Jean-François Kahn

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 janvier 2015 à 12:20 et modifiée en dernier par Vlaam (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Jean-François Kahn
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean-François Kahn en juin 2013.
Naissance (85 ans)
Viroflay (Seine-et-Oise)
Profession
Famille

Jean-François Kahn est un journaliste et écrivain français, historien de formation, né le à Viroflay (Seine-et-Oise). En 1984, il crée L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne dont il est le directeur jusqu'en 2007.

Biographie

Jean-François Kahn est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne (1916-1970). Il est le frère du chimiste Olivier Kahn (1942-1999) et du généticien Axel Kahn (né en 1944). Il a trois enfants avec Rachel Kahn.

Ses parents viennent de Mussy-sur-Seine, dans le sud de l'Aube[1]. Son grand-père paternel, d'origine juive alsacienne, y possédait une maison de campagne et y rencontra son épouse qui habitait une maison voisine. Son grand-père maternel y était un petit industriel dans le bois et épousa une institutrice, d'origine suisse allemande, en poste dans l'école du village[1]. Un de ses arrière-grand-pères était un peintre qui illustra l'encyclopédie Larousse. Sous l'Occupation, Jean-François Kahn portera le nom de jeune fille de sa mère, Ferriot, et ne reprendra son nom de Kahn qu'à la fin des années 1950[1],[2].

Il obtient sa licence d'histoire, adhère au Parti communiste (pendant 2 ans)[1], travaillant dans un tri postal, puis dans une imprimerie, et se tourne ensuite vers le journalisme : il débute ainsi dans le journal Paris Presse l'Intransigeant en 1959[1], où il est envoyé couvrir la guerre d'Algérie, Le Monde, puis L'Express (en 1964, comme reporter). C'est lui qui mène l'enquête journalistique qui aboutit à la révélation de l'affaire Ben Barka, en respectant le principe de protection des sources d'information des journalistes. Il est ensuite chroniqueur sur Europe 1, puis est nommé directeur de la rédaction des Nouvelles littéraires (en 1977 et qu'il contribue à redresser). Dans les années 1970 et 1980, il est souvent un des interviewers lors d'émissions politiques télévisées comme L'Heure de vérité. Dans Italiques, il revient sur le fait d'avoir qualifié Alexandre Soljenitsyne d'écrivain « réactionnaire »[3].

Amateur et connaisseur de la chanson française, il anime dans les années 1970 l'émission Avec tambour et trompette sur France Inter, et, dans les années 1980, l'émission Chantez-le moi.

En 1984, il crée L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne dont il est le directeur jusqu'en 2007 et dans lequel il continue à tenir jusqu'en 2011 une chronique intitulée « bloc-notes ». Il collabore hebdomadairement à l'émission radiophonique Pourquoi pas dimanche ? animée par Joël Le Bigot sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada où il vulgarise et commente l'actualité politique française et européenne.

Il signe certaines de ses interventions sous les pseudonymes de François Darras, Thomas Vallières, ou encore P.M.O.

En mai 2011, après des propos polémiques autour de l'affaire Dominique Strauss-Kahn — il avait utilisé l'expression de « troussage de domestique » —, expression qu'il qualifie par la suite d'« inacceptable »[4], il annonce son intention de quitter le journalisme[5]. Ces propos ont été condamnés par de nombreuses personnalités françaises[6].

Positionnement politique

Il prend position sur de nombreux sujets. Il dénonce le néolibéralisme, comme opposé aux vraies valeurs libérales en 1995[réf. nécessaire], l'intervention de l'OTAN en Serbie en 1999 et la guerre d'Irak en 2003.

Il prend position pour le « oui » au projet de Constitution européenne en 2005 mais dénonce le peu de place que la presse accorde aux partisans du « non » pour défendre leur avis.

En 2007, il soutient « par défaut » la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle, tout en prenant clairement position contre Nicolas Sarkozy, notamment avec la publication d'un numéro de Marianne titré Le Vrai Sarkozy dans lequel le service France de l'hebdomadaire et lui reviennent sur le candidat, sa carrière, ainsi que sur les coulisses de sa campagne et les circonstances ayant présidé à sa prise de pouvoir au sein de l'UMP, et ce à une semaine du premier tour[7].

En juillet 2008, il annonce son intention de se présenter aux élections européennes[8]. Il confirme cette intention à l'université d'été du Mouvement démocrate. L'investiture comme tête de liste dans la circonscription Est lui est accordée après le vote des adhérents du parti lors de la Conférence nationale du Mouvement démocrate du . Grâce au score de 9,43 % des suffrages recueillis par cette liste, il est élu au Parlement européen mais, conformément à ses engagements de campagne (il avait annoncé qu'il ne siégerait que si la liste qu'il menait obtenait au moins deux élus), il renonce à ce mandat au profit de la députée européenne sortante, Nathalie Griesbeck[9].

