Grande America
Grande America | |
Le Grande America en 2016. | |
Type | Porte-conteneurs-roulier (« Ro-Ro/Container Carrier ») |
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Classe | Grande Africa |
Histoire | |
Constructeur | Fincantieri |
Chantier naval | Palerme (Italie) N° de coque : 5984 |
Quille posée | [1] |
Lancement | [1] |
Commission | [1] |
Statut | Coulé au large de La Rochelle le |
Équipage | |
Équipage | 26 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 213,88 m (hors-tout) 195 m (entre-perpendiculaires) |
Maître-bau | 32,25 m |
Tirant d'eau | 9,7 m |
Port en lourd | 27 965 t |
Tonnage | 56 642 t |
Propulsion | Moteur diesel 2-temps sept cylindres Sulzer (type: 7RTA72U) 1 × hélice à pas variable |
Puissance | 21 129 cv (15 540 kW) |
Vitesse | 21 nœuds (39 km/h) |
Caractéristiques commerciales | |
Capacité | 1 321 EVP (conteneurs) |
Carrière | |
Propriétaire | Grimaldi Lines |
Armateur | Inarme S.p.A. |
Pavillon | Italie |
Port d'attache | Palerme, Sicile |
Indicatif | UIT : (IBPG) |
MMSI | 247590001 |
IMO | 9130937 MMSI : 247594000 RINA : nr. 74351 |
Localisation | |
Coordonnées | 46° 04′ 08″ nord, 5° 47′ 04″ ouest |
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Le Grande America est un cargo porte-conteneurs-roulier italien[2] de la classe Grande Africa appartenant à la société Inarme, du groupe napolitain Grimaldi. Il a été construit en 1997 par Fincantieri au chantier naval de Palerme, en Italie.
Son naufrage dans le golfe de Gascogne, le , à la suite d'un incendie, fait craindre une marée noire jusqu’à la fin mars[3]. Ces craintes s’avèrent par la suite infondées[4], le navire reposant intact par 4 600 m de fond et les fuites d'hydrocarbures ont été colmatées[5].
Caractéristiques
Le Grande America est un cargo-roulier mixte de la classe Grande Africa mis en service en 1997. Ces neuf navires, construits entre 1997 et 2004, ont la particularité de combiner une partie arrière aménagée en garage pour le transport de véhicules et munie d'une rampe de chargement, avec un pont avant permettant de transporter des conteneurs, des véhicules ou des remorques routières. Au moment du naufrage, tous les navires de cette classe étaient en service.
Naufrage
Le , dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie se déclare à bord alors qu'il fait route vers Casablanca en provenance de Hambourg[6]. L’incendie aurait démarré dans un des conteneurs transportés sur le pont et s'est ensuite communiqué au reste du navire[7]. Transportant à la fois du matériel roulant et des conteneurs, le navire en feu est à la dérive au large des côtes françaises, à 140 milles au sud de la pointe de Penmarc'h (Finistère).
La forte dégradation des conditions météorologiques — rafales atteignant 90 à 100 km/h et une forte houle avec des creux de quatre à cinq mètres — retarde les opérations de secours[8]. Cependant, vers quatre heures du matin, la frégate britannique HMS Argyll est envoyée sur zone pour évacuer par canot de sauvetage les 27 personnes (26 membres d'équipage et un passager) se trouvant à bord, qui ont ensuite été transférées sur le navire Argonaute et conduites à Brest.
La Marine nationale française a engagé la frégate Aquitaine, un hélicoptère lourd NH-90 Caïman ainsi que le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon, relevé le par le navire BSAA (bâtiment de soutien et d'assistance affrété) VN Sapeur. Des avions de surveillance Falcon 50 et Atlantique 2 ont survolé la zone. Deux remorqueurs affrétés par la société Ardent, mandatée par l’armateur du navire, sont envoyés sur zone en réponse à la mise en demeure du préfet maritime français[8]. Il s'agit de l’Union Lynx, parti de Vigo (Espagne) et devant arriver sur zone dans la soirée, et du Tera Sea Hawk, venant de Rotterdam, attendu le au soir.
Cependant, le à 15 h 26, après l'échec des tentatives de maîtrise de l’incendie, le navire finit par sombrer à environ 330 km à l'ouest des côtes françaises, par 4 600 mètres de fond. Il contient encore 2 200 tonnes de fioul lourd dans ses cuves, et des produits dangereux en cargaison[9],[8],[6].
Risque pour l'environnement
À la suite d'un survol du site, la préfecture maritime de l’Atlantique précise qu’une dizaine de conteneurs sont tombés à l’eau[10]. Plusieurs d'entre eux ont été retrouvés à la dérive et ramenés à terre ; ils ne contenaient que des denrées alimentaires[11].
