matériel est ensuite détruit à l'exception des automotrices Brissonneau et Lotz revendues au département du Doubs et des remorques à ceux de la Nièvre et de l'Allier.

Seule subsiste alors une portion de20 km de la ligne de Candé, entre Angers et Bécon-les-Granits, exploitée à titre d'embranchement industriel pour la desserte des carrières, le transport de pavés et de bordures de trottoir. Le trafic cesse définitivement le .

Lignes[modifier | modifier le code]

Ce réseau était composé des lignes suivantes :

1. Ligne d'Angers à Noyant - Méon (66 km), la première ligne ouverte en 1893.

2. Ligne de Cholet à Saumur (81 km), la seconde ligne à avoir été ouverte en 1896.

3. Ligne de Nantes à Cholet (80 km) ; l'étoile de Beaupréau entre Beaupréau et Cholet, Beaupréau et Chalonnes-sur-Loire, Beaupréau et Nantes est ouverte en 1899.

4. Ligne de Saint-Jean-de-Linières à Beaupréau (47 km) ; la Loire est traversée en 1900 entre Chalonnes-sur-Loire et La Possonnière.

5. Ligne d'Angers à Candé (43 km) par La Roche Saint-Jean-de-Linières, ouverte en 1909, enjambe la Maine sur le pont de Pruniers qui relie les communes de Bouchemaine et de Sainte-Gemmes-sur-Loire.

6. Le raccordement de la ligne nord de Noyant à Angers et Candé et des lignes sud Loire, entre La Possonnière et La Roche Saint-Jean-de-Linières est ouvert en 1910.

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Automotrices thermiques[modifier | modifier le code]

Illustration Modèle ou type Nombre Numéros En service Hors service Remarques
De Dion-Bouton JM2[2] 1 1924
De Dion-Bouton JM3[2] 5 21-22, 24-26 1930
De Dion-Bouton JM4[2] 7 27-28 1932
Brissonneau et Lotz 5 31-35 1934 1947

Locomotives à vapeur[modifier | modifier le code]

Le réseau était exploité avec 30 locomotives,soit:

N° 21 à 26 de la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM),
N° 51 à 70, construites par Blanc-Misseron
N° 101 à 104, construites par Weidknecht

Voitures voyageurs[modifier | modifier le code]

11 voitures de 1ère classe
56 voitures de 2ème classe
8 voitures mixtes de 1ère et 2ème classe, de type ABB
5 voitures mixtes de 1ère et 2ème classe, de type AB
2 voitures mixtes de 1ère et 2ème classe, de type AAB

Fourgons à bagages[modifier | modifier le code]

20 unités

wagons de marchandises[modifier | modifier le code]

400 wagons

Autorails[modifier | modifier le code]

En 1924, une automotrice De Dion-Bouton à essence de type JM1 est mise en service.

En 1928, la Société générale des chemins de fer économiques (SE) met en service douze voitures à bogies Blanc-Misseron et Decauville provenant des réseaux de Seine-et-Marne et du Nord, ainsi que 2 locomotives 130T Decauville provenant du réseau de la Woëvre.

Douze draisines Billard 4.4.15 sont également approvisionnées afin de rationaliser le travail des équipes de la voie.

À partir de 1930, afin de séparer les trafics voyageurs et marchandises, la SE met en service sept autres automotrices De Dion-Bouton de type JM, complétées en 1934 par cinq automotrices Brissonneau et Lotz. Certaines voitures voyageurs et fourgons sont à cette occasion transformées en remorques d'autorail afin de compléter la demi douzaine de remorques De Dion-Bouton et Brissonneau-et-Lotz.

L'achat en 1939 d'automotrices Tartary au réseau des Deux-Sèvres ne sera pas suivi d'une mise en service, le matériel étant en partie détruit par les bombardements d'Angers en 1940.

