Mélologue
Un mélologue est un mélange de musique et de textes parlés sous forme de discours, généralement présent dans une œuvre musicale. Proche de la définition du mélodrame, ce terme a été créé en français par le compositeur Hector Berlioz pour définir une de ses œuvres, Lélio ou le Retour à la vie.
Définition
[modifier | modifier le code]Étymologiquement, selon le CNRTL, le mélologue est un « chant accompagné de musique » et plus prosaïquement, un mélange de musique et de discours. Ce terme a notamment été popularisé par le compositeur et chef d'orchestre français Hector Berlioz[1].
Selon le site du dictionnaire Larousse, ce terme pourrait également être lié au mot espagnol, « melólogo » qui désigne une forme de monodrame avec un seul personnage monologuant en vers de onze syllabes, entrecoupés de séquences orchestrales censées prolonger sa « déclamation parlée »[2].
Hector Berlioz et son mélologue
[modifier | modifier le code]En 1831, Hector Berlioz compose Lélio ou le Retour à la vie, œuvre dont l'originalité est caractérisée par l’alternance de six monologues récités par l’Artiste (Lélio) et six pièces musicales appartenant à des genres variés, accompagné par un orchestre.
Selon le musicologue Claude Abromont, le compositeur français, natif de La Côte-Saint-André, utilisera le néologisme « mélologue » pour décrire ce qui est, en fait, une suite à sa Symphonie fantastique, créée un an auparavant[3].
Selon Gaëlle Loisiel, une des auteures participantes à un ouvrage collectif consacré à la littérature et la musique, ce néologisme résulte de l’union de deux mots : « mélodrame » et « monologue » [4].
Hector Berlioz emprunte au poète irlandais Thomas Moore ce terme de « mélologue », plus neutre que mélodrame[3],[5]. Le compositeur français fut d'ailleurs fortement marqué par l'ensemble de l'œuvre poétique de l'artiste irlandais[6].
Édith Canat de Chizy
[modifier | modifier le code]Le mot mélologue a été remis au goût du jour par la compositrice française Édith Canat de Chizy avec la création d'une composition orchestrale accompagnée d'un récitatif. Cette œuvre a été commandée par Claire Gibault et son orchestre, le Paris Mozart Orchestra[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Site cnrtl.fr, définition du mot "Mélologue", consulté le 5 juin 2021.
- Site larousse.fr, définition du mot "mélologo", consulté le 5 juin 2021.
- Claude Abromont, « Hector Berlioz et la Symphonie fantastique, épisode 5 : un chœur d’ombres », sur francemusique.fr (consulté le ).
- Gaëlle Loisiel, « Aux confins du monodrame : Lélio ou Le Retour à la vie », sur books.openedition.org (consulté le ).
- Site parismozartorchestra.com, page "Nos programmes", consulté le 5 juin 2021.
- Violaine Anger, « Les Mélodies irlandaises de Bunting, Moore, Gounet, Berlioz et la traduction : repenser la langue », sur revues.univ-tlse2.fr (consulté le ).
- Site francetvinfo.fr article de Lorenzo Ciavarini Azzi pour France Télévisions "La chef d'orchestre Claire Gibault à la conquête des écoles de banlieue avec ses mélologues", consulté le 5 juin 2021.