Le , le préfet maritime communique au public la liste détaillée de la cargaison du Grande America au moment du naufrage. La liste, issue du manifeste, qui sera par la suite rendue publique[12], mentionne 2 210 véhicules d'occasion ou neufs (dont 37 Porsche — quatre d'entre elles étaient les dernières unités de la Porsche 911 GT2, dont la production a cessé en [13] ; et une dizaine d'Audi, y compris les modèles RS4 et RS5[14]) et 365 conteneurs, dont 45 « répertoriés comme contenant des matières dangereuses »[9],[15]. On répertorie 100 tonnes d'acide chlorhydrique et 70 tonnes d'acide sulfurique[16]. En tout, ce sont 1 050 tonnes de matières dangereuses qui étaient transportées[17]. Le fioul lourd, qui provient des réservoirs de carburant servant à alimenter le moteur du navire, est certes présent en moindre quantité que les hydrocarbures transportés par un pétrolier (près de 2 400 tonnes[12]), mais il est plus difficile à nettoyer car il est très visqueux. Il est de plus très persistant dans l'environnement ce qui le rend susceptible de parcourir de grandes distances en mer et de causer une pollution étendue de par sa dispersion[18].
Une nappe d'hydrocarbures d'environ dix kilomètres de long sur un kilomètre de large est observée le . Elle fait craindre aux autorités une marée noire qui pourrait toucher le littoral de Gironde et de Charente-Maritime trois à quatre jours plus tard ; aussi François de Rugy, ministre français de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, indique-t-il que les hydrocarbures échappés du Grande America « pourraient toucher le littoral français vers dimanche soir ou lundi »[19]. Les autorités s’inquiètent également de la présence d’acide chlorhydrique et d’acide sulfurique dans certains conteneurs, qui pourraient toutefois avoir brûlé. Les services concernés sont placés en pré-alerte et un navire de lutte anti-pollution est envoyé sur place pour faire une évaluation de la situation[20].
C'est dans une mer agitée que les opérations antipollution ont débuté le [21]. Le , le comité de météorologues et d’océanographes analysant la dérive des nappes d’hydrocarbures annonce que celles-ci n’atteindront pas les côtes françaises avant la dernière semaine de mars[3]. Les prévisions de dérive des nappes d'hydrocarbures sont réalisées avec le modèle MOTHY[22] de Météo-France.
Les conditions météorologiques s’étant calmées, des barrages flottants sont mis en place le , tandis que les remorqueurs de la société propriétaire du Grande America commencent le remorquage des conteneurs vers le port de La Rochelle[23],[24].
Le , deux oiseaux mazoutés sont retrouvés sur des plages du golfe de Gascogne[25]. Toutefois, et malgré une situation météorologique ayant de nouveau contrarié les opérations de lutte antipollution, aucune zone de pollution n’était constatée à proximité des côtes le [4], tandis que la pollution de surface a presque entièrement disparu[26].
Un mois plus tard, à la suite de l’inspection de l’épave par le ROV du navire de support Island Pride et à l’intervention de ce robot pour colmater des fuites résiduelles, la préfecture maritime annonce que le Grande America, qui gît partiellement enfoncé sur un banc de sable par 4 600 m de fond, est intègre. Les conteneurs restant à bord ne présentent pas de risque de remontée à la surface[5]. La zone du naufrage reste sous surveillance aérienne et satellite[5].
Les navires ayant participé aux opérations de dépollution passent ensuite en carénage à Brest pour être nettoyés des résidus de fuel, les VN Partisan et VN Sapeur à partir du [27], et l’Argonaute et le Rhône à partir du [28].
Réactions d’associations
D’après l’association écologiste Robin des bois, 35 déficiences techniques ont été relevées sur ce navire en 2010[29]. Ce fait est dénoncé par le député européen des Verts Yannick Jadot[30]. Par la suite, Robin des bois demande que la totalité des navires du groupe Grimaldi faisant escale en Europe fasse l’objet d’inspections de sécurité[24]. Le transport d'automobiles de seconde-main, dont près de 900 se trouvaient à bord[29], présente un risque d'incendie plus important que celui des automobiles neuves et libère davantage de polluants en cas de catastrophe, ce que déplorait déjà l'association Robins des bois en 2009 après un autre incendie[31].
En cas de marée noire, la faune marine est généralement très affectée ; le , la LPO place ses équipes de permanents et de bénévoles en pré-alerte, qu'il s'agisse des observateurs de terrain[32] ou des centres de soins à la faune sauvage recensant les principales recommandations pratiques pour les usagers de la nature[33]. Le réseau des centres de soins à la faune sauvage des départements côtiers (du Pays Basque au Finistère), est lui aussi en pré-alerte, tel le centre Volée de piaf, qui se prépare à recueillir et soigner des oiseaux mazoutés mais déplore le manque de centres de formation et de moyens alloués au matériel de nettoyage[33],[34],[35],[36],[37].
