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Grand motet

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Le grand motet est une forme de motet pratiquée à l'époque baroque, principalement en France.

Henry Du Mont est le créateur de la forme grand motet qui, avec seulement d'infimes modifications, allait demeurer en place jusqu'à la Révolution française[1].

Histoire

Michel-Richard Delalande, un des inaugurateurs du « grand motet ».

Sous l’égide de Louis XIV, Henry Dumont, Pierre Robert, Jean-Baptiste Lully, Marc-Antoine Charpentier (206 motets), Henry Desmarest, puis Michel-Richard Delalande, inaugurent le « grand motet » ou « motet à grand chœur », équivalent de l’anthem des Anglais et de la cantate des Allemands. Le grand motet regroupe des morceaux variés sur un texte liturgique latin, pouvant être conçus pour un chœur à huit voix réelles, instruments concertants, orchestre et basse continue. Exécuté chaque jour dans la Chapelle royale, le grand motet devient la pierre angulaire du répertoire du Concert Spirituel (1725), notamment avec les dix-sept grands motets de Mondonville[2].

Marc-Antoine Charpentier compose en 1683 un grand motet, In obitum augustissimæ piisimæ Gallorum reginæ lamentum, H.409 pour les funérailles de Marie Thérèse, l'épouse de Louis XIV. Lully compose le motet Plaude lætare Gallia pour le baptême du Dauphin 1668.

Compositeurs français de grands motets

  • Jean-Baptiste Lully - a produit quelques grands motets grandioses dans un style lyrique.
  • Henry Du Mont - le compositeur qui a établi les conventions du genre à la Chapelle royale.
  • Pierre Robert - pas aussi prolifique que Du Mont ou plus tard Delalande, mais 24 grand motets de Robert ont été publiés sur l'ordre du roi, in folio, avec ceux de Du Mont et avec certains de Lully, en 1684, l'année de la retraite de Robert et de Du Mont.
  • Marc-Antoine Charpentier - aussi prolifique que Delalande
  • Michel-Richard Delalande - pas moins de 70 grands motets.
  • Pascal Collasse - perdus pour la plupart.
  • Henry Desmarest - qui ont survécu sous son propre nom, et aussi quelques-uns, plus scandaleusement, pour Nicolas Goupillet, qui sont perdus.
  • Charles-Hubert Gervais - 42 grand motets, dont plusieurs produits au Concert spirituel
  • François Couperin - maître du genre du petit motet, Couperin a aussi composé pas moins de 12 grands motets, tous perdus.
  • Antoine Blanchard - 11 grands motets.
  • Sébastien de Brossard - a composé plusieurs grands motets, mais en tant qu'important théoricien de la musique baroque française, il ignorait toute distinction entre grands et petits motets dans ses compositions.
  • Jean Gilles - 24 grands motets ont survécu.
  • André Campra - cinq grands motets publiés, dont un avec une influence italienne marquée
  • Nicolas Bernier - 36 motets « pour l'usage de la Chapelle du Roy » sont publiés selon sa volonté, mais seulement 11 grands motets ont survécu. Ses grands motets et son Te Deum étaient encore au répertoire du Concert spirituel jusqu'au dernier concert en mai 1790, sous la Révolution française. Ses motets comportent un chœur à cinq parties vocales doublées par l'orchestre, et sont harmoniquement plus classiques que ceux de Charpentier et Delalande.
  • Jean-Joseph de Mondonville - le compositeur favori du Concert spirituel dans les années qui ont suivi Delalande, mais après les années 1740 l'intérêt du Concert spirituel commença à se tourner vers les œuvres de Haydn[3]
  • Jean-Philippe Rameau - seulement quatre ont survécu.

En Allemagne

En Allemagne, Johann Sebastian Bach compose six motets vers 1730, mais qui ne correspondent pas aux normes françaises du grand motet : Singet dem Herrn ein neues Lied, Der Geist hilft unser Schwachheit auf, Jesu, meine Freude, Fürchte dich nicht, Komm, Jesu, komm, Lobet den Herrn alle Heiden — BWV 225-230.

Discographie sélective

Par ordre alphabétique de nom de compositeur :

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Grands motets » (voir la liste des auteurs).

(section « compositeurs français de grands motets »)

  1. James Raymond Anthony, La musique en France à l'époque baroque, Flammarion, collection Harmoniques, 2010 (traduction française), p. 235
  2. James Raymond Anthony, La musique en France à l'époque baroque, Flammarion, collection Harmoniques, 2010 (traduction française), p. 233 à 287
  3. Anthony Lewis, Nigel Fortune Opera and church music, 1630-1750, 1975 « The twelve grands motets of Jean- Joseph Mondonville (1711-72) make an apt end to the history of the grand motet in France. They were extravagantly praised when first heard at the Concert Spirituel in the 1740s... »

Voir aussi

Bibliographie

  • James Raymond Anthony, La musique en France à l'époque baroque, Flammarion, collection Harmoniques, 2010 (traduction française), chapitres XIII et XIV, p. 233 à 287

Articles connexes