Il annonce en 2009 la création d'un club de réflexion nommé Crréa (centre de réflexion et de recherche pour l’élaboration d’alternatives), destiné à « travailler à des alternatives qui dépassent les discours anciens et les approches qui ont fait faillite »[10].

Propos sexistes

Lors de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, il estime qu'il est « pratiquement certain qu’il n’y a pas eu tentative violente de viol » et déclare qu'il ne s'agit que d'un de « troussage de domestique[11]. » Il est alors accusé de distinguer un « troussage » d'un viol et de manifester une « solidarité de caste »[12],[13]. Devant la polémique que ses propos soulèvent, il finit par présenter des excuses et se retire du journalisme[11].

Essais

  • La Guerre civile, Seuil, 1982
  • Et si on essayait autre chose ?, Seuil, 1983
  • Les Français sont formidables, Balland, 1987
  • Esquisse d'une philosophie du mensonge, Flammarion, 1992
  • La Pensée unique, Fayard, 1995
  • On prend les mêmes et on recommence, Éditions Grasset & Fasquelle, 1997
  • Les Poèmes politiques, Fayard, 1998
  • Tout était faux, Fayard, 1998
  • Demain la révolution, Flammarion, 1999
  • Chacun son tour, Stock, 2000
  • Complot contre la Démocratie, Denoël, 2000
  • Le Retour de terre de Djid Andrew, Critique de la raison capitaliste, Fayard, 2000
  • Victor Hugo un révolutionnaire, L'Extraordinaire Métamorphose, Fayard, 2001
  • Moi, l'autre et le loup, Fayard, 2001
  • Les rebelles, ceux et celles qui ont dit non, Plon, 2001
  • Ce que Marianne en pense, Éditions Mille et une nuits, 2002
  • Le Camp de la guerre, Critique de la déraison impure, Fayard, 2004
  • Dictionnaire incorrect, Plon, 2005
  • Comme deux frères - mémoire et visions croisées (avec Axel Kahn), Stock, 2006
  • Les Bullocrates, Fayard, 2006
  • Tout change parce que rien ne change, Fayard, 2006
  • L'Abécédaire mal-pensant, Plon, 2007
  • Sur l'invariance en politique, Fayard, 2008
  • Où va-t-on ? Comment on y va, Fayard, 2008
  • Pourquoi il faut dissoudre le PS, Larousse, 2008
  • L'Alternative. Oui, c'est possible !, Fayard, 2009
  • Dernières salves. Supplément au Dictionnaire incorrect et à l'Abécédaire mal-pensant, Plon, 2009
  • Faut-il croire les journalistes ?, avec Philippe Gavi, Edwy Plenel, Jean-François Kahn et Serge July, Éditions Mordicus,
  • Philosophie de la réalité. Critique du réalisme, Fayard, 2011
  • Petit César : comment a-t-on pu accepter ça..., Fayard, 2011
  • Menteurs !, Plon, 2012
  • La Catastrophe du 6 mai 2012, Plon, 2012
  • L’Invention des Français, Fayard, 2013
  • Comment s'en sortir, Plon, 2013
  • L'Horreur médiatique, Plon, 2014
  • Marine Le Pen vous dit MERCI !, Plon, 2014
  • La Tragédie de l’Occident. L’Invention des Français 2., Fayard, 2014
  • À bas cette gauche-là, Plon, 2015

Notes et références

  1. a b c d et e "Jean-François Kahn, l'électron libre", documentaire télévisé de Frank Eskenazi pour la collection Empreintes, produite par France 5, 2009.
  2. Il indiquera alors, reprenant le mot de Jean-Paul Sartre, avoir ressenti ce qu'était d'être juif dans le regard de l'autre.
  3. Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 28 septembre 1972.
  4. L'affaire DSK, un « troussage de domestique » ? Kahn s'excuse, David Doucet, L'Express, 19 mai 2011
  5. « Kahn va arrêter le journalisme après ses propos sur Strauss-Kahn », Le Point, 26 mai 2011
  6. Affaire DSK : Jean-François Kahn s'excuse après avoir évoqué un « troussage de domestique », Ozap.com, 23 mai 2011
  7. Le Vrai Visage de Sarkozy dans Marianne, numéro XX, 14 avril 2007.
  8. « JFK, un destin français » sur France Inter, émission J'ai mes sources du 11 juillet 2008.
  9. Brice Hortefeux et Jean-François Kahn ne siègeront pas au parlement européen dans La Tribune du 9 juin 2009
  10. Solenn De Royer et Céline Rouden, « Jean-François Kahn : " Travailler à des alternatives aux discours anciens " », La Croix, 5 août 2009.
  11. a et b Jean-François Kahn n’est plus journaliste Le JDD
  12. http://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-affaire-dsk-un-troussage-de-domestique-kahn-s-excuse_994399.html
  13. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/05/17/97001-20110517FILWWW00522-droite-populaire-solidarite-de-caste.php

Lien externe

Sur les autres projets Wikimedia :