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Grande America » (voir la liste des auteurs).
- Equasis-Startseite (english)
- Voir la page Grande Amérique du registre naval italien
- « Grande America : les côtes françaises épargnées jusqu'à la semaine prochaine », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « Grande America : le point de situation vendredi soir », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- « Grande America – L’épave est intègre, les fuites colmatées », sur ActuNautique, (consulté le ).
- « Le Grande America toujours en feu au large de la Bretagne », sur Mer et Marine, (consulté le )
- (en-US) « Grimaldi confirm Grande America fire started in container cargo », sur FreightWaves (consulté le )
- Guerric Poncet, « En feu au large de la Bretagne, le porte-conteneurs « Grande America » a coulé », sur Le Point, (consulté le )
- « Naufrage du «Grande America»: Le bateau avait à son bord 45 conteneurs de matières dangereuses », sur 20minutes, (consulté le )
- « Naufrage du navire italien "Grande America" à 300 km des côtes françaises », sur RTBF Info, (consulté le )
- « Naufrage du Grande America : 2 nouveaux conteneurs de chips remorqués à La Rochelle », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
- « Naufrage du Grande America : découvrez l'intégralité du chargement englouti du navire italien », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
- Mate Petrany, « Porsche Is Restarting 911 GT2 RS Production to Replace Cars Lost at Sea », Road and Track, (consulté le )
- Michael Karkafiris, « Cargo Ship Carrying New 911 GT2 RS' Sinks, Porsche To Resume Production Of Model (Update) », (consulté le )
- « Naufrage du "Grande America": une nappe d'hydrocarbures repérée », sur La Croix, (consulté le )
- (en) « Grande America: France braces for oil spill damage after ship blaze », sur BBC, (consulté le )
- Le « Grande-America » transportait 1 050 tonnes de matières dangereuses, Le Monde, 21 mars 2019
- « Devenir des déversements d'hydrocarbures en mer », sur ITOPF (consulté le )
- « Les nappes de pétrole du "Grande America" "pourraient toucher le littoral français vers dimanche soir ou lundi", selon François de Rugy », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Naufrage du «Grande America»: Une marée noire redoutée sur la côte aquitaine d’ici 3 à 4 jours », sur 20 minutes, (consulté le )
- « Les opérations antipollution débutent après le naufrage du «Grande America» », sur 20 minutes (consulté le )
- « Prévoir les dérives en mer: le modèle MOTHY. », sur www.meteorologie.eu.org (consulté le )
- « Des barrages flottants pour limiter la pollution du «Grande America» », sur 20 minutes (consulté le )
- « Naufrage du Grande America – Mise en place de barrages flottants pour contenir la pollution », sur ActuNautique (consulté le )
- « Grande America : deux oiseaux mazoutés retrouvés dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques », sur France Bleu, (consulté le )
- « Grande America – La pollution en surface a presque disparu », sur ActuNautique, (consulté le ).
- « Grande America. Les dépollueurs dépollués », Le Télégramme, (ISSN 0751-5928, lire en ligne, consulté le ).
- « Grande America. Effacer les traces », Le Télégramme, (ISSN 0751-5928, lire en ligne, consulté le ).
- « Grande America. Robin des Bois pointe les déficiences », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- « "Grande America" : "Le laxisme autour du transport maritime est dramatique" juge Yannick Jadot », sur Franceinfo,
- http://www.robindesbois.org/wp-content/uploads/shipbreaking48.pdf
- « Conduite à tenir si vous découvrez un animal victime de pollution marine », sur www.faune-aquitaine.org (consulté le )
- « Naufrage du « Grande America » la LPO reste en alerte - Actualités - LPO », sur www.lpo.fr (consulté le )
- « Grande America : le centre Alca Torda dans les Landes se prépare à recueillir les animaux mazoutés », sur France Bleu, (consulté le )
- « Languidic - Grande America. Le centre Volée de piafs se tient prêt à accueillir des oiseaux », sur Le Telegramme, (consulté le )
- « Naufrage du Grande America : le centre de soins "Volée de piafs" sur le qui-vive », sur France 3 Bretagne.fr,
- « Pollution du Grande America : les associations de sauvegarde des oiseaux se préparent », sur France TV Info.fr,
Voir aussi
Articles connexes
- Ship Oil Pollution Emergency Plan (Plans d'urgence en cas de pollution marine à bord des navires)
- Sécurité en mer
- Incendie de navire
- Liste de naufrages
- Porte-conteneurs
- Déchet en mer
- Autoroute de la mer
Liens externes
- Grande America sur MarineTraffic.com
- Grande America sur ShipSpotting.com