Georges-Antoine Rochegrosse

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Georges-Antoine Rochegrosse
Georges-Antoine Rochegrosse,
portrait paru dans Figures contemporaines tirées de l’Album Mariani en 1896.
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Algérie
Sépulture
Nom de naissance
Antoine Georges Marie Rochegrosse
Nationalité
Activité
Formation
Maîtres
Mouvement
Conjoint
Parentèle
Théodore de Banville (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales
Vue de la sépulture.

Georges-Antoine Rochegrosse, né à Versailles le 2 août 1859 et mort en Algérie en 1938 est un peintre, décorateur, illustrateur et graveur français.

Biographie

Andromaque (1883), musée des beaux-arts de Rouen.

Il est né d'Élise Marie Bourotte (1828-1904) et de Jules Jean Baptiste Rochegrosse qui meurt en 1874. En 1875, sa mère se remarie avec le poète Théodore de Banville dont Georges-Antoine devient le fils adoptif. Il fréquente les artistes et les hommes de lettres que son beau-père recevait chez lui : Charles Baudelaire, Paul Verlaine, André Mallarmé, Arthur Rimbaud, Victor Hugo et Gustave Flaubert.

Il débute sa formation de peintre auprès d'Alfred Dehodencq, puis entre à l'Académie Julian dans les ateliers de Jules Joseph Lefebvre et Gustave Boulanger en 1871 et termine ses études à l'École des beaux-arts de Paris. Il monte par deux fois en loge pour le concours du prix de Rome en 1880 et 1881 et débute au Salon de 1882 où il est médaillé. L'année suivante, il obtient une bourse pour effectuer un voyage d'études qui lui permet de parcourir toute l'Europe.

Au début de sa carrière, il pratique la peinture d'histoire[1] et s'essaye au symbolisme[2]. Puis il se tourne vers l'orientalisme en découvrant l'Algérie en 1894 où il fera connaissance de Marie Leblon, qu'il épouse en 1896. Elle sera l'amour de sa vie, sa femme, sa muse, et son modèle. Il vit et travaille dans la maison de la Cité Chaptal à Paris, qui hébergea plus tard le Théâtre du Grand-Guignol[3].

Rochegrosse est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1892.

Affiche pour l'opéra Roma (1912).

Il s'établit définitivement avec son épouse à El Biar dans la banlieue d'Alger en 1900. Il fait chaque été le voyage à Paris où il est membre du jury du Salon des artistes français. Le couple demeure au début dans la villa des Oliviers[4], puis s'installe dans un petit pavillon. Le couple fait construire une villa baptisé Djenan Meryem . Ils passent l'hiver en Algérie et l'été à Paris. Ils font construire une autre demeure à Sidi-Ferruch le long de la plage. En 1910, il fait réaliser un atelier, Dar es Saouar, où il reçoit ses élèves. La même année, il est promu officier de la Légion d'honneur.

En 1905, il est professeur à l'Académie Druet, fondée à Paris en 1904 par le peintre Antoine Druet (1857-1921).

Admiré par ses contemporains comme Théodore de Banville[5] ou Conan Doyle, il est un membre influent de la Société des peintres orientalistes français. Rochegrosse expose non seulement à Paris mais aussi au Salon des artistes algériens et préside le jury de l'Union artistique de l'Afrique du Nord dès 1925, ainsi que le Syndicat professionnel des Artistes algériens[6].

Après la Première Guerre mondiale et la mort de son épouse en 1920 des suites d'une maladie contractée à l'hôpital d'Alger où elle est infirmière, sa peinture prend un tour plus pessimiste se teintant de religiosité. Il épouse sa gouvernante Antoinette Arnau, revient à Alger en 1937 et meurt l'année suivante. Son corps sera transféré à Paris au cimetière du Montparnasse.