Vestiges et toponymie[modifier | modifier le code]

Certaines communes traversées par le réseau du Petit Anjou en conservent le souvenir :

L'Association des Amis du Petit Anjou[modifier | modifier le code]

Les premières recherches historiques débutent au cours des années 1960 pour aboutir, en 1983, à la création de l'Association des amis du Petit Anjou (AAPA) qui réussit à récupérer, entre autres, quatre voitures voyageurs (B111, B118, B130 et Ac21), un fourgon, la moitié d'un autre et trois wagons couverts du réseau.

Une autre voiture voyageurs (B108) est également sauvegardée en Touraine par l'association du chemin de fer du lac de Rillé.

La voiture B 111 a été entièrement restaurée de 1994 à 2000 et est aujourd'hui classée monument historique.

La voiture de première classe Ac21 a été entièrement restaurée entre 2002 et 2008.

L'AAPA a également restauré une draisine Billard classée monument historique, un lorry, un wagon tombereau des Tramways des Deux-Sèvres, une locomotive diesel LKM V10C et un locotracteur Dujardin des anciennes ardoisières de Trélazé.

Une vingtaine d'autres véhicules sont en attente de restauration dont des voitures et wagons du Blanc-Argent, de la SE Somme, des Tramways du Loiret et des Deux-Sèvres ainsi que des ardoisières de Trélazé et l'une des deux dernières motrices Buire du réseau des tramways d'Angers mise en service à Tours en 1913.

Notes et sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Michel Raclin et Michel Harouy, Une mémoire sur les rails : Le Petit-Anjou au quotidien, Coudray-Macouard, Éditions Cheminements, coll. « Trains d'Ici », , 316 p. (ISBN 2-909757-77-3, lire en ligne)

Articles[modifier | modifier le code]

  • « Les automotrices diesel-électriques des Chemins de fer de l'Anjou », Le Génie civil, vol. CVIII 17, no 2802,‎ , p. 396-398 (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. https://archive.org/stream/annalesdesponts09annagoog/annalesdesponts09annagoog_djvu.txt
  2. a b et c Michel Raclin, « Quand les filles du marquis changent de robe », Voie libre, no 9,‎ (lire en ligne)
  3. « Quand sifflait le train du Petit Anjou », sur st-julien-de-concelles.fr (consulté le )
  4. « Location de salles », sur Doué-en-Anjou (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

  • Michel Raclin, Michel Harouy, Gérard Dezaire, Max Mary, "Le Petit Anjou, 60 ans de la vie des Angevins et du pays nantais", éditions Cénomanes, 1986
  • Jacqueline Cantaloube, Michel Raclin, « Il était une fois le Petit Anjou », éditions AAPA, 2008
  • Michel Harouy, Michel Raclin, « Au temps du Petit Anjou, chemin de fer départemental de Maine-et-Loire », Édition AAPA, Rééd.2005
  • Michel Harouy, « Les chemins de fer angevins pendant la guerre 1939-1945 », les Dossiers de l'AAPA n°16, édition AAPA 1994
  • Michel Harouy, « Histoire du pont de Pruniers », les Dossiers de l'AAPA n°17, éditions AAPA 1995
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « Vihiers au temps du Petit Anjou », les Dossiers de l'AAPA n°18, édition AAPA 1996
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « De Vihiers à Cholet au temps du Petit Anjou », les Dossiers de l'AAPA n°19, édition AAPA 1996
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « LePetit Anjou en Pays saumurois », les Dossiers de l'AAPA n°20, édition AAPA
  • Michel Harouy, Michel Raclin, « le raccordement des réseaux sud et nord du Petit Anjou », les Dossiers de l'AAPA n°21, éditions AAPA 1998
  • Michel Harouy, Michel Raclin, « L'étoile ferroviaire de Beaupréau », les Dossiers de l'AAPA n°23, éditions AAPA 1999
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « Le Petit Anjou en Loire-Béconnais », Les Dossiers de l'AAPA n°24, éditions AAPA, 2001
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « Le Petit Anjou en vallée de l'Authion », Les Dossiers de l'AAPA n°25, éditions AAPA, 2006
  • Michel Raclin, Michel Harouy, « Le Petit Anjou en Pays baugeois », Les Dossiers de l'AAPA n°26, éditions AAPA, 2006

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]