Collections publiques

Le Chevalier aux fleurs (1894), Paris, musée d'Orsay.
Le chant des muses éveille l'âme humaine (1898), Paris, bibliothèque de la Sorbonne.
En France
Ailleurs
  • Alger, église Sainte-Marcienne, transformée en mosquée El-Wartilani, boulevard de Télemly : La Parole d'Amour
  • Alger, église Saint-Anne de La Redoute, presbytère, (église détruite après l'indépendance) : Le Repentir
  • Musée national des beaux-arts d'Alger : La Course au Bonheur ou Angoisse humaine (1896, toile non localisée)[7]
  • Opéra d'Alger : La Joie Rouge (1906), huile sur toile, dimensions : 9 mètres sur 11 mètres (médaille d'honneur au Salon de Paris), ornera le foyer de l'Opéra d'Alger jusqu'en 1933-1935, dates de la rénovation suite à un incendie dû bâtiment. La toile fut retrouvée roulée en 1942, le tout en très mauvais état et quelques fragments dont la partie centrale furent exposés dans le nouvel hôtel de ville d'Alger. Elle s'y trouvait encore en 1964
  • El-Biar, mairie : fresque allégorique de la salle du Conseil municipal ou salle des mariages. Le peinte s'est représenté peignant à son chevalet avec dans son dos une silhouette féminine[8].
  • Église Notre-Dame du Mont-Carmel d'El Biar : L'essai d'interprétation picturale de la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach (détruit lors de la transformation de l'église en bibliothèque en 1962)
  • Collection aux USA[Où ?] : La Mort de Babylone, L'Incendie de Persépolis, Salomé dansant devant Hérode

Estampes

  • 1900, reproduction à l'eau-forte de 50 aquarelles réalisées en Algérie entre 1894 et 1898[9]

Affiches

Illustrations

Salon des artistes français

  • 1882 : Vitellius traînés dans les rues de Rome par la populace, 3e médaille
  • 1883 : Andromaque, prix du Salon et 2e médaille
  • 1896 : La Course au bonheur
  • 1906 : La Joie Rouge, médaille d'honneur

Expositions

Élèves[11]

Bibliographie

  • Dictionnaire Bénézit
  • Céline Doutriaux, Georges Rochegrosse (1859-1938) ou la violence exacerbée : un exemple de peinture historico-sadique fin de siècle, Villeneuve-d'Ascq : dactylogramme, 2002, maîtrise en histoire de l'art, université de Lille 3, D 2002 154.
  • Marion Vidal-Buée, L'Algérianiste, no 126, juin 2009.
  • Anonyme, Marie Rochegrosse , par un groupe d'amis, 1922.
  • Collectif, « Souvenirs de 1916-1920, le peintre Georges Rochegrosse et Marie Rochegrosse, un citoyen illustre d'El-Biar », dans Les Echos d'El-Biar, no 15, octobre 1994.

Notes et références

  1. Andromaque, (1883), musée des beaux-arts de Rouen, La folie de Nabuchodonosor, (1883), Palais des beaux-arts de Lille.
  2. Le Chevalier aux fleurs, (1894), Paris, musée d'Orsay. Sous-titré Le Prédestiné, revêtu de la symbolique Armure d'Argent, va vers l'Idée, insoucieux des Appels de la Vie. Cette toile est inspirée du mythe de Perceval qui, ayant abandonné sa mère pour devenir chevalier, atteint la lumière en s'initiant au mystère du Graal.
  3. Devenu aujourd'hui l'International Visual Theatre
  4. Actuelle résidence des ambassadeurs de France en Algérie.
  5. Il dédie à son beau-fils un poème de son recueil Les exilés.
  6. Marion-Vidal Bué, op.cit.
  7. Reproduction dans : Le Guide d'Alger et sa région, par Antoine Chollier, éd. Arthaud, 1929, p. 57.
  8. Le professeur Goinard, affirme qu'elle y était encore en 1994, l'ancien maire d'Alger Jacques Chevallier en aurait obtenu la sauvegarde des autorités à l'indépendance (Marion Vidal-Bué, dans L'Algérianiste, juin 2009, no 126).
  9. Laurent Houssais, « Archéologie, littérature, illustration Salambô vu par G.A. Rochegrosse », dans Histoire de l'Art, no 33-34, mai 1996, p. 43-54.
  10. gallica.bnf.fr
  11. Index des peintres orientalistes[source insuffisante]
  12. Répertoire des peintres orientalistes[source insuffisante]
  13. Paul Charbon, L'Aventure des frères Pathé, l'Harmattan, 2013, p.67/304.pp., et Bulletin technique de la Suisse romande, p. 45

Articles connexes

Liens